la coordination terre sainte - Patriarcat latin de Jérusalem

j érusalem
BULLETIN DIOCESAIN DU PATRIARCAT LATIN
F La Terre Sainte se prépare
au Synode pour le Moyen-Orient
F Mgr William Shomali nommé
évêque auxiliaire de Jérusalem
F La Coordination des Conférences
Épiscopales en soutien des Églises
de Terre Sainte
F Les voyages du Patriarche Fouad
en Italie
1-4
ANNÉE 76
janvier - avril 2010

Sommaire
Jérusalem
Année 76 – n. 1-4
Janvier – Avril 2010
Patriarcat Latin
B.P. 14152
Jérusalem 91141
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Sociales du Patriarcat
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VERSEMENT
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West-Jerusalem
La Voix du Saint-Père
– “Il est émouvant de monter l’escalier vers le Calvaire” 1
____________________________________________________________________________________________
La Voix du Patriarche
– “Homélie de S.B. le Patriarche Fouad
au Saint Sépulcre, le jour de Pâques” 3
____________________________________________________________________________________________
Patrimoine arabe chrétien de Terre Sainte
– Abraham de Tibériade (suite) 6
____________________________________________________________________________________________
Dossier spécial
– La Terre Sainte se prépare au Synode
pour le Moyen-Orient 10
____________________________________________________________________________________________
Documents
– Homélie de S.B. le Patriarche Fouad,
le 1 er janvier 2010 16
– Communiqué final de la Coordination
des Conférences Épiscopales en soutien
des Églises de Terre Sainte 18
– Lettre de S.B. le Patriarche Fouad
au Saint-Père le pape Benoît XVI 21
____________________________________________________________________________________________
Ordre Equestre des Chevaliers
du Saint-Sépulcre de Jérusalem
– Nouvelles de l’Ordre 23
– Coquilles de Pèlerin 34
____________________________________________________________________________________________
Activités pastorales et nouvelles du diocèse patriarcal
– Mgr William Shomali nommé évêque auxiliaire
du Patriarche latin de Jérusalem 44
– Coordination Terre Sainte 2010 46
____________________________________________________________________________________________
In memoriam
– Père Domenico Veglio 85
– Le Révérend Michael Sellors 86
____________________________________________________________________________________________
IMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATIN
BEIT JALA — 2010

Janvier - Avril 2010 1
La Voix du Saint-Père
«Il est émouvant de monter l’escalier
vers le Calvaire jusqu’au lieu où Jésus
est mort pour nous sur la Croix»
Dimanche 28 mars 2010, homélie de la Messe des Rameaux, Saint-Pierre
de Rome. Le Saint-Père revient sur son pèlerinage en Terre Sainte :
«Notre pèlerinage à la suite du Christ
ne va pas vers une ville terrestre, mais vers
la nouvelle Cité de Dieu, qui grandit au
milieu de ce monde. Le pèlerinage vers
la Jérusalem terrestre, toutefois, peut
être précisément également pour nous,
chrétiens, un élément utile pour ce voyage
plus grand. J’ai moi-même attribué trois
significations à mon pèlerinage en Terre
Sainte de l’an dernier. Tout d’abord,
j’avais pensé qu’à cette occasion, il peut
nous arriver ce que Jean dit au début de
sa Première Lettre : ce que nous avons
entendu, nous pouvons, d’une certaine
façon, le voir et le toucher de nos propres
mains (cf. 1 Jn 1, 1). La foi en Jésus Christ
n’est pas une invention légendaire. Elle se
base sur une histoire qui a véritablement eu lieu. Cette histoire, nous pouvons,
pour ainsi dire, la contempler et la toucher. Il est émouvant de se trouver à
Nazareth sur le lieu où l’Ange apparut à Marie et lui confia la tâche de devenir
la Mère du Rédempteur. Il est émouvant de se trouver à Bethléem sur le lieu où
le Verbe, s’étant fait chair, est venu habiter parmi nous ; de poser le pied sur la
terre sainte où Dieu a voulu se faire homme et enfant. Il est émouvant de monter

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
l’escalier vers le Calvaire jusqu’au lieu où Jésus est mort pour nous sur la Croix.
Et de demeurer enfin devant le sépulcre vide ; de prier là où sa sainte dépouille
a reposé et où, le troisième jour, eut lieu la Résurrection. Suivre les chemins
extérieurs de Jésus doit nous aider à marcher de façon plus joyeuse et avec une
nouvelle certitude sur le chemin intérieur qu’Il nous a indiqué et qui est Luimême.
Lorsque nous nous rendons en Terre Sainte comme pèlerin, nous y allons
toutefois également - et cela est le deuxième aspect - comme messagers de la
paix, avec la prière pour la paix ; avec l’invitation à tous à faire en ce lieu,
qui porte dans son nom le mot « paix », tout leur possible afin qu’il devienne
véritablement un lieu de paix. Ainsi, ce pèlerinage est en même temps - c’est un
troisième aspect - un encouragement pour les chrétiens à demeurer dans le pays
de leurs origines et à s’y consacrer profondément pour la paix.»
C C C
† Benoît XVI
Dimanche 28 mars 2010, à la fin de la messe des Rameaux, devant
les jeunes rassemblés pour la XXV ème Journée Mondiale de la Jeunesse, le
pape Benoît XVI a invité toute l’Eglise à se tourner vers Jérusalem :
«Notre pensée et notre cœur se dirigent maintenant de façon particulière
vers Jérusalem, où le mystère pascal s’est accompli. Je suis profondément
affligé par les récents heurts et les tensions qui ont eu lieu une nouvelle fois dans
cette Ville qui est la patrie spirituelle des chrétiens, des juifs et des musulmans,
prophétie et promesse de cette réconciliation universelle que Dieu désire pour
toute la famille humaine. La paix est un don que Dieu confie à la responsabilité
humaine, afin qu’elle la cultive par le dialogue et le respect des droits de tous,
la réconciliation et le pardon. Prions donc pour que les responsables du sort
de Jérusalem prennent avec courage le chemin de la paix et le suivent avec
persévérance !» ■
† Benoît XVI

Janvier - Avril 2010 3
La Voix du Patriarche
«Si nous choisissons le silence,
les pierres crieront à notre place»
Homélie de S.B. le Patriarche Fouad au Saint Sépulcre,
le dimanche 4 avril, jour de Pâques
Chers frères, le Seigneur est ressuscité!
Il est vraiment ressuscité!
En ce dimanche matin, les deux
apôtres Pierre et Jean – comme les
saintes femmes et Marie-Madeleine
avant eux – se rendent au tombeau.
Quelle n’est pas leur surprise en
voyant la pierre roulée de devant le
tombeau! Leur stupeur est encore
plus grande de constater que le corps
du Seigneur ne s’y trouve plus!
Qui a pu oser l’enlever? Et qui a
pu rouler la grande pierre?
Les soldats romains? Non! Une
telle initiative les aurait condamnés
à une mort certaine. Les chefs
du peuple? Impossible, ce sont précisément
eux qui ont demandé la
crucifixion de Jésus! Les Apôtres?
Non, ils sont effrayés et se tiennent
cachés! Les pieuses femmes, alors?
Mais comment de faibles femmes
auraient-elles pu déplacer une pierre
que seuls des hommes très forts peuvent
bouger?
Pendant quelques instants, les
deux apôtres ont donc été confrontés
au tombeau vide, avec le suaire et les
bandages. Jusque là, ils n’avaient pas
encore compris les Écritures. C’est
alors que commencent à leur revenir
en mémoire les paroles que le Seigneur
lui-même leur avait adressées
alors qu’il était encore en vie, ainsi

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
que le message de l’ange aux saintes
femmes : “Il n’est pas ici, car il est
ressuscité, comme il l’avait dit” (Mt
28, 6). Ces paroles ont été confirmées
peu après par les nombreuses
apparitions du Christ qui a voulu se
montrer vivant à ses disciples, renforçant
leur foi en Lui, mort et ressuscité
: “Voyez mes mains et mes
pieds : c’est bien moi !” (Lc 24, 39)
Nous, évêques, prêtres et fidèles,
hommes et femmes, petits et grands
de toutes les Eglises et de tous les
peuples, nous avons le privilège de
nous tenir aujourd’hui devant ce
même tombeau vide, remplis d’une
émotion certes différente mais émerveillés
de la même manière, […].
Le tombeau vide, les nombreuses
apparitions du Ressuscité à ses
disciples et l’histoire témoignent en
effet en faveur de la Résurrection du
Christ. Parce que le témoignage reflète
la dignité des témoins, nous ne
pouvons pas ne pas avoir confiance
dans le témoignage des apôtres et
des femmes qui ont vécu avec le Seigneur,
l’ont vu vivant après s’être
rendus au tombeau et ont été prêts
à mourir pour confirmer leur témoignage.
[…] Les apôtres ont crié et exulté
à l’annonce de sa Résurrection, et
nous, avec eux, faisons de même. Si
nous choisissons le silence, si nous
décidons de nous taire, les pierres
crieront à notre place, comme Jésus
l’a dit lui-même, parce qu’elles ont
été les témoins silencieux et ininterrompus
de la Résurrection du Seigneur.
Cette année, notre joie est double.
Nous tous, pasteurs et fidèles des différentes
Eglises, célébrons Pâques le
même jour et en ce même lieu. C’est
la même voix. Tous les chrétiens du
monde s’écrient aujourd’hui à pleine
voix : “Le Christ est ressuscité!”
Certains sont peut-être perturbés
par l’entrelacs de prières et de chants
s’élevant au même moment dans différents
rites. Vécue dans la foi, cette
apparente cacophonie peut pourtant
devenir une symphonie exprimant
notre unité dans la foi et dans la
joyeuse célébration de la victoire du
Seigneur sur le mal et la mort. […]
Aujourd’hui plus que jamais, nous
avons besoin d’espérance et d’une
force spéciale pour vaincre le mal qui
est en nous et autour de nous. Cette
année 2010 a connu deux graves
tremblements de terre, l’un en Haïti
et l’autre au Chili, faisant des centaines
de milliers de victimes. Grâce
à l’espérance qui vit dans le cœur de
chaque homme de bonne volonté,
l’humanité toute entière a pu manifester
sa grande solidarité envers les
survivants. Même notre diocèse y a
participé : le quatrième dimanche de
carême, nous avons recueilli les fruits
de notre jeûne et de nos privations
pour les offrir à nos frères et sœurs
touchés par ces grands cataclysmes,
dans le même esprit de charité que
celui avec lequel le monde, il n’y a
pas si longtemps, est venu à notre

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secours, lorsque nous-mêmes nous
trouvions dans la souffrance et la privation.
Cette solidarité dans les difficultés
contribue à renforcer l’espérance
qui est en nous. Nous l’avons déjà dit
et le répétons : aujourd’hui plus que
jamais, nous avons besoin d’une vive
espérance au milieu de tant de violences,
d’effusions de sang et de divisions
ethniques et religieuses. Les
nombreuses guerres, les nombreux
conflits, l’intolérance religieuse et la
persécution directe dont les chrétiens
sont souvent les victimes, semblent
affirmer que le Prince des ténèbres a
gagné pour toujours. Il n’en est pas
ainsi! Le petit troupeau ne doit pas
avoir peur, Jésus lui-même nous rassure
: “Voici maintenant que le prince
de ce monde va être jeté dehors ; et
moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes”
(Jn 12, 31b-32).
De ce lieu sacré qui a connu
l’événement le plus inattendu, le
plus surprenant de l’histoire de l’humanité,
et qui témoigne de la victoire
du Christ sur la mort et le mal,
notre Eglise-mère, unie à l’Eglise de
Rome, s’adresse à tous les fidèles de
Terre Sainte, à tous les pèlerins ainsi
qu’aux chrétiens du monde entier,
pour les saluer et leur souhaiter de
bonnes fêtes de Pâques. Nous prions
pour eux et nous nous recommandons
à leurs prières, afin que soit donné à
toutes les communautés paroissiales
de notre diocèse, qui s’étend de la
Jordanie à Chypre, en passant par Israël
et la Palestine, d’être des témoins
joyeux de cet événement unique dans
l’histoire de l’humanité.
Nous ne voulons pas témoigner
avec nos lèvres seules, mais par toute
notre vie. Le Seigneur lui-même
nous invite en effet, avec la force de
sa Résurrection, à nous dépouiller du
vieil homme, esclave du péché, de la
mort et de l’impuissance, et à revêtir
l’homme nouveau, créé à son image
et à sa ressemblance. Nous serons
alors témoins non seulement en parole,
mais encore par notre vie, notre
sainteté et notre amour universel,
notre patience et la permanence de
notre présence en Terre Sainte autour
des Lieux Saints.
Avec ta force, Seigneur Ressuscité,
nous résisterons au mal qui est
en nous et autour de nous.
Notre confiance ne vient pas de
nous-mêmes, mais de Toi qui a vaincu
le monde.
Nous te demandons la victoire
sur nos divisions religieuses, politiques
et familiales, la force dans
la faiblesse, la guérison de nos malades,
la libération des prisonniers,
le retour des réfugiés, la paix et la
réconciliation entre tous les peuples
en conflit.
“Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de
joie !” (Ps 117, 24) ■
† Fouad Twal, Patriarche

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Patrimoine arabe chrétien de Terre Sainte
Cette rubrique “Patrimoine arabe chrétien de Terre Sainte” vise à présenter
quelques personnages et textes de la littérature arabe chrétienne de Terre Sainte.
Ce patrimoine spirituel et littéraire, s’il est connu, peut aider les communautés
chrétiennes locales à s’enraciner davantage dans leur foi et leur culture arabe
chrétienne. Il constitue par ailleurs une richesse pour l’Eglise universelle, surtout
en ce qui concerne la connaissance de l’Eglise moyen-orientale et le dialogue
islamo-chrétien.
1- Abraham de Tibériade (suite)
Nous poursuivons la lecture sélective de la thèse de doctorat de Mgr Giacinto-
Boulos Marcuzzo, intitulée Le dialogue d’Abraham de Tibériade avec ‘Abd al-
Rahman al-Hashimi à Jérusalem vers 820 (Rome, Université du Latran, 1986).
Le moine Abraham (Ibrahim), descendant de la tribu de Qahtan, est né à
Tibériade. Il est remarquablement bien versé dans les Ecritures, qu’il cite avec
aisance, mais il connaît également le Coran et les Hadiths (ensemble des paroles
et des gestes attribués par la tradition à Mahomet).
L’émir ‘Abd al-Rahman, quant à lui, est le fils de ‘Abd al-Malik et le petitfils
de Salih le Hashimite. Son grand-père a été chef sous le calife abbasside
Al-Mansour. La première mention d’‘Abd al-Rahman dans les textes le présente
accompagnant son père dans une campagne contre les Byzantins en l’an 175 de
l’Hégire (791-792 A.D.), sous le calife Haroun al-Rashid. On peut penser que
l’émir se trouve à Jérusalem dans le cadre d’une charge officielle de délégué,
voire de gouverneur.
Dans les extraits reproduits précédemment, le moine Abraham et l’émir
‘Abd al-Rahman ont abordé la question de la Trinité, de l’Incarnation et de la
divinité du Christ, points de passage classiques des controverses islamo-chrétiennes
médiévales. A présent, le dialogue porte sur la crucifixion, les Ecritures
et l’Evangile.

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La crucifixion
a) Position musulmane : il s’agit d’une “ressemblance” (ou “apparence”)
276) L’émir dit : “Que tu es hardi, ô moine, envers Dieu! Tu affirmes, en effet,
que le Christ est Fils de Dieu ; après quoi tu affirmes qu’il a été crucifié. 277)
Est-ce que Dieu aurait livré son Fils à la croix? A Dieu ne plaise! Mais, en vérité,
“cela leur est seulement apparu ainsi” (Coran 4, 165)”
b) Réponse du moine : causer une fausse “ressemblance” n’est pas digne de
Dieu, et le témoignage des Apôtres est irréfutable
278) Le moine dit : “Suppose que cette affaire ait été ambiguë pour les juifs
impies. Mais, est-ce que cela était ambigu pour les Apôtres, “les auxiliaires de
Dieu”? 279) Car si cela n’avait été qu’une “apparence” pour les Apôtres, alors
c’eût été, de la part de Dieu, une déviation de la vérité. A Dieu ne plaise!
280) Car les Apôtres ont dit qu’ils l’ont vu crucifié, qu’il a goûté la mort et qu’il
a été enseveli. 281) Trois jours après, il ressuscita et, après sa résurrection, il
vint plusieurs fois parmi eux et leur parla. Il resta sur terre quarante jours après
la résurrection, il monta au ciel devant eux, et ils le virent monter de leurs propres
yeux.
282) Alors, comment cela ne serait-il qu’une “apparence”? Ou comment accuserait-on
les Apôtres d’imposture du moment que ton prophète même leur
rend témoignage, [affirmant] qu’ils sont les auxiliaires de Dieu? 283) et qu’ils
n’ont dit que ce que l’Esprit Saint, que Dieu leur avait envoyé, leur inspirait?
284) Est-ce que Dieu leur aurait inspiré une fausse apparence pour égarer ses
serviteurs? A Dieu ne plaise pareille affirmation! Ne déprécie donc pas le Christ
et ne désavoue pas les Apôtres.”
285) Le musulman dit : “Par ma vie, je ne le déprécie pas. Je l’honore plus que
toi et je suis, de beaucoup, plus digne et plus méritant de lui que toi-même.”
286) Le moine dit : “Sache, ô musulman, que tu continues à le déprécier. Car
si tu nommes le Seigneur Roi serviteur, ou bien si tu rejettes l’homme honorable
loin de son père, alors tu exagères dans ta dépréciation. 287) En effet, tu
nommes le Christ, auquel par ailleurs tu rends témoignage qu’il est la Parole et

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
l’Esprit de Dieu, un serviteur misérable comme les autres hommes. 288) Tu
affirmes, en outre, qu’il n’est pas Fils de Dieu, tandis que les Ecritures lui en
rendent témoignage et nous le démontrent clairement.”
Les Ecritures et l’Evangile
1. Objection de la falsification
289) Le musulman dit : “Ce que tu dis se trouve dans votre Evangile falsifié
et dans vos Ecritures falsifiées. 290) Mais le premier Evangile se trouve chez
nous. Nous l’avons reçu de notre prophète. Parce que Jean et ses compagnons,
ayant perdu l’Evangile après l’ascension du Christ au ciel, composèrent ce qui
leur plut. C’est notre prophète Mahomet qui nous a dit cela.”
2. Preuves de l’authenticité de l’Evangile
a) Les témoignages des Apôtres, “auxiliaires de Dieu”
291) Le moine dit : “Si la question était comme tu as mentionné, apportez donc
le vrai Evangile et les vraies Ecritures que vous avez mis en opposition à nos
Ecritures, pour que leur falsification puisse vous être connue et apparaître évidente.
Nous prendrons alors les vraies Ecritures et nous abolirons les falsifiées.
292) Ensuite, comment prétends-tu affirmer que ton prophète vous a appris cela,
quand lui-même rend témoignage aux Apôtres qu’ils sont les “auxiliaires de
Dieu” et que Dieu leur a donné la révélation?”
b) Les exigences morales et spirituelles : l’accueil auprès des hommes
293) “Dis-moi, en outre, comment les souverains et tous les gens ont-ils accepté
ce livre manipulé de la part de Jean et de ses compagnons, toi qui prétends
qu’ils y sont complices? 294) Tu affirmes qu’ils ont convoité leurs richesses,
ou bien qu’ils ont pris garde à la multitude de leurs armées, ou bien qu’ils ont
eu peur du tranchant de leurs épées, ou bien qu’ils ont désiré la facilité de leurs
préceptes et de leurs lois. 295) Si tu prétends une chose pareille, les gens, connaissant
leur situation, n’auraient pas été ordonnés de pratiquer le renoncement,
l’humilité, l’humiliation et la distribution des biens. 296) Il aurait été nécessaire
que ceux-là aient fait preuve d’une puissance honorable, devant les souverains et
le peuple, pour qu’ils acceptent leur livre et leur religion.

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297) Sache plutôt, grâce à ton [bon] jugement, que les souverains et les gens
n’ont pas accepté cette religion et l’Evangile de Jean et de ses compagnons par
convoitise de leurs richesses et par précaution devant leurs armées, ni par peur
de leurs épées ni à cause de la facilité de leurs commandements. 298) Mais ils
fournirent les preuves aux souverains et au commun du peuple, de sorte qu’ils
acceptèrent ce Livre à cause des signes et des miracles que Jean et ses compagnons
manifestèrent : la résurrection des morts, l’expulsion des démons et la
guérison de diverses maladies.”
c) La sublimité de son enseignement sur n’importe quel texte prétendu
authentique
299) “Ensuite, allons donc, ô accusateur de fausseté, tu offenses le pur Evangile
de Dieu! Rapproche cet Evangile, que tu prétends manipulé, du premier évangile
dont tu parles, 300) et considère lequel est plus proche de la justice et lequel
est plus vrai, quant aux commandements et aux œuvres : tes commandements et
tes œuvres, ou bien leurs commandements et leurs œuvres, en ce qui concerne le
jeûne, la prière, l’aumône, le renoncement à tous les plaisirs, la distribution des
biens aux besogneux et aux misérables? 301) Alors, tu connaîtras la lumière
claire, et te paraîtra évidente sa supériorité sur ce que toi et d’autres prétendent.”
d) L’harmonie interne : la promesse, l’attente et la venue du Christ
[Le moine dit:] “En dernier lieu, n’affirmes-tu pas, chose étrange!, que Dieu a
rappelé dans tous les livres des prophètes et de ses apôtres qu’il fera sortir de la
postérité d’Adam, de la descendance d’Abraham, de la maison d’Israël, et de la
famille de David, 303) un homme que Dieu établit libération et salut pour ses
serviteurs, et médiation entre lui et ses serviteurs? 304) Génération après génération,
nous l’avons continuellement espéré, jusqu’au moment où, les temps
accomplis, il apparut.” ■
(A suivre)

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Dossier spécial
La Terre Sainte
se prépare au Synode
pour le Moyen-Orient
• Présentation des Lineamenta
du Synode des Évêques pour le Moyen-Orient
Mardi 19 janvier, dans la salle de presse du Saint-Siège, Mgr Nikola
Eterović, Secrétaire général du Synode des Evêques, a présenté les Lineamenta
de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient qui se tiendra en octobre 2010.
Ce document comprend une introduction, trois chapitres et une conclusion,
et propose 32 questions sur les thèmes retenus qui devront être retournées au
Secrétariat général avant Pâques. La synthèse des réponses au questionnaire
servira à élaborer l’Instrumentum Laboris, document de travail de la future
assemblée synodale. Mons. Fortunato Frezza, sous-secrétaire du Synode des
évêques, a précisé que ce synode spécial «prendra en compte une région vaste
et hétérogène allant de l’Asie mineure à l’Irak, et dont la Terre Sainte n’est
qu’une portion géographique, mais importante historiquement et éminente
spirituellement. Les trois religions monothéistes y trouvent leurs racines et
leurs sources, en particulier à Jérusalem. Certes ces liens vitaux intéressent
leur phase historique initiale, mais on peut se demander si l’appartenance
à cette portion de territoire moyen-oriental peut favoriser la conscience de
l’authenticité et de la pureté de la foi et de la pratique religieuse. Puisse
la terre commune d’origine et d’existence des trois religions favoriser la
reconnaissance et le respect réciproque en vue d’améliorer toutes les relations
régionales».

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Brève synthèse des Lineamenta
Le premier chapitre, intitulé «L’Eglise catholique au Moyen-Orient»,
rappelle l’histoire des diverses Eglises orientales et brosse un tableau des
défis actuels, des différents conflits régionaux, de la liberté de religion et de
conscience, ainsi que des multiples entraves à son exercice, tant individuel
que communautaire.
«La communion ecclésiale», titre du second chapitre, traite de son application
au sein de l’Eglise catholique, et donc entre les diverses Eglises
orientales, mais aussi de la question des relations entre leurs évêques, et entre
ceux-ci et les fidèles.
Le troisième chapitre : «Le témoignage chrétien», aborde la question du
témoignage des chrétiens au sein de l’Eglise, notamment par le biais de la
catéchèse et des œuvres. «Le dialogue avec les autres confessions chrétiennes
– a ajouté Mgr Eterović – est appelé à grandir», parallèlement au «dialogue
judéo-chrétien qui se déroule en Palestine et en Israël au moyen de nombreuses
associations». Quant aux relations avec les musulmans, il est nécessaire
de développer le dialogue «afin de mieux se connaître, et parce que c’est le
meilleur moyen de résoudre les problèmes».
La conclusion du document rappelle que seule une foi profonde et adulte
peut persuader les chrétiens qu’ils ont une mission au Moyen-Orient et qu’ils
«ne doivent pas quitter la région mais continuer à œuvrer à la construction
d’une société juste, pacifique et prospère».
• Début de l’élaboration de l’Instrumentum laboris
Les membres du Conseil pour le Moyen-Orient de la Secrétairerie générale
du Synode des évêques ont tenu leur troisième réunion à Rome, les 23 et 24 avril.
Thèmes à l’ordre du jour : l’élaboration de l’ébauche de l’Instrumentum laboris
et l’étude de la situation de l’Eglise dans le contexte sociopolitique des régions
du Moyen-Orient.
Outre de renforcer les chrétiens dans leur identité et de raviver la communion
ecclésiale, le Synode à venir sera aussi une «occasion précieuse pour
examiner à fond la situation religieuse et sociale et pour donner aux chrétiens
une vision claire du sens et de leur manière d’être des témoins du Christ, dans le
contexte d’une société à majorité musulmane», soulignent-ils encore. «Il s’agira
donc de procéder à une réflexion sur la situation présente, difficile en raison des
conflits et de l’instabilité, qui causent l’exode de la population, y compris du petit
nombre de chrétiens».

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Les membres du Conseil pré-synodal ont aussi accueilli avec « joie » et
« reconnaissance» l’invitation à participer à la messe qui sera présidée par Benoît
XVI à Nicosie, au cours de son prochain voyage apostolique à Chypre, du 4 au
6 juin. Au cours de la célébration, le pape remettra l’Instrumentum laboris aux
pasteurs des Eglises catholiques du Moyen-Orient.
S.B. le Patriarche Fouad Twal a participé à cette réunion. Etaient
présents également : les cardinaux Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour
l’évangélisation des peuples, Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour
l’unité des chrétiens, Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le
dialogue interreligieux et Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les
Eglises orientales ; les patriarches Nasrallah Pierre Sfeir (Patriarche d’Antioche
des Maronites), Antonios Naguib (Alexandrie des Coptes), Ignace Youssif III
Younan (Antioche des Syriens), Gregorios III Lahham, (Antioche des Melkites
Grecs Catholiques), Nerses Bedros XIX Tarmouni (Cilicie des Arméniens) ; les
évêques Ramzi Garmou, archevêque de Téhéran des chaldéens, président de la
conférence épiscopale d’Iran et Luigi Padovese OFM cap., vicaire apostolique
d’Anatolie et président de la conférence épiscopale de Turquie. Quant à Emmanuel
III Delly, patriarche de Babylone des chaldéens, il n’a pas pu prendre part à cette
session.
• AOCTS : en route vers le Synode
L’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte (AOCTS) a tenu sa
réunion bisannuelle du lundi 8 au mercredi 10 mars 2010, à la Domus Galilaeae.
Rappelons que cette Assemblée interrituelle réunit tous les chefs de l’Église catholique
en Terre Sainte.
Les trois jours de réunion ont débuté par une méditation spirituelle du
P. Joseph Doan Nguyen SJ, supérieur des Jésuites de Terre Sainte. Ses paroles ont
porté sur les défis que représentaient la communion et le témoignage (les deux
thèmes du futur Synode) dans l’Église primitive, d’après les Actes des Apôtres.
Beaucoup de temps fut consacré au prochain Synode pour le Moyen-Orient qui
se tiendra à Rome en octobre prochain. Les Ordinaires ont également entendu
un rapport sur les travaux de la Mission pontificale et la Caritas, deux œuvres de
charité centrales de l’Eglise catholique en Terre Sainte. Enfin, les Ordinaires ont
adressé un message de soutien aux chrétiens d’Irak, très éprouvés, spécialement
ceux de Mossoul qui venaient de subir une vague d’assassinats.
La réunion s’est conclue par une messe solennelle en l’honneur du Nonce,
Mgr Antonio Franco, qui célébrait le cinquantième anniversaire de son ordina-

Janvier - Avril 2010 13
tion sacerdotale. Les prêtres en Israël ont été invités, offrant un visage à la grande
diversité de l’Eglise de Terre Sainte.
Etaient présents à cette réunion : pour l’Eglise latine, S.B. le Patriarche
Fouad Twal, président de l’Assemblée, et ses trois vicaires Mgr Boulos Marcuzzo
(Nazareth), Mgr Selim Sayegh (Jordanie) et le P. David Neuhaus (communauté
catholique d’expression hébraïque), ainsi que le Patriarche émérite Michel
Sabbah et l’évêque émérite Mgr Kamal Bathish ; pour l’Eglise melkite grecque
catholique : Mgr Elias Chacour (Galilée), Mgr Joseph Zreyi (Jérusalem), Mgr
Yaser al-Ayyash (Jordanie) ainsi que Mgr Boulos Mouallem, archevêque émérite
de Galilée ; pour l’Eglise maronite : Mgr Paul Sayah, archevêque de Haïfa et
de Terre Sainte ; pour l’Eglise syriaque catholique : Mgr Grégoire Pierre Melki,
exarque patriarcal de Jérusalem ; pour l’Eglise arménienne catholique : le R.P.
Raphaël Minassian, exarque patriarcal de Jérusalem ; pour l’Eglise chaldéenne :
le R.P. Paul Collin, exarque patriarcal de Jérusalem. Etaient également présents
le Custode de Terre Sainte : le P. Pierbattista Pizzaballa OFM, membre de droit,
et le Nonce apostolique Mgr Antonio Franco, invité. C’est le secrétaire de
l’Assemblée, le P. Pietro Felet, qui organisait la rencontre.
• Les évêques de la C.E.L.R.A. préparent le Synode
Du 2 au 4 mars, pendant deux jours, les évêques de la Conférence des
Evêques Latins dans les Régions Arabes (C.E.L.R.A.) se sont retrouvés au

14
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Vicariat latin à Amman pour préparer ensemble le futur Synode des évêques pour
le Moyen-Orient. Leur travail a surtout porté sur l’étude des Lineamenta, texte
de base qui servira à rédiger l’Instrumentum laboris, document final de travail
du Synode, une fois qu’il aura été enrichi des réponses, remarques et suggestions
envoyées par tous les diocèses. Chaque évêque a fait part des difficultés et des
défis qu’il rencontre dans son propre diocèse.
Séance de travail de la CELRA
Au cours des séances de travail, il est ressorti que chaque évêque avait une
sensibilité et des attentes différentes concernant ce Synode. Cette disparité n’est
pas étonnante dans la mesure où, même si toutes ces Eglises ont en commun
d’être implantées dans des pays arabes, les situations sont très variées. Suivant
la physionomie de son diocèse, l’identité de ses fidèles – dans certains diocèses,
la majorité sont des travailleurs immigrés originaires d’Asie – la vie ecclésiale
interne, la situation politico-religieuse du pays, chaque pasteur aborde le Synode
avec des questions, des craintes et des espérances particulières. Pour beaucoup, la
question est : “Le Synode va-t-il répondre à telle de mes interrogations ? Va-t-il
m’aider à trouver une solution à tel de mes problèmes ?”
Les évêques de la CELRA sont néanmoins tous d’accord sur deux points
principaux. D’une part l’impérieuse nécessité d’une communion réelle entre les
différentes églises catholiques, chacune restant très – parfois trop – attachée à son
rite. D’autre part la non moins impérieuse nécessité d’un “saut qualitatif” spirituel
dans la vie des églises et des fidèles : en situation de minorité et face aux difficultés,
la relation de chaque baptisé au Christ doit être d’autant plus forte et vivante.
Au cours de la rencontre, les évêques ont pu mettre eux-mêmes en pratiques
ces deux exigences par la célébration de l’Eucharistie, la prière commune
et le partage fraternel.

Janvier - Avril 2010 15
De gauche à droite : Mgr Giuseppe Nazzaro, Mgr Paul Hinder, Mgr Jean Sleiman, Père Rif’at Bader:
responsable de l’information, Mgr Paul Dahdah, Basima Simaan : comité des médias, S.B. Fouad Twal,
Majdi Dayyat : responsable de l’information du centre Notre-Dame de la Paix, Mgr Selim Sayegh, Mgr
Camillo Ballin, Mgr Adel Zaky, Mgr Boulos Marcuzzo, Père David Neuhaus.
Les évêques de la CELRA ont accueilli chaleureusement Mgr Adel Zaky
OFM, consacré Vicaire apostolique d’Alexandrie d’Egypte le 31 octobre dernier,
qui participait là à sa première rencontre. Longtemps secrétaire de l’Assemblée
de la Hiérarchie catholique d’Egypte (1998 -2009), Mgr Zaky y a acquis une
riche expérience de la situation de l’Eglise de son pays. Les évêques ont également
exprimé leur sollicitude et leur soutien à Mgr Jean Sleiman, archevêque de
Bagdad, et à toutes les églises d’Irak, pour les récents attentats anti-chrétiens à
Mossoul.
Ont participé à la réunion de la CELRA :
S.B. Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem et président de la CELRA
S.E. Mgr Selim Sayegh, Vicaire patriarcal latin pour la Jordanie
S.E. Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, Vicaire patriarcal latin pour Israël
S.E. Mgr Adel Zaky, Vicaire apostolique d’Alexandrie d’Egypte
S.E. Mgr Paul Dahdah, Vicaire apostolique du Liban
S.E. Mgr Camillo Ballin, Vicaire apostolique du Koweït
S.E. Mgr Giuseppe Nazzaro, Vicaire apostolique de Syrie
S.E. Mgr Paul Hinder, Vicaire apostolique d’Arabie
S.E. Mgr Jean Sleiman, Archevêque de Bagdad
S.E. Giorgio Bertin, Evêque de Djibouti
R.P. David Neuhaus, s.j., Vicaire patriarcal latin pour la communauté
d’expression hébraïque en Israël ■

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Document 1
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Documents
“Le Seigneur seul sait évaluer
la valeur et la portée réelles
des événements”
Bilan de l'année 2009
Homélie de S.B. le Patriarche Fouad, le 1 er janvier 2010
Chers Frères et Sœurs,
Aujourd’hui, c’est la Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, qui nous rassemble
autour d’elle. […]
Avec elle nous nous émerveillons et nous redisons la parole de son Magnificat
: “Le Seigneur s’est penché sur son humble servante... désormais tous les âges
me diront bienheureuse” (Lc 1, 48). […]
Demandons aujourd’hui à la Vierge Marie, Mère de Dieu, d’enfanter à nouveau
le Seigneur Jésus en nos cœurs et qu’il soit à chaque instant accueilli, contemplé
et adoré.
Chaque début d’année est l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée. Un
tel bilan est toujours incomplet. En effet, le Seigneur seul sait évaluer la valeur et
la portée réelles des événements qui surviennent dans la vie des individus, des maisons
religieuses, des pays et du monde. Souvent, les événements les plus décisifs
de notre vie personnelle ou communautaire, sont ceux du for interne : une conversion,
une guérison intérieure, une réconciliation, une joie profonde, ou même une
souffrance, une maladie, une croix… Les événements cruciaux sont souvent ceux
qui font le moins de bruit. Comme ce fut le cas pour la Vierge Marie, comme c’est
le cas de plusieurs d’entre nous.
Néanmoins, à l’échelle de notre diocèse, nous sommes en mesure de relever
quelques points positifs et négatifs de l’année qui vient de s’écouler. Rendons grâce
à Dieu pour les premiers et demandons-Lui son soutien pour avoir la force de transformer
les seconds.

Janvier - Avril 2010 17
1. Commençons tout d’abord par les éléments négatifs :
A l’issue de l’année 2009, nos rêves d’une Terre Sainte réconciliée semblent
encore être une utopie. Palestiniens et Israéliens ont échoué à faire advenir
la paix :
– Les Palestiniens n’ont toujours pas d’État propre, ils continuent de souffrir
de l’occupation, de l’injustice et de leurs divisions internes ; quant à
Gaza – nous l’avons vu de nos yeux lors de notre visite le 20 décembre
dernier – un an après la guerre, sa situation ne s’est pas améliorée, bien au
contraire.
– Le statut final de Jérusalem est toujours en discussion et les nouveaux
projets de l’Etat d’Israël sur Jérusalem risquent d’altérer la vocation de la
Ville Sainte à devenir une ville universelle. […]
2. Néanmoins, notre espérance est toujours vivante.
Tout n’est pas désespéré en Terre Sainte. C’est la Terre des belles surprises, à
commencer par celles de l’Incarnation et de la Résurrection. Celle d’une paix juste
et définitive est en devenir.
– Durant l’année écoulée, nous avons constaté la générosité et la solidarité
des Eglises sæurs et des communautés religieuses, solidarité manifestée
par des aides matérielles, par des prières, des pèlerinages et des rencontres
;
– La visite du Saint-Père en mai 2009, son message en faveur de la paix, de
la justice, du dialogue, de la réconciliation et ses encouragements à la communauté
chrétienne de Terre Sainte ;
– La venue massive de pèlerins, avec une année 2009 comparable à l’année
2000 : plus de 2,5 millions de pèlerins ;
– La construction à Beit-Jala de la nouvelle Clinique pédiatrique Benoît
XVI, la construction à Jérusalem d’un complexe résidentiel pour 72 jeunes
couples, l’inauguration à Gaza d’un Centre pour enfants handicapés et
traumatisés et la construction de l’Université de Madaba, en Jordanie ;
– La béatification de sœur Marie Alphonsine, événement qui a apporté
grâces, joie et fierté à tout notre diocèse, événement qui encourage chacun
de nous à prendre au sérieux l’appel à la sainteté ;
– Enfin, la décision courageuse de Benoît XVI de convoquer un synode
pour le Moyen-Orient […]. Dès maintenant, chers frères et sœurs, je vous
confie la mission de prier pour ce synode. Par la suite, je ferai appel à
vous pour que vous nous aidiez à enrichir nos échanges, en répondant à
quelques questions des Lineamenta du Synode. […]

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Ô Vierge Marie, Mère de Dieu, Reine de la Paix, obtiens-nous de ton Fils le
don de Sa naissance et de Sa présence dans notre âme, dans nos maisons et dans
notre Eglise. […]
Chers frères et sœurs, bonne et heureuse année nouvelle, pleine de joie et de
bonne santé ! Amen.
† Fouad Twal, Patriarche
✧ ✧ ✧
Document 2
“Le courage de faire la paix en Terre Sainte”
Communiqué final de la Coordination des Conférences Épiscopales
en soutien des Églises de Terre Sainte (cf dossier page 46)
Jérusalem, 14 janvier 2010
Au cours de cette dixième rencontre en Terre Sainte, S.B. le Patriarche Fouad
Twal a fait référence au pèlerinage du pape Benoît XVI en mai 2009. En union avec
notre Saint-Père, nous lançons un appel à la justice et à la paix pour tous les peuples
de cette terre. Nous faisons nôtre l’appel du pape lors de son départ :
«Aucun ami des Israéliens et des Palestiniens ne peut manquer d’être
attristé par la persistance des tensions entre vos deux peuples. Aucun
ami peut ne pas pleurer face à la souffrance et à aux pertes de vies humaines
que les deux peuples ont endurées au cours des six dernières
décennies. Permettez-moi de lancer cet appel à tous les habitants de ces
terres : Plus jamais d’effusion de sang ! Plus jamais de combats ! Plus
jamais de terrorisme ! Plus jamais de guerre ! Au contraire, brisons le
cercle vicieux de la violence. Qu’il y ait une paix durable fondée sur
la justice, qu’il y ait une véritable réconciliation et guérison. Qu’il soit
universellement reconnu que l’État d’Israël a le droit d’exister et de
jouir de la paix et de la sécurité au sein de frontières internationalement
reconnues. Qu’il soit également reconnu que le peuple palestinien a

Janvier - Avril 2010 19
droit à un pays souverain et indépendant, droit de vivre dans la dignité
et de se déplacer librement. Que la solution des deux États devienne
une réalité, qu’elle ne reste pas un rêve. Et que la paix se propage vers
l’extérieur de ces terres ; que ces terres servent de «lumière pour les nations»
(Is 42, 6), porteuses d’espoir pour les nombreuses autres régions
qui sont touchées par les conflits.» (15 mai 2009)
Huit mois plus tard, la solution de deux Etats semble toujours aussi éloignée.
Beaucoup expriment leur désir de la paix ; mais ce qu’il faut, c’est un engagement
en faveur de la justice, garantie de la paix. Les solutions sont bien connues des dirigeants
; mais ce qu’il faut, c’est de la volonté politique et du courage.
Jérusalem, ville sainte pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, offre un
espace singulier où des peuples et des religions différents pourraient se rencontrer
dans le dialogue et le respect ; malheureusement, Jérusalem est le cœur instable du
conflit. Il y a une distance croissante entre Israéliens et Palestiniens – un manque
de contact humain qui sape la confiance et le dialogue. La violence, l’insécurité, les
démolitions de maisons, les problèmes de permis et de visas, le tracé du mur, les
expropriations et d’autres pratiques encore menacent à la fois la solution de deux
Etats et la présence chrétienne. Par ailleurs, nous encourageons la mise en œuvre
intégrale de l’Accord fondamental et la facilitation des visas pour les agents de la
pastorale, afin de permettre à l’Église d’accomplir sa mission.
La situation, qui va se détériorant, ne profite ni aux Israéliens, ni aux Palestiniens,
ni à la région, ni au monde. Par nos efforts, nous espérons tourner le regard
des catholiques du monde entier vers ce qui se passe ici. Nous appelons les fidèles
de nos pays à prier pour l’Eglise en Terre Sainte, pour une paix juste, ainsi que pour
le succès du prochain Synode sur le Moyen-Orient, important pour la région tout
entière et pour le monde.
Nous encourageons nos fidèles à prendre conscience de la situation et à
venir en pèlerinage découvrir la foi fervente des «pierres vivantes» de l’Eglise
locale – ce «Cinquième Evangile». Nous les exhortons à soutenir les personnes
publiques qui prennent des initiatives courageuses pour une juste résolution du
conflit – la solution de deux Etats, avec sécurité et reconnaissance d’Israël d’une
part, Etat viable et indépendant pour les Palestiniens d’autre part. Pour nous, ce
n’est pas seulement une question de politique ; c’est une question de droits humains
fondamentaux.
Dans la situation actuelle, il est difficile de garder espoir ; cependant, en tant
que chrétiens, nous sommes tous nés avec Jésus-Christ à Bethléem, nous sommes
tous morts et ressuscités pour une vie nouvelle à Jérusalem. Malgré les blessures de

20
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
cette terre, l’amour et l’espérance sont toujours vivants. La paix dans la justice est
à notre portée, mais les dirigeants politiques et tous les hommes de bonne volonté
ont besoin de courage pour l’atteindre.
Signataires :
+ Mgr Stephan Ackermann,
Évêque de Trèves
Président de la commission Justice et Paix de la Conférence
des évêques d’Allemagne
+ Mgr Pierre Bürcher,
Évêque de Reykjavik
Conférence des évêques des pays nordiques
+ Mgr Michel Dubost,
Évêque d’Evry
Conférence épiscopale de France
+ Mgr Riccardo Fontana,
Archevêque d’Arezzo-Cortona-Sansepolcro
Conférence épiscopale d’Italie
+ Mgr William Kenney, CP,
Évêque auxiliaire de Birmingham
Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles
Représentant de la commission des Conférences épiscopales
à l’Union Européenne
+ Mgr Gerald F. Kicanas,
Évêque de Tucson
Vice-Président de la Conférence des évêques des Etats-Unis
+ Mgr Pierre Morissette,
Evêque de Saint-Jérôme
Président de la Conférence des évêques du Canada
+ Mgr Joan Enric Vives Sicilia,
Évêque d’Urgell et Co-Prince d’Andorre
Conférence des évêques d’Espagne
✧ ✧ ✧

Janvier - Avril 2010 21
Document 3
«Votre amour et vos paroles
nous touchent au-delà
de ce que vous pouvez imaginer»
Lettre de S.B. le Patriarche Fouad
au Saint-Père le pape Benoît XVI.
Très Saint Père,
Jérusalem, le 29 mars 2010
A l’occasion de la célébration du dimanche des Rameaux à Rome, vous avez
exprimé à deux reprises votre sollicitude envers les chrétiens de Terre Sainte et votre
préoccupation à l’égard de la paix dans la patrie terrestre du Christ, spécialement à
Jérusalem. Vous avez dit notamment : “Je suis profondément affligé par les récents
heurts et les tensions qui ont eu lieu une nouvelle fois dans cette Ville qui est la
patrie spirituelle des chrétiens, des juifs et des musulmans, prophétie et promesse
de cette réconciliation universelle que Dieu désire pour toute la famille humaine”,
priant pour que “les responsables du sort de Jérusalem prennent avec courage le
chemin de la paix et le suivent avec persévérance”. (cf. Voix du Saint-Père p.1, ndlr)
Vous avez évoqué également votre récent pèlerinage en Terre Sainte,
événement qui reste dans le cœur et la mémoire de tous nos fidèles ici. Tout en
rappelant la vocation des chrétiens de Terre Sainte à être des artisans de paix,
vous les avez encouragés “à rester dans le pays de leurs origines et à s’y engager
intensément en faveur de la paix”.
Innombrables sont les occasions où vous élevez la voix pour implorer la
bénédiction de Dieu sur les chrétiens de Terre Sainte, inviter l’Eglise universelle à
la prière et à la solidarité et réclamer une paix juste et durable pour tous les habitants
de cette région.

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Pour vos paroles, Très Saint-Père, merci! Au nom de l’Assemblée des
Ordinaires Catholiques de Terre Sainte, recevez notre plus profonde gratitude. Votre
amour et vos paroles nous touchent au-delà de ce que vous pouvez imaginer...
Votre sollicitude paternelle nous émeut d’autant plus que nous savons les
indicibles souffrances par lesquelles vous passez en ce moment, alors que l’Eglise
tout entière est souillée et blessée par les actes gravissimes de certains de ses fils.
Nous savons aussi combien la malveillance – et jusqu’à la haine – de la majorité des
médias vous atteint et vous meurtrit.
Très Saint-Père, nous voulons par cette lettre vous assurer de notre amour
filial sincère, de notre soutien dans votre action et de notre communion spirituelle.
Que cette Semaine Sainte qui s’ouvre nous renouvelle dans l’esprit de
conversion, l’amour de Dieu et la paix intérieure. Puisse le cri triomphal de Pâques
“Christ est ressuscité!” exprimer aussi la joie de notre propre résurrection en Lui!
Filialement vôtre dans le Seigneur. ■
† Fouad Twal, Patriarche
✧ ✧ ✧

Janvier - Avril 2010 23
Ordre Equestre
des Chevaliers
du Saint- Sépulcre
de Jérusalem
Nouvelles de l’Ordre
L’Ordre du Saint-Sépulcre
accueille ses deux premiers membres irakiens
Dimanche 14 mars, le Patriarche a adoubé un nouveau chevalier du Saint-
Sépulcre, M. Akram Faraj Hermez Karim, et son épouse Bernadette Tuma, tous
deux d’origine irakienne. La messe d’investiture a eu lieu en l’église latine Sainte-
Marie de Nazareth, à Amman. Le père Khalil Ja’ar, curé de la paroisse, a accueilli
le Patriarche par ces paroles : “Nous sommes avec vous, Béatitude, et nous tenons
à vous remercier pour les chaleureux sentiments de sympathie, de solidarité et
d’amour que vous et vos fidèles avez exprimés à ceux qui ont été tués en Irak,
témoignant que l’amour est plus fort que la haine, la tolérance plus efficace que la
vengeance.”
Au cours de la messe, à laquelle ont participé Mgr Salim Sayegh, vicaire
patriarcal en Jordanie, un grand nombre de prêtres, religieux, religieuses, et une
grande foule de fidèles, le Patriarche a rappelé l’histoire de l’Ordre des Chevaliers
du Saint-Sépulcre, très lié au rétablissement du Patriarcat latin de Jérusalem par le
Pape Pie IX en 1847, et créé afin de soutenir et de prier pour les fidèles de Terre
Sainte. Le Patriarche a loué les qualités du nouveau chevalier et de sa famille, connue
et appréciée pour son amour de Dieu, sa dévotion à la Sainte Famille et sa persévérance
dans la pratique religieuse. “Ce qui distingue cette famille, a déclaré le
Patriarche, c’est son sens de l’œcuménisme, sa prière pour l’unité des chrétiens, son
amour, son service et sa générosité envers l’Eglise. Ils sont vraiment un exemple de
laïcs chrétiens engagés.”

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Monseigneur Twal a également précisé qu’Abu Yusuf (le nouveau Chevalier
– ndlr) était particulièrement proche du Vatican et du Saint-Père. Il a rencontré à
plusieurs reprises les papes Jean Paul II et Benoît XVI.
La cérémonie d’investiture a commencé par la lecture du décret de nomination
de M. Akram et de son épouse Bernadette par le père Bashir Bader, décret émis par
le Cardinal John Patrick Foley, Grand Maître de l’Ordre. Puis le chevalier et son
épouse se sont mis à genoux devant le Patriarche, exprimant leur désir d’adhérer à
l’Ordre du Saint-Sépulcre. Celui-ci a alors ceint le nouveau Chevalier d’une épée,
lui disant : «Ce n’est pas d’une épée pour la lutte ou la guerre que tu es doté, c’est
d’une épée pour la justesse, la justice et l’amour; avec elle, tu es envoyé parmi les
peuples». Le Patriarche a également remis au
chevalier et à son épouse la Croix de Jérusalem,
grande croix rouge entourée de quatre petites
croix symbolisant que Jérusalem, la Mère de
toutes les églises, a essaimé aux quatre coins du
monde.
Après la messe, dans la salle paroissiale,
Akram, Bernadette et leur famille ont exprimé
leur fierté, leur joie et leur émotion. Abu Yusuf
a dédié cet honneur aux peuples bien-aimés
d’Irak et de Jordanie, ainsi qu’à tous les peuples
du monde, afin que Dieu leur donne sécurité,
justice et paix. La famille Karim a reçu de
nombreux appels téléphoniques de félicitations.
Le premier fut du Patriarche de Babylone des

Janvier - Avril 2010 25
Chaldéens, le cardinal Emmanuel III Delly, qui avait suivi la messe sur Noursat
(chaîne de télévision catholique libanaise). Il a félicité le Patriarche Twal pour cette
distinction accordée à un membre de l’Eglise chaldéenne.
Après le déjeuner offert au vicariat par Mgr Salim Sayegh, en l’honneur de
Sa Béatitude et d’Abu Yusuf et sa famille, le Patriarche a remis au chevalier et à sa
femme la coquille du pèlerin. Il leur a également donné le décret de leur nomination
comme premiers membres irakiens de l’Ordre du Saint-Sépulcre.
(D’après un article de Bassima al-Sim’an)
✦ ✦ ✦
Visite du Cardinal Foley en Terre Sainte
Cette année, Son Eminence le cardinal John-Patrick Foley était à Jérusalem
pour la célébration de la Semaine Sainte et des fêtes pascales. Le Grand Maître de
l’Ordre du Saint-Sépulcre a profité de son séjour pour visiter plusieurs projets du
Patriarcat latin soutenus par l’Ordre. Accompagné du P. Hans Brouwers, Chancelier
de l’Ordre du Saint-Sépulcre, et du P. Humam Khzouz, Administrateur général du
Patriarcat, il s’est rendu à Birzeit, Beit Sahour, Beit Jala, Reineh et Nazareth.
Lundi 29 mars, le cardinal est d’abord allé à Birzeit, où il a été accueilli par le
P. Rafiq Khoury, curé. Il y a visité la nouvelle section de l’école latine.
Mardi 30 mars au matin, le Grand Maître est allé à Beit Sahour où le P. Aziz
Halaweh lui a fait visiter l’église, l’école et l’exposition réalisée pour le 150 ème
anniversaire de la fondation de la paroisse.
Le cardinal Foley à l’école latine de Beit Sahour

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Puis il s’est rendu à Beit Jala, où il a d’abord été accueilli par le P. Ibrahim
Shomali, curé de la paroisse. Ensemble ils ont visité l’église et l’école latine. Ensuite
le cardinal Foley est allé au séminaire patriarcal où il a été accueilli par le P. Adib
Zoomot, recteur. L’Ordre du Saint-Sépulcre finance actuellement la construction
d’une nouvelle aile destinée à accueillir le nombre croissant de petits et grands
séminaristes. Le cardinal a profité de sa visite pour adresser un mot d’encouragement
aux séminaristes.
Le cardinal Foley à l’école latine de Beit Jala
Le cardinal Foley avec les séminaristes de Beit Jala

Janvier - Avril 2010 27
Mercredi 31 mars, le Grand Maître a conclu son tour d’horizon par une visite
en Galilée. Il est d’abord allé à Migdal – l’antique Magdala –, au bord du lac de
Tibériade. Là, le P. John Solana, LC, lui a présenté le grand projet de Centre de
pèlerinage initié et porté par les Légionnaires du Christ.
Puis le cardinal s’est rendu à Reineh, où il a visité l’école latine, guidé par le
P. Elias Odeh, curé et directeur. Il n’a pas pu visiter le chantier de la nouvelle école
de Rameh, dont le pape Benoît XVI a béni la première pierre lors de son pèlerinage
en mai 2009.
Il a conclu sa visite par un déjeuner au Vicariat de Nazareth, invité par Mgr
Marcuzzo.
✦ ✦ ✦
Réunion du Grand Magistère à Rome
Du 22 au 24 avril 2010 s’est tenue à Rome la réunion semestrielle du Grand
Magistère de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, sous la présidence du cardinal
Foley, Grand Maître. L’ordre du jour était la situation générale du Patriarcat latin et
l’état d’avancement des projets soutenus par le Grand Magistère. Hormis un ou deux
membres bloqués chez eux à cause des perturbations du trafic aérien, tous étaient
présents. S.B. le Patriarche Fouad était accompagné de Mgr William Shomali,
évêque auxiliaire nommé de Jérusalem, et du P. Humam Khzouz, Administrateur
Général.
Au cours de la réunion, plusieurs membres du Grand Magistère ont pris la
parole. Parmi eux, le cardinal Foley, Grand Maître et le comte Agostino Borromeo,
De gauche à droite : le Comte Agostino Borromeo, le Patriarche et le cardinal Foley

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Gouverneur Général. S.B. le Patriarche Fouad a lui aussi fait un discours devant le
Grand Magistère, remerciant l’Ordre pour son incessant soutien.
Sa Béatitude, dans son propos, a proposé un bilan de la situation politique,
sociale et religieuse de Terre Sainte, pointant notamment l’absence persistante de
paix et la position centrale de Jérusalem dans le conflit. Dans ces circonstances, la
terre, le terrain, est un enjeu essentiel – «une question de vie ou de mort», a déclaré
le Patriarche – surtout à Jérusalem et en Cisjordanie. Sa Béatitude a mentionné le
complexe résidentiel «Sharafat» à Beit Safafa, dans la banlieue sud de Jérusalem,
dont les travaux sont en cours, ainsi que d’autres projets à venir.
Parmi les autres sujets abordés par le Patriarche dans son allocution, on peut
citer deux projets gigantesques en cours de réalisation : la construction de l’église
du Baptême du Seigneur à Maghtas (Jordanie) et celle de l’Université de Madaba
(Jordanie), tous deux bénis par le Saint-Père lors de son pèlerinage en Terre Sainte
l’année dernière.
Sa Béatitude a également évoqué la question de la création d’une
«Lieutenance de Terre Sainte» de l’Ordre du Saint-Sépulcre, projet qui fait lui
aussi son chemin. Rappelons qu’il existe déjà neuf chevaliers et dames du Saint-
Sépulcre en Terre Sainte (Palestine et Jordanie), dont un couple originaire d’Irak
récemment adoubé.
Enfin, S.B. le Patriarche Fouad n’a pas manqué de parler de la prochaine visite
du pape à Chypre et de la préparation du Synode pour le Moyen-Orient (octobre
2010). Il a pointé l'importance que le Patriarcat latin de Jérusalem avait dans cet
événement crucial pour toute la région, déclarant : «Je suis pleinement conscient
que l’Église de Jérusalem doit jouer un rôle central et prépondérant dans le Synode.
Par son histoire et son identité
mêmes, elle agit comme coeur de la
vie de l’Eglise au Moyen-Orient.»
Le P. Humam Khzouz, Administrateur
Général, a fait un point
sur la situation financière de l’année
2009 et sur le budget 2010.
Christa von Siemens, Présidente
de la Commission Terre Sainte
(projets soutenus directement par le
Grand Magistère) a quant à elle parlé
des projets en cours pour l’année
2010. Parmi ceux-ci se trouvent : la
construction d’une église à Aqaba
(Jordanie) et la première phase des
travaux d’extension de l’école de Le Cardinal Foley félicite le P. Shomali pour sa nomination

Janvier - Avril 2010 29
Rameh (Israël). A ceci s’ajoutent encore d’autres projets de rénovation d’écoles à
Kerak, Al-Wahadneh et Na’our (Jordanie), ainsi que celle du couvent des Sœurs du
Rosaire à Reneh (Israël).
Les trois jours de réunion se sont déroulés dans une ambiance chaleureuse. Le
samedi soir, les membres du Grand Magistère se sont rendus à Turin pour une visite
spéciale. Un des événements de cette réunion a été la présence de Mgr William
Shomali que le cardinal Foley et tous les membres du Grand Magistère ont pu
féliciter pour sa récente nomination comme évêque auxiliaire de Jérusalem.
✦ ✦ ✦
Les voyages du Patriarche Fouad en Italie
Au cours des premiers mois de l’année, S.B. Mgr Twal a visité la plupart des
régions de l’Italie, invité par les Chevaliers du Saint-Sépulcre des différentes délégations,
ainsi que par quelques réalités diocésaines et paroissiales particulièrement
liées à la Terre Sainte.
Voici quelques passages choisis de son voyage à Brescia, à Gênes, dans les
villes des Pouilles : Bari, Massafra, Castellaneta et Martina Franca, ainsi que de ses
visites à Turin et Arezzo.
Brescia
Le Patriarcat latin a plusieurs contacts avec Brescia. Il est lié non seulement
aux Chevaliers du Saint-Sépulcre, mais aussi à la réalité multiforme du diocèse, tant
au niveau des paroisses, des associations que des communautés de cette généreuse
terre lombarde. L’Association “Terrae Caritatis’’, fondée il y a quelques années
par Don Pier Antonio Bodini, ainsi que “les Amis du Patriarcat latin de Jérusalem
ONLUS” ont commencé à partir de quelques liens d’amitié, et se sont développées
suite à un pèlerinage en Terre Sainte. De cette façon, plusieurs prêtres et laïcs de
la région de Brescia ont entretenu un lien spécial de solidarité avec l’Église de
Jérusalem. Ils essaient de répondre à ses besoins, soutenant plusieurs initiatives et
projets en faveur des communautés chrétiennes et des habitants de la Terre Sainte.
Au mois de janvier 2010 a eu lieu, au musée diocésain de Brescia, la
présentation officielle du groupe des “Amis du Patriarcat Latin de Jérusalem”,
association à but non lucratif, dont le président honoraire est le Patriarche latin de
Jérusalem. L’association cherche à recueillir des fonds pour soutenir les œuvres du
Patriarcat latin : «Nous croyons que le témoignage concret de la solidarité peut être
un chemin pour le dialogue, la croissance et le respect mutuel, afin de surmonter les

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
contrastes et les divisions, favorisant ainsi la voie vers la coexistence pacifique.»
S.B. Fouad Twal s’est ensuite rendu à Brescia en février, prenant part sur la
Piazza Loggia, avec le Maire Adriano Paroli et l’adjoint au Maire, à une conférence
de presse consacrée à la réalité de la Terre Sainte.
Gênes
Mgr Twal s’est ensuite rendu à
Gênes sur l’invitation directe du cardinal
Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes
et président de la Conférence épiscopale
italienne. L’organisation de la visite, coordonnée
par le vicaire Mgr Doldi, a été
confiée aux chevaliers de l’OESSJ.
S.B. a été accueilli par le cardinal
Bagnasco avec les mots du psaume
«Réjouis-toi Jérusalem»: «Gênes est
heureuse – a-t-il expliqué – parce que
la visite du Patriarche renforce les liens
d’amour pour la terre de Jésus sur laquelle
vous veillez en tant que pasteur.»
Avec le cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes
et président de la Conférence épiscopale italienne
Le dîner de bienvenue, en présence de nombreux Chevaliers, des autorités
civiles et religieuses, des représentants du monde économique et journalistique
local, a été l’occasion de rappeler les liens authentiques, anciens et récents, de
Gênes et de la Ligurie avec la Terre Sainte. Il suffit de penser aux deux premiers
Patriarches de Jérusalem après la restauration du Patriarcat en 1847, Mgr Joseph
Valerga (1847–1872) et Mgr Vincenzo Bracco (1873–1889), originaires du diocèse.
Lors de la réception donnée par l’Ordre du Saint-Sépulcre

Janvier - Avril 2010 31
Le 17 mars au soir, dans la cathédrale San Lorenzo de Gênes, S.B. Fouad
Twal a donné une conférence intitulée «La situation de l’Eglise en Terre Sainte.
Quel avenir après la visite de Benoît XVI ?». Il y rappelle les dures réalités de la
vie quotidienne, celle de l’occupation notamment, néfaste à l’occupant, qui perd le
sens du respect et de la dignité d’autrui, et néfaste à l’occupé, dont le sentiment de
rejet est accentué, faisant grandir la rancœur et la résistance. Il y évoque également
la triste réalité de l’émigration, mais aussi les paroles d’espoir et d’encouragement
prononcées par le Saint-Père, lorsqu’il a appelé à activer les “infrastructures du
cœur’’ pour créer de nouveaux gestes d’humanité, préparateurs de stratégies de pardon,
de réconciliation et de paix, afin d’acquérir des moyens de résoudre le conflit
qui perdure. L’Église de Jérusalem est appelée à respirer, non seulement avec les
poumons du monde oriental et occidental-mondial, mais aussi avec les poumons
arabe et hébreu, pour être un vrai pont de paix dans le dialogue interreligieux et
interculturel, et afin de faire de la Terre Sainte la terre de tous les peuples. (D’après
le manuscrit de conférence de S.B.)
Les Pouilles:
Bari, Massafra, Castellaneta, Martina Franca
S.B. le Patriarche Twal s’est ensuite rendu dans les Pouilles du 18 au 21
mars 2010. Lors de sa visite aux autorités religieuses et civiles, aux gouvernements
provinciaux et locaux, aux diverses associations, comme lors de sa rencontre avec
les Chevaliers de la Lieutenance de l’Italie Méridionale Adriatique, qui a organisé
la cérémonie d’investiture, S.B. s’est réjoui de façon particulière. Les Chevaliers
des différentes délégations ont su exprimer leur vivacité, leur créativité, et réussi
à installer une atmosphère familiale. Lors de sa visite à Castellaneta a eu lieu
l’inauguration de la Piazzale dei Popoli (place des Peuples) et l’installation d’une
plaque commémorative de l’évènement.
Le 18 mars, S.B. Fouad Twal a tenu, à Bari (Hôtel Romanazzi Carducci) une
conférence organisée par le Rotary Club de Bari intitulée «Participation des chrétiens
pour la paix en Terre Sainte».
Après un exposé des dates historiques et des grands événements qui ont mené
à la situation d'aujourd'hui, il a montré les contradictions qui persistent toujours
entre les nombreuses tentatives de paix et la crise humanitaire qui se vit en Terre
Sainte. Il n’est pas vrai cependant, comme on le pense souvent, qu’aucune des
deux parties ne veut la paix. En réalité, la majorité de la population - Israéliens et
Palestiniens - veut la paix et soutient une solution à deux Etats. S.B. le Patriarche
Twal a également encouragé les personnes présentes à aller en pèlerinage sur la
terre de Jésus, pour rencontrer, en plus de visiter les Lieux Saints, les Chrétiens
d’aujourd’hui qui sont appelés à vivre et à témoigner, dans un contexte si difficile,
la même espérance chrétienne. Seul le respect de la dignité fondamentale de

32
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
chaque être humain, chrétien,
musulman, juif, créé à l’image
de Dieu, est la garantie d’un
avenir pacifique.
Le 19 mars, au Teatro
Spadaro, S.B. a tenu une conférence
sur le même ton, intitulée
«Identité, vocation et avenir des
Chrétiens en Terre Sainte».
Le 20 mars, S.B. a été
accueilli à Castellaneta par
l’évêque du lieu, Mgr Fragnelli.
C’est dans la cathédrale qu’a
eu lieu la cérémonie solennelle
L’investiture des nouveaux chevaliers
d’investiture des Chevaliers.
Le 21 mars, S.B. Fouad Twal a quitté Massafra pour Martina Franca. Là aussi,
une belle cérémonie a eu lieu pour l’investiture de Chevaliers de la délégation de
Martina Franca, organisée et soignée par Mons. Semeraro, archiprêtre de la ville et
lui-même Chevalier.
Certains chevaliers des Pouilles, dont M. Guarnieri, nous ont gracieusement
envoyé plusieurs photos de ces beaux moments.
Le Patriarche avec les nouveaux chevaliers

Janvier - Avril 2010 33
Turin :
pèlerinage à l’occasion de l’ostension du Saint-Suaire, 24 au 25 avril 2010
S.B. le Patriarche Fouad Twal, grand prieur de l’Ordre, a rejoint le pèlerinage
des Chevaliers du Saint-Sépulcre (auquel participait le Grand Maître, le cardinal
John Patrick Foley, et les membres du Magistère) à l’Ostension du Saint-Suaire,
"relique" ou "icône" qui, plus que toute autre, est liée au tombeau vide. Il était
exposé à Turin au cours des mois d’avril et de mai de cette année.
En réponse à une demande faite par John Ricasoli Firidolfi, Lieutenant pour
l’Italie Centrale Appenninica et à qui l’organisation du pèlerinage avait été confié,
S.B. a proposé une méditation intitulée «Le Jésus de l’histoire et le Jésus de la foi»:
la signification spirituelle du Saint Suaire.
«Depuis deux mille ans, les Chrétiens visitent et honorent le tombeau vide.
Ce signe n’a pas la prétention de dire avec certitude que le Seigneur est ressuscité.
C’est juste un signe. [...] La science a prouvé que le Suaire date de l’époque de Jésus
et qu’il est probablement son linceul. Beaucoup de pèlerins viennent maintenant
voir ce signe de la passion et de la mort du Seigneur. Pour eux, aller à Turin voir
le Saint Suaire, c’est comme aller à Jérusalem visiter le Tombeau glorieux. Turin
et Jérusalem sont ainsi unis dans un dessein aussi lumineux qu’impénétrable: une
parole et une présence, celles du Ressuscité, à accueillir dans la foi et dans la prière.
[...] Les deux signes précédents ont été complétés par d’autres beaucoup plus
importants : les apparitions du Ressuscité. Jésus a été vu par beaucoup de disciples
et dans de nombreux endroits : à Jérusalem, sur la route d’Emmaüs, en Galilée,
sur la route de Damas. Les apparitions, événements surnaturels qui appartiennent
à la sphère de la foi, donnent un sens à ces deux signes visibles qui appartiennent
à la sphère de l’histoire. [...] Aujourd’hui, il existe un signe important qui peut
convaincre le monde de la résurrection du Seigneur. Ce signe est la sainteté des
Chrétiens. Le chrétien qui meurt au péché et fait mourir en lui le vieil homme,
s’élève à une vie nouvelle, se revêt de l’homme nouveau à l’image et ressemblance
du Christ. Les Chrétiens qui vivent ainsi sont et prolongent dans le temps l’image et
la présence-même du Christ.»
Le lendemain, le pèlerinage s’est terminé par une messe solennelle en l’église
Saint Philippe Neri, à 9h00, présidée par l’archevêque de Turin, le cardinal Severino
Poletto, et concélébrée par S.B. Mgr Fouad Twal. Les membres de la délégation
turinoise des Chevaliers de l’Ordre de Malte se sont également joints à la célébration.
Arezzo
Le diocèse d’Arezzo-Cortona-Sansepolcro est uni au Patriarcat de Jérusalem
de façon particulière, car son nom contient l’expression «Saint-Sépulcre», petite
ville dont le nom provient des reliques du Saint-Sépulcre de Jérusalem, rapportées

Mgr Fontana donnant la croix à S.B.
34
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
en Toscane par les pèlerins Egidio
et Arcano.
Au mois de janvier dernier,
une délégation du diocèse,
menée par l’archevêque Riccardo
Fontana, est venue en Terre
Sainte et a proposé à S.B. Fouad
Twal un jumelage entre les 2
diocèses. Cette proposition a
été reçue favorablement, en vue
du millénaire de la fondation
du diocèse d’Arezzo. Au cours
Mgr Fontana donnant la croix à S.B.
de la rencontre, l’archevêque a
donné à S.B. Fouad Twal une croix représentant la Sainte Face dans la cathédrale
de Sansepolcro. Pour sceller cette relation de solidarité et d’amitié, S.B. a rendu
visite à Arezzo le 25 avril, après la conclusion du pèlerinage à Turin, auquel avait
également participé Mgr Fontana.
Arezzo a organisé pour l’occasion un dîner de charité afin de récolter des
fonds pour la construction d’au moins un des logements destinés aux chrétiens de
Terre Sainte qui ont vu leur maison confisquée. La situation des chrétiens de la
Terre du Christ a ensuite été l’objet d’un discours prononcé par le Patriarche, suivi
par tous avec beaucoup d’attention.
✦ ✦ ✦
Coquilles de Pèlerin
La Coquille de Pèlerin a été remise à :
Chevaliers et Dames d’Angleterre et
du Pays de Galles
• le 15 avril 2010
Catherine Philomena McNally
Alexandra Brinkley
James Philip Kelly
David Patrick Hart
John Frederick Rowan
Patrick John Tangney
Chevaliers et Dames d’Allemagne
• le 11 février 2010
Josef Pogatschnig
• le 24 février 2010
R.P. Norbert Becker
• le 5 mars 2010
Maria Elisabeth Muller
Hans Peter Blatt

Janvier - Avril 2010 35
Le père William Shomali entouré de chevaliers et dames d’Angleterre et du Pays de Galles
Bernhard J. Bug
R.P. Thomas Darsheid
Norbert Fisher
Josef Horstmoller
Christian Muller
Michael Trzeciak
• le 19 mars 2010
R.P. Michael Ipolt
Le P. William Shomali avec Josef Pogatschnig
Mgr Bathish entouré de chevaliers et dames d’Allemagne (Magdebourg)

36
Chevaliers et Dames d’Australie
- (Occidentale)
• le 6 février 2010
R.P. Donald Kettle
R.P. Charles Waddell
R.P. Michael David Rowe
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Chevaliers et Dames d’Autriche
• le 16 février 2010
Michael Spindelegger
• le 17 février 2010
Johannes Hoedlinoser
Heinz Oppitz
S.B. le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames d’Autriche, avec leur groupe
• le 20 mars 2010
Christian Barth
Johannes Tropper
Werner Zechenter
Chevaliers et Dames des Etats-Unis
• le 20 mars 2010
R.P. David Cox
- (Atlantique Centre)
• le 18 janvier 2010
Rita Anne Ayd
• le 25 janvier 2010
Joyce Kay Stouffer Babiak
• le 30 janvier 2010
Steven Anthony Zabiclki, Jr
• le 5 mars 2010
R.P. J. Edwin Creary
Alvin C. Blalock III
Catherine B. Blalock
Barbara A. Gatti
William Brent Gatti
• le 12 mars 2010
R.P. Bryan P. Timby
• le 20 avril 2010
Michael D. McCarron
• le 23 avril 2010
Guy Sands-Pingot
- (Centre Nord)
• le 3 janvier 2010
Richard Siegel

Janvier - Avril 2010 37
Le P. William Shomali entouré de chevaliers et dames des Etats-Unis (Atlantique Centre)
S.B. avec le P. Bryan P. Timby et son groupe de pèlerins des Etats-Unis (Atlantique Centre)
• le 25 janvier 2010
Jimmy Lago
• le 26 janvier 2010
Mgr Dale J. Melczek,
évêque de Gary (Indiana)
James J. Comerford
Mary R. Comerford
James Keefe
Jack Ruscilli
Ann Louise Ruscilli
Norbert J. Brunner
Marian S. Brunner
Ellyn H. Dekker
Alan Dekker
Patricia McConnell
Alexander McConnell
Michael C. Vincent
Doris V. Vincent
Alice Heller
John Heller
• le 9 février 2010
Gringer West
• le 19 avril 2010
Mary P. Ailabouni
Nabil R. Ailabouni
Kathleen K. Houck

38
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
John M. Houck
R.P. Lawrence A. Rice, C.S.P.
Ruth Beckman
John R. Beckman
Barbara B. Rowland
Ronald L. Rowland
- (Est)
• le 12 mars 2010
Mgr Kevin Carl Rhoades,
évêque de Fort Wayne-South Bend
(Indiana)
R.P. Laurence John McNeil
R.P. Neil Stephen Sullivan
Margaret Cassady Burns
William Francis Burns
Giovanni Michael DiSanto
Maria Teresa DiSanto
Robert James Dolan
Vicki Lee Dolan
Jean Ishman
Alexander Rudolph Szeles
Dolorose Ann Szeles
Edward Whitney
• le 9 avril 2010
Aideen McNamara
• le 24 avril 2010
Thomas Bride
S.B. le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames des Etats-Unis (lieutenance de l'Est).
A sa droite, Mgr Rhoades, évêque de Fort Wayne-South Bend
- (Nord)
• le 18 janvier 2010
Daniel J. Kampschneider
• le 8 février 2010
Daniel Keller
Janice Keller
• le 15 février 2010
R.P. Joseph R. Johnson
Linda Ann Long
• le 27 mars 2010
Michael del Matheson
Loretta Ann Vasa
- (Nord-Est)
• le 8 janvier 2010
Catherine E. Trainor
• le 25 janvier 2010
Mary Dorothy McGuirk

Janvier - Avril 2010 39
Le P. William Shomali entouré de chevaliers et dames des Etats-Unis (Nord-Est)
• le 19 avril 2010
R.P. Charles DesRuisseaux
Raymond W. Houle
Pauline Y. Houle
- (Ouest)
• le 19 avril 2010
Frank J. Cruz
Patricia L. Cruz
Gerard E. Toerner
Barbara A. Toerner
- (Sud-Est)
• le 2 janvier 2010
Robert B. Barnett
Terry Ann Barnett
• le 24 février 2010
R.P. Bill Swengros
Le P. William Shomali entouré de chevaliers et dames des Etats-Unis (Sud-Est)

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Patricia Zumpano
Rita Wolozsyn
Thomas Doyle
Antonio Zumpano
- (Sud-Ouest)
• le 2 janvier 2010
R.P. Dean Eric Wilhelm
• le 8 février 2010
R.P. Maurice Joseph Voity
LaVerne D. Knezek
Robert Knezek
R.P. Paul Valdez
• le 20 mars 2010
R.P. Richard W. Lawrence
Nell A. Lawrence
R.P. Carlos Velazquez
Chevaliers et Dames de France
• le 26 mars 2010
Françoise Schaepelynck
S.B. le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames de France. A sa droite, le P. Jean-Michel Poffet o.p.,
ancien directeur de l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem
Geneviève Thibault
Dominique Neckebroeck
François Jorrot
Bertrand Seve
Luc d’Archimbault
• le 17 avril 2010
Xavier de Bettignies
Bernard Tarnier
Chevaliers et Dames de Hongrie
• le 4 mars 2010
Zsolt de Balthazár
Chevaliers et Dames d’Irlande
• le 28 avril 2010
R.P. Kieran George Cantwell
John O. Cunningham
Mary Bernadette Holohan

Janvier - Avril 2010 41
S.B. le Patriarche Fouad entouré de chevaliers et dames d’Irlande
Michael O.J. Howard
Richard Kevin Kilduff
Thomas Joseph Kilduff
Bartholomew Augustine McLoughlin
Lidia Maria McLoughlin
Alphonsius Martin Mealy
Eileen Teresa Mealy
Margaret Carty O’Brien
Brian Murphy O’Connor
Michael Daniel O’Dwyer
Cornelius P. Power
Bernard Thomas Joseph Sullivan
Patrick Joseph Tiernan
Chevaliers et Dames d’Italie
- (Adriatique)
• le 10 mars 2010
Franco Semeraro
- (Centre)
• le 29 avril 2010
Gianni Toni
Riccardo Pedrizzi
- (Centre et Sardaigne)
• le 2 janvier 2010
Mauro Piattoli
• le 9 janvier 2010
Mgr Riccardo Fontana,
évêque d’Arezzo-Cortona-
Sansepolcro, Italie
R.P. Giovacchino Dallara
Renato Brunetti
Giuseppe Arcadipane
Enzo Papi
Oleg Sisi
Franco Tufano
Maria del Pasqua nata Lachi
• le 26 avril 2010
R.P. Angelo M. Gaeta
- (Méridionale)
• le 7 janvier 2010
Giovanni Colagrande
Domenico Matarrese
Donato Antonio Spilotro

42
- (Méridionale Tyrrhénienne)
• le 11 avril 2010
Antonio Lucisano
- (Sicile)
• le 11 janvier 2010
Pietro Scalia
Maria Antonietta Russo Curreri
Chevaliers et Dames
de la Principauté de Monaco
• le 10 avril 2010
Luciano Garzelli
Eric leguay
Hubert Perrin
Christian Philipon
Christophe Robino
Pierre-Henri Settimo
Guy Vauban
Philippe Ricard
Raymond Bella
Bruno Blanchy
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Giancarlo Borgogno
Gilbert Farra
Alain Gastaud
R.P. Alain Goinot
Thierry Jouan
S.E. Michel Mourou,
Lieutenant de Monaco
Fabienne Mourou
Samir Nassif
• le 11 avril 2010
Jacques Ferreyrolles
Chevaliers et Dames des Pays-Bas
• le 18 février 2010
Elisabeth E. M. van Bouwdijk
Bastiaanse-Arieüs
Rutger Gerard Carel M.M.
van Basten Batenburg
Paulus Jacobus Jozef van Geest
Jan Wijnand Brenninkmeijer
Petrus Gerardus Antonius
Maria Hemels
Le P. William Shomali entouré des chevaliers et dames de Monaco

Janvier - Avril 2010 43
S.B. le Patriarche Fouad entouré des chevaliers et dames des Pays-Bas
• le 10 mars 2010
A.A.J.J. van Wersh
H. Lerou
K.A.A. Rahusen
J.R. Vermeulen
H.A.J. Bemelmans
E.B. Cornell
A.J.A.M. Hupsch van den Heuvel
M.M.M. Walrave
A.J.W.M. Jurgens
J.G.N.M. van Baal
Th.J.M.A. Athmer
A.C.C.M. van der Wee
J.C.G.M. Bakker
Chevaliers et Dames de Pologne
• le 4 février 2009
Czesław Sudewicz
R.P. Marian Daniluk
• le 11 février 2009
Mirosław Słowikowski
Gniewomir Rokosz-Kuczyński
Beata Sobkiewicz
• le 26 mars 2009
Stanisław Kibało
Chevaliers et Dames de Slovénie
• le 21 avril 2009
Ivica Arbai
Chevaliers et Dames de Suède
• le 12 avril 2009
R.P. Fredrik Emanuelson
c c c

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Activités pastorales
et nouvelles du diocèse patriarcal
Mgr William Shomali nommé évêque auxiliaire
du Patriarche latin de Jérusalem
Communiqué du Patriarcat latin de Jérusalem
Jérusalem, le 31 mars 2010.
S.S. le Pape Benoît XVI a nommé le R.P. William Shomali, prêtre et chancelier
du Patriarcat latin de Jérusalem, Evêque auxiliaire du Patriarche latin de Jérusalem,
S.B. Fouad Twal.
La nouvelle a été diffusée par Radio Vatican aujourd’hui 31 mars 2010 à
13h00, heure locale.
Mgr Wiliam Shomali, né à Beit Sahour (Palestine) en 1950, a servi pendant 8
ans dans les paroisses de Jordanie, pendant 19 ans comme professeur, doyen d’études,
puis recteur du Séminaire de Beit Jala, et pendant 7 ans comme Administrateur
général du Patriarcat. Il a par ailleurs animé pendant des années la Commission de
liturgie et musique sacrée.
Mgr Shomali est Docteur en liturgie de l’Université pontificale Saint-
Anselme (Rome), matière qu’il continue d’enseigner au Séminaire de Beit Jala. Il
est également licencié en littérature anglaise de l’Université jordanienne Yarmouk.
Après sa nomination, Mgr Shomali a déclaré : «Je suis ému de la confiance
dont je suis l’objet de la part du Saint-Père, du Patriarche de Jérusalem et des prêtres
de mon diocèse. Je promets d’être un fidèle serviteur du Christ et de mon peuple,
d’œuvrer de toutes mes forces pour soutenir la foi et l’espérance des fidèles, de
renforcer le dialogue œcuménique et interreligieux et de travailler à la paix et à la
réconciliation en cette Terre Sainte déchirée par un conflit multiséculaire.»
En annonçant cette nomination, S.B. le Patriarche Twal a exprimé sa
profonde satisfaction et assuré le nouvel évêque de sa prière et de celle des fidèles,
spécialement pendant cette Semaine Sainte.
La date et le lieu de la consécration épiscopale seront fixés ultérieurement.

Janvier - Avril 2010 45
Le père William Shomali avec le Saint-Père et le Patriarche Fouad
Curriculum Vitae de Mgr William Shomali
15/05/1950 : Naissance à Beit Sahour (Palestine)
05/09/1961 : Entre au petit séminaire de Beit Jala
1972 : Baccalauréat de philosophie et de théologie au séminaire de Beit Jala
24/06/1972 : Ordonné prêtre à la co-cathédrale de Jérusalem par S.B. le Patriarche
Beltritti
15/08/1972 : Vicaire à Zarqa-Nord (Jordanie)
24/07/1975 : Curé de Shatana (Jordanie)
01/06/1980 : Licence en littérature anglaise à l’université de Yarmouk (Jordanie)
01/09/1980 : Professeur et directeur du petit séminaire de Beit Jala
06/05/1989 : Thèse de doctorat en liturgie
01/09/1989 : Professeur de liturgie, vice-recteur et doyen de la Faculté de philosophie
et de théologie du séminaire
06/01/1998 : Administrateur général du Patriarcat latin
02/08/2005 : Recteur du séminaire de Beit Jala
03/09/2009 : Chancelier du Patriarcat latin
31/03/2010 : Nommé par Benoît XVI évêque auxiliaire du Patriarche latin de
Jérusalem

46
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
“Jérusalem : cœur du volcan et clé de la paix”
Coordination Terre Sainte 2010
Du 8 au 14 janvier, les membres de la Coordination pour la Terre Sainte
(Holy Land Coordination) se sont retrouvés à Jérusalem pour leur rencontre
annuelle.
Cette édition 2010 était centrée sur Jérusalem (en 2009, c’est Bethléem qui
avait été au cœur des travaux et des visites).
Samedi 9 janvier, les évêques de la Coordination ont rendu visite au
Patriarcat grec orthodoxe à Jérusalem. Dans la soirée, plusieurs d’entre eux ont
célébré la messe à Jérusalem, certains à la paroisse Saint-Sauveur, d’autres à la
paroisse catholique d’expression hébraïque.
Dimanche 10, les évêques sont allés célébrer l’eucharistie dans les
différentes paroisses latines de Cisjordanie et dans les paroisses melkite et
syrienne catholiques de Jérusalem.
Mgr Kicanas, évêque de Tucson, Arizona, vice-président de la conférence épiscopale des Etats-Unis,
a présidé l'Eucharistie à Jifna, aux côtés du père Firas Aridah

Janvier - Avril 2010 47
La Coordination Terre Sainte
La Coordination Terre Sainte regroupe des évêques américains, canadiens
et européens représentant différentes conférences épiscopales nationales.
Leur mission est de soutenir, encourager et faire connaître les richesses et
les difficultés des Eglises chrétiennes de Terre Sainte, de susciter une plus
grande solidarité entre celles-ci et les Eglises occidentales et d’apporter leur
contribution à la construction d’une paix juste pour tous les habitants de cette
terre.
Heurs et malheurs de Jérusalem
Le matin du lundi 11 janvier, une quarantaine de personnes étaient
présentes dans la belle salle de conférence “Marie Immaculée” de la Custodie
à Jérusalem : les évêques de la Coordination, certains évêques de l’Assemblée
des Ordinaires de Terre Sainte, quelques prêtres, des laïcs et un certain nombre
de journalistes.
Mgr William Kenney, évêque auxiliaire de Birmingham en charge des
affaires européennes au sein de la Conférence des évêques d’Angleterre, a ouvert
les travaux.
Il a d’abord relevé et salué la présence de trois nouveaux venus : Mgr
Joseph Morissette, évêque de Saint-Jérôme et président de la Conférence des
évêques du Canada, Mgr Stephan Ackermann, évêque de Trier et président de
la commission allemande “Justice et Paix” et Mgr Riccardo Fontana, évêque
d’Arezzo et représentant de la Conférence des évêques d’Italie. Puis il a émis le
souhait que la Coordination s’étoffe encore à l’avenir et qu’elle accueille en son
sein des évêques occidentaux d’autres rites catholiques.
Trois orateurs ont pris la parole dans la matinée : S.B. le Patriarche Fouad
Twal d’abord, sur la situation générale de la Terre Sainte en ce début d’année
2010 ; le Nonce et Délégué apostolique Mgr Antonio Franco ensuite, sur les
négociations entre le Saint-Siège et l’Etat d’Israël concernant le statut fiscal et
immobilier de l’Eglise catholique en Israël ; M. Todd Deatherage enfin, américain,
directeur exécutif du “Kairos Project Inc.”
− Dans sa présentation, S.B. Fouad Twal a brossé un tableau des espoirs
et des inquiétudes que l’année 2009 a suscitées. Parmi les signes positifs et les
raisons de se réjouir, Sa Béatitude a surtout insisté sur la visite du pape Benoît
XVI en Terre Sainte et les fruits qu’elle a portés, parmi lesquels la convocation
du Synode des évêques pour le Moyen Orient, qui se tiendra à Rome en octobre
2010. Il a également mentionné la béatification de Mère Marie-Alphonsine, les

48
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
800 ans de l’Ordre franciscain, la nouvelle université de Madaba, le Centre pour
la Famille à Nazareth et les nombreuses ordinations diaconales et sacerdotales
dans le diocèse. Enfin, il a insisté sur le remarquable afflux de pèlerins tout au
long de l’année 2009 (autant qu’en 2000, soit 2.5 millions) et sur le fait que ces
derniers viennent de plus en plus rendre visite aux “pierres vivantes” de l’Eglise
de Terre Sainte, et pas seulement aux sites archéologiques.
Parmi les points noirs et
les inquiétudes de l’année 2009,
S.B. Fouad Twal a mentionné en
premier lieu la guerre sanglante
à Gaza et l’aggravation de la
crise humanitaire qui frappe les
habitants de la Bande. Il s’est
douloureusement étonné de ce
“qu’un otage israélien suscite
davantage de compassion à
l’échelle internationale que des
Le Patriarche Fouad, lors de sa prise de parole
milliers de prisonniers palestiniens qui se morfondent dans les prisons
israéliennes.” Il a également évoqué la réalité destructrice et mortifère du Mur de
séparation, reprenant les paroles par lesquelles Benoît XVI, juste avant de quitter
la Terre Sainte, exprimait sa tristesse à la vue de “cet instrument de sécurité et
de séparation” et appelait à ériger plutôt des édifices de “respect et de confiance
mutuelle.”
Sa Béatitude a également fait mention d’un phénomène très préoccupant:
celui de la vague de colonisation qui s’abat actuellement sur Jérusalem-Est, tendant
à faire de la Ville Sainte pour les fidèles des trois religions monothéistes une
ville exclusivement juive. Le Patriarche a dénoncé la destruction d’environ 75
maisons palestiniennes, chaque année, dans le quartier arabe de Silwan. Parallèlement,
il a annoncé la construction en cours d’un complexe résidentiel de 72
appartements pour de jeunes foyers chrétiens à Beit Safafa (Jérusalem-Est). Avec
de tels projets, l’Eglise cherche à donner une espérance aux Palestiniens, à les
encourager à rester en Terre Sainte et à lutter contre l’injustice.
En faisant remarquer que, malgré la situation très détériorée et quelques
désillusions, plusieurs signes d’espoir étaient visibles – notamment en provenance
de l’Administration Obama, de la communauté internationale ainsi que de
nombreuses personnes de bonne volonté en Israël et en Palestine –, S.B. Fouad
Twal a remercié les évêques de la Coordination Terre Sainte pour leur soutien,
en leur déclarant : “Les défis sont grands mais nous savons qu’avec votre aide et
votre soutien nous continuerons à faire de notre mieux pour rendre témoignage

Janvier - Avril 2010 49
au Seigneur Ressuscité et pour vivre dans la foi, l’espérance, l’amour et la joie,
au service de nos fidèles et de tous en Terre Sainte.”
− C’est ensuite Mgr Antonio Franco, Nonce en Israël et Délégué apostolique
auprès de l’Autorité palestinienne, qui a pris la parole pour donner un aperçu
de l’état des négociations entre le Saint-Siège et Israël depuis la signature, en
1993, de l’Accord fondamental portant sur “la nature, le champ d’application et la
fonction de la présence de l’Eglise en Terre Sainte.” Mgr Franco a commencé par
préciser que, jusqu’à ce jour, la Knesset n’avait voté aucun texte donnant force de
loi à l’Accord fondamental. Ce sont surtout les enjeux économiques, immobiliers
et fiscaux qui constituent la matière des négociations au sein de la Commission
bilatérale : taxes, propriétés ecclésiastiques confisquées par Israël après 1948 et
Lieux Saints. Concernant la question de la taxe d’habitation (arnona) par exemple,
l’Eglise demande que tous les bâtiments dans lesquels s’accomplit la mission de
l’Eglise (y compris les centres pastoraux des paroisses) soient exemptés ; de son
côté, Israël se déclare prêt à exonérer de la arnona seulement les lieux de cultes,
les monastères, les presbytères («convents») et les cimetières.
Vu la situation actuelle au sein de la Commission bilatérale, Mgr Franco
s’est montré sceptique quant aux possibilités concrètes de voir progresser les négociations
dans un avenir proche. Selon lui, entre l’assemblée plénière d’avril et
celle de décembre 2009, il y a eu davantage de retours en arrières que de progrès,
et l’ambiance se détériore.
Le Nonce a conclu en insistant
sur la nécessité, du côté
d’Israël comme de celui du
Saint-Siège, de s’efforcer à la
confiance et à la compréhension
mutuelles, plutôt que de se laisser
gagner par l’esprit de suspicion.
Il a appelé les évêques de
la Coordination à aider Israël
à prendre conscience que ces
questions intéressent l’Eglise
universelle, et non seulement
l’Eglise de Terre Sainte.
Mgr Antonio Franco lors de son intervention devant
les membres de la Coordination
− Le troisième conférencier de la matinée était Todd Deatherage, directeur
exécutif du “Kairos Project Inc.” Cette association américaine sans but lucratif
cherche à sensibiliser les leaders religieux et leurs communautés, quelle que
soit leur positionnement politique, aux causes et aux solutions possibles du
conflit qui ravage la Terre Sainte. Grâce à une série de campagnes éducatives en

50
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
direction de l’opinion publique américaine, le “Projet Kairos” vise à approfondir
la connaissance et la compréhension par les Américains des peuples de Terre
Sainte et de leurs cultures ; mais l’association cherche également à faire prendre
conscience au peuple américain qu’il a un intérêt vital à ce qu’une solution
juste et viable soit donnée au conflit israélo-palestinien, tant que cela est encore
possible. M. Deatherage a intitulé sa conférence : “Le Projet Kairos : impliquer
les communautés chrétiennes dans la recherche de la paix en Terre Sainte”.
Après avoir dressé un tableau
très réaliste et bien documenté de la
situation actuelle, M. Deatherage a insisté
sur plusieurs points. Il a notamment
déclaré que la Terre Sainte avait
besoin, en Occident, d’hommes et de
femmes qui ne soient pas pro-israéliens
ou pro-palestiniens, mais les deux
ensemble, au service de la paix. Il a
également mis en avant l’extrême importance
en Terre Sainte de la présence
chrétienne et du travail des Eglises
sur le terrain ; il a cité l’exemple des
Sœurs du Rosaire dont les écoles, en
Palestine, enseignent à leurs élèves –
à 90% musulmans – non seulement
l’arabe, mais aussi l’hébreu. “Où ailleurs
que dans les écoles chrétiennes
Todd Deatherage
apprend-on la langue de l’autre?” Dans la dernière partie de son intervention,
Todd Deatherage a posé la question la plus importante : «Que peut-on faire?»
S’adressant spécialement aux évêques de la Coordination Terre Sainte, il a proposé
plusieurs initiatives concrètes : rencontrer les chrétiens qui vivent ici (ce que
fait précisément la Coordination) et, de retour chez eux, raconter ce qu’ils auront
vu et ressenti ; établir des partenariats entre les Eglises d’Occident et celles de
Terre Sainte ; éduquer les gens, notamment en déconstruisant les fausses idées;
encourager les pèlerinages, mais pas n’importe lesquels : ceux qui permettent
de rencontrer les gens, les pierres vivantes chrétiennes bien sûr, mais aussi les
fidèles d’autres religions, israéliens comme palestiniens. Enfin, le conférencier a
conclu en encourageant les leaders chrétiens à continuer d’apporter une réponse
chrétienne au conflit. Comment? En rappelant à temps et à contretemps que tout
homme est créé à l’image de Dieu et que refuser l’autre, c’est nier sa dignité
d’enfant de Dieu.

Janvier - Avril 2010 51
Jérusalem et le conflit israélo-palestinien : enjeux et débats
L’après-midi s’est déroulée en trois temps. La parole a été donnée à des
personnes au profil très différent : diplomates, représentants d’organisations
humanitaires et caritatives, prêtres, analystes politiques. Au fil des différentes
interventions, les évêques et les membres de la Coordination ont pu entrer un peu
plus avant dans toute la complexité du conflit israélo-palestinien et des enjeux de
la Terre Sainte...
Le Consul Général Adjoint de France et le Représentant de la République
fédérale d’Allemagne auprès de l’Autorité palestinienne ont d’abord présenté
chacun la situation politique de Jérusalem et de la Terre Sainte du point de
vue de leur gouvernement. Un point commun entre les deux diplomates : le
peu d’espoir qu’ils ont de voir une solution rapide à ce conflit qui, avant d’être
politique ou territorial, est idéologique. Le Représentant allemand a également
parlé de l’impossibilité pratique d’organiser des élections présidentielles dans
les Territoires palestiniens dans les 6 prochains mois, ce qui devrait permettre à
Mahmoud Abbas de rester au pouvoir. Une bonne nouvelle pour les modérés.
Puis les agences catholiques d’aide humanitaire présentes à Jérusalem ont
présenté leurs activités : Caritas, Secours catholique, Mission Pontificale, Société
Saint-Vincent de Paul, Deutsche Verein vom Heiligen Land et la Société Saint-
Yves. Les participants ont notamment suivi avec intérêt le compte-rendu de la
Société Saint-Yves – agence catholique de défense des Droits de l’Homme – sur
la question du regroupement familial, lorsque l’un des conjoints est palestinien et
ne peut rejoindre son conjoint possesseur d’une carte d’identité de Jérusalem. A
été aussi présenté le problème de la crise du logement à Jérusalem-Est.
Le document Kairos Palestine, sorti le 11 décembre 2009 et traduit en
plusieurs langues, exprime l’attitude de leaders, théologiens et laïcs chrétiens
palestiniens de différentes confessions sur le conflit. Le P. Jamal Khader, doyen
de la Faculté de lettres de l’Université catholique de Bethléem et professeur de
théologie dogmatique au séminaire de Beit Jala, a présenté le document et ses
idées principales. M. Wadie Abu Nassar, analyste politique et catholique arabe
israélien, spécialiste des affaires palestiniennes, a d’abord présenté les points
positifs du document : courageux, œcuménique et d’esprit évangélique. Mais,
selon lui, Kairos Palestine représente le point de vue des chrétiens palestiniens
uniquement, ne propose aucun plan d’action pratique pour la libération des
Territoires et fait l’impasse sur l’urgence d’entrer en dialogue avec les Israéliens.
M. Abu Nassar a également critiqué le boycott d’Israël auquel appelle le
document. Une discussion très animée a suivi la présentation. Mgr William
Kenney, modérateur de la séance, a souhaité que ce genre de débats puisse se
poursuivre à l’intérieur de la communauté chrétienne de Terre Sainte.

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Débat autour du document Kairos Palestine. De gauche à droite le P. Jamal Khader,
Mgr Kenney, Wadie Abu Nassar
Jérusalem : «cæur du volcan» et clé de la paix
Mardi 12 janvier, les évêques de la Coordination Terre Sainte ont entamé
leur deuxième jour de réflexion sur la situation actuelle de Jérusalem, à la
foi «cœur du volcan» et clé de la paix. Les évêques américains, canadiens et
européens ont d’abord écouté Daniel Seidemann, avocat israélien fondateur de
l’association Ir Amim, leur présenter le plan de judaïsation actuellement en cours
à Jérusalem-Est. Dans un exposé intitulé : “Le cœur du volcan : le combat autour
de la Vieille Ville et de son bassin historique”, ce dernier leur a montré, textes et
cartes à l’appui, qu’un véritable plan concerté de judaïsation du pourtour de la
Vieille Ville (Jérusalem-Est) était en cours de réalisation depuis 5 ou 6 ans. Les
organisations des colons à l’origine de ce plan veulent faire revivre la Jérusalem
biblique, située dans et autour de l’antique cité de David (l’actuel quartier arabe
de Silwan étant au cœur de cette zone), en créant des infrastructures touristiques
destinées à présenter Jérusalem comme le berceau de l’histoire et de la culture
juives. Il s’agit de créer un parc d’attraction, une sorte de “Disneyland biblique”.
Dans l’idéologie de ces organisations, les siècles d’histoire et de présence chrétienne
et musulmane dans la Ville Sainte sont ignorés.
M. Seidemann a également insisté sur la place cruciale de Jérusalem à
l’intérieur du conflit israélo-palestinien. Il a employé quelques phrases ‘choc’
en comparant Jérusalem à de la “nitroglycérine” et en affirmant que “le conflit

Janvier - Avril 2010 53
Sur le Mont des Oliviers, Daniel Seidemann explique in situ le plan de judaïsation de Jérusalem-Est
israélo-palestinien se résoudra à Jérusalem ou ne se résoudra pas.” Il a mis en
avant l’importance toute particulière de la communauté chrétienne de Jérusalem
et de Terre Sainte (“Quand la communauté chrétienne est malade, les juifs
et les musulmans sont malades aussi”) et encouragé les évêques à agir en se
familiarisant avec les problématiques de Jérusalem pour mieux sensibiliser la
communauté internationale et “en rassemblant tous ceux qui sont pro-Israël, pro-
Palestine, pro-paix et pro-Terre Sainte.”
Les évêques sont ensuite partis en bus pour un tour de Jérusalem-Est,
guidés par Daniel Seidemann. En montant sur le Mont des Oliviers par la route
de At-Tur, ils ont pu voir, juste au-dessus de la Délégation Apostolique, le
terrain sur lequel les colons s’apprêtent à construire 24 unités résidentielles et
une yeshiva (alors que, dans le même temps, 1500 salles de classes manquent
pour les enfants palestiniens de Jérusalem-Est) ; à At-Tur, en face du Carmel du
Pater, ils ont vu la colonie surmontée de l’immense drapeau israélien ; depuis le
point de vue de l’hôtel Seven Arches, ils ont aperçu Ras Al-Amud et le terrain
sur lequel une colonie de 60 unités résidentielles est en cours de construction,
juste à côté de la Maison d’Abraham. Ensuite, les évêques se sont rendus au
Mur de séparation, à Abu Dis, sous le Home Notre-Dame des Douleurs. M.
Seidemann a fait remarquer que la construction du mur avait privé des centaines
d’enfants palestiniens de leurs écoles, aujourd’hui situées du côté palestinien, et a
mentionné aussi les problèmes d’accès aux hôpitaux et aux services de santé. En

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Daniel Seidemann et Ir Amim
Daniel Seidemann, israélien et avocat de formation, est le fondateur et
le conseiller juridique de Ir Amim, association sans but lucratif qui œuvre à
l’avènement d’une Jérusalem équitable, stable et durable. Depuis 1991,
M. Seidemann s’est spécialisé dans les questions juridiques et publiques
concernant Jérusalem-Est. Les principales affaires qu’il a traitées concernent
l’acquisition de propriétés à Silwan, l’expropriation et le plan d’urbanisme à
Har Homa, le plan d’urbanisme de Ras Al-Amud et les ordres de démolition.
En 2001, devant la Cour suprême d’Israël, il a obtenu que la municipalité de
Jérusalem et le Ministère de l’Education dispensent un enseignement et des
services convenables aux résidents palestiniens de Jérusalem-Est.
soulignant l’urgente nécessité d’engager un processus politique qui fasse tomber
le Mur, M. Seidemann a encouragé ses auditeurs à insister moins sur la notion de
sécurité que sur celle d’accès, notamment pour les fidèles chrétiens et musulmans
désireux de se rendre sur les Lieux Saints.
Les membres de la Coordination se sont ensuite rendus à Beit Safafa, dans
la banlieue Est de Jérusalem proche de Bethléem, pour visiter un chantier de
construction de 72 appartements destinés à de jeunes couples chrétiens palestiniens.
Les membres de la Coordination Terre Sainte à Beit Safafa

Janvier - Avril 2010 55
Ce projet résidentiel a été initié et rendu possible par le Patriarcat latin de
Jérusalem, soutenu par ses bienfaiteurs, notamment pour l’acquisition du permis
de construire : 3 années et 1 million de dollars ont été nécessaires pour l’obtenir.
C’est la Mission pontificale de Jérusalem qui a été chargée de coordonner le projet.
Son directeur, Sami El-Yousef, l’a présenté aux membres de la Commission. Il a
notamment expliqué que 500 appartements environ étaient nécessaires pour loger
les chrétiens de Jérusalem ; avec ces 72 appartements, 14% de ces besoins seront
couverts. Ce projet pilote est destiné à en inspirer d’autres.
Simon Kouba, l’architecte en chef du projet, a ensuite donné quelques
explications techniques aux évêques et aux autres visiteurs. Actuellement, la
première résidence, constituée de 5 blocs et de 8 appartements, est en cours
de construction et devrait être terminée au mois d’août 2010, suivie des deux
autres résidences. L’objectif est de pouvoir remettre les clés aux bénéficiaires
fin 2011.
Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo et le P. William Shomali ont eux aussi
donné quelques informations intéressantes sur le site, le rôle du Patriarcat latin et
le caractère pionnier d’un tel projet à Jérusalem.
Les évêques ont enfin pu rencontrer quelques-uns des futurs bénéficiaires
de ces appartements et recueillir leurs impressions. On les sentait heureux, fiers,
et déjà pressés d’emménager chez eux...
Etat des travaux à Beit Safafa

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le père Shomali et Mgr Marcuzzo
Triste mur...
Mercredi 13 janvier, les évêques de la Coordination Terre Sainte ont entamé
leur avant-dernier jour de visite et de réflexion sur le thème : «Jérusalem
aujourd’hui». Le matin, ils se sont rendus sur l’Esplanade des Mosquées (Haram
Al-Sharif), troisième lieu saint de l’Islam, où ils ont visité Al-Aqsa et la mosquée
d’Omar.
La Coordination Terre Sainte sur l’Esplanade des Mosquées

Janvier - Avril 2010 57
Le programme prévoyait ensuite une rencontre avec le Cheikh Azzam
Al-Khatib, puis avec le président Peres. Aucune des deux n’étant possible, les
évêques se sont rendus chez les sœurs comboniennes de la Nigrizia, à Jérusalem-Est.
La situation dans laquelle la construction du mur de séparation les a
jetées illustre de manière éloquente la maladie et l’état dramatique dont souffre
aujourd’hui Jérusalem. Après une brève présentation, Sœur Alicia Vacas Moro
a invité les membres de la Coordination à monter sur la terrasse de la maison
pour mieux se rendre compte de la situation. Elle leur a d’abord montré le mur
de séparation, qui enclôt leur propriété et coupe en deux le village d’Al-Azarieh,
séparant les familles les unes des autres et empêchant les sœurs de garder contact
avec les voisins et amis qu’elles connaissent depuis 60 ans. Elle leur a également
expliqué comment l’Armée israélienne, qui devait ménager un check-point
à proximité de leur maison, avait soudain décidé, en septembre dernier, de clore
complètement le mur pour ne laisser aucun passage. Cette décision condamnait
les enfants d’Al-Azarieh situés derrière le mur (côté palestinien) à ne plus pouvoir
se rendre à l’école maternelle des sœurs, très appréciée des familles arabes musulmanes
et chrétiennes des environs. Mgr Antonio Franco, Nonce apostolique, a
alors fait pression sur Israël, ne ménageant aucun effort pour qu’une solution soit
trouvée pour les 55 enfants de l’école.
Finalement, une décision provisoire a été prise : une minuscule porte – qui
ressemble davantage à une fenêtre puisqu’elle est en hauteur – a été laissée dans
Les évêques de la Coordination Terre Sainte
avec les enfants de l’école maternelle des sœurs comboniennes

58
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
le mur. Chaque jour, le matin et en début d’après-midi, des soldats israéliens
viennent l’ouvrir pour laisser entrer puis sortir les enfants.
Vers 13 heures, après avoir attendu plus d’une demi-heure, en compagnie
des enfants, l’arrivée des policiers israéliens, les évêques de la Coordination ont
pu voir s’accomplir sous leurs yeux le rituel : la porte s’ouvre et les enfants, en
file indienne, disparaissent de l’autre côté, où les attendent leurs parents et le bus
de ramassage...
Seuls les bambins se semblent pas être trop affectés par cette situation.
Mais pour tous les autres, il y a de quoi avoir le cœur serré. D’autant que ce
«compromis» n’est censé durer que quelques mois.
Dans l’après-midi et le soir, les membres de la Coordination se sont rendus
à Ramallah. Ils n’ont pu rencontrer le président Abbas, comme cela était prévu.
Après avoir célébré la messe à l’église latine de la Sainte-Famille, ils ont eu
l’occasion de rencontrer les paroissiens et d’entendre leur témoignage, précieux
pour se rendre compte de la situation concrète des chrétiens aujourd’hui.
Le lendemain, comme à chaque fin de session, les évêques de la Coordination
ont publié un communiqué (lire le texte dans la partie Documents).
Mgr Kenney lit le communiqué final
de la Coordination Terre Sainte 2010 lors de la conférence de Presse

Janvier - Avril 2010 59
Deuxième édition de la «Journée
pour la Paix en Terre Sainte»
Dimanche 31 janvier, à l’occasion
de la fête de saint Jean Bosco, a eu
lieu la deuxième édition de la “Journée
internationale d’intercession pour
la Paix en Terre Sainte”. L’initiative
s’adressait à tous les chrétiens et
prévoyait 24 heures de célébrations
et de temps de prière aux quatre
coins du monde. A cette occasion,
S.B. le Patriarche et Mgr Mario Toso
s.d.b., Secrétaire du Conseil pontifical
«Justice et Paix», ont adressé un
message aux participants.
Rappelant les paroles prononcées
par le Pape dans l’avion qui l’emmenait
en Terre Sainte, S.B. Fouad Twal a
souligné l’importance de la prière communautaire
des chrétiens, capable de
faire progresser concrètement la paix:
“Toute initiative où, unis ensemble
dans la prière pour une intention
particulière, nous nous adressons à
Dieu comme Ses fils, ne peut qu’être
une raison d’espérance et de confiance.
La prière communautaire possède une
force particulière, le Seigneur Jésus
nous l’a rappelé lui- même : ‘Quand
deux ou trois sont réunis en mon nom,
je suis là, au milieu d’eux’ (Mt 18,20).”
Le Patriarche a remercié et béni
les promoteurs de l’initiative ainsi que
tous les participants, soulignant en
même temps que “la paix est un don,
précieux autant que fragile”.
Face aux nombreux conflits et
injustices présents dans le monde, Mgr
Toso a quant à lui rappelé la vocation
des chrétiens à être artisans de paix.
Celle-ci ne peut toutefois pas être
uniquement le fruit de l’engagement
des hommes : “Elle est un don de
Dieu, elle est le fruit de la foi en Dieu.
Voici donc l’importance spéciale de la
‘Journée internationale d’intercession
pour la Paix’, pour se rencontrer et
fixer ensemble le regard sur Jésus-
Christ”. En concluant, le salésien a
indiqué aux jeunes le chemin pour être
des véritables artisans d’un avenir de
justice et de paix: “Persévérez dans
la prière, puisque comme l’enseignait
saint Jean Bosco, qui a beaucoup aimé
les jeunes et que vous commémorez
aujourd’hui : ‘Ceux qui prient font la
chose la plus importante!’ ”.
L’année dernière, la Journée pour
la Paix en Terre Sainte a donné lieu à
plus de 700 événements dans plus de
500 villes du monde. L’initiative est
promue par des groupes de jeunes de
Terre Sainte et d’Italie, en particulier
par l’Apostolat “Jeunes pour la Vie”,
par l’Association des ‘Papaboys’,
par les groupes de Rassemblement
eucharistique et par les Chapelles
d’Adoration perpétuelle.
Source : ANS
Triduum pascal au Saint-Sépulcre
- Jeudi Saint au Saint-Sépulcre
Jeudi Saint 1 er avril, au Saint-
Sépulcre, S.B. le Patriarche Fouad
a présidé la messe de la Cène du
Seigneur, entouré de quelque deux
cent prêtres et en présence d’une
assemblée fervente de fidèles locaux
et de pèlerins. Comme chaque année,
pour des raisons dues au statu quo en

60
vigueur au Saint-Sépulcre, la Messe
de la Cène du Seigneur a été combinée
avec la Messe chrismale. En cette
fête des prêtres, et de manière plus
particulière en cette année sacerdotale,
Sa Béatitude s’est adressé de manière
toute spéciale à son presbyterium réuni
autour de lui, encourageant chacun à
redire son «oui» au Christ.
Comme lors de chaque messe
chrismale présidée par l’évêque
entouré de son presbyterium, S.B. le
Patriarche a consacré le Saint Chrême
et béni les saintes huiles ; puis les
prêtres présents ont renouvelé avec lui
leurs promesses sacerdotales.
Au cours de la célébration de la
Cène du Seigneur, en mémoire du
Christ qui s’est fait le serviteur de tous,
Sa Béatitude a lavé les pieds de douze
hommes, six séminaristes de Beit Jala
et six frères franciscains.
Le Patriarche lavant les pieds
à un séminariste de Beit Jala
Au cours de son homélie, S.B.
le Patriarche Fouad s’est adressé
prioritairement aux prêtres, dont
c’est doublement la fête aujourd’hui
puisque ce Jeudi Saint est célébré au
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
coeur de l’année sacerdotale. Dans
son homélie, il a insisté sur le don
inestimable du sacerdoce pour l’Eglise
et le monde, citant le saint Curé d’Ars,
qui avait coutume de dire que «sans
le sacerdoce, nous n’aurions pas le
Seigneur avec nous», et le pape Benoît
XVI, qui ne craint pas d’affirmer que
«sans le sacerdoce, la passion et la
mort du Christ seraient inutiles».
Evoquant le scandale de l’indignité
et des péchés graves de certains
prêtres, qui hélas continue de faire la
une de l’actualité, S.B. Fouad Twal a
déclaré : «En cette année, l’Eglise déplore
également les faiblesses, les insuffisances
et les abus des prêtres, tous
actes pour lesquels nous demandons
pardon. Ces faits regrettables prouvent
que ‘nous portons [ce trésor] en nous
comme dans des poteries sans valeur ;
ainsi, on voit bien que cette puissance
extraordinaire ne vient pas de nous,
mais de Dieu’ (2 Co 4, 7). La reconnaissance
de nos faiblesses, imperfections
et limites, comme le dit le pape,
est le premier et le plus grand pas sur
le chemin du progrès.»
Sa Béatitude a conclu en encourageant
les prêtres à continuer de se
donner généreusement à Dieu et au
troupeau, comme autant d’«autres
Christs».
La Messe s’est conclue par la
toujours très belle et fervente procession
du Saint-Sacrement au reposoir. Porté
par le S.B. le Patriarche Fouad sous
le dais, le Seigneur a fait trois fois
le tour du Tombeau, escorté par les
évêques, les prêtres, les franciscains et

Janvier - Avril 2010 61
les séminaristes, aux accents du Pange
lingua amoureusement chanté par les
fidèles, un cierge à la main.
- Dimanche de Pâques
au Saint-Sépulcre
«Pourquoi chercher le Vivant parmi
les morts?», demandent aux saintes
femmes les anges du tombeau vide...
«Il n’est pas ici, il est ressuscité!»
Dimanche 4 avril, rassemblés devant
l’Anastasis pour la messe du jour de
Pâques, la foule bigarrée des fidèles
n’avait qu’un coeur et qu’une âme
pour fêter dans la joie la Résurrection
du Seigneur. Dans son homélie,
S.B. le Patriarche Fouad a insisté sur
le fait que la résurrection nous donne
une espérance invincible, espérance
dont nous avons spécialement besoin
pour traverser les épreuves du temps
présent (lire l’homélie dans la partie la
voix du Patriarche)
Al masih qam! Haqan qam! Christ
est ressuscité! Il est vraiment ressuscité!
Ont concélébré avec le Patriarche
Fouad, outre de nombreux prêtres du
diocèse et du monde entier, le cardinal
John-Patrick Foley, Grand Maître

62
de l’Ordre du Saint-Sépulcre, Mgr
Zacarias Kamwenho, archevêque
de Lubango (Angola), Mgr Petru
Gherghel, évêque de Iaşi (Roumanie),
Mgr Kamal Bathish, évêque auxiliaire
émérite de Jérusalem et Mgr William
Shomali, évêque auxiliaire nommé de
Jérusalem.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Les Eglises de Jérusalem échangent
leurs vœux de Pâques
Mardi 6 avril, les chefs des différentes
Eglises de Jérusalem ont mutuellement
échangé leurs vœux de
Pâques. Ils se sont d’abord rendus au
Patriarcat grec orthodoxe, où ils ont
été accueillis par S.B. Theophilos III,
les évêques et les prêtres.
Puis ils sont venus au Patriarcat
latin présenter leurs vœux à S.B. Fouad
Twal et à ses collaborateurs. Dans son
mot de bienvenue et de remerciement,
le Patriarche Fouad a déclaré que
ces traditionnels échanges de vœux
«soulignaient la fraternité qui existe
entre les diverses Eglises chrétiennes,
Chez S.B. Theophilos III, Patriarche Grec Orthodoxe de Jérusalem
Au Patriarcat latin

Janvier - Avril 2010 63
Les chefs des Eglises de Jérusalem dans les rues de la Ville Sainte
spécialement en cette année où Pâques
a été célébré le même jour.»
La tournée s’est conclue au Patriarcat
arménien orthodoxe, où les
représentants des différentes Eglises
ont été reçus par S.B. le Patriarche
Torkom Manoogian.
“Prière extraordinaire de toutes
les Eglises pour la Réconciliation,
l’Unité et la Paix, en commençant
par Jérusalem”
Samedi 10 avril, à l’église grecque
melkite catholique Notre-Dame de
l’Annonciation à Jérusalem, a eu lieu
la troisième édition de la “Prière extraordinaire
de toutes les Eglises pour
la Réconciliation, l’Unité et la Paix, en
commençant par Jérusalem”.
Cette initiative est le fruit d’une
veillée de prière tenue le samedi 19
novembre 2005 dans la Basilique
du Saint-Sépulcre, à Jérusalem. Ce
soir-là, quelques laïcs se joignirent
à des membres de deux communautés
monastiques italiennes régulièrement
présents sur les Lieux Saints le
samedi. La veillée en cet endroit si
significatif pour la foi du chrétien fut
un moment d’intense et de profonde
prière, d’émotion extraordinaire. Au
sortir du Saint-Sépulcre, et bien qu’ils
ne se connaissent que depuis quelques
heures, les membres de ce petit groupe
se rendirent compte que la même intuition
leur avait été inspirée au cours
de cette veillée de prière improvisée :
l’urgente nécessité d’une grande prière
d’intercession de toute l’Eglise et de
tous les chrétiens pour trois intentions
de prière principales :
1. La Paix à Jérusalem et en Terre
Sainte.
2. L’Eglise-Mère de Jérusalem, afin
qu’elle réponde pleinement à sa

64
vocation d’inspiratrice et de promotrice
de l’Unité entre les chrétiens
et du dialogue interreligieux
3. L’unification de la date de Pâques
entre les chrétiens, en vue de l’Unité
dans l’Esprit.
Les membres du petit groupe
convinrent que tous les samedis à
19h – heure de Terre Sainte –, où
qu’ils soient dans le monde, ils se
retrouveraient par l’esprit pour une
heure au moins de prière commune
à ces trois intentions. Depuis le 19
novembre 2005, ils ont été constants
dans la prière. Très vite, d’autres
se sont joints à eux, et un grand
mouvement de prière a commencé
à se diffuser sous le nom de “Prière
extraordinaire de toutes les Eglises
pour la Réconciliation, l’Unité et la
Paix, en commençant par Jérusalem”.
Dans cette initiative, et comme
son nom même l’indique, Jérusalem
tient une place centrale de par sa vocation
unique d’Eglise-Mère et de Ville
Sainte, point de départ historique et
symbolique des plus belles promesses
et prophéties des Ecritures, et lieu de
grâce particulière pour la famille humaine
(Is 2, 1-5).
L’idée est donc née d’organiser
des veillées de prière pour la
réconciliation, l’unité et la paix dans
les différentes Eglises chrétiennes de
Jérusalem, à tour de rôle, suivies de
la projection d’un documentaire sur
l’Eglise en question pour permettre
une meilleure connaissance et une
meilleure compréhension mutuelle.
Ces temps de prière sont diffusés en
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
direct par la télévision dans tout le
Moyen-Orient, l’Europe, le Brésil et
l’Amérique du Nord.
La première prière extraordinaire
commune a eu lieu le samedi 30 mai
2009 à l’église syro-orthodoxe du
couvent Saint-Marc, présidée par l’archevêque
Mar Swerios Malki Murad,
Vicaire patriarcal pour Jérusalem et
la Jordanie, tandis que la seconde
s’est tenue le samedi 20 février 2010
à l’église évangélique luthérienne du
Rédempteur, présidée par Mgr Munib
Yunan, évêque de l’Eglise luthérienne
en Terre Sainte et Jordanie. Le 10 avril,
c’était au tour de l’Eglise grecque
melkite catholique et de son Vicaire
patriarcal à Jérusalem, l’archevêque
Jules Joseph Zerey, d’ouvrir les portes
de l’église Notre-Dame de l’Annonciation
et de mener la prière dans
le rite byzantin.
De par la vocation spécifique de
l’Eglise-Mère de toutes les Eglises, les
chrétiens de Jérusalem sont appelés
à jouer un rôle moteur et exemplaire
dans cette grande initiative de prière
commune. Mais la proposition de
base s’adresse aux chrétiens du monde
entier, et elle est simple : il s’agit de
prier une heure tous les samedis entre
18 et 19 heures (heure locale). Pour
ceux qui ne seraient pas en mesure de
consacrer une heure, une participation
réduite (même de quelques minutes!)
est suggérée, mais si possible à
l’horaire indiqué.
Pour toute information complémentaire
sur la “Prière extraordinaire
de toutes les Eglises pour la Réconci-

Janvier - Avril 2010 65
liation, l’Unité et la Paix, en commençant
par Jérusalem”, rendez-vous
sur wwwprayup.info
La prochaine prière extraordinaire
aura lieu le 25 septembre 2010,
à 18 heures, en la cathedrale arménienne
orthodoxe Saint-Jacques,
à Jérusalem. Elle sera présidée par
S.E. l’évêque Nourhan.
Mons. Johann Wagner,
nouveau Chanoine d’honneur
du Saint-Sépulcre
Mercredi 10 mars, dans le grand
salon du Patriarcat latin, Mons. Johann
Wagner a été élevé à la dignité de Chanoine
d’honneur du Saint-Sépulcre
de Jérusalem par Sa Béatitude le Patriarche
Fouad Twal. Cette dignité est
conférée à des ecclésiastiques faisant
preuve d’un attachement, d’un amour
et d’un esprit de service tout particuliers
envers l’Eglise de Jérusalem.
La cérémonie a débuté par le Veni
Creator, chant d’invocation à l’Esprit
Saint. Puis le S.B. Fouad Twal a prononcé
cette oraison, qui illustre bien
la mission du chanoine honoraire
du Saint-Sépulcre : «Seigneur, en ta
présence, nous élisons notre frère,
ton prêtre Johann Wagner, Chanoine
honoraire de ton Sépulcre glorieux.
Accorde-lui la grâce de se dévouer
au service de cette terre que tu as
voulu sanctifier par ta Croix, pour la
Rédemption du monde entier. Remplis-le
de l’espérance et de la joie de la
Résurrection, afin qu’il soit au nombre
de ceux qui proclament, par la parole
et par l’action, ta bonne nouvelle, dans
cette terre-même où toi-même l’as
proclamée.»
Après la proclamation de la Parole
de Dieu, le Patriarche a béni le surplis

66
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
et la mozzetta, «signes du service et de
l’attachement du nouveau chanoine à
l’Evangile annoncé ici en cette Terre
Sainte.»
Puis Mons. Johann Wagner a
déclaré :
«J’accepte avec gratitude l’honneur
qui m’a été remis dans cette ville sainte
de Jérusalem, avec le titre de Chanoine
d’honneur du Saint-Sépulcre. Je promets
de me dévouer au service de la
foi dans cette terre du Seigneur, en
collaboration avec le diocèse patriarcal
Latin de Jérusalem.»
Il a ensuite récité le credo et signé
la promesse.
• Activités Pastorales
Fête de l’Annonciation à Nazareth
Jeudi 25 mars, en la fête de
l’Annonciation, le peuple de Nazareth
s’est réuni en foule dans la basilique
pour honorer, prier et remercier la
Vierge Marie, fille de Nazareth,
d’avoir par son “oui” rendu possible
l’Incarnation du Fils de Dieu. Par de
beaux cantiques populaires en langue
arabe, les nombreux fidèles réunis –
dont beaucoup de familles et d’enfants
en ce jour férié – ont rendu hommage
à la Mère de Dieu, si aimée et vénérée
dans sa ville.
C’est Sa Béatitude le Patriarche
Fouad Twal qui a présidé la messe,
entouré de Mgr Boulos Marcuzzo, Mgr
Kamal Bathish, un évêque roumain en
pèlerinage et plus de 40 prêtres, dont les
PP. franciscains Amjad Sabbara, curé,
Jack Karam, vicaire, et Ricardo Bustos,
gardien. Etait présent également Mgr
Aris Shirvanian, archevêque arménien
orthodoxe de Jérusalem.
Dans son homélie, le Patriarche a
rappelé les principaux événements qui
ont eu lieu ici : d’abord et avant tout
l’Annonciation et la vie de la Sainte
Famille, plus récemment la visite des
papes Paul VI, Jean Paul II et Benoît
XVI, et enfin la béatification de Marie-
Alphonsine le 22 novembre 2009. Sa

Janvier - Avril 2010 67
Béatitude a insisté sur le fait que Marie
est un modèle pour nous tous, mais
plus encore peut-être pour les prêtres,
en cette année qui leur est consacrée.
Marie est un modèle parce qu’elle
a écouté la voix du Seigneur en son
cœur et accepté le plan de Dieu sur
elle, ce plan qui allait déboucher sur
la Passion et la Croix, événements que
nous allons revivre prochainement.
Marie dit oui du début à la fin, de
l’Annonciation jusqu’au pied de la
croix. Marie doit régner sur nos cœurs,
nos institutions et la Terre Sainte.
Après la messe a eu lieu la traditionnelle
procession autour de la
grotte de l’Annonciation en mémoire
du mystère de l’Incarnation, avec
l’évangéliaire et la rose d’or offerte par
Paul IV en 1964. Puis l’assemblée a
prié l’angélus avant de se séparer, non
sans s’être souhaité une belle fête et
avoir échangé le traditionnel mabrouk!
Avant et après la messe, les quelques
120 scouts latins et melkites de
Nazareth ont donné à cette solennité
de l’Annonciation cette note festive,
joyeuse et populaire si typique des
Eglises chrétiennes de Terre Sainte.
Angers et Jifna, Taybeh
et Monaco : paroisses sœurs
Dimanche 28 février, Angers a
visité Jifna et Monaco Taybeh. Les liens
spirituels et matériels établis entre ces
paroisses sœurs sont un merveilleux
moyen de vivre la communion, la
solidarité et “l’échange des dons”
entre frères et sœurs chrétiens de Terre
Sainte et d’ailleurs.
- Le P. Michel Fromont, curé de
la paroisse Saint-Joseph à Angers
(France), et Xavier Gassart, paroissien
et Chevalier du Saint-Sépulcre, ont
effectué un voyage de quelques jours
en Terre Sainte fin février. En collaboration
avec le P. Firas Aridah, curé de
la paroisse Saint-Joseph à Jifna (Palestine),
ils ont lancé un projet de soutien
sur trois ans : soutien spirituel et
assistance matérielle pour la réfection
de la salle paroissiale et les travaux de
l’école latine de Jifna. Le 28 février,
au cours de la messe dominicale pour
la fête de la Transfiguration, le P. Fromont
s’est appuyé sur la notion paulinienne
de koinonia, communion de foi
mais aussi de service concret, pour expliquer
la portée humaine et spirituelle
de ce jumelage. Voici un extrait de son
homélie : “La communion au Christ,
que saint Paul appelle en grec koinonia
(κοινωνία), serait vaine et vide de
sens si elle ne s’accompagnait d’une
communion de service. Saint Paul
appelle aussi communion-koinonia
la collecte (quête) qu’il demande aux
églises en faveur de l’Eglise de Jérusalem,
l’Eglise mère, en laquelle «tout
homme est né», comme dit le psaume.
C’est pourquoi nous voulons vous venir
en aide matériellement, car nous
savons les difficultés des communautés
chrétiennes en Palestine. Nous allons
vous aider pendant trois années
pour la remise en état et l’équipement
en matériel de la salle paroissiale, et
pour les travaux à l’école. Nous resterons
en relation avec vous par la
prière. Chaque premier dimanche du

68
mois, nous aurons une intention de
prière à l’Eucharistie pour votre communauté.
Nous comptons sur la vôtre,
car nous avons aussi des difficultés,
qui ne sont pas les mêmes, et seul le
Seigneur peut vraiment nous venir en
aide. (…) Que le Seigneur continue de
vous bénir avec la pluie et vous garde
dans l’espérance.”
Le P. Firas Aridah et Xavier de Gassart dans
l’église Saint-Joseph de Jifna
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
famille de huit filles, la bourse que lui
offre la jeune monégasque Chiara, qui
a décidé de se passer de tous ses cadeaux
d’anniversaire cette année afin
d’offrir à une petite fille de son âge une
année de scolarité. Belle générosité de
l’enfance ! Chiara, d’origine libanaise,
pourra correspondre avec Hala qui deviendra
son amie de Taybeh. Le Père
Philippe Blanc a également visité la
maison des personnes âgées ainsi que
les chambres médicalisées de soins intensifs
qui sont en cours d’installation
et ont été offertes à Beit Afram et au
Centre Caritas de Taybeh grâce à la générosité
des chevaliers monégasques
de l’Ordre de Malte. «Dieu aime celui
qui donne joyeusement !»
Article tiré de Les Nouvelles de Taybeh
Le P. Michel Fromont et Xavier de Gassart
avec S.B. le Patriarche Fouad
- Le même jour, dimanche 28 février,
à Taybeh cette fois, le Père Philippe
Blanc, chanoine du Saint-Sépulcre,
curé de la cathédrale de Monaco et
vieil ami de la paroisse, a accompagné
un groupe de pèlerins méridionaux. Il
en a profité pour remettre à Hala, jeune
élève de l’école latine de Taybeh, d’une
Père Philippe Blanc, Hala et Abouna Raed,
curé de Taybeh
Des paroissiens de Madaba
en pèlerinage à Jérusalem
Mercredi 10 mars, un groupe de 35
paroissiens de Madaba (Jordanie) en
pèlerinage en Palestine et Israël sous
la conduite de leur curé, le P. Yacoub
Rafidi, sont venus en visite au siège
patriarcal. C’est la troisième année

Janvier - Avril 2010 69
Les pèlerins de Madaba devant Jérusalem
qu’un tel pèlerinage est organisé.
Après avoir passé les 3 premiers jours
en Galilée, où les paroissiens ont pu se
rendre sur les Lieux Saints des bords du
lac de Tibériade et de Nazareth, ils se
sont rendus pour quatre jours en Judée,
où ils ont prié sur les Lieux Saints de
Jérusalem et de Bethléem. Espérons
que tous les fidèles du diocèse pourront
bientôt venir librement prier en ces
Lieux bénis !
• Vie sacerdotale
et religieuse
«Ne gardons pas
pour nous ce trésor!»
Mardi 2 février, au cours de la
messe célébrée en la fête de la Présentation
du Seigneur, Journée mondiale
de la vie consacrée, plus de 200 prêtres,
religieux, religieuses et personnes
consacrées, rassemblées à l’église des
sœurs du Rosaire à Jérusalem, ont renouvelé
leur consécration en lisant
ensemble cette prière : “Père saint, en
Jésus Christ et dans l’Esprit, tu m’as
consacré(e) par le baptême et m’a
appelé(e) à une vocation particulière.
En réponse à ton amour, aujourd’hui,
je renouvelle mes vœux de pauvreté,
de chasteté et d’obéissance conformément
aux statuts de ma congrégation.
Je m’engage à vivre une vie fraternelle
et apostolique et à travailler
dans l’Eglise pour ta gloire et le salut
du monde. Je te demande la grâce de
rester fidèle toute ma vie. Amen.”
Empêché au dernier moment de
présider l’eucharistie, S.B. Fouad Twal
avait demandé au P. Alain Marchadour,

70
supérieur des assomptionnistes de
Jérusalem, de le représenter. Ce dernier
a lu à l’assemblée l’homélie que
Sa Béatitude avait écrite pour cette
belle occasion. Il y insistait sur deux
points principaux :
1. Le futur Synode des évêques pour
le Moyen-Orient (10-24 octobre
2010), événement crucial pour
l’Eglise, dont le but est “de renforcer
la communion et de raviver
le témoignage” des catholiques de
la région. Sa Béatitude a remercié
les religieux, religieuses et fidèles
qui ont déjà commencé à travailler
sur les Lineamenta et a encouragé
tous les fidèles du Patriarcat latin à
redoubler de prières : “Ce dont nous
avons besoin par-dessus tout, c’est
de la prière fervente de tous : puisse
l’Esprit Saint inspirer les travaux de
cette Assemblée spéciale et s’en servir
pour nous renouveler tous dans
la foi, l’espérance et le témoignage
rendu à l’Amour de Dieu !”
2. La mission des personnes consacrées,
notamment l’appel plus
pressant qui leur est fait de vivre la
communion et le témoignage, ces
deux réalités qui seront au cœur du
prochain Synode.
Sa Béatitude concluait son homélie
par ces mots : “En ce jour où le Christ
petit enfant est manifesté par la prophétie
de Siméon comme la ‘lumière pour
éclairer les nations’, demandons à
l’Esprit Saint la grâce d’annoncer autour
de nous, par nos paroles et notre
vie, l’Amour merveilleux de Dieu
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
révélé en Jésus-Christ. Oui, l’Amour
de Dieu est la véritable lumière pour
éclairer les nations ; l’Amour de Dieu
seul, révélé en Jésus-Christ, peut sauver
le monde et apporter la paix. Ne
gardons pas pour nous ce trésor!”
Deux ordinations chez les Religieux
de Notre-Dame de Sion
- Samedi 13 mars, dans la chapelle
Notre-Dame de Sion à Ein Karem, en
présence de leur famille, des amis et
des membres de la congrégation, S.B. le
Patriarche Fouad a conféré l’ordination
sacerdotale à Edenildo Periera da Silva,
de la Congrégation des Religieux de
Notre-Dame de Sion (n.d.s.). Sa Béatitude
était assisté des PP. Jennario Beo
n.d.s. et Celso Pedro n.d.s.
- Samedi 1 er mai, dans la même
chapelle Notre-Dame de Sion à Ein
Karem, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo
a ordonné diacre en vue du sacerdoce
Reinaldo Milek Marques n.d.s. Ce
jour était doublement important pour
les religieux et religieuses de Notre-
Dame de Sion car ils célébraient les
150 ans de l’arrivée de la Congrégation
à Ein Karem, ainsi que l’anniversaire
de la naissance du P. Marie-Alphonse
Ratisbonne (fondateur du couvent), le
1 er mai 1814.
• Nouvelles du vicariat
de Nazareth
Manifestation de soutien
au maire de Nazareth
Au cours des mois de novembre
et décembre, la Galilée a été secouée

Janvier - Avril 2010 71
par une série d’actes de violence, sans
doute perpétrés dans le but de déstabiliser
politiquement la région. Le 2 janvier,
le maire de Nazareth lui-même,
Ramez Jarayseh, a été visé par une
agression à la bombe qui a grièvement
blessé son garde du corps. Le 13 janvier,
une manifestation de solidarité
massive a été organisée autour de lui
à Nazareth. Etaient présents de nombreux
maires de Galilée, tous les députés
arabes de la Knesset, des membres
de différents partis politiques ainsi que
des directeurs, enseignants et une foule
d’élèves des écoles de Nazareth et de
la région. Mgr Marcuzzo a pris part à
la manifestation aux côtés de l’évêque
grec orthodoxe Kyriakos et d’un bon
nombre de prêtres et de cheikhs de
toutes les communautés.
Pèlerinage de l’icône brûlée d’Ivrea
Le 7 janvier, la fameuse “icône
brûlée d’Ivrea” est arrivée à Nazareth,
où elle a été accueillie en procession
et vénérée par les fidèles avant de
poursuivre sa route vers un autre
diocèse. Cette icône pèlerine dans
tous les diocèses du monde où la
communauté d’Ivrea est présente.
C’est le cas du Patriarcat latin de
Jérusalem, où la congrégation s’est
installée en 1919. A Jérusalem, les
sœurs s’occupent d’un jardin d’enfants,
et à Nazareth elles sont au service du
couvent franciscain Terra Sancta.
En 1860, à Turin, un homme qui
avait l’intention de quitter la foi voulut
brûler les vieilleries qui encombraient
son grenier, dont une icône de la
Vierge. Par miracle, l’icône ne voulut
pas prendre feu. Bouleversé, l’homme
retrouva d’un coup sa foi catholique.
Pénétré de crainte et du sentiment de
son indignité, il ne voulut pas garder
l’icône et décida de la donner à la
première personne qui accepterait de
la garder. Les premières personnes
Marche de solidarité avec le maire de Nazareth

72
qu’il rencontra furent les sœurs de la
Charité de l’Immaculée Conception,
plus connues sous le nom de “sœurs
d’Ivrea”, qui venaient d’être fondées.
Congrès sur la jeunesse chrétienne
en Israël
Début février, un congrès de
deux jours et demi a été organisé
par Al-Liqa’ (centre interreligieux
d’études religieuses et du patrimoine,
Bethléem) sur le thème : «La jeunesse
chrétienne en Israël». Les conférences
et les débats se sont beaucoup appuyés
sur les résultats d’un sondage effectué
auprès de cette population. Entre
autres, ceux-ci ont montré que les
jeunes chrétiens d’Israël espéraient
trouver dans l’Eglise la solution à tous
leurs problèmes, y compris politiques,
ce qui donne à penser, notamment sur
le plan pastoral… Le 6 février, Mgr
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Marcuzzo a donné une conférence
intitulée : «Que dit la littérature arabe
chrétienne médiévale aux jeunes
chrétiens arabes d’Israël aujourd’hui?»
Réconciliation entre
une famille chrétienne
et une famille musulmane
Il y a quatre ans, en Galilée, deux
frères de la famille chrétienne Grayeb
étaient tués par des membres de la famille
musulmane Hassoun. Cette année,
le 7 février, à Nazareth, les deux
familles ont procédé à la cérémonie
de réconciliation officielle devant plusieurs
centaines de personnes. Chaque
famille avait invité les notables et les
personnalités qu’elle connaissait pour
faire office de témoins et de garants.
L’évêque Marcuzzo avait été invité par
la famille Grayeb. Une telle cérémonie
est très codifiée : il y a des paroles
Mgr Marcuzzo au congrès sur la jeunesse chrétienne

Janvier - Avril 2010 73
Lors de la cérémonie de réconciliation
spécifiques à prononcer et un rituel
précis à respecter. La famille des meurtriers
arrive avec un drapeau blanc.
Ensuite, chaque membre qui prend la
parole fait un nœud au drapeau. A la
fin, le drapeau noué est donné à la famille
offensée comme signe de réconciliation
tandis que la compensation,
dont le montant a été fixé au préalable,
lui est versée.
L’Eglise latine de Nazareth
se rend au Mont du Précipice
Dimanche 7 mars, au son de
la musique et des instruments des
scouts, une troupe de fidèles s’est
Au mont du Précipice, Nazareth

74
rendue en procession vers le Mont du
Précipice à Nazareth, afin de commémorer
le passage du Christ en ce lieu.
Des centaines de fidèles de Nazareth
et d’autres paroisses ont pris part au
cortège. Etaient également présents
Mgr Boulos Marcuzzo et un grand
nombre de prêtres et de religieux, parmi
lesquels les pères Amjad Sabbara
– curé de la paroisse de Nazareth –,
Ricardo Bustos, Antoine Saliba, Jack
Karam, François-Marie Shamieh,
Sim’an Jarayseh…
Les pèlerins en marche vers le
sanctuaire du Mont du Précipice ont
prié et chanté des cantiques. Dans
son discours, Mgr Boulos Marcuzzo
a rappelé l’histoire du Mont du Précipice
: à la synagogue de Nazareth,
Jésus lit et s’applique à lui-même un
verset du prophète Isaïe (Is 61, 1). Au
lieu de se laisser interpeller, ses correligionnaires,
furieux, le conduisent
à un escarpement dans l’intention de
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
le précipiter en bas. Mais Jésus, passant
au milieu d’eux, poursuit sa route.
Le père Amjad Sabbara o.f.m., curé
latin de Nazareth, a adressé lui aussi
quelques mots à l’assemblée. Il a
d’abord rappelé la visite et la grande
messe présidée par le pape Benoît XVI
au Mont du Précipice, “revivifiant ce
lieu par sa présence et nous exhortant
à aller de l’avant dans notre mission
et notre vie à Nazareth, la ville de la
fraternité.” Le P. Sabbara a conclu son
exhortation par ces mots : “Notre foule
présente en ce jour est bien similaire à
celle qui nous est décrite dans l’évangile.
Mais nous, nous sommes venus
dire au Christ combien nous l’aimons
et voulons qu’il reste avec nous, dans
nos cœurs et dans nos maisons.”
Les Eglises chrétiennes unies
pour les vœux de Pâques
Cette année, les Eglises chrétiennes
de Nazareth ont décidé de se retrouver
Vœux de Pâques à l'évéché grec orthodoxe

Janvier - Avril 2010 75
ensemble pour se souhaiter les vœux
de Pâques. C’est une nouveauté dont
on ne peut que se réjouir! Le 4 avril,
les évêques et le clergé des différentes
Eglises se sont réunis à l’évêché grec
orthodoxe pour s’échanger leurs vœux
et recevoir ceux des représentants des
autres religions – musulmans notamment
–, de la municipalité de Nazareth,
de la Knesset (la Chambre des députés
israélienne) et d’autres institutions
officielles. L’initiative a été accueillie
très positivement par tous, et les chefs
des communautés chrétiennes se sont
engagés à la renouveler à l’avenir, au
moins chaque fois que la fête tombe le
même jour – comme c’était le cas cette
année.
A Nazareth, une chapelle d’adoration
pour l’unité
Mercredi 24 et jeudi 25 mars,
la magnifique chapelle d’adoration
du Centre International Marie de
Nazareth, tout juste achevée, a ouvert
pour la première fois ses portes aux
amis, voisins et fidèles de Nazareth.
Cette chapelle, dédiée à Marie fille de
Nazareth et aux mystères du Rosaire,
est le cœur de ce nouveau centre dont
la mission est de prier et d’œuvrer pour
l’unité. Le 24 mars, au cours de vêpres
œcuméniques, Mgr Marcuzzo a béni
les premières icônes de la chapelle
d’adoration située à quelques dizaines
de mètres de la basilique ; le lendemain,
en la solennité de l’Annonciation, il en
a présidé la dédicace au cours d’une
messe célébrée dans une atmosphère
de ferveur et de joie.
Les travaux colossaux du Centre
International Marie de Nazareth,
même s’ils sont en très bonne voie,
sont encore loin d’être terminés. Mais
Olivier Bonnassies, directeur exécutif
du projet Marie de Nazareth, ainsi

76
que toute la communauté du Chemin
Neuf à qui le Patriarcat latin a confié
l’animation du Centre, tenaient absolument
à inaugurer la chapelle au
cours des festivités de l’Annonciation,
mystère par lequel, pour la Vierge
Marie comme pour toute l’humanité,
tout a commencé…
Les deux cérémonies ont été tout
entières placées sous le signe de
l’unité dans la diversité, visible au
premier coup d’œil par la composition
de l’assemblée et du clergé. Dans
l’assemblée, de nombreuses nationalités
étaient représentées – dont des
familles chrétiennes de Nazareth –,
ainsi que les différents états de vie :
couples et familles, célibataires, hommes
et femmes consacrés, religieux et
religieuses. Quant au clergé, Mgr
Marcuzzo était entouré de six prêtres
et deux diacres catholiques de rite
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
latin, tandis qu’au premier rang se
trouvaient des représentants d’autres
rites catholiques et d’autres Eglises
chrétiennes : le P. Emile Shoufani et
le P. Saïd Hashem (Eglise melkite
grecque catholique), Mgr Aris Shirvanian
(Eglise arménienne apostolique),
Abuna Efram (Eglise copte
orthodoxe). Un autre signe d’unité a
été donné par les différentes langues
dans lesquelles la liturgie de la dédicace
a été célébrée: latin, grec,
français, arabe, hébreu... L’évangile a
été proclamé successivement par le P.
Shoufani en arabe et le frère Olivier
(Abu Gosh).
Dans son homélie du 25 mars, Mgr
Marcuzzo a insisté avec force sur la
mission d’unité de cette chapelle, et
plus généralement de tout le Centre
Marie de Nazareth : “S’il y a un mot
qui peut résumer ce Centre et tout ce

Janvier - Avril 2010 77
La consécration de l'autel
qui se fait et se fera ici, c’est le mot
unité” ; et encore : “Cette chapelle
est destinée à être une chapelle
d’adoration perpétuelle. Ce doit donc
être une adoration d’unité : adorez le
Seigneur pour l’unité et dans l’unité.”
Il faut dire que l’emplacement du
Centre – juste à côté de la Basilique
latine de l’Annonciation, à proximité
de l’église melkite, de l’église grecque
orthodoxe, des églises protestantes,
mais aussi de plusieurs mosquées –
en fait un lieu hautement symbolique
pour une mission au service de l’unité,
du dialogue et du rapprochement entre
les chrétiens, et plus largement entre
cultures, peuples et religions.
Sept reliques ont été insérées dans
l’autel de pierre, dont celles de saint
Charbel Makhlouf, de sainte Emilie
De Vialar (fondatrice des soeurs de
Saint-Joseph de l’Apparition), du bienheureux
Charles de Foucauld, et surtout
des deux bienheureuses du diocèse
latin de Jérusalem : Mariam de Jésus
Crucifié et Marie-Alphonsine.
Confions à leur prière ce nouveau
Centre !
Jumelage entre la Basilique
de l’Annonciation et le sanctuaire
de Notre-Dame des Miracles
à Motta di Livenza
Le 17 avril, Mgr Marcuzzo a présidé
la messe à la grotte de l’Annonciation
pour un groupe de pèlerins originaires
de Motta di Livenza, petite cité vénète
de 11.000 habitants située dans le diocèse
de Vittorio Veneto, en Italie.
Il convient de rappeler qu’il existe
une communion ecclésiale et missionnaire
unique en son genre entre le diocèse
de Vittorio Veneto et le Patriarcat
latin de Jérusalem. Pas moins de 11

78
prêtres de ce diocèse, partis tout jeunes
au séminaire de Beit Jala, ont en effet
consacré leur vie – et, pour quatre
d’entre eux, la consacrent encore – au
service de l’Eglise sur la terre de Jésus.
Désormais, les liens entre les deux
Eglises sont encore plus forts puisque,
sur une belle initiative de la communauté
franciscaine de Motta, et notamment
du recteur de la basilique, le P.
Alfonso Cracco o.f.m., un jumelage
a été conclu entre la Basilique de
l’Annonciation à Nazareth et le sanctuaire
Notre-Dame des Miracles à
Motta di Livenza, qui célèbre cette année
le 500 ème anniversaire des apparitions
de la Vierge vénérée sous le nom
de “Notre-Dame des Miracles”. Voici
les faits : le 9 mars 1510, une très belle
jeune fille vêtue de blanc, assise dans
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
un champ de blé vert, était apparue à
un pieux paysan du nom de Giovanni
Cigagna. La Sainte Vierge – puisqu’il
s’agissait d’elle – lui avait confié la
mission de prêcher le jeûne et la pénitence
à tous les habitants de Motta et
de la région de Trévise pour le pardon
de leurs péchés. Elle avait aussi demandé
la construction d’une église sur
le lieu de l’apparition.
Le 17 juillet prochain, S.E. Mgr
Marcuzzo se rendra à Motta di Livenza
pour les célébrations du jubilé et
la confirmation du jumelage entre les
deux sanctuaires mariaux.
Voilà une magnifique illustration
de cette communion ecclésiale si importante
entre l’Occident et l’Orient,
entre l’Eglise universelle et l’Eglise-
Mère de Jérusalem.
Voici la liste des prêtres et séminaristes du Patriarcat latin originaires du
diocèse de Vittorio Veneto, avec leur ville de naissance et la mission principale
à laquelle ils se dévouèrent – et se dévouent toujours – au sein de l’Eglise-Mère
de Jérusalem :
Antonio Buso (†) Oderzo Birzeit
Antonio Pin (†) Oderzo Deir Rafat, Patriarcat
Silvio Bresolin (†) Cornuda Taybeh
Mario Furlan (†) Mansué Zerqa Nord
Luigi Favero (†) Lutrano Misdar, Ramallah
Sante Visentin (†) Colfrancui Jaffa de Nazareth
Luigi Dal Col (†) Corbanese Séminariste décédé pendant
ses études de théologie
Giacinto Marcuzzo San Polo di Piave Vicariat latin de Nazareth
Aldo Tolotto San Giovanni di Motta Sancta Martha (Vatican)
Pietro Felet, s.c.j. Vittorio Veneto Bethléem
Ilario Antoniazzi Rai di San Polo di Piave Smakieh, Rameh

Janvier - Avril 2010 79
Messes de Requiem
pour les victimes du crash
de Smolensk
La catastrophe aérienne de Smolensk,
survenue le 10 avril dernier, a
plongé toute la Pologne dans le deuil.
En Terre Sainte, où la communauté
polonaise est nombreuse - peut-être
300.000 personnes, dont 15.000 chrétiens
- les témoignages de solidarité
ont été nombreux. Hier, 14 avril, à
l’église Saint-Sauveur de Jérusalem,
S.B. Fouad Twal a assisté à une messe
de requiem présidée par le Custode
Pierbattista Pizzaballa. A l’Hôpital
de la Sainte-Famille de Nazareth, en
présence des religieux et religieuses
polonais, des médecins, des employés
et d’un grand nombre de fidèles, le
P. Louis Hazboun a présidé lui aussi
une messe de requiem au cours de laquelle
il a lu ce message de soutien :
«En union avec notre Pape Benoît
XVI, notre Patriarche Fouad Twal,
notre évêque Mgr Marcuzzo et tout le
peuple chrétien de Terre Sainte, nous
exprimons notre profonde tristesse devant
la catastrophe aérienne survenue
à Smolensk, dans l’ouest de la Russie,
samedi 10 avril dernier, peu avant 9
heures.
Dans ce crash, le président de la
Pologne Lech Kaczyński, son épouse,
le dernier président du gouvernement
polonais en exil Ryszard Kaczorowski,
l’évêque catholique Tadeusz
Płoski, l’évêque orthodoxe Miron
Chodakowski, l’aumônier militaire
Le P. Louis Hazboun entouré de religieux et religieuses polonais de Nazareth

80
évangélique Adam Pilsch et plus de 95
autres personnes ont perdu la vie.
Ce groupe – qui comprenait
également des parents de prisonniers
de guerre, d’intellectuels, de
responsables politiques, de prêtres et
d’autres citoyens polonais massacrés
par les Soviétiques dans la forêt de
Katyn en 1940 – était en voyage avec
l’entourage présidentiel pour commémorer
le 70 ème anniversaire de ce
tragique événement.
En ce moment d’épreuve, nous
confions toutes les victimes de ce dramatique
accident à la bonté du Dieu
miséricordieux, nous offrons cette
messe de requiem pour les victimes et
nous faisons monter vers le Seigneur
nos prières pour le peuple polonais
bien-aimé.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Ici, en Terre Sainte, nous exprimons
nos sincères condoléances à nos
frères Fatebenefratelli qui travaillent à
l’Hôpital de la Sainte Famille, aux religieux,
religieuses et fidèles polonais,
aux familles des victimes et à tout le
peuple polonais. Qu’ils soient assurés
de notre proximité spirituelle. Que
Dieu Tout-Puissant accueille les victimes
dans sa gloire.
Requiem Aeternam Dona eis Domine.
Requiescant in Pace.»
• Parmi les personnalités
reçues par le Patriarche
- Le 17 février, à Ramallah, S.B. le
Patriarche a rendu visite à Mahmoud
Abbas, président de l’Autorité palestinienne.

Janvier - Avril 2010 81
A la droite de S.B. le Patriarche Fouad, S.E. Rowan Williams. A la droite de ce dernier, S.E. Suheil Dawani
- Le 22 janvier, le Patriarche a
reçu la visite de S.E. Rowan Williams,
archevêque de Canterbury et Primat
d’Angleterre. Parmi les membres
de sa délégation figurait notamment
l’évêque anglican de Jérusalem, S.E.
Suheil Dawani.
DANS LE MONDE
S.B. le Patriarche Fouad
à la synagogue de Rome avec le Pape
Le Patriarche latin de Jérusalem
Fouad Twal, le Nonce apostolique
en Israël Antonio Franco, le Vicaire
patriarcal en Israël Giacinto-Boulos
Marcuzzo et le Custode de Terre
Sainte P. Pierbattista Pizaballa o.f.m.
faisaient partie de la délégation qui
a accompagné le Pape Benoît XVI
à la Synagogue de Rome dimanche
17 janvier, à l’occasion de la 21 ème
Journée pour l’approfondissement et
le développement du dialogue entre
catholiques et juifs.
Interrogé sur la portée de cet
événement quelques jours auparavant,
le Patriarche Fouad avait déclaré : «Les
catholiques de Terre Sainte eux aussi
accompagneront Benoît XVI lors de
sa visite à la synagogue de Rome»,
et encore : «J’irai avec le Pape à la
synagogue, et mon espoir est que cette
visite nous aide dans nos relations
interreligieuses. C’est un geste que nous
faisons de tout cœur, également pour
montrer notre respect à la communauté
juive en Israël. Nous espérons que
cet événement aura un impact positif
sur l’opinion publique israélienne et
sur Jérusalem.» Interrogé lui aussi, le

82
P. David Neuhaus, Vicaire patriarcal
pour la communauté catholique d’expression
hébraïque en Israël, avait
déclaré : «Cette visite, même si elle
n’est pas la première, a une haute
valeur symbolique. Juifs et Catholiques
ne sont peut-être pas encore habitués
à voir l’Eglise se tourner avec respect
vers ses frères juifs».
La visite de Benoît XVI à la Grande
synagogue de Rome s’est donc tenue
le 17 janvier. De l’avis de tous, cet
événement historique a été un succès.
Il a constitué une étape importante sur
le chemin de la normalisation des rapports
et du rapprochement bienveillant
entre chrétiens et juifs. C’est ce dont
Riccardo Di Segni, grand rabbin de
Rome, s’est réjoui, dans un discours
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
remarquable : le fait que désormais la
visite d’un pape dans une communauté
juive ne soit plus un événement inédit,
mais tende à devenir une habitude en
dit long sur le beau chemin déjà parcouru
entre juifs et chrétiens. Riccardo
Pacifici, président de la communauté
juive de Rome, ainsi que Renzo Gattegna,
président de la communauté
juive d’Italie, ont eux aussi prononcé
un discours de bienvenue au pape.
Dans sa réponse, ce dernier est
revenu sur la longue histoire des
relations entre juifs et chrétiens,
la tragédie de la Shoah, mais aussi
les principaux jalons sur la voie du
rapprochement et de la réconciliation:
notamment le document Nostra Aetate
de Vatican II et le chemin irrévocable
Le pape Benoît XVI à la synagogue de Rome
En arrière plan : Mgr André Vingt-Trois (cardinal archevêque de Paris),
Mgr Antonio Franco, S.B. Fouad Twal, Mgr Bruno Forte (Commission pour l’Unité des Chrétiens),
Mgr Marcuzzo et le P. Pierbattista Pizaballa o.f.m.

Janvier - Avril 2010 83
de rapprochement et de collaboration
fraternelle qu’il a initié ; la visite de Jean
Paul II à la synagogue de Rome le 13
avril 1986 et sa prière au mur occidental
le 26 mars 2000 ; son propre pèlerinage
en Terre Sainte en mai 2009; le travail
de connaissance mutuelle effectué
au sein des différentes instances de
dialogue judéo-chrétien. Le pape a
également médité sur les “Dix Paroles”
(ou Dix commandements), “étoile
polaire de la foi et de la morale du
peuple de Dieu” et socle commun aux
juifs et aux chrétiens, comme à tous les
hommes de bonne volonté.
La teneur du discours du Saint-
Père peut être résumée par les trois citations
suivantes :
“C’est avec des sentiments de
vive cordialité que je me trouve parmi
vous pour vous manifester l’estime
et l’affection que l’évêque de Rome
et l’Eglise de Rome, ainsi que toute
l’Eglise catholique, nourrissent à
l’égard de votre communauté et des
communautés juives présentes dans le
monde.”
“Nous pouvons accomplir des pas
ensemble dans cette direction, conscients
des différences qui existent entre
nous, mais conscients également du
fait que si nous réussissons à unir nos
cœurs et nos mains pour répondre à
l’appel du Seigneur, sa lumière se rapprochera
et illuminera tous les peuples
de la terre.”
“Les chrétiens et les juifs ont en
commun une grande partie de leur patrimoine
spirituel, ils prient le même
Seigneur, ils ont les mêmes racines,
mais ils sont souvent inconnus l’un à
l’autre. C’est à nous qu’il revient, en
réponse à l’appel de Dieu, de travailler
afin que demeure toujours ouvert
l’espace du dialogue, du respect réciproque,
de la croissance dans l’amitié,
du témoignage commun face aux défis
de notre temps, qui nous invitent à
collaborer pour le bien de l’humanité
dans ce monde créé par Dieu, le Tout-
Puissant et le Miséricordieux.”
Réunion de la Commission mixte
du Saint-Siège et du grand rabbinat
d’Israël
Le 18 janvier, à l’occasion de
la visite du Pape à la synagogue de
Rome, s’est tenue dans cette même
ville, à la Casa Valdese, la 9 ème réunion
du Comité de dialogue avec le Grand
Rabbinat. Ce Comité a été créé en
2002 à l’intérieur de la Commission
pour les Rapports Religieux avec le
Judaïsme, commission qui fait ellemême
partie du Conseil pontifical pour
la Promotion de l’Unité des Chrétiens.
Le thème de cette rencontre était “Le
respect de la Création”. Le cardinal
président Walter Kasper étant absent,
c’est le cardinal Jorge María Mejía qui a
présidé la réunion. Y ont participé, côté
catholique : le P. Norbert Hoffmann,
secrétaire, S.B. le Patriarche Fouad
Twal, Mgr G.-B. Marcuzzo, Mgr
Elias Chacour, Mgr Bruno Forte, le P.
Pierbattista Pizzaballa et Mons. Pier
Francesco Fumagalli, consulteurs; côté
juif, étaient présents : She’ar Yashuv
Cohen, grand rabbin ashkénaze de
Haïfa, le rabbin David Rosen, très

84
actif dans le dialogue interreligieux,
Oded Wiener, secrétaire général du
Grand Rabbinat d’Israël, et quatre
autres rabbins israéliens : Ratson
Arussi, David Brodman, Joseph Levi
et Daniel Sperber. C’était la première
fois que S.B. le Patriarche, tout juste
nommé consulteur de la Commission,
participait à une telle réunion. Deux
conférences ont été données, l’une
par Mgr Bruno Forte, théologien et
évêque de Chieti-Vasto, l’autre par le
rabbin Daniel Sperber, président de
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
l’Institute of Advanced Torah Studies à
l’université Bar-Ilan (Israël).
A la fin de la réunion, les membres
du Comité ont publié un communiqué
commun dans lequel ils ont cité deux
passages du discours du Pape à la
Synagogue, (dont celui rapporté dans
l’article ci-dessus : 2 ème des 3 citations).
Ils se sont par ailleurs réjouis
que Benoît XVI ait salué dans son discours
le travail accompli par la Commission
mixte du Saint-Siège et du
grand rabbinat d’Israël. ■
Séances de travail de la commission

Janvier - Avril 2010 85
Père Domenico Veglio
In memoriam
Vendredi 16 avril, à la maison Beit Efram de Taybeh, le P. Domenico Veglio,
prêtre du Patriarcat latin de Jérusalem, est entré dans le repos éternel. Il était âgé
de 95 ans. Dans l’homélie de la messe de funérailles qu’il a présidée à l’église
paroissiale de Taybeh, S.B. le Patriarche émérite Michel Sabbah a fait l’éloge de ce
bon et fidèle serviteur qui se sera dévoué sans compter, 85 années durant, au service
de Dieu et de l’Eglise-mère de Jérusalem. Pendant la Semaine Sainte, Abouna
Domenico a souffert un dur chemin de croix à la suite du Christ. Mais c’est pendant
le temps pascal qu’il s’est éteint, prémices de la Résurrection...
De nombreux évêques, prêtres, religieux, religieuses et fidèles sont venus,
vendredi 16 avril, à la messe de funérailles célébrée à Taybeh, accompagner le P.
Domenico de leur prière et de leur affection. Outre S.B. le Patriarche Michel étaient
présents Mgr Salim Sayegh, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, Mgr Kamal Bathish
et Mgr William Shomali, évêque auxiliaire nommé de Jérusalem. Les séminaristes
de Beit Jala étaient également là pour honorer la mémoire de leur aîné, prier pour
son repos éternel et faire monter pour lui des cantiques vers le Seigneur.
S.B. le Patriarche Michel a remercié les sœurs qui se sont occupées du P.
Domenico durant ses vieux jours : les filles de Notre-Dame des Douleurs puis les
Sœurs de la Divine Volonté, installées depuis peu à Taybeh pour s’occuper des
personnes âgées de la maison d’accueil Beit Efram.
Après la messe de funérailles, le P. Domenico, escorté par huit voitures
jusqu’au Patriarcat, à Jérusalem, a été inhumé dans la crypte de la co-cathédrale
aux côtés des autres missionnaires italiens.
Que la fidélité et l’esprit de service dont Abouna Domenico a fait preuve tout
au long de sa vie sacerdotale portent de nombreux fruits et soient un exemple pour
nous tous.

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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Biographie du P. Domenico Veglio
29/11/1915 : Naissance à Bra (Italie)
11/10/1926 : Entre au petit Séminaire de Beit Jala
10/06/1938 : Ordonné prêtre à à la Co-cathédrale de Jérusalem par S.B. le
Patriarche Louis Barlassina
07/10/1938 : Vicaire à Beit Jala
15/06/1940 : Assigné à résidence à Deir Rafat durant la guerre mondiale
27/12/1940 : Assigné à résidence à Qubeibeh
22/08/1941 : Assigné à résidence à la Flagellation (Jérusalem)
17/07/1943 : Libéré
24/07/1943 : Curé de Aboud (Palestine)
14/08/1944 : Directeur du collège Al-Ahliyeh à Ramallah
12/09/1945 : Curé de Lydda (l’actuel Lod, alors en Palestine)
11/07/1948 : Lydda est occupée par les Israéliens, en l’absence du P. Veglio
13/11/1948 : Administrateur de Beit Sahour
05/06/1953 : Recteur du sanctuaire Notre-Dame de Palestine à Deir Rafat
05/1961 : Remplace le P. Yousef Sawalha, malade, à Mafraq (Jordanie)
11/01/1962 : Aumônier du collège De La Salle à Jabal-Husein (Amman)
11/1964 : Curé de Zababdeh (Palestine)
22/08/1970 : Curé de Aboud (Palestine) pour la deuxième fois
07/1976 : Curé de Naplouse (Palestine), où les Missionnaires de la Charité
(Mère Teresa) s’établissent en 1987
2006 : Se retire à Mater Misericordiae (Jérusalem), puis à Taybeh
Le Révérend Michael Sellors
Le Révérend Michael H. Sellors, doyen émérite de la Cathédrale Saint-Georges
Martyr, est entré dans le repos éternel mercredi 27 janvier 2010, à Jérusalem, à
l’âge de 73 ans. Fidèle et zélé ouvrier du dialogue œcuménique à Jérusalem, le R.P.
Sellors a été rappelé par Dieu au milieu de la semaine de prière pour l’unité des
chrétiens. Un beau signe...
Les obsèques du R.P. Michael Sellors ont été célébrées à la cathédrale Saint-
Georges mardi 2 février, jour de la Présentation du Christ au Temple, à midi. Le
service a été présidé par S.E. Mgr Suheil Dawani, évêque anglican de Jérusalem.
Surnommé affectueusement «père Michael», le R.P. Sellors fut doyen de
la cathédrale Saint-George de 1997 à 2002. Après sa retraite en 2002, il devint

Janvier - Avril 2010 87
S.B. le Patriarche Fouad avec le R.P. Sellors
coordonnateur des chefs des Eglises de Jérusalem, ce qui le plongea dans un
travail œcuménique intense dans et entre les communautés chrétiennes locales de
Terre Sainte. Dans le même temps, il continua son service pastoral dans divers
hôpitaux, hospices et écoles de la région, tout en apportant sa contribution au
culte hebdomadaire à la cathédrale, ainsi qu’aux célébrations œcuméniques dans
tout Jérusalem.
Il servit par ailleurs au séminaire arménien en tant que chargé de cours en
théologie pastorale. Sa grande affection pour la vie et la mission du Patriarcat
arménien orthodoxe lui donna l’occasion de se rendre en Arménie à trois reprises.
En raison de ses promenades quotidiennes à travers la vieille ville de Jérusalem,
le R.P. Michael était bien connu des croyants des trois religions abrahamiques.
Le R.P. Michael a été ordonné prêtre de l’Église d’Angleterre en 1962. Avant sa
nomination comme doyen de la cathédrale Saint-George de Jérusalem, il a servi
dans diverses paroisses en Angleterre, notamment à St. Mary de Willesden, St.
Michael de Aldershot, St. John the Evangelist, St. Mark de Hale et Upper Hale,
dans le Groupe paroissial de Weybourne, St. Edmund de Hunstanton et St. Andrew
de Ringstead. ■
R.I.P.