Le Livre Vert - Annexes - SNDP
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Etats généraux de la presse écrite<br />
La précarisation du métier de journaliste est une des causes de l’insuffisante qualité de l’information. Nous<br />
pensons que le principe du « SMIC » doit pouvoir être appliqué également au métier de journaliste pigiste. En<br />
effet, l’insuffisante rémunération des piges rend l’accès au métier de journaliste très difficile (car on commence<br />
souvent par des piges) et permet aussi d’exercer une pression à la baisse sur les salaires des journalistes en<br />
poste.<br />
Cette précarisation de l’entrée dans la profession contribue à ne pas rendre la profession de journaliste de<br />
presse quotidienne écrite attrayante pour les meilleurs éléments : « passer de la vocation au sacerdoce n’est<br />
pas forcément bon signe ».<br />
Nous souhaitons donc que soit instauré un « SMIC feuillet », c'est-à-dire un « tarif minimum légal du feuillet ».<br />
Plus précisément, ce tarif pourra être décliné en fonction du type de presse et du type d’article rendu, et le<br />
montant fixé en collaboration avec les représentations professionnelles et les partenaires sociaux.<br />
Enfin, une possibilité de recours simple, rapide et gratuit devra être mise en place à l’attention des pigistes à<br />
qui l’on proposerait un article à un tarif inférieur à ce SMIC feuillet. <strong>Le</strong>s sanctions devraient être rapides et<br />
significatives (sanctions financières, interdiction de paraître, etc.)<br />
Enfin, la question de demande envers les contenus étant également importante ; afin de créer la demande de<br />
demain (c’est aussi en rapport avec « aller en contact avec le lecteur), nous souhaitons rappeler deux<br />
propositions que nous avions souhaité mettre en débat :<br />
Proposition 9<br />
Systématiser une opération « Je lis le journal » (trouver un titre plus accrocheur) en partenariat entre les<br />
quotidiens et les Lycées (ou collèges)<br />
Proposition 10<br />
Créer un « droit à l’information de qualité » pour les jeunes l’année de leurs 18 ans (système de pass<br />
« Monéo » permettant de lire la presse d’information générale et politique à un prix équivalent à 30 % du prix<br />
de vente)<br />
Fiche 2 : Conribution de Yves Agnès, Président de l’Association de<br />
préfiguration d’un conseil de presse (APCP). Membre du groupe « Confiance »<br />
du pôle « Presse et société » des EGPE<br />
Retrouver la confiance du public… avec le public !<br />
Un lecteur n’a guère de raison d’acheter un journal s’il n’a confiance ni dans la véracité de ses informations ni<br />
dans l’indépendance de ses journalistes… Comment médias et journalistes peuvent-ils retrouver la confiance<br />
perdue d’une grande partie du public? C’est un enjeu économique majeur pour la presse écrite.<br />
L’un des groupes du pôle « Presse et société » des EGPE a consacré six séances de travail à cette question et<br />
répondu unanimement : en restaurant la déontologie dans la profession. D’où la préconisation d’un dispositif qui<br />
serait déjà un très grand pas en avant s’il voyait rapidement le jour, et notamment :<br />
• texte de principes intégré à la convention collective,<br />
• attribution de la carte de presse sous réserve d’adhérer à ces principes,<br />
• formation de base « droit et déontologie » pour tous les journalistes professionnels (une semaine, est-ce<br />
trop demander ?…),<br />
• obligation pour les publications de posséder une charte rédactionnelle (complémentaire de la charte<br />
nationale) accessible aux lecteurs,<br />
• création d’un Observatoire des pratiques de la presse chargé d’un rapport annuel,<br />
• encouragement à la nomination de médiateurs là où la taille de l’entreprise le permet…<br />
Un tel consensus parmi les participants divers de ce groupe (y compris les éditeurs) a mis en lumière que<br />
l’équation « pas de liberté sans responsabilité », axiome fondamental déjà présent dans l’article 11 de la<br />
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, était le fondement de tout progrès dans ce<br />
domaine. Et fait la preuve que la préoccupation déontologique, limitée encore il y a peu à quelques syndicalistes,<br />
journalistes épris de morale ou universitaires, émergeait véritablement dans la profession.<br />
Frilosité corporatiste<br />
Il y a malheureusement un « mais ». Une majorité de membres de ce groupe n’ont pas voulu aller jusqu’au bout<br />
de la démarche. Car sans une véritable instance d’éthique et de médiation pour la qualité de l’information, les<br />
<strong>Annexes</strong> aux recommandations des pôles de débat et de proposition 88/93