Franck LOZAC'H LA PUTE

La Pute Comment au théâtre aborder le problème de la prostitution ? La femme est-elle une esclave sexuelle ou pratique-t-elle cette profession de son plein gré ? A-elle une fonction sociale ? Est-elle prise dans un engrainage infernal ? L’auteur cherche à déterminer la situation exacte de cette femme spéciale, le plus souvent possédant un cœur et une âme généreuse. La Pute

Comment au théâtre aborder le problème de la prostitution ? La femme est-elle une esclave sexuelle ou pratique-t-elle cette profession de son plein gré ? A-elle une fonction sociale ? Est-elle prise dans un engrainage infernal ?

L’auteur cherche à déterminer la situation exacte de cette femme spéciale, le plus souvent possédant un cœur et une âme généreuse.

13.11.2014 Views

Il obéit. Il sort de son portefeuille trois billets. Belinda en laisse deux en évidence sur la table de chevet. Le dernier, elle le planque dans un tiroir. Elle devient plus gentille. Belinda Qu'est-ce que tu veux que je te fasse ? Ne reste pas planté comme un imbécile. Déshabille-toi. Tu as l'air tout idiot. Le Client Rhabille-toi. Je n'ai besoin de rien. Je ne suis pas venu, ici pour te prendre. Si je suis ici, c'est parce que j'ai entendu votre conversation au bar. Et je crois avoir compris. Belinda Ça te coûte cher du dialogue, mais après tout je peux bien te consacrer une demi-heure. Tu m'as l'air généreux. Si tu ne veux pas de mon entrecuisse. Si tu préfères causer, autant pour moi. Bon, qu'est-ce qu'il a à me dire, ce parfait client ? D'abord, comment t'appelles-tu : tu dois avoir un prénom, ou je me trompe. 64

Le Client Assez de ces phrases insipides. Je désire te parler sérieusement. Je sais trop ta destinée de pute, comme je sais ton envie de fuir à tout jamais cet univers carcéral. Belinda Attends un peu. Tu n'aurais pas été payé par Mickey pour me sortir les vers ? Tout cela me semble si faux. Ça pue, ton truc. Je me méfie. Monsieur me donne mille cinq cent francs, mais c'est pour me causer. Dis-donc : tu es le mécène de la prostitution, ou quoi ? Le Client manège. Tu sais, j'ai des yeux pour observer, et j'ai bien compris ton Belinda J'ai appris à me méfier de tout le monde. Je ne crois pas même en moi. Ça c'est mon doute. Je t'assure que dans ce milieu, il est de mise. 65

Il obéit. Il sort de son portefeuille trois billets. Belinda en<br />

laisse deux en évidence sur la table de chevet. Le dernier, elle le<br />

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Qu'est-ce que tu veux que je te fasse ? Ne reste pas planté<br />

comme un imbécile. Déshabille-toi. Tu as l'air tout idiot.<br />

Le Client<br />

Rhabille-toi. Je n'ai besoin de rien. Je ne suis pas venu, ici<br />

pour te prendre. Si je suis ici, c'est parce que j'ai entendu votre<br />

conversation au bar. Et je crois avoir compris.<br />

Belinda<br />

Ça te coûte cher du dialogue, mais après tout je peux bien te<br />

consacrer une demi-heure. Tu m'as l'air généreux. Si tu ne veux pas de<br />

mon entrecuisse. Si tu préfères causer, autant pour moi. Bon, qu'est-ce<br />

qu'il a à me dire, ce parfait client ? D'abord, comment t'appelles-tu : tu<br />

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