Franck LOZAC'H LA PUTE
La Pute
Comment au théâtre aborder le problème de la prostitution ? La femme est-elle une esclave sexuelle ou pratique-t-elle cette profession de son plein gré ? A-elle une fonction sociale ? Est-elle prise dans un engrainage infernal ?
L’auteur cherche à déterminer la situation exacte de cette femme spéciale, le plus souvent possédant un cœur et une âme généreuse.
La Pute
Comment au théâtre aborder le problème de la prostitution ? La femme est-elle une esclave sexuelle ou pratique-t-elle cette profession de son plein gré ? A-elle une fonction sociale ? Est-elle prise dans un engrainage infernal ?
L’auteur cherche à déterminer la situation exacte de cette femme spéciale, le plus souvent possédant un cœur et une âme généreuse.
Belinda Écoute, toute cette conversation est insipide, et elle n'a aucun sens. Tu t'amènes, tu causes, tu prétends vouloir m'en sortir - je ne te demande rien. Voilà que Monsieur crache son pognon. Tiens, récupère mille francs. Le Client Non, te dis-je. Conserve ces billets. D'ailleurs, ils seront source de crédibilité auprès de Mickey. Belinda Bon ! Rhabille-toi. Qu'est-ce que je raconte ! Tu ne t'es pas déboutonné. C'est le réflexe tu comprends. Descendons les escaliers comme si de rien n'était. Mais, je vais te décevoir, tes paroles ne m'ont servie à rien. Je te l'ai dit : je ne te sens pas. Et puis tu parais trouble. Une sorte de notion bizarre, inexplicable à justifier. 70
Le Client Viens. Je te suis. Mais sache que mes paroles ne sont en rien mensongères, que je n'étais pas manipulé par ton mac. Je pensais sérieusement ce que je te disais. Ils descendent les escaliers. Ils prétendent au sourire. Mickey les observe avec un œil septique. Le Client se dirige vers le bar, tandis que Belinda commande un alcool, et s'assoie à la table de Mickey. Elle lui sourit. Il conserve un visage glacial, et ne prononce mots. Quelques instants s'écoulent. On apporte à Belinda la consommation désirée. Elle la sirote avec application tout en fixant Mickey. Belinda Mickey, qu'est-ce que tu en dis ? Certes, tu préfères cet air indifférent. Mais tu dois reconnaître que je n'avais pas tort. Quand je t'ai demandé de travailler ici, tu as tiqué. Mieux encore, la réponse fut de m'imposer ta violence. Mais maintenant, tu t'aperçois que je n'avais pas tort. Tu as craint le gros Michel. Tu croyais qu'il allait me piquer 71
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- Page 119 and 120: Elle salivait d'extase Et se savait
Le Client<br />
Viens. Je te suis. Mais sache que mes paroles ne sont en rien<br />
mensongères, que je n'étais pas manipulé par ton mac. Je pensais<br />
sérieusement ce que je te disais.<br />
Ils descendent les escaliers. Ils prétendent au sourire. Mickey<br />
les observe avec un œil septique. Le Client se dirige vers le bar, tandis<br />
que Belinda commande un alcool, et s'assoie à la table de Mickey. Elle<br />
lui sourit. Il conserve un visage glacial, et ne prononce mots. Quelques<br />
instants s'écoulent. On apporte à Belinda la consommation désirée.<br />
Elle la sirote avec application tout en fixant Mickey.<br />
Belinda<br />
Mickey, qu'est-ce que tu en dis ? Certes, tu préfères cet air<br />
indifférent. Mais tu dois reconnaître que je n'avais pas tort. Quand je<br />
t'ai demandé de travailler ici, tu as tiqué. Mieux encore, la réponse fut<br />
de m'imposer ta violence. Mais maintenant, tu t'aperçois que je n'avais<br />
pas tort. Tu as craint le gros Michel. Tu croyais qu'il allait me piquer<br />
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