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« LE PASSAGE DES SCPI AUX OPCI: QUEL SUPPLEMENT DE RENDEMENT ?» 2007 Caroline DE VIGNET DE VENDEUIL Université Paris Dauphine Marc LANGENBACH Université Paris Dauphine, DRM – Cereg Arnaud SIMON Université Paris Dauphine, DRM – Cereg

« <strong>LE</strong> <strong>PASSAGE</strong> <strong>DES</strong> <strong>SCPI</strong> <strong>AUX</strong> <strong>OPCI</strong>: QUEL SUPP<strong>LE</strong>MENT DE<br />

RENDEMENT ?»<br />

2007<br />

Caroline DE VIGNET DE VENDEUIL<br />

Université <strong>Paris</strong> Dauphine<br />

Marc LANGENBACH<br />

Université <strong>Paris</strong> Dauphine, DRM – Cereg<br />

Arnaud SIMON<br />

Université <strong>Paris</strong> Dauphine, DRM – Cereg


SOMMAIRE<br />

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………..P5<br />

PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE…………………………………………………………………...P7<br />

I. L'IMMOBILIER: UNE CLASSE D'ACTIFS A PART ENTIERE?................................................................................P7<br />

II. APPORT DE L'IMMOBILIER EN TERMES DE DIVERSIFICATION DE PORTEFEUIL<strong>LE</strong>………………………….P7<br />

III. L'IMMOBILIER DANS <strong>LE</strong> CADRE D'UNE APPROCHE "MOYENNE/VARIANCE"………………………………P8<br />

IV. L'IMMOBILIER DANS <strong>LE</strong> CADRE D'UNE APPROCHE "LOW PARTIAL MOMENT"………………………….....P9<br />

V. TRAV<strong>AUX</strong> CONCERNANT <strong>LE</strong>S <strong>OPCI</strong>………………………………………………………………………...P.10<br />

DEUXIEME PARTIE: <strong>LE</strong> CADRE JURIDIQUE ET FISCAL <strong>DES</strong> <strong>OPCI</strong>……………………………………………...P13<br />

I. UN REGIME JURIDIQUE PROCHE DE CELUI <strong>DES</strong> OPCVM…………………………………………………...P13<br />

II. <strong>DES</strong> CONDITIONS DE LIQUIDITE RENFORCEES………………………………………………………….......P14<br />

III. AL<strong>LE</strong>GEMENT DU CADRE FISCAL…………………………………………………………………………..P17<br />

IV. UNE GESTION PRUDENTIEL<strong>LE</strong>……………………………………………………………………………...P19<br />

V. UNE GESTION DYNAMISEE…………………………………………………………………………………...P20<br />

VI. <strong>LE</strong>S AVANTAGES DE LA <strong>SCPI</strong> PRESERVES………………………………………………………………….P21


TROISIEME PARTIE: METHODOLOGIE ET RESULTATS…………………………………………………………P22<br />

I. DONNEES……………………………………………………………………………………………………...P22<br />

II. ETUDE <strong>DES</strong> CRITERES DE NORMALITE <strong>DES</strong> ACTIFS COMPOSANT <strong>LE</strong>S <strong>SCPI</strong>………………………………..P25<br />

III. LA FRONTIERE EFFICIENTE <strong>DES</strong> <strong>SCPI</strong>……………………………………………………………………..P32<br />

IV. LA FRONTIERE EFFICIENTE <strong>DES</strong> <strong>OPCI</strong> SANS EFFET DE <strong>LE</strong>VIER CORRESPONDANT AU STATUT JURIDIQUE<br />

<strong>DES</strong> FPI………………………………………………………………………………………………………….P37<br />

V. LA FRONTIERE EFFICIENTE <strong>DES</strong> <strong>OPCI</strong> SANS EFFET DE <strong>LE</strong>VIER CORRESPONDANT AU STATUT JURIDIQUE <strong>DES</strong><br />

SPICCV SUR LA PERIODE 1988-2005………………………………………………………………………......P44<br />

VI. LA FRONTIERE EFFICIENTE <strong>DES</strong> <strong>OPCI</strong> SANS EFFET DE <strong>LE</strong>VIER CORRESPONDANT AU STATUT JURIDIQUE<br />

<strong>DES</strong> SPICCV SUR LA PERIODE 2000-2005…………………………………………………………………......P51<br />

VII. LA FRONTIERE EFFICIENTE <strong>DES</strong> <strong>OPCI</strong> AVEC EFFET DE <strong>LE</strong>VIER CORRESPONDANT AU STATUT JURIDIQUE<br />

<strong>DES</strong> FPI………………………………………………………………………………………………………….P55<br />

CONCLUSION……………………………………………………………………………………………………P63<br />

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………………………P65<br />

- 3 -


INTRODUCTION<br />

L’Organisme de Placement Collectif dédié à l’Immobilier (<strong>OPCI</strong>) est le successeur de la Société<br />

Civile de Placement Immobilier (<strong>SCPI</strong>). Les <strong>OPCI</strong> ont pour objet l’investissement soit directement ou<br />

indirectement dans des immeubles qu’ils donnent en location ou qu’ils font construire en vue de leur<br />

location. Il s’agit d’un organisme géré par des spécialistes chargés de placer les capitaux qui leur sont<br />

confiés pour créer un patrimoine collectif. Chaque part représente donc une fraction d'un portefeuille<br />

de titres de propriété immobilière, commun à de nombreux épargnants. Les <strong>OPCI</strong> sont gérés au jour<br />

le jour par des professionnels qui réalisent pour le compte de leurs clients toutes les opérations de<br />

gestion nécessaires en fonction d’un objectif très précis qui leur a été assigné lors de la création du<br />

portefeuille collectif.<br />

Présenté, par les partisans de la réforme, comme une occasion en « or » pour les épargnants<br />

de « surfer sur la vague de l’inflation immobilière » tout en offrant une liquidité et un dynamisme<br />

accrus, les <strong>OPCI</strong> ont pourtant reçu un accueil « contrasté » de la part de certains investisseurs et<br />

professionnels de la « pierre papier », non convaincus par la nécéssité de la création de ce nouveau<br />

produit financier. " L'immobilier n'est pas la Bourse ", plaident-ils... Effectivement, ces derniers<br />

s’interrogent sur la pertinence de l’élargissement des possibilités de placements des <strong>SCPI</strong> aux<br />

investissements boursiers, et plus particulièrement aux actions, car cela pourrait concourir, selon eux,<br />

à une hausse du risque ou autrement dit de la volatilité. Effectivement, il est vrai que la volatilité<br />

historique des valeurs mobilières apparaît, incontestablement plus importante, que pour les valeurs<br />

immobilières. De plus, la deuxième doléance des opposants à cette réforme concerne l’obligation de<br />

détention d’une composante « liquidité » dans les <strong>OPCI</strong>. En effet, certains professionnels restent<br />

particulièrement dubitatifs car, selon eux, investir 10% en actif liquide rémunéré au taux du marché<br />

amputerait les rendements de manière non négligeable…<br />

Cependant, cet argumentaire ne laisserait-il pas de côté un principe, pourtant basique en<br />

finance, à savoir les effets bénéfiques de la décorrélation des actifs entre eux. En effet, les actifs<br />

liquides, les actions et les obligations possèdent la particularité d’être décorrélé avec les valeurs<br />

immobilières… Par conséquent, nous pourrions aisément nous demander si la création des <strong>OPCI</strong> et<br />

donc de cette possibilité d’élargissement de placements, ne permettrait-elle pas, justement, une<br />

diminution substantielle du risque d’un portefeuille ou, autrement dit, d’un accroissement de<br />

l’espérance de rentabilité, via des gains en termes de diversification ?<br />

En ce sens, l’objectif de cette étude tend donc à vérifier si, comme le préconisent les partisans<br />

de la réforme des <strong>SCPI</strong>, la création des <strong>OPCI</strong> n’ouvrirait-elle pas d’intéressantes opportunités pour les<br />

investisseurs. Plus précisément, nous allons nous demander si la détention d’<strong>OPCI</strong> ne permettrait-elle<br />

- 4 -


pas d’améliorer le rendement espéré d’un portefeuille sans en accroître le risque. En d’autres termes,<br />

l’introduction de ce nouveau véhicule de placement contribuerait-il à un déplacement intéréssant de la<br />

frontière efficiente ? Effectivement, il n’apparaît pas déraisonnable de penser que les <strong>OPCI</strong>,<br />

permettant une plus grande souplesse en matière d’allocation d’actifs, pourraient améliorer, de<br />

manière significative, l’espérance de rentabilité d’un portefeuille à niveau de risque donné.<br />

Cette étude se décompose en trois parties distinctes. Dans une première partie, nous<br />

présenterons, de manière succincte, les travaux de recherche académique en finance immobilière.<br />

Dans la deuxième partie, nous aborderons, également rapidement, le cadre juridique et fiscal de la<br />

réforme visant la création des <strong>OPCI</strong>. Dans la troisième partie, nous demanderons, tout d’abord, si<br />

l’introduction des <strong>OPCI</strong> concoure à un déplacement significatif de la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> par<br />

rapport aux <strong>SCPI</strong>. Puis, nous tenterons d’élaborer une comparaison entre les <strong>OPCI</strong> ayant adoptés des<br />

statuts juridiques différents. Plus précisément, nous nous demanderons si l’une des formes juridiques<br />

« surperforme » l’autre. Enfin, nous modéliserons des <strong>OPCI</strong> à effet de levier afin d’en mesurer, de<br />

manière plus concrète, l’intérêt dans le cadre d’une gestion institutionnelle.<br />

- 5 -


PREMIERE PARTIE<br />

REVUE DE LITTERATURE<br />

Ces dernières années, nous avons assisté à une importante « financiarisation » de<br />

l’immobilier. En effet, de plus en plus d’articles académiques paraissent dans ce domaine et les<br />

gérants de portefeuilles semblent considérer l’immobilier comme une classe d’actifs au même titre que<br />

les actions, les obligations etc.<br />

I. L’immobilier : une classe d’actifs à part entière ?<br />

La recherche académique a mis en évidence le fait que l’immobilier était un actif intéressant à<br />

inclure dans un portefeuille d’actifs. Nous pourrions, par exemple, citer les références suivantes.<br />

Kaiser (2004) a établit une comparaison entre les obligations et l’immobilier et a montré que, sur la<br />

période 1926-2002, l’immobilier aurait pu avantageusement remplacer les obligations dans un<br />

portefeuille, étant donné que ces dernières ont offert des rendements inférieurs. Flavin et<br />

Yamashita (2002) ont, quant à eux, prouvé que l’immobilier était un actif non négligeable et qu’il<br />

serait erroné de ne pas en tenir compte lorsqu’on étudie la composition des portefeuilles des<br />

ménages. Leblanc et Lagarenne (2004) ont réalisé une étude sur le marché français et trouvent<br />

que l’introduction de l’immobilier dans l’univers des actifs traditionnels augmente significativement les<br />

rendements espérés sans en accroître le risque. Lee et Stevenson (2005) ont mis en exergue le fait<br />

que l’investissement immobilier dépendait de l’horizon de placement. En effet, selon leur étude, il<br />

apparaît pertinent d’introduire de l’immobilier dans un portefeuille dans une perspective de long terme<br />

(plus l’horizon de placement est long, plus la part optimale en REIT’s est importante).<br />

II.<br />

Apport de l’immobilier en termes de diversification de portefeuille<br />

Gordon et al. (1998) puis Conover et al. (2002) ont montré l’intérêt d’introduire des<br />

parts de foncières internationales dans un portefeuille mixte américain. Ces derniers trouvent dans<br />

l’ordre croissant de décorrélation avec les actions américaines, les REIT’s, les actions étrangères et<br />

enfin les parts de foncières étrangères. La trop forte corrélation constatée entre les rendements des<br />

- 6 -


REIT’s et les rendements des actions a débouché sur des études cherchant à ôter à ces rendements la<br />

composante du marché action. Ainsi, Stevenson (2000) a étudié l’effet de la diversification<br />

immobilière internationale via l’utilisation d’indices hedgés. Ce dernier a mis en évidence l’intérêt du<br />

recours à l’immobilier en termes de diversification internationale. Toutefois, en utilisant des indices<br />

hedgés, les bénéfices de la diversification internationale apparaissent moins probants. L’étude menée<br />

par Hoesli et al (2004) conforte les résultats précédents. En effet, ces derniers montrent que,<br />

lorsqu’on s’intéresse aux portefeuilles efficients avec couverture du risque de change, l’immobilier et<br />

les actions sont très peu corrélés, ce qui prouve l’existence d’un gain en termes de diversification.<br />

III. L’immobilier dans le cadre d’une approche « moyenne/variance ».<br />

La gestion quantitative des portefeuilles est née avec les travaux de Markowitz (1952), qui<br />

précisent et formalisent les notions de diversification et d’efficience. Ce modèle est fondé sur plusieurs<br />

hypothèses que nous pourrions, sans doute, qualifier de « simplificatrices ».<br />

De prime abord, l’investisseur prend une position initiale en t = 0, puis ne réalise aucune<br />

transaction jusqu’à une date terminale (t=T) à laquelle il évalue les résultats de sa décision. Il s’agit<br />

donc d’un modèle d’allocation d’actifs exclusivement « statique ». Or, cette hypothèse d’absence de<br />

révision des portefeuilles semble totalement irréaliste. En effet, les gérants de portefeuilles suivent<br />

des stratégies « dynamiques » i.e. impliquant des révisions entre 0 et T.<br />

Puis, le cadre d’analyse « moyenne/variance » impose l’utilisation d’une fonction d’utilité<br />

quadratique et ne tient pas compte de l’aversion à l’égard du risque des investisseurs. Or, il n’est pas<br />

du tout évident qu’une fonction d’utilité de type quadratique modélise, au mieux, les préférences de<br />

tous les investisseurs.<br />

Enfin, l’investisseur arbitre (en t=0) entre l’espérance de rentabilité sur toute la période et<br />

l’écart type de celle-ci. Plus précisément, à espérance de rentabilité donnée, l’investisseur minimise le<br />

risque mesuré par l’écart type ou la variance, constituant ainsi un portefeuille dit «efficient». Ici,<br />

Markowitz émet l’hypothèse que les rendements des actifs suivent une loi normale. Il est vrai que<br />

cette hypothèse fonctionne extrêmement bien pour des titres très liquides comme les actions et les<br />

obligations par exemple. En revanche, la normalité des rendements est beaucoup moins évidente en<br />

matière immobilière. En effet, il existe de nombreux articles académiques utilisant différentes larges<br />

bases de données qui ont démontré les limites de cette hypothèse. Nous pouvons citer par exemple<br />

les articles suivants : Myer et Webb (1991), Graff et Young (1996) et Brown (2000). Dans ces<br />

- 7 -


articles, les auteurs ont mis en évidence le fait que les rentabilités immobilières sont, généralement,<br />

caractérisés par un moment centré d’ordre un faible, des queues de distribution épaisses et<br />

présentent, de surcroît, une asymétrie. Il en résulte donc que la variance n’est plus une mesure de<br />

risque adaptée. Ainsi, il s’agit d’être prudent quant à l’utilisation du CAPM en finance de l’immobilier.<br />

Cette dernière limite a donné naissance à l’approche « semi-variance » ou « low partial moment ».<br />

IV. L’immobilier dans le cadre d’une approche « low partial moment ».<br />

En pratique, le modèle « moyenne-variance » est un des algorithmes les plus utilisés pour<br />

estimer les poids des portefeuilles optimaux. Cependant, la frontière efficiente est calculée sous<br />

l’hypothèse de normalité et d’indépendance des rendements. Comme nous l’avons déjà souligné, le<br />

modèle de Markowitz devient inefficient notamment avec des distributions asymétriques. Cette limite<br />

a été soulignée par Markowitz, lui-même, dès 1959, au chapitre 9 de sa monographie intitulée<br />

« Portfolio Selection : efficient diversification of investments ». En effet, selon Harry Markowitz:<br />

« Efficient portfolios based on variance, cannot be characterized as bad or undesirable. If all<br />

distributions of returns are symmetric, or have the same degree of asymmetry, V [Variance] and SE<br />

[Semi Variance] produce the same set of efficient portfolios.” 1 Effectivement, en cas de distribution<br />

symétrique, l’utilisation de la variance ne pose pas de problème. En revanche, si tel n’est pas le cas,<br />

ce modèle tend, à sur estimer le risque. En conséquence, l’approche « semi-variance », suggérée par<br />

Markowitz dès 1959, fut formalisée plus tard par Bawa en 1975.<br />

Cette approche fut ensuite appliquée au secteur de l’immobilier par Leibowitz et Henrikson<br />

(1989). Puis, par Sing et Ong (2000) qui l’ont également utilisée pour déterminer les poids<br />

optimaux d’un portefeuille immobilier de Singapour. Plus précisément, ces derniers trouvent que pour<br />

un portefeuille efficient procurant une espérance de rendement de 1%, le risque estimé avec<br />

l’approche « low partial moment » est de 1,26% contre 2,74% pour l’approche « moyenne-variance »<br />

de Markowitz. Maurer et Reiner (2002) ont montré l’intérêt d’une diversification internationale,<br />

dans le cadre de cette approche. Enfin Coleman et Mansour (2005) ont utilisé, dans le cadre d’une<br />

approche bayésienne, une loi de Student non centré, caractérisée par une skewness et un excès de<br />

kurtosis, pour tenter de modéliser la distribution des rendements immobiliers.<br />

1 Markowitz, 1959, “Portfolio Selection: efficient diversification of investments”, New York John Winley & son inc., chapitre 9, p<br />

194.<br />

- 8 -


V. Travaux concernant les <strong>OPCI</strong>.<br />

Etant donné le caractère extrêmement récent de la réforme, il existe, malheureusement, que<br />

très peu de travaux sur le sujet. Il n’existe pas, à notre connaissance, d’étude visant à comparer les<br />

profils rendement /risque des <strong>OPCI</strong> versus <strong>SCPI</strong>. En revanche, l’IEIF (Institut de l’Epargne Immobilière<br />

et Foncière) a, tout de même, réalisé une étude 2 comparative sur les performances rétrospectives de<br />

divers profils d’<strong>OPCI</strong> sur les 20 dernières années.<br />

Dans cette étude, l’IEIF a profilé quatre <strong>OPCI</strong> « types » :<br />

• « <strong>OPCI</strong> immobilier physique » correspondant à un investissement à hauteur<br />

de 90% dans l’immobilier physique 3 et 10% en liquidité 4 ;<br />

• « <strong>OPCI</strong> immobilier diversifié » comprenant un investissement de 51% en<br />

immobilier physique, 39% en Foncières /SIIC 5 et 10% en liquidité (statut SPPICV) ;<br />

en obligations 6 et 10% en liquidité (statut FPI) ;<br />

• « <strong>OPCI</strong> diversifié obligations » investi à 60% en immobilier physique, 30%<br />

• « <strong>OPCI</strong> diversifié actions » investi en immobilier physique à hauteur de 60%,<br />

9% en Foncières/SIIC, 30% en actions 7 et 10% en liquidité (statut FPI).<br />

Il ressort de cette étude trois principaux résultats. Tout d’abord, sur la période 1985-2005,<br />

« l’<strong>OPCI</strong> diversifié actions » superforme les trois autres véhicules de placement. En effet, cet <strong>OPCI</strong> fut<br />

« dopé » par les très bonnes performances du marché actions sur cette période alors que le secteur<br />

immobilier fut, quant à lui, traversé par la crise des années 1990 à 1996. Puis, sur les périodes 1995-<br />

2005 et 2000-2005, c’est au tour de « l’<strong>OPCI</strong> immobilier diversifié » d’afficher la meilleure<br />

performance. En effet, cet <strong>OPCI</strong> fut, notamment, porté par les excellentes performances des SIIC sur<br />

2000-2005. Enfin, l’ « <strong>OPCI</strong> diversifié actions » occupe la dernière position en matière de rentabilité,<br />

sur la période 2001-2002, à cause de la crise boursière dont les marchés financiers ont beaucoup<br />

souffert sur cette période.<br />

2 IEIF, « <strong>OPCI</strong> : performances simulées sur les vingt dernières années », Mars 2007.<br />

3 L’immobilier physique retenu dans l’étude correspond à l’indice <strong>SCPI</strong> calculé par IEIF France.<br />

4 La composante liquidité correspond aux SICAV monétaires i.e. le panier IEIF de 1985 à 1993 puis le panier Fininfo de 1994 à<br />

2005.<br />

5 Il s’agit de l’indice IEIF/Foncières.<br />

6 Il s’agit de SICAV obligataires, plus présicésement du panier IEIF de 1985 à 1993 puis du panier Fininfo de 1994 à 2005.<br />

7 La composante actions correspond à l’indice Cac 40 de 1985 à 1990 puis de l’indice SBF 250 de 1990 à 2005.<br />

- 9 -


Cette étude présente beaucoup d’intérêts car elle montre que, selon la composition de leur<br />

portefeuille, les <strong>OPCI</strong> auront des profils très différenciés. En effet, les <strong>OPCI</strong> pourront proposer aux<br />

particuliers et aux institutionnels des placements qui intégreront toutes les variantes possibles en<br />

termes de rendement/risque, s’adaptant ainsi aux différents profils des investisseurs.<br />

- 10 -


DEUXIEME PARTIE<br />

<strong>LE</strong> CADRE JURIDIQUE ET FISCAL <strong>DES</strong> <strong>OPCI</strong><br />

L’ordonnance n° 2005-1278 du 13 octobre 2005 définit le régime juridique des <strong>OPCI</strong> et les<br />

modalités de transformation des <strong>SCPI</strong> en <strong>OPCI</strong>. Cette ordonnance organise les modalités de<br />

transformation pour une période de transition s’étalant de 3 à 5 ans.<br />

Suite à cette ordonnance, le décret 2006-1542 définissant les règles de définition et de<br />

fonctionnement des <strong>OPCI</strong> est paru au journal officiel le 6 décembre 2006. L’arrêté d’homologation des<br />

dispositions du règlement général de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a vu le jour au cours du<br />

premier trimestre 2007. Ainsi, 11 sociétés de gestion ont pu, d’ores et déjà, obtenir leur agrément en<br />

vue de gérer des <strong>OPCI</strong>. La prochaine étape sera donc l'agrément par l'AMF des <strong>OPCI</strong> eux-mêmes.<br />

Par ailleurs, l'Autorité des Marchés Financiers a précisé récemment le calendrier de ces<br />

agréments et a annoncé que tous les dossiers de demande d'agréments déposés avant le 10 août<br />

devraient être instruits pour une présentation au collège AMF du 18 septembre prochain. Ainsi, si ce<br />

calendrier est respecté, les premiers <strong>OPCI</strong> devraient être lancés dès le mois d'octobre…<br />

I. Un régime juridique proche de celui des OPCVM<br />

Le cadre juridique des <strong>OPCI</strong> est largement inspiré de celui des Organismes de Placement<br />

Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM). Ces nouveaux organismes pourront revêtir deux formes.<br />

La première forme correspondra au Fonds de Placement Immobilier (FPI), crée sur le modèle<br />

des FCP (Fonds Commun de Placement). Le FPI n’aura pas la personnalité morale et sera une<br />

copropriété d’actifs.<br />

La deuxième forme correspondra aux Sociétés de Placement à Prépondérance Immobilière à<br />

Capital Variable (SPPICV), crée sur le modèle des Sociétés d'Investissement à Capital Variable<br />

(SICAV), qui prendra la forme d’une société anonyme à capital variable.<br />

L’<strong>OPCI</strong> sera placé sous l’égide de l’AMF et devra bénéficier, à ce titre, de l’agrément préalable<br />

de cette dernière.<br />

II.<br />

Des conditions de liquidité renforcées<br />

- 11 -


La composition de l'actif d'un <strong>OPCI</strong> est plus souple que celle des <strong>SCPI</strong>. En effet, selon l’Art.<br />

L.214-93 de l’ordonnance n° 2005-1278 modifiant le Code Monétaire et Financier, l’actif d’un<br />

organisme de placement collectif en immobilier sera composé de :<br />

• 60 % d'immeubles ou de parts de sociétés non cotées à dominante immobilière pour les FPI,<br />

• et de 51 % pour les SPPICV.<br />

Il est à noter que ces ratios sont nettement inférieurs à ceux exigés pour les <strong>SCPI</strong>. En effet,<br />

celles-ci doivent être investies à 95 % en actifs immobiliers.<br />

Cette nouvelle composition devrait permettre aux <strong>OPCI</strong> d'être beaucoup plus liquides que les<br />

<strong>SCPI</strong> notamment pour faciliter les opérations sur le marché secondaire. En effet, il sera possible<br />

d’acheter et revendre des parts en dehors de la période initiale de souscription, les périodes seront,<br />

bien entendu, adaptées au secteur de l’immobilier.<br />

Pour assurer cette liquidité, les <strong>OPCI</strong> pourront investir dans divers instruments financiers<br />

(actions, obligations, fonds diversifiés…). De plus, les <strong>OPCI</strong> seront surtout tenus de conserver au<br />

moins 10 % de leur actif global en placements monétaires pour financer les demandes de rachat à<br />

leur valeur liquidative, selon l’alinéa 2 de l’Art. L.214-93 du Code Monétaire et Financier. Les actifs<br />

liquides éligibles correspondent aux:<br />

• Dépôts à terme répondant aux 4 conditions suivantes :<br />

- Effectués auprès d'un établissement de crédit de l'OCDE ;<br />

- Terme < ou égal à 12 mois ;<br />

- Possibilité de remboursement à tout moment à la demande de l'<strong>OPCI</strong> ;<br />

- Somme versée > ou égale à la valeur initiale du dépôt.<br />

• Dépôts à vue effectués auprès du dépositaire de l'<strong>OPCI</strong> ;<br />

• Bons du Trésor ;<br />

• Titres de créances négociables ;<br />

• Obligations d'Etat négociées sur un marché réglementé français, européen ou étranger<br />

reconnu ;<br />

- 12 -


• OPCVM français ou européens coordonnés exposés à plus de 90% sur des dépôts, liquidités,<br />

TCN ou obligations visés ci-dessus.<br />

Enfin, la liquidité des <strong>OPCI</strong> sera également facilitée par la suppression du droit<br />

d’enregistrement de 4,80 % sur les cessions de parts qui prévaut pour les <strong>SCPI</strong>.<br />

Contraintes d’allocations d’actifs des <strong>OPCI</strong><br />

- 13 -


III.<br />

Allègement du cadre fiscal<br />

L’article 28 de la loi de finances rectificative datant de 2005 précise le régime fiscal<br />

« attractif » des <strong>OPCI</strong> en matière d’IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques), d’impôt sur<br />

les plus-values et de droits de mutations. De plus, certains <strong>OPCI</strong> pourront bénéficier des règles de<br />

fonctionnement allégé de type « Robien».<br />

A. Impôt sur les revenus<br />

Les FPI distribueront des revenus fonciers qui seront imposés au titre de l’impôt sur le revenu.<br />

De plus, il est à noter que les intérêts d’emprunt seront déductibles.<br />

En revanche, si le fonds revêt la forme sociale d'une SPPICV, alors les revenus distribués<br />

répondront à la fiscalité des capitaux mobiliers i.e. que les revenus seront fiscalisés comme des<br />

dividendes d’actions.<br />

B. Impôt sur les plus-values<br />

Selon les termes du rapport relatif à l'ordonnance du 13 octobre 2005, les plus-values<br />

devraient être imposées selon le régime des plus-values immobilières pour les cessions de parts de<br />

FPI et selon le régime des plus-values mobilières pour les cessions d'actions de SPPICV.<br />

C. Droits de mutation<br />

- 14 -


Contrairement aux <strong>SCPI</strong> et à l'immobilier détenu en direct, les mutations de parts ou actions<br />

d'<strong>OPCI</strong> ne seront pas passibles du droit d'enregistrement de 4,80 %.<br />

D. Règles de Fonctionnement Allégé<br />

Des <strong>OPCI</strong> à règles de fonctionnement allégé seront créés pour s’adapter aux dispositifs fiscaux<br />

de type Robien. C’est probablement la forme allégée des <strong>OPCI</strong> qui sera la plus intéressante pour les<br />

investisseurs institutionnels. L’<strong>OPCI</strong> allégé pourra notamment s’affranchir des ratios d’actifs (i.e. par<br />

exemple la nécessité d’investir au moins 60% d’actifs immobilier) et des contraintes en matière<br />

d’endettement et de garantie.<br />

Les <strong>OPCI</strong> allégés ne seront ouverts qu’aux investisseurs dits « qualifiés » i.e. aux personnes<br />

ou entités disposant des moyens nécessaires pour appréhender les risques inhérents aux opérations<br />

sur instruments financiers. Il existera deux types d’investisseurs qualifiés : les « investisseurs qualifiés<br />

sur option » et les « investisseurs qualifiés de pleins droits ». Les « investisseurs qualifiés sur<br />

option » devraient répondre aux critères suivants :<br />

• Entités remplissant au moins deux des trois critères suivants :<br />

- Effectifs annuels moyens < 250 personnes ;<br />

- Total bilan < 43 millions d'euros ;<br />

- CA < 50 millions d'euros.<br />

• Personnes physiques remplissant deux des trois critères suivants :<br />

- Détention d'un portefeuille d'instruments financiers d'une valeur > à 500 000 euros ;<br />

- Réalisation d'opérations d'un montant > à 600 € par opération sur des instruments<br />

financiers, à raison d'au moins 10 opérations par trimestre sur les 4 derniers trimestres ;<br />

- Occupation pendant au moins 1 an d'un emploi dans le secteur financier exigeant<br />

une connaissance des instruments financiers.<br />

Les « investisseurs qualifiés de pleins droits » correspondront, quant à eux, aux :<br />

- 15 -


• Entreprises d'assurance, OPCVM (…) ;<br />

• Mutuelles & institutions de prévoyance ;<br />

• Personnes physiques ayant conclu un mandat de gestion avec un prestataire de services<br />

d'investissement.<br />

IV.<br />

Une gestion prudentielle<br />

Tout d’abord, selon les articles L. 214-90 et L.214-91 de l’ordonnance du 13 octobre 2005,<br />

l’<strong>OPCI</strong> sera géré par une société de gestion de portefeuille ayant reçu l’agrément de l’AMF.<br />

Puis, la réforme des <strong>SCPI</strong> prévoit le respect d’un certain nombre de ratios prudentiels destinés<br />

à garantir la pérennité de ce nouvel instrument financier (liquidité, dispersion des risques,<br />

endettement, gage de leur bonne gestion…) conformément aux articles L.214-92, L-214-93 et L.214-<br />

99 du Code Monétaire et Financier.<br />

Ensuite, le législateur a prévu, au paragraphe 4 de l’ordonnance n° 2005-1278, la présence<br />

d’un dépositaire indépendant, qui aura le statut d’établissement de crédit ou d’entreprise<br />

d’investissement, et qui sera chargé du contrôle de la régularité des décisions prises par la société de<br />

gestion.<br />

Enfin, en ce qui concerne, l’évaluation des actifs immobiliers, la réforme prévoit la présence<br />

de deux évaluateurs indépendants. La société de gestion pourra choisir ses évaluateurs qui seront<br />

chargés d’effectuer un examen critique des méthodes de valorisation utilisées par cette dernière. La<br />

nouvelle législation prévoit un turn-over important au niveau des évaluateurs. En effet, il s’agira d’un<br />

mandat de 4 ans renouvelable 1 fois seulement. En outre, la réforme mettra en place un système de<br />

rotation entre les deux évaluateurs pour un même actif selon un rythme annuel. En d’autres termes,<br />

pendant deux années successives, le prix d’un même actif ne pourra pas être établi par le même<br />

expert. Bien entendu, il y aura une séparation stricte de l’activité d’expertise avec les autres métiers<br />

des groupes immobiliers. Quant à la rémunération des évaluateurs, elle sera à la charge de l’<strong>OPCI</strong> et<br />

indépendante de la valeur de l’actif déterminée par les évaluateurs. La fin de l’intervention de ces<br />

évaluateurs sera marquée par la remise du rapport de fin d’exercice pour rendre compte « de<br />

l’ensemble de leurs interventions », y compris la mise en œuvre de la procédure d’alerte en cas de<br />

difficultés rencontrées.<br />

- 16 -


V. Une gestion dynamisée<br />

La création de ce nouveau véhicule d’investissement permettra un accès à une gestion plus<br />

dynamique du patrimoine immobilier avec la disparition des restrictions réglementaires en matière de<br />

cession d'immeubles, de travaux etc.…<br />

De plus, outre la distinction entre FPI et SPPICV, il existera deux types d’<strong>OPCI</strong> bien distincts :<br />

• <strong>OPCI</strong> sans Effet de Levier destiné à :<br />

- des sociétés de taille importante (bilan > 20 M€, CA > 40 M€, CP > 2 M€) ;<br />

- des investisseurs dont la souscription initiale ≥ 10.000 € ;<br />

- tout investisseur si le capital est garanti.<br />

• <strong>OPCI</strong> avec Effet de Levier destiné à :<br />

- des investisseurs dont la souscription initiale > 30.000 € et ayant une expérience<br />

dans le secteur financier ;<br />

- des sociétés de taille importante (bilan > 20 M€, CA > 40 M€, CP > 2 M€) ;<br />

- des investisseur dont la souscription initiale > 30.000 € et qui détiennent un<br />

portefeuille (hors immobilier) ≥ 1 M€ ;<br />

- des investisseurs dont la souscription initiale > 250.000 €.<br />

En effet, l’<strong>OPCI</strong> pourra, si cela est conforme à son objectif de gestion, avoir recours à<br />

l’endettement pour financer l’acquisition des actifs. Le taux d'endettement maximum des <strong>OPCI</strong> sera de<br />

40% du patrimoine immobilier détenu.<br />

Enfin, la gestion sera également dynamisée car, contrairement aux <strong>SCPI</strong>, l’<strong>OPCI</strong> pourra<br />

investir dans des actifs financiers non immobiliers. En effet, outre l’investissement à hauteur de 10%<br />

en actifs liquides, les <strong>OPCI</strong> pourront investir dans les actifs suivants:<br />

• Instruments financiers cotés (actions, obligations, titres de créances) ;<br />

• Parts ou actions d'OPCVM coordonnés ;<br />

• Parts d'<strong>OPCI</strong> ou organismes étrangers équivalents ;<br />

• Avances en compte courant ;<br />

• Créances d'exploitation.<br />

- 17 -


VI. Les avantages de la <strong>SCPI</strong> préservés<br />

A l’instar des actuelles <strong>SCPI</strong>, l’<strong>OPCI</strong> permettra aux « petits épargnants » d’investir dans la<br />

« pierre papier » même si leur mise de départ reste modeste. Les épargnants pourront également<br />

continuer à mutualiser leurs risques et à obtenir des revenus réguliers sans se préoccuper des soucis<br />

de gestion des biens et l’information restera toujours aussi complète pour les souscripteurs.<br />

- 18 -


TROISIEME PARTIE<br />

METHODOLOGIE ET RESULTATS<br />

I. Données<br />

Afin d’approximer les performances des <strong>SCPI</strong>, nous avons choisi d’une part, comme substitut<br />

aux performances « immobilières » de ces dernières les données IPD France sur la période 1988-2005<br />

et d’autre part, le taux moyen mensuel (TMM) afin d’approximer la part d’investissement en actif<br />

liquide.<br />

En ce qui concerne, les performances immobilières, nous avons construit, à partir des indices<br />

IPD, les quatre variables suivantes :<br />

• Habitation <strong>Paris</strong><br />

• Habitation Ile-de-France<br />

• Bureau <strong>Paris</strong><br />

• Bureau Ile-de-France<br />

Il est à noter, tout d’abord, que par rapport aux données IPD, nous avons délibérément exclu<br />

les actifs immobiliers « Retail » et « Industrial » car ces actifs s’échangent sur des marchés très<br />

saturés où il est extrêmement difficile d’investir.<br />

Par ailleurs, il est également important de souligner que les pondérations choisies pour la<br />

construction de ces quatre variables sont proportionnelles aux volumes des transactions observées<br />

pour chaque type de bien immobilier de chaque localité.<br />

A. Habitation <strong>Paris</strong><br />

Cette variable correspond aux données IPD « <strong>Paris</strong> Residential ». Le résidentiel parisien<br />

comprend les quatre régions suivantes :<br />

- 19 -


- <strong>Paris</strong> Ouest, Centre & Neuilly ;<br />

- Hauts-de-Seine (hors Neuilly) ;<br />

- Reste Ile-de-France ;<br />

- Reste <strong>Paris</strong>.<br />

Résidentiel <strong>Paris</strong>ien<br />

Reste de l'Ile -de -Fr a nc e<br />

#<br />

P a ris - Ouest & Ce ntre et Neuilly<br />

#<br />

#<br />

H a ut s - de Sein e (ho r s N e u ill y)<br />

Reste <strong>Paris</strong><br />

#<br />

#<br />

#<br />

Provin ce<br />

Source : IPD<br />

B. Habitation Ile-de-France<br />

suivante :<br />

Nous avons construit cette variable à partir des données IPD France en posant l’hypothèse<br />

« Habitation Ile-de-France » = (2/3) « Petite Couronne / Residential »<br />

+ (1/3) « Grande Couronne / Residential »<br />

- 20 -


C. Bureau <strong>Paris</strong><br />

Cette variable correspond aux données IPD « <strong>Paris</strong> Offices ». Les bureaux parisiens<br />

comprennent les trois régions suivantes :<br />

- 1 ère périphérie et autres quartiers parisiens ;<br />

- <strong>Paris</strong> Quartier Central des Affaires ;<br />

- Ouest Quartier Central des Affaires.<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

#<br />

1 è r e p é r ip h é r ie<br />

2 è m e p é r ip h é rie<br />

#<br />

1 è r e p é r ip h é r ie<br />

#<br />

O u e s t Q C A<br />

#<br />

P a r is<br />

#<br />

Q C A<br />

A u t r e s<br />

#<br />

q u a r t ie r s p a r is ie n s<br />

1 è r e p é # r ip h é r ie<br />

P r o v in c e<br />

#<br />

Source : IPD<br />

D. Bureau Ile-de-France<br />

suivante :<br />

Nous avons construit cette variable à partir des données IPD France en posant l’hypothèse<br />

- 21 -


« Bureau Ile-de-France » = (3/5) « Croissant d’or / Offices »<br />

+ (1/5) « Petite couronne / Offices »<br />

+ (1/5) « Grande couronne / Offices »<br />

II.<br />

Etude des critères de normalité des actifs composant les <strong>SCPI</strong><br />

En toute rigueur nous ne pouvons utiliser l’approche « moyenne-variance » qu’en cas de<br />

normalité de la distribution des rentabilités. Cependant, comme nous l’avons souligné dans la revue<br />

de littérature, les rentabilités des actifs immobiliers sont malheureusement souvent caractérisées par<br />

des distributions non gaussiennes. Ainsi, cette section a vocation à vérifier ce qu’il en est pour nos<br />

quatre classes d’actifs immobiliers.<br />

En ce qui concerne le taux moyen mensuel censé approximer, rappelons-le, l’investissement<br />

en actif liquide des <strong>SCPI</strong>, il ne devrait, a priori, pas y avoir de problème de non normalité. Néanmoins,<br />

afin de s’assurer de la robustesse de nos futurs résultats, nous allons tout de même vérifier ce qu’il<br />

advient de la normalité des rendements de cette distribution.<br />

A. Histogrammes pour les 4 classes d’actifs immobiliers et pour le TMM<br />

Le premier critère, pour juger de la normalité d’une distribution, consiste à en tracer<br />

l'histogramme et vérifier si celui-ci est en forme de « cloche ». Il est important de préciser ici qu’il<br />

s’agit d’un critère purement subjectif n’ayant aucune valeur statistique.<br />

- 22 -


Histogrammes pour les actifs composant les <strong>SCPI</strong>.<br />

Habitation <strong>Paris</strong><br />

Habitation Ile-de-France<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

Bureau Ile-de-France<br />

Taux sans risque<br />

- 23 -


Les cinq histogrammes semblent être plus ou moins en forme de « cloche » ce qui laisse<br />

présager que ces séries suivront, ou en tout cas seront proches, d’une loi normale. Maintenant, nous<br />

allons tenter de conforter ces résultats aux vues des tests de Jarque Bera.<br />

1) Test de Jarque Bera pour les 4 classes d’actifs immobiliers<br />

Le test de Jarque Bera ou le test du Chi deux permet de vérifier si une série suit une loi<br />

normale. Nous avons effectué ce test sur le logiciel Eviews pour les quatre classes d’actifs immobiliers<br />

dont nous disposons. Pour mémoire, la statistique de Jarque-Bera est la suivante :<br />

JB = (1/6) T (Skewness) ² + (1/24) (Kurtosis-3)² T<br />

Avec T = N – K (N : nombre d’observations, K : nombre de variables explicatives)<br />

Voici les hypothèses testées :<br />

Ho : Skewness = 0 et Kurtosis = 3<br />

H1 : sinon<br />

- 24 -


Résultats des tests pour les actifs composant les <strong>SCPI</strong><br />

Nous pouvons remarquer que, conformément à nos intuitions, les 4 actifs immobiliers présentent<br />

une asymétrie. En effet, les skewness des distributions de rendements sont différentes de 0. Plus<br />

précisément, les variables « Bureau <strong>Paris</strong> » et « Bureau Ile-de-France » présentent des asymétries<br />

négatives i.e. qu’il existe une probabilité plus importante de gagner moins que le rendement moyen. A<br />

contrario, les variables « Habitation <strong>Paris</strong> » et « Habitation Ile-de-France » présentent des asymétries<br />

- 25 -


positives i.e. qu’il y a plus de chance que l’investisseur obtienne des rendements supérieurs à la<br />

rentabilité moyenne.<br />

En ce qui concerne l’épaisseur des queues de distribution, nous pouvons remarquer que les 4<br />

classes d’actifs possèdent des kurtosis légèrement inférieures à une loi normale ce qui signifie qu’en<br />

termes de probabilité, il y a moins de risque de mouvements extrêmes. Ce résultat nous semble plutôt<br />

surprenant car les rendements immobiliers sont, généralement, caractérisés par des distributions<br />

leptokurtiques i.e. avec des queues de distributions épaisses. Au demeurant, dans une optique<br />

strictement financière, il est, évidemment préférable, d’être en présence de queues de distributions<br />

peu épaisses car les investisseurs éprouvent généralement de l’aversion à l’égard du risque.<br />

Cependant, contrairement aux résultats fournis par la littérature, le test de Jarque-Bera indique<br />

que les p-values des 4 classes d’actifs immobiliers sont supérieures à 5%, nous ne pouvons donc pas<br />

rejeter l’hypothèse nulle de normalité des distributions. Ainsi, étonnamment, nos rendements<br />

immobiliers ne connaissent pas de problème de non normalité. En ce qui concerne le taux sans risque,<br />

le résultat du test de Jarque-Bera montre, comme nous nous y attendions, que l’on ne peut pas non<br />

plus rejeter l’hypothèse nulle.<br />

Néanmoins, dans un souci de rigueur, il nous apparaît important ici de souligner que dans le cas<br />

de petits effectifs, le test de Jarque-Bera manque de puissance et ne détecte pas forcément la non<br />

normalité d’une distribution, même en cas de non normalité évidente. Aussi, pour conforter nos<br />

résultats concernant nos indices IPD, nous vérifions à l’aide des droites de Henry.<br />

2) Les droites de Henry<br />

Les droites de Henry sont un critère particulièrement intéressant pour détecter le caractère non<br />

gaussien d’une distribution lorsqu’on ne possède que peu de renseignements, ce qui est<br />

malheureusement notre cas ici (nous ne possédons que 18 observations). Ces graphiques ont été<br />

réalisés sur le logiciel d’économétrie Eviews.<br />

- 26 -


Résultats des droites de Henry pour les quatre classes d’actifs immobiliers.<br />

Les points bleus ne sont pas tous sur les droites. Au demeurant, ils sont pour les quatre<br />

graphiques très proches de la droite de Henry. Aussi, il nous paraît raisonnable de considérer que les<br />

distributions des rendements de ces quatre classes d’actifs immobiliers peuvent être approximés par<br />

une loi normale.<br />

- 27 -


3) Ajustement non paramétrique.<br />

L’estimation de la densité de probabilité par la méthode du « noyau » ou du « Kernel » est<br />

une méthode non paramétrique de lissage utilisée depuis plus de 30 ans par les praticiens de l’analyse<br />

de données.<br />

Pour mettre en œuvre cette méthode, Eviews offre le choix entre plusieurs formes de noyau :<br />

triangulaire, gaussien, uniforme, Epanechnikov… Nous avons retenu le noyau gaussien.<br />

Résultats de l’estimation des densités des 4 classes d’actifs immobiliers par la<br />

méthode du Kernel gaussien.<br />

.05<br />

Kernel Density (Normal, h = 3.5762)<br />

.04<br />

.03<br />

.02<br />

.01<br />

.00<br />

-10 -5 0 5 10 15 20 25<br />

HABITATIONPARIS<br />

.07<br />

Kernel Density (Normal, h = 2.6103)<br />

.06<br />

.05<br />

.04<br />

.03<br />

.02<br />

.01<br />

.00<br />

-4 0 4 8 12 16 20<br />

HABITATIONIDF<br />

.036<br />

.032<br />

.028<br />

.024<br />

.020<br />

.016<br />

.012<br />

.008<br />

.004<br />

.000<br />

Kernel Density (Normal, h = 5.2423)<br />

-20 -10 0 10 20 30<br />

BUREAUPARIS<br />

- 28 -


.05<br />

Kernel Density (Normal, h = 4.1224)<br />

.04<br />

.03<br />

.02<br />

.01<br />

.00<br />

-12 -8 -4 0 4 8 12 16 20 24 28<br />

BUREAUIDF<br />

Aux vues de tous ces résultats, une analyse moyenne-variance nous paraît donc tout à fait<br />

appropriée sur l’échantillon étudié car les distributions semblent très proches d’une distribution<br />

normale.<br />

Cependant, nous pourrions nuancer un peu ce propos en notant que les fonctions de densités<br />

de probabilité des variables « Bureau <strong>Paris</strong> » et « Bureau Ile-de-France » paraissent peut-être plus<br />

proches d’une loi de Laplace que d’une loi normale. Au demeurant, l’allure générale de ces deux<br />

distributions et les résultats de nos tests statistiques nous permettent de conclure qu’elles peuvent<br />

être rigoureusement approximées par une loi gaussienne.<br />

III.<br />

La frontière efficiente des <strong>SCPI</strong>.<br />

A. Calcul des rendements espérés et du risque<br />

Afin de construire la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong>, nous calculons les espérances de rentabilité<br />

et le risque de nos 4 indices IPD et du TMM. En effet, rappelons que les <strong>SCPI</strong> investissent, d’une part,<br />

dans l’immobilier à hauteur de 95%, et d’autre part, dans l’actif sans risque pour 5%.<br />

L’espérance de rentabilité d’une classe d’actifs correspond à la moyenne de ses rendements<br />

sur la période étudiée.<br />

- 29 -


en %<br />

Vecteur Espérance<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 6,64<br />

Habitation Ile-de-France 5,99<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 7,16<br />

Bureau Ile-de-France 8,57<br />

Actif sans risque 5,65<br />

Le risque correspond à l’écart type des rendements sur la période puisque nous avons montré<br />

que chaque actif pouvait être approximé par une loi normale.<br />

en %<br />

Vecteur écart-type<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 7,14<br />

Habitation Ile-de-France 5,17<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 10,38<br />

Bureau Ile-de-France 8,17<br />

Actif sans risque 2,03<br />

B. Analyse de la corrélation des actifs immobiliers<br />

BUREAU<br />

IDF<br />

BUREAU<br />

PARIS<br />

HABITATION<br />

IDF<br />

HABITATION<br />

PARIS<br />

ACTIF SANS<br />

RISQUE<br />

BUREAU IDF 1 0,94 0,70 0,81 -0,03<br />

BUREAU PARIS 1 0,79 0,91 0,01<br />

HABITATION<br />

IDF 1 0,94 -0,11<br />

HABITATION<br />

PARIS 1 0,01<br />

ACTIF SANS<br />

RISQUE 1<br />

- 30 -


Nous pouvons remarquer que les indices IPD sont très corrélés entre eux. Ce résultat paraît<br />

tout à fait logique car il s’agit de biens immobiliers assez « similaires », au sens où ils sont très<br />

proches géographiquement.<br />

En revanche, il est intéressant de noter que l’actif sans risque est très peu corrélé avec les<br />

autres actifs, voire corrélé négativement, ce qui prouve qu’il existe un gain certain en termes de<br />

diversification lorsqu’on investit dans l’actif sans risque.<br />

Ceci laisse, sans doute, présager que l’on trouvera des résultats intéressants lorsqu’on<br />

introduira les <strong>OPCI</strong> dans cet univers de placement car cette réforme, rappelons-le, impose d’une part,<br />

un investissement d’au moins 10% en actifs liquides et d’autre part, permet d’investir dans d’autres<br />

produits financiers comme les actions et les obligations dont on peut supposer qu’ils seront peu<br />

corrélés avec les indices IPD.<br />

C. Matrice des Variances Covariances<br />

VBA.<br />

Ensuite, nous calculons la matrice des Variances Covariances sur Excel grâce à un programme<br />

Habitation<br />

<strong>Paris</strong><br />

Habitation<br />

IdF<br />

Bureau<br />

<strong>Paris</strong><br />

Bureau<br />

IdF<br />

Actif sans<br />

risque<br />

Habitation<br />

<strong>Paris</strong> 50,97 34,79 68,07 47,32 0,25<br />

Habitation IdF 26,73 42,85 29,63 -1,78<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 107,81 80,01 0,56<br />

Bureau IdF 66,67 -0,79<br />

Actif sans<br />

risque 8,59<br />

D. Construction de la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

Nous pouvons désormais tracer la frontière efficiente des actifs immobiliers sur Excel grâce à<br />

la fonction Solveur.<br />

- 31 -


Etant données les spécificités propres à l’immobilier, cette frontière efficiente a été dessinée,<br />

bien évidemment, avec une contrainte d’interdiction de ventes à découvert. Nous avons également<br />

posé deux inégalités correspondant au fait que les <strong>SCPI</strong> possèdent des contraintes d’investissement<br />

en matière immobilière et en actifs liquides. En effet, comme nous l’avons expliqué dans la deuxième<br />

partie, les <strong>SCPI</strong> doivent investir au minimum 95% d’actifs immobiliers et 5% d’actif liquide.<br />

Cependant, afin de pouvoir comparer de manière plus cohérente la composition en actif<br />

liquide des portefeuilles efficients des <strong>SCPI</strong> avec les <strong>OPCI</strong>, nous avons délibérément choisi de poser<br />

une contrainte de liquidité de 10% au lieu de 5% pour les <strong>SCPI</strong>. Il est à noter que cette hypothèse<br />

pourrait entraîner une légère surestimation de la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong>. Effectivement, nous<br />

pourrions aisément imaginer, qu’autoriser une allocation de 5% plus importante dans l’actif liquide par<br />

rapport au cadre légal des <strong>SCPI</strong>, pourrait entraîner un faible déplacement de la frontière efficiente<br />

vers le haut. En effet, le caractère « décorrélé » de l’actif liquide avec les actifs immobiliers pourrait<br />

entraîner un gain en termes de diversification.<br />

Plus formellement, nous avons posé le programme d’optimisation suivant:<br />

Min Var P<br />

X 1 , X 2 , X 3 , X 4 , X 5<br />

Sous contraintes :<br />

R P = R P<br />

X 1 + X 2 + X 3 + X 4 +X 5 = 1<br />

X i ≥ 0 pour i= 1 à 5<br />

X 1 + X 2 + X 3 + X 4 ≥ 0,90<br />

X 5 ≤ 0,10<br />

Avec :<br />

Var P : Variance du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement donné du portefeuille.<br />

X 1 : Poids dans le portefeuille de « Habitation <strong>Paris</strong> ».<br />

X 2 : Poids dans le portefeuille de « Habitation Ile-de-France ».<br />

X 3 : Poids dans le portefeuille de « Bureau <strong>Paris</strong> ».<br />

X 4 : Poids dans le portefeuille de « Bureau Ile-de-France ».<br />

X 5 : Poids dans l’actif sans risque.<br />

Frontière Efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

7,500<br />

7,400<br />

7,300<br />

Espérance de rendement<br />

7,200<br />

7,100<br />

7,000<br />

6,900<br />

6,800<br />

6,700<br />

6,600<br />

27,88 29,10 30,02 30,84 31,70 32,30 32,91 33,38 33,86 34,35 34,84 35,35 35,69 36,04<br />

Variance (Risque)<br />

- 32 -


E. Composition des actifs des <strong>SCPI</strong> efficients.<br />

Composition des portefeuilles efficients<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

Proportion de chaque actif en %<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

Actif sans risque<br />

Bureau IdF<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

Habitation IdF<br />

Habitation <strong>Paris</strong><br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

6,891 6,990 7,060 7,120 7,180 7,220 7,260 7,29 7,32 7,350 7,380 7,410 7,430 7,450<br />

Espérences de rentabilité des portefeuilles efficients<br />

Tout d’abord, nous remarquons que les portefeuilles situés sur la frontière efficiente sont<br />

uniquement constitués de trois actifs, à savoir : « Habitation Ile-de-France », « Bureau Ile-de-<br />

France » et du taux sans risque. Ces résultats paraissent tout à fait logiques car ces trois actifs<br />

présentaient les corrélations les plus faibles.<br />

Puis, nous pouvons observer également que la part « Bureau Ile-de-France » s’accroît au fur<br />

et à mesure que l’espérance de rendement du portefeuille augmente. Effectivement, cet actif présente<br />

une espérance de rendement attrayante mais possède également un profil risqué. Il est donc logique<br />

qu’il se retrouve en plus forte proportion lorsque le gérant suit une gestion plus risquée. A contrario,<br />

la part « Habitation Ile-de-France » diminue lorsque l’espérance de rentabilité du portefeuille<br />

augmente car cet actif présente une espérance de rendement et un risque plus faible.<br />

Nous pouvons noter également que tous les <strong>SCPI</strong> efficients ont saturé la contrainte de<br />

liquidité. Ceci laisse donc présager des résultats intéressants lorsqu’on introduira des <strong>OPCI</strong> car ces<br />

dernières permettent non seulement d’investir dans plus de 10% d’actifs liquides mais également<br />

d’investir dans d’autres types de produits financiers présentant, sans doute, de faibles corrélations<br />

avec les indices IPD.<br />

- 33 -


IV-<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> sans effet de levier correspondant au statut<br />

juridique des FPI.<br />

Comme nous l’avons déjà abondamment souligné, l’un des atouts majeurs des <strong>OPCI</strong> est la<br />

souplesse en matière d’allocation d’actifs. Afin de construire la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong>, nous<br />

utilisons les données suivantes : les 4 indices IPD, correspondant à l’investissement immobilier des<br />

<strong>OPCI</strong>, le TMM censé approximer l’investissement dans l’actif sans risque et enfin, le Cac 40 et le TMO<br />

pour l’investissement dans la poche « non immobilière ».<br />

A. Etude des critères de normalité<br />

Dans la section précédente, nous avons pu constater que les distributions des rendements de<br />

nos 4 indices IPD pouvaient être approximé par une loi normale. A priori, en ce qui concerne l’indice<br />

CAC 40 et le TMO, il ne devrait pas y avoir de problèmes de non normalité. Cependant, dans un souci<br />

de rigueur, nous allons tout de même vérifier en effectuant un test de Jarque-Bera sous Eviews.<br />

Résultats des tests pour le Cac 40 et le TMO<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

-40 -20 0 20 40 60<br />

Series: CAC_40<br />

Sample 1 18<br />

Observations 18<br />

Mean 11.84933<br />

Median 16.71733<br />

Maximum 57.39400<br />

Minimum -33.74728<br />

Std. Dev. 25.13990<br />

Skewness -0.132415<br />

Kurtosis 2.371843<br />

Jarque-Bera 0.348537<br />

Probability 0.840071<br />

- 34 -


6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

3 4 5 6 7 8 9 10 11<br />

Series: TMO<br />

Sample 1 18<br />

Observations 18<br />

Mean 6.784444<br />

Median 6.005000<br />

Maximum 10.17000<br />

Minimum 3.900000<br />

Std. Dev. 2.105749<br />

Skewness 0.317392<br />

Kurtosis 1.621578<br />

Jarque-Bera 1.727248<br />

Probability 0.421631<br />

Les deux diagrammes semblent être plus ou moins en forme de « cloche » ce qui laisse<br />

présager que ces séries suivent, ou en tout cas sont proches, d’une loi normale.<br />

En ce qui concerne les tests du Chi deux, nous pouvons remarquer que les p-values associées<br />

aux statistiques de Jarque-Bera sont supérieures à 5% dans les deux cas. Conformément à nos<br />

intuitions, nous ne pouvons pas rejeter l’hypothèse nulle de normalité.<br />

B. Calcul des rendements espérés et du risque des <strong>OPCI</strong><br />

Nous procédons de la même manière que précédemment. Afin de construire une frontière<br />

efficiente avec des <strong>OPCI</strong> sans effet de levier, nous calculons les espérances de rentabilité et le risque<br />

des 7 actifs dont nous disposons.<br />

L’espérance de rentabilité d’une classe d’actifs correspond à la moyenne de ses rendements<br />

sur la période étudiée.<br />

en % Vecteur Espérance<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 6,64<br />

Habitation IdF 5,99<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 7,16<br />

Bureau IdF 8,57<br />

Actif sans risque 5,65<br />

Cac 40 11,85<br />

TMO 6,78<br />

- 35 -


Nous pouvons d’ores et déjà remarquer que le rendement moyen du Cac 40 est supérieur aux<br />

rendements moyens des 4 indices IPD et de l’actif sans risque. En ce qui concerne le TMO, le<br />

rendement moyen est simplement supérieur au rendement moyen de trois actifs, à savoir « Habitation<br />

<strong>Paris</strong> », « Habitation Ile-de-France » et le taux sans risque.<br />

Intéressons nous désormais au risque afférent à chaque actif. Le risque correspond à l’écart<br />

type des rendements sur la période car nous avons montré que chaque actif immobilier pouvait être<br />

approximé par une loi normale et les rendements de l’actif sans risque, du Cac 40 et du TMO sont<br />

également gaussiens.<br />

en % Vecteur écart type<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 7,14<br />

Habitation IdF 5,17<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 10,38<br />

Bureau IdF 8,17<br />

Actif sans risque 2,03<br />

Cac 40 24,43<br />

TMO 2,05<br />

Nous pouvons remarquer que l’investissement dans le Cac 40 offre un profil plus risqué que<br />

l’investissement dans les 4 indices IPD. En effet, ce résultat paraît logique car l’espérance de<br />

rentabilité est, comme nous l’avons déjà souligné, beaucoup plus important.<br />

C. Matrice des Corrélations<br />

BUREAU<br />

IDF<br />

BUREAU<br />

PARIS<br />

CAC<br />

40<br />

HABITATION<br />

IDF<br />

HABITATION<br />

PARIS<br />

T<strong>AUX</strong> SANS<br />

RISQUE<br />

TMO<br />

BUREAU IDF 1 0,94 0,16 0,7 0,81 -0,03 -0,05<br />

BUREAU PARIS 1 0,18 0,79 0,91 0,01 0,02<br />

CAC 40 1 0,09 0,15 -0,06 0,06<br />

HABITATION IDF 1 0,94 -0,11 -0,13<br />

HABITATION<br />

PARIS 1 0,01 0,01<br />

T<strong>AUX</strong> SANS<br />

RISQUE 1 0,92<br />

TMO 1<br />

- 36 -


Nous pouvons noter ici que le Cac 40 et le TMO sont très peu corrélés avec les autres actifs ce<br />

qui laisse présager des gains en termes de diversification de portefeuille. En ce qui concerne le TMO, il<br />

est également intéressant de noter que cet actif est négativement corrélé avec les actifs immobiliers<br />

suivants : « Bureau Ile-de-France » et « Habitation Ile-de-France ».<br />

D. Matrice des Variances Covariances<br />

Habitation<br />

<strong>Paris</strong><br />

Habitation<br />

IdF<br />

Bureau<br />

<strong>Paris</strong><br />

Bureau<br />

IdF<br />

Actif sans<br />

risque Cac 40 TMO<br />

Habitation<br />

<strong>Paris</strong> 50,97 34,79 68,07 47,32 0,25 27,33 0,28<br />

Habitation IdF 26,73 42,85 29,63 -1,78 12,38 -1,42<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 107,81 80,01 0,56 46,22 0,46<br />

Bureau IdF 66,67 -0,79 31,99 -0,87<br />

Actif sans<br />

risque 8,59<br />

-4,66<br />

5,55<br />

Cac 40 596,90 3,37<br />

TMO 4,19<br />

E. Construction de la frontière efficiente ayant le statut juridique de FPI<br />

Nous pouvons désormais tracer la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> sur Excel grâce à la fonction<br />

Solveur. Comme précédemment, étant données les spécificités propres à l’immobilier, cette frontière<br />

efficiente a été tracée avec une contrainte d’interdiction de ventes à découvert. Nous avons<br />

également posé des inégalités correspondant au fait que les <strong>OPCI</strong> possèdent un certain nombre de<br />

contraintes d’investissement. Nous avons considéré des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique de FPI i.e. que<br />

nous avons positionné une contrainte d’investissement dans l’immobilier physique de 60% minimum,<br />

une contrainte de liquidité de 10% minimum et un investissement dans « une poche d’actifs non<br />

immobiliers », correspondant à un investissement dans le Cac 40 et dans le TMO, inférieur ou égal à<br />

30%. Plus formellement, nous avons procédé de la manière suivante:<br />

- 37 -


Min Var P<br />

X 1 , X 2 , X 3 , X 4 , X 5 , X 6 , X 7<br />

Sous contraintes :<br />

R P = R P<br />

X 1 + X 2 + X 3 + X 4 +X 5 + X 6 +X 7 = 1<br />

X i ≥ 0 pour i= 1 à 7<br />

X 1 + X 2 + X 3 + X 4 ≥ 0,60<br />

X 5 ≥ 0,10<br />

X 6 +X 7 ≤ 0,30<br />

Avec :<br />

Var P : Variance du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement donné du portefeuille.<br />

X 1 : Poids dans le portefeuille de « Habitation <strong>Paris</strong> ».<br />

X 2 : Poids dans le portefeuille de « Habitation Ile-de-France ».<br />

X 3 : Poids dans le portefeuille de « Bureau <strong>Paris</strong> ».<br />

X 4 : Poids dans le portefeuille de « Bureau Ile-de-France ».<br />

X 5 : Poids dans l’actif sans risque.<br />

X 6 : Poids dans le portefeuille de l’indice Cac 40.<br />

X 7 : Poids dans le portefeuille du TMO.<br />

Frontière Efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut de FPI<br />

7,500<br />

7,400<br />

7,300<br />

Espérance de rendement<br />

7,200<br />

7,100<br />

7,000<br />

6,900<br />

6,800<br />

6,700<br />

6,600<br />

13,12 13,98 14,64 15,23 15,87 16,31 16,76 17,11 17,47 17,84 18,21 18,60 18,86 19,12<br />

Variance (Risque)<br />

- 38 -


F- Composition des <strong>OPCI</strong> efficients ayant le statut juridique de FPI<br />

Composition des <strong>OPCI</strong> efficients<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

Proportion de chaque actif en %<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

TMO<br />

Cac 40<br />

Actif sans risque<br />

Bureau IdF<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

Habitation IdF<br />

Habitation <strong>Paris</strong><br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

6,891 6,990 7,060 7,120 7,180 7,220 7,260 7,29 7,32 7,350 7,380 7,410 7,430 7,450<br />

Espérences de rentabilité des portefeuilles efficients<br />

Nous pouvons constater que la composition des portefeuilles efficients évolue par rapport au<br />

cas des <strong>SCPI</strong>. En effet, comme nous l’avons déjà remarqué, il existe de faibles corrélations<br />

concernant le TMO et le Cac 40 avec les indices IPD. Il en résulte donc que ces derniers se<br />

trouvent présents dans la composition de tous les portefeuilles efficients. En effet, nous observons<br />

que la contrainte correspondant à la « poche non immobilière » est totalement saturée. Nous<br />

remarquons d’ailleurs que, concernant cette contrainte, les portefeuilles efficients sont investis<br />

beaucoup plus en obligations qu’en actions. Ce résultat paraît tout à fait logique étant donnés les<br />

profils rendement/risque de ces deux actifs. Effectivement, sur la période étudiée le TMO apparaît<br />

être environ 12 fois moins risqués que le CAC 40 et seulement deux fois moins rentable que ce<br />

dernier...<br />

En ce qui concerne l’investissement en actif liquide, nous pouvons observer que chaque<br />

portefeuille efficient a investi 10% dans ce dernier pour satisfaire la contrainte de liquidité. Ce<br />

résultat pourrait paraître, de prime abord, un peu étrange. En effet, nous aurions pu imaginer que<br />

les <strong>OPCI</strong> efficients aient investi un peu plus que la limite légale en actif liquide compte tenu du<br />

potentiel de diversification qu’offre le taux sans risque par rapport aux actifs immobiliers (cf.<br />

matrice des corrélations). Au demeurant, ce résultat est sans doute à imputer au fait que le TMO,<br />

dont nous avons fait l’hypothèse qu’il approximait l’investissement obligataire, possède un écart<br />

type quasi similaire au taux sans risque (2,05 contre 2,03 pour le taux sans risque) et une<br />

espérance de rentabilité bien supérieure à ce dernier (6,78 contre 5,65). En ce sens, il apparaît<br />

tout à fait logique que les <strong>OPCI</strong> efficients soient composés d’obligations plutôt que d’actifs<br />

liquides. Ainsi, le fait que la contrainte de liquidité soit tout juste satisfaite montre, peut-être, les<br />

- 39 -


limites du TMO en tant que substitut à l’investissement obligataire. En effet, ce proxy semble<br />

sous-estimer le risque afférent au placement obligataire...<br />

Enfin, nous pourrions réitérer la remarque que nous avons faite pour la composition des<br />

portefeuilles efficients des <strong>SCPI</strong>. En effet, la part de « Bureau Ile-de-France » s’accroît au fur et à<br />

mesure que l’espérance de rendement du portefeuille augmente et la part de « Habitation Ile-de-<br />

France» diminue quand l’espérance de rendement du portefeuille s’améliore. Ceci s’explique par le<br />

profil rendement /risque de ces deux actifs.<br />

G. Comparaison des frontières efficientes des <strong>SCPI</strong> et des <strong>OPCI</strong> ayant le<br />

statut juridique de FPI<br />

Frontières efficientes des <strong>SCPI</strong> et des <strong>OPCI</strong> ayant le statut FPI<br />

8,500<br />

8,000<br />

Espérances de rendements<br />

7,500<br />

7,000<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut de<br />

FPI<br />

Frontière efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

6,500<br />

6,000<br />

29,10 30,02 30,84 31,70 32,30 32,91 33,38 33,86 34,35 34,84 35,35 35,69 36,04<br />

Variance (Risque)<br />

Comme nous pouvions aisément nous y attendre, nous constatons, effectivement, que la<br />

frontière efficiente avec les <strong>OPCI</strong> se déplace de manière importante. En effet, l’investissement dans<br />

des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique de FPI offre une espérance de rentabilité d’environ 1% de plus que<br />

les <strong>SCPI</strong> à même niveau de risque.<br />

Cette hausse de la rentabilité est à imputer à un gain en termes de diversification.<br />

Effectivement, comme nous avons pu l’observer précédemment, le TMO, l’actif sans risque et le Cac<br />

4O offre des corrélations négatives avec les actifs immobiliers. Ainsi, ceci nous amène à conclure que<br />

l’introduction des <strong>OPCI</strong> dans l’univers des placements immobiliers constitue une excellente nouvelle<br />

pour les investisseurs. En effet, en investissant dans ce nouveau produit, ces derniers bénéficieraient<br />

d’une espérance de rentabilité beaucoup plus importante que pour les <strong>SCPI</strong> à même niveau de risque.<br />

- 40 -


En conséquence, les appréhensions de certains détenteurs de la « pierre papier » concernant cette<br />

réforme ne sont absolument pas justifiées… Bien au contraire, les associés des <strong>SCPI</strong> ont, en effet, tout<br />

intérêt à « basculer dans la réforme » au plus vite et à voter la conversion des <strong>SCPI</strong> en <strong>OPCI</strong> (à terme<br />

toutes les <strong>SCPI</strong> devraient adopter le statut d’<strong>OPCI</strong> mais les <strong>SCPI</strong> bénéficieront d’un délai de trois à<br />

cinq ans pour migrer vers le nouveau régime) puisque les <strong>OPCI</strong> offrent une espérance de rentabilité<br />

supplémentaire de 1% par rapport aux <strong>SCPI</strong> à niveau de risque identique… En outre, nous pouvons<br />

noter qu’il s’agit d’un gain de 1% minimum car il est probable que la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong> soit<br />

légèrement surestimé à cause du fait que nous avons posé une contrainte de liquidité à 10% au lieu<br />

de 5%.<br />

V- Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> sans effet de levier correspondant au statut<br />

juridique des SPICCV sur la période 1988-2005<br />

Par rapport à la section précédente, nous utilisons une série de données supplémentaires à<br />

savoir l’indice IEIF SIIC France, correspondant à l’investissement dans les actions des sociétés<br />

foncières cotées.<br />

A. Etude des critères de normalité de l’indice IEIF<br />

Effectuons tout d’abord un test de Jarque-Bera afin de vérifier si les rendements immobiliers<br />

des REIT’s suivent une gaussienne.<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

-30 -20 -10 0 10 20 30<br />

Series: IEIF<br />

Sample 1 18<br />

Observations 18<br />

Mean 3.061667<br />

Median 2.604804<br />

Maximum 29.82096<br />

Minimum -28.59341<br />

Std. Dev. 15.44047<br />

Skewness -0.180780<br />

Kurtosis 2.487421<br />

Jarque-Bera 0.295097<br />

Probability 0.862821<br />

- 41 -


Tout d’abord, nous pouvons constater que les rendements immobiliers des REIT’s présentent<br />

une asymétrie négative i.e. qu’il existe une probabilité plus importante de gagner moins que le<br />

rendement moyen.<br />

Puis, en ce qui concerne l’épaisseur des queues de distribution, nous pouvons faire la même<br />

remarque que pour les 4 classes d’actifs immobiliers. En effet, la kurtosis des REIT’s est légèrement<br />

inférieure à 3 ce qui signifie qu’en termes de probabilité, il y a moins de risque de mouvements<br />

extrêmes que par rapport à une loi normale. Ce résultat est surprenant car les rendements<br />

immobiliers sont généralement caractérisés par des distributions leptokurtiques.<br />

Enfin, la p-value associée à la statistique de Jarque-Bera est supérieure à 5%. Aussi, nous ne<br />

pouvons pas rejeter l’hypothèse nulle de normalité. Vérifions à présent à l’aide des droites de Henry si<br />

la distribution paraît normale.<br />

2<br />

Theoretical Quantile-Quantile<br />

Normal Quantile<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

-30 -20 -10 0 10 20 30 40<br />

IEIF<br />

Les points bleus ne sont pas sur la droite de régression mais demeurent très proches de cette<br />

dernière. Ceci semble conforter notre résultat précédent, à savoir que les rendements des REIT’s<br />

paraissent normaux. Estimons en dernier lieu, cette distribution immobilière par la méthode du noyau.<br />

.025<br />

Kernel Density (Normal, h = 7.5759)<br />

.020<br />

.015<br />

.010<br />

.005<br />

.000<br />

-40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40<br />

IEIF<br />

- 42 -


La distribution des rendements des REIT’s paraît très proche d’une loi normale. Comme<br />

précédemment, nous trouvons des résultats contraires à la littérature. En effet, il semblerait que les<br />

rendements immobiliers soient normaux… Une analyse « moyenne-variance » est ainsi tout à fait<br />

appropriée.<br />

<strong>OPCI</strong> de type SPICCV<br />

A. Calcul des rendements espérés et du risque des actifs composants les<br />

Les <strong>OPCI</strong> ayant le statut de SPICCV peuvent investir dans les foncières cotées à travers la<br />

« poche actifs immobiliers » et la « poche actifs non immobiliers » 8 . En effet, concernant la « poche<br />

actifs immobiliers », les <strong>OPCI</strong> sont soumis à une contrainte d’investissement en SIIC pouvant aller<br />

jusqu’à 9%. Pour la « poche actifs non immobiliers », les <strong>OPCI</strong> peuvent investir dans des actions, des<br />

obligations et dans des REIT’s dans la limite de 30%. Ainsi, nous avons considéré deux actifs, X 7 et X 8 ,<br />

correspondant à l’investissement en REIT’s, dans le cadre de la « poche actifs immobiliers » pour X 7 et<br />

dans la « poche actifs non immobiliers » pour X 8 .<br />

Vecteur<br />

en %<br />

espérance<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 6,64<br />

Habitation IdF 5,99<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 7,16<br />

Bureau IdF 8,57<br />

Actif sans risque 5,65<br />

Cac 40 11,85<br />

TMO 6,78<br />

IEIF SIIC France (poche actifs immobiliers) 3,06<br />

IEIF SIIC France (poche actifs non immobiliers) 3,06<br />

Nous pouvons observer que l’indice IEIF SIIC France offre, sur la période étudiée, une<br />

espérance de rendement très faible. Aussi, il n’est pas évident que l’inclusion de ce dernier dans un<br />

8 Cf graphique p 13.<br />

- 43 -


portefeuille soit opportune… De plus, comme le tableau ci-dessous l’indique, cet indice a offert un<br />

profil très risqué sur la période retenue.<br />

en %<br />

Vecteur écart type<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 7,14<br />

Habitation IdF 5,17<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 10,38<br />

Bureau IdF 8,17<br />

Actif sans risque 2,03<br />

Cac 40 24,43<br />

TMO 2,05<br />

IEIF SIIC France (poche actifs immobiliers) 15<br />

IEIF SIIC France (poche actifs non immobiliers) 15<br />

B. Matrice des Corrélations<br />

Matrice des corrélations<br />

BUREAU<br />

IDF<br />

BUREAU<br />

PARIS CAC 40<br />

HABITATION<br />

IDF<br />

HABITATION<br />

PARIS<br />

T<strong>AUX</strong><br />

SANS<br />

RISQUE TMO IEIF IEIF<br />

BUREAU IDF 1 0,94 0,16 0,7 0,81 -0,03 -0,05 0.13 0.13<br />

BUREAU PARIS 1 0,18 0,79 0,91 0,01 0,02 0.05 0.05<br />

CAC 40 1 0,09 0,15 -0,06 0,06 0.03 0.03<br />

HABITATION IDF 1 0,94 -0,11 -0,13 0.13 0.13<br />

HABITATION PARIS 1 0,01 0,01 0.06 0.06<br />

T<strong>AUX</strong> SANS RISQUE 1 0,92<br />

-0,33<br />

-0,33<br />

TMO 1 -0,25 -0,25<br />

IEIF 1 1<br />

IEIF 1<br />

En ce qui concerne les corrélations, l’indice des SIIC semble offrir un potentiel de<br />

diversification puisqu’il est très peu corrélé avec les autres actifs étudiés. Nous pouvons également<br />

remarquer qu’il est négativement corrélé avec le taux sans risque et le TMO.<br />

- 44 -


C. Matrice des Variances Covariances<br />

Habitation<br />

<strong>Paris</strong><br />

Habitation<br />

IdF<br />

Bureau<br />

<strong>Paris</strong><br />

Bureau<br />

IdF<br />

Actif sans<br />

risque Cac 40 TMO IEIF IEIF<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 50,97 34,79 68,07 47,32 0,25 27,33 0,28 7,06 7,06<br />

Habitation IdF 26,73 42,85 29,63 -1,78 12,38 -1,42 10,8 10,8<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 107,81 80,01 0,56 46,22 0,46 8,58 8,58<br />

Bureau IdF 66,67 -0,79 31,99 -0,87 16,47 16,47<br />

Actif sans risque 8,59 -4,66 5,55<br />

-14,86 -14,86<br />

Cac 40 596,9 3,37 13,94 13,94<br />

TMO 4,19<br />

-7,86<br />

-7,86<br />

IEIF 225,2 225,2<br />

IEIF 225,2<br />

D. Construction de la Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut SPICCV<br />

Nous pouvons tracer la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> correspondant au statut SPICCV. Nous<br />

avons tracé cette frontière avec les contraintes suivantes. Tout d’abord, nous avons exclu les ventes à<br />

découvert. Puis, nous avons posé des inégalités correspondant aux contraintes d’investissement des<br />

<strong>OPCI</strong> ayant ce statut juridique. Plus formellement, nous avons procédé de la manière suivante:<br />

Min Var P<br />

X 1 , X 2 , X 3 , X 4 , X 5 , X 6 , X 7 , X 8 , X 9<br />

Sous contraintes :<br />

R P = R P<br />

Σ X i = 1 pour i=1 à 9<br />

X i ≥ 0 pour i= 1 à 9<br />

X 8 ≤ 0,09<br />

X 1 + X 2 + X 3 + X 4 + X 8 ≥ 0,60<br />

X 6 +X 7 +X 9 ≤ 0,30<br />

X 5 ≥ 0,10<br />

Avec :<br />

Var P : Variance du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement donné du portefeuille.<br />

X 1 : Poids dans le portefeuille de « Habitation <strong>Paris</strong> ».<br />

X 2 : Poids dans le portefeuille de « Habitation Ile-de-France ».<br />

X 3 : Poids dans le portefeuille de « Bureau <strong>Paris</strong> ».<br />

X 4 : Poids dans le portefeuille de « Bureau Ile-de-France ».<br />

X 5 : Poids dans l’actif sans risque.<br />

X 6 : Poids dans le portefeuille de l’indice Cac 40.<br />

X 7 : Poids dans le portefeuille du TMO.<br />

X 8 : Poids dans le portefeuille des REIT’s pour la « poche actifs<br />

immobiliers ».<br />

X ç : Poids dans le portefeuille des REIT’s pour la « poche actifs non<br />

immobiliers ».<br />

- 45 -


Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut SPICCV sur la période 1988-<br />

2005<br />

Variance (Risque)<br />

25,00<br />

20,00<br />

15,00<br />

10,00<br />

5,00<br />

0,00<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong><br />

ayant le statut SPICCV sur<br />

la période 1988-2005<br />

6,891<br />

7,060<br />

7,180<br />

7,260<br />

7,320<br />

7,380<br />

7,430<br />

Espérance de rendement<br />

E. Composition des <strong>OPCI</strong> efficients ayant le statut juridique de SPICCV<br />

Composition des <strong>OPCI</strong> optimaux ayant le statut SPICCV sur la<br />

période 1988-2005<br />

Composition des portefeuilles<br />

optimaux<br />

1,20<br />

1,00<br />

0,80<br />

0,60<br />

0,40<br />

0,20<br />

0,00<br />

6,89<br />

7,06<br />

7,18<br />

7,26<br />

7,32<br />

7,38<br />

Espérance de rendement<br />

7,43<br />

IEIF (poche actifs non<br />

immobiliers)<br />

IEIF (poche actifs immobiliers)<br />

TMO<br />

Cac 40<br />

Actif sans risque<br />

Bureau Ile-de-France<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

Habitation Ile-de-France<br />

Habitation <strong>Paris</strong><br />

- 46 -


Nous pouvons constater que les portefeuilles efficients sont exclusivement composés des<br />

actifs : « Habitation Ile-de-France », « Bureau Ile-de-France », « Cac 40 », « TMO » et de l’actif<br />

sans risque. De plus, la composition des portefeuilles efficients des <strong>OPCI</strong> de statut SPPICV<br />

correspond exactement à la composition des portefeuilles efficients de statut FPI. Effectivement,<br />

l’introduction des REIT’s dans l’univers d’investissement n’a absolument pas entraîné de<br />

modification dans la composition des portefeuilles efficients. Ce résultat ne nous paraît pas<br />

surprenant étant donné le profil rendement/risque de ce dernier actif. En effet, l’indice IEIF SIIC<br />

France offre d’une part, une espérance de rentabilité de 3,06 soit une performance encore moins<br />

importante que l’actif sans risque et d’autre part, un écart-type de 15 soit l’actif le plus risqué<br />

après le Cac 40….<br />

F. Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique<br />

de FPI, de SPICCV et de la frontière des <strong>SCPI</strong><br />

Comparaison des frontières efficientes<br />

Variance (Risque)<br />

40,00<br />

35,00<br />

30,00<br />

25,00<br />

20,00<br />

15,00<br />

10,00<br />

5,00<br />

0,00<br />

Frontière efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong><br />

de statut FPI<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong><br />

de type SPICCV<br />

6,990<br />

7,060<br />

7,120<br />

7,180<br />

7,220<br />

7,260<br />

7,290<br />

7,320<br />

7,350<br />

7,380<br />

7,410<br />

7,430<br />

7,450<br />

Espérances de rendement<br />

Tout d’abord, ce graphique nous permet de mesurer, encore et toujours, l’intérêt de la<br />

création des <strong>OPCI</strong>. En effet, les frontières efficientes des FPI et des SPICCV, offrent des variances<br />

moins élevées que celles des <strong>SCPI</strong> à espérance de rendement donné.<br />

Puis, nous pouvons également remarquer que sur la période étudiée, les frontières efficientes<br />

des <strong>OPCI</strong> de statut FPI et de SPPICV sont parfaitement confondues. Il s’agit, en effet, d’un résultat<br />

tout à fait prévisible, étant donnée le profil désastreux du couple rendement/risque de l’indice IEIF<br />

SIIC France sur la période 1988-2005.<br />

Pourtant, il nous semble que l’introduction de l’indice des SIIC pourrait être intéressante pour<br />

les <strong>OPCI</strong>, étant donné qu’il s’agit d’un actif présentant de la décorrélation. C’est pourquoi, nous<br />

- 47 -


décidons de restreindre la période d’étude aux années 2000-2005. Effectivement, si on regarde plus<br />

attentivement l’évolution des cours des foncières sur l’intervalle 1988-2005, nous constatons d’une<br />

part, qu’ils n’ont pas réellement progressés jusqu’en 1997 et nous observons, d’autre part, une hausse<br />

très significative des cours, à partir de l’an 2000, due à une profonde restructuration du secteur<br />

marquée notamment par l’apparition du régime SIIC en 2003. Etant donnée qu’il s’agit d’une réforme<br />

structurelle, nous avons décidé de supprimer les données concernant les performances des REIT’s<br />

entre 1988 et 1999 qui constituent des perturbations inutiles.<br />

Afin d’élaborer la nouvelle frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> de statut SPPICV sur la période<br />

restrainte, nous recalculons la matrice d’espérance de rentabilité pour ce nouvel intervalle temporel.<br />

En revanche, concernant les niveaux de risque, nous avons choisi de conserver les matrices d’écarttype<br />

et de variances/covariances sur la période 1988-2005 car nous avons jugé que ces dernières<br />

reflétaient, de manière pertinente, le niveau de risque de long terme.<br />

VI-<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> sans effet de levier correspondant au statut<br />

juridique des SPICCV sur la période 2000-2005<br />

A. Calcul des rendements espérés des actifs composants les <strong>OPCI</strong> de type<br />

SPICCV sur la période 2000-2005<br />

Vecteur<br />

en %<br />

espérance<br />

Habitation <strong>Paris</strong> 9,61<br />

Habitation IdF 9,55<br />

Bureau <strong>Paris</strong> 10,14<br />

Bureau IdF 11,80<br />

Actif sans risque 3,08<br />

Cac 40 -1,55<br />

TMO 4,87<br />

IEIF SIIC France (poche actifs immobiliers) 7,25<br />

IEIF SIIC France (poche actifs non immobiliers) 7,25<br />

- 48 -


En effet, nous pouvons aisément remarquer que les performances de l’indice IEIF SIIC France<br />

sont 2,36 fois supérieures sur la période 2000-2005 que sur la période 1988-2005. En revanche,<br />

cet actif demeure très risqué car, rappelons le, sur la période 1988-2005, cet actif présente le<br />

profil le plus risqué juste après le Cac 40. Par conséquent, il est fort probable que cet indice<br />

n’apparaisse toujours pas dans la composition des portefeuilles efficients des <strong>OPCI</strong> de type<br />

SPICCV sur la période restrainte.<br />

B. Construction de la Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut SPICCV<br />

sur la période 2000-2005.<br />

Nous pouvons désormais tracer la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> correspondant au statut<br />

SPICCV sur la période 2000-2005. Comme précédemment, nous avons tracé cette frontière avec les<br />

contraintes suivantes. Tout d’abord, nous avons exclu les ventes à découvert. Puis, nous avons posé<br />

des inégalités correspondant aux contraintes d’investissement des <strong>OPCI</strong> ayant ce statut juridique. Plus<br />

formellement, nous avons procédé de la manière suivante:<br />

Min Var P<br />

X 1 , X 2 , X 3 , X 4 , X 5 , X 6 , X 7 , X 8 , X 9<br />

Sous contraintes :<br />

R P = R P<br />

Σ X i = 1 pour i=1 à 9<br />

X i ≥ 0 pour i= 1 à 9<br />

X 8 ≤ 0,09<br />

X 1 + X 2 + X 3 + X 4 + X 8 ≥ 0,60<br />

X 6 +X 7 +X 9 ≤ 0,30<br />

X 5 ≥ 0,10<br />

Avec :<br />

Var P : Variance du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement donné du portefeuille.<br />

X 1 : Poids dans le portefeuille de « Habitation <strong>Paris</strong> ».<br />

X 2 : Poids dans le portefeuille de « Habitation Ile-de-France ».<br />

X 3 : Poids dans le portefeuille de « Bureau <strong>Paris</strong> ».<br />

X 4 : Poids dans le portefeuille de « Bureau Ile-de-France ».<br />

X 5 : Poids dans l’actif sans risque.<br />

X 6 : Poids dans le portefeuille de l’indice Cac 40.<br />

X 7 : Poids dans le portefeuille du TMO.<br />

X 8 : Poids dans le portefeuille des REIT’s pour la « poche actifs immobiliers ».<br />

X ç :<br />

Poids dans le portefeuille des REIT’s pour la « poche actifs non<br />

immobiliers ».<br />

- 49 -


Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> de statut SPICCV sur la période 2000-2005<br />

Espérance de rendement<br />

10,3<br />

10,2<br />

10,1<br />

10<br />

9,9<br />

9,8<br />

9,7<br />

9,6<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong><br />

de statut SPICCV sur la<br />

période 2000-2005<br />

29,10<br />

30,02<br />

30,84<br />

31,70<br />

32,30<br />

32,91<br />

33,38<br />

33,86<br />

34,35<br />

34,84<br />

35,35<br />

35,69<br />

36,04<br />

Variances (Risque)<br />

C. Composition des <strong>OPCI</strong> efficients ayant le statut juridique de SPICCV<br />

sur la période 2000-2005<br />

Composition des portefeuilles optimaux des <strong>OPCI</strong> de type SPICCV sur la période<br />

2000-2005<br />

IEIF (poche actifs non immobiliers)<br />

Composition des<br />

p o rte fe u ille s e ffic ie n ts<br />

1,20<br />

1,00<br />

0,80<br />

0,60<br />

0,40<br />

0,20<br />

0,00<br />

9,81<br />

9,87<br />

9,929,97<br />

Espérance de rendement<br />

10,01<br />

10,04<br />

10,07<br />

10,09<br />

10,12<br />

10,15<br />

10,17<br />

10,19<br />

10,21<br />

IEIF (poche actifs immobiliers)<br />

TMO<br />

Cac 40<br />

Actif sans risque<br />

Bureau Ile-de-france<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

Habitation Ile-de-France<br />

Habitation <strong>Paris</strong><br />

- 50 -


Nous pouvons constater que les portefeuilles efficients sont exclusivement composés des<br />

actifs : « Habitation Ile-de-France », « Bureau Ile-de-France », et de l’actif sans risque. De plus, il<br />

est important de noter que l’indice IEIF n’apparaît jamais dans la composition des portefeuilles<br />

optimaux. Effectivement, nous avons également étudié la composition des portefeuilles pour des<br />

niveaux de risque et d’espérance de rentabilité très élevés, et nous n’avons jamais décelé la<br />

présence de l’indice IEIF.<br />

D. Comparaison de la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique<br />

de FPI avec la frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique des SPICCV sur la<br />

période 2000-2005<br />

Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de statut FPI<br />

et SPICCV sur la période 2000-2005<br />

Espérance de<br />

rendement<br />

10,300<br />

10,200<br />

10,100<br />

10,000<br />

9,900<br />

9,800<br />

9,700<br />

9,600<br />

29,10<br />

30,84<br />

32,30<br />

33,38<br />

34,35<br />

35,35<br />

36,04<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong><br />

de statut SPICCV sur la<br />

période 2000-2005<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong><br />

de statut FPI sur la période<br />

2000-2005<br />

Variance (Risque)<br />

Dans une optique de comparabilité, nous avons réalisé, sous Excel, la frontière efficiente des<br />

<strong>OPCI</strong> de type FPI sur la période restreinte (2000-2005) avec la nouvelle matrice d’espérance de<br />

rentabilité.<br />

A l’instar du cas précédent, les frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de statut FPI et SPICCV sur la<br />

période restreinte sont confondues. Il nous semble que ce résultat est à imputer au profil risqué de<br />

l’indice IEIF SIIC France sur la période 1988-2005. Effectivement, le fait d’avoir restraint la période<br />

d’étude aux années 2000-2005 a concouru à une hausse considérable de l’espérance de rentabilité<br />

des REIT’s mais cette augmentation ne fut pas suffisante étant donné l’important niveau de risque de<br />

- 51 -


cet indice. L’introduction des REIT’s dans l’univers de placement n’a donc pas entraîné de<br />

déplacement de la frontière efficiente via des gains en termes de diversification de portefeuille.<br />

Cependant, comme nous avons pu le remarquer, l’indice IEIF SIIC France présente des<br />

corrélations intéressantes avec l’ensemble des autres actifs. Plus particulièrement, nous pouvons noter<br />

une corrélation négative avec le TMO et avec l’actif sans risque. En conséquence, il est possible qu’il<br />

soit intéressant d’introduire ce type d’actif dans les portefeuilles des <strong>OPCI</strong>, si le risque afférent à ce<br />

dernier venait à diminuer dans l’avenir.<br />

VII-<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> avec effet de levier ayant le statut juridique de<br />

FPI<br />

Comme nous l’avons déjà souligné lors de la deuxième partie de ce mémoire, les <strong>OPCI</strong><br />

pourront, si cela est conforme à leur objectif de gestion, avoir recours à l’endettement pour financer<br />

l’acquisition de leurs actifs. Cette possibilité paraît, de prime abord, intéréssante, notamment dans une<br />

optique de gestion institutionnelle, où les gérants peuvent s’exposer à un niveau de risque élevé.<br />

En outre, le coût de l’actif sans risque semble, sur la période étudiée, particulièrement<br />

propice à un « effet de levier positif ». Effectivement, l'effet de levier est censé créer de la valeur<br />

lorsque les rendements des actifs immobiliers sont supérieurs aux taux d'intérêt de l'emprunt, ce qui<br />

est notre cas ici.<br />

levier<br />

A. Modélisation des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique de FPI avec effet de<br />

Afin de simuler les performances des <strong>OPCI</strong> avec effet de levier, nous avons procédé de la<br />

manière suivante.<br />

Tout d’abord, nous avons émis l’hypothèse qu’il était possible d’avoir recours à un effet de<br />

levier pour investir dans chacun de nos 4 actifs immobiliers. Plus formellement, λ 1 , λ 2 , λ 3 , λ 4<br />

correspondent respectivement à un effet de levier positif pour les actifs immobiliers : « Habitation<br />

<strong>Paris</strong> », « Habitation Ile-de-France », « Bureau <strong>Paris</strong> » et « Bureau Ile-de-France ». Ainsi, à partir<br />

d’une mise de fonds propres de x 1 pour l’actif « Habitation <strong>Paris</strong> », par exemple, l’investisseur prend<br />

- 52 -


une position de x 1 (1+λ 1 ). Par conséquent, par récurrence le pay-off de chaque actif immobilier<br />

correspond alors à : x i (1+λ i ) ri. L’emprunt représente donc une dette finale de (λ 1 x 1 +λ 2 x 2 +λ 3 x 3 +λ 4 x 4 )<br />

r 5 , avec r 5 correpondant à l’espérance de rentabilité du taux sans risque.<br />

Afin de construire cette frontière efficiente, nous avons posé les contraintes suivantes. Tout<br />

d’abord, nous avons exclu les ventes à découvert. Puis, nous avons, bien entendu, considéré un effet<br />

de levier positif. Ensuite, nous avons posé une nouvelle contrainte correspondant au fait qu’il existe<br />

une limite légale maximale à l’utilisation de l’effet de levier. En effet, ce dernier doit être inférieur ou<br />

égal à 40% du patrimoine immobilier détenu. Aussi, nous avons considéré la contrainte suivante :<br />

(λ 1 x 1 + λ 2 x 2 +λ 3 x 3 +λ 4 x 4 ) / [x 1 (1+λ 1 )+ x 2 (1+λ 2 )+x 3 (1+λ 3 )+x 4 (1+λ 4 )] ≤ 0,4<br />

Recours à l’effet de levier<br />

Ensemble du patrimoine immobilier détenu<br />

Enfin, nous avons évidemment posé les contraintes d’allocations s’imposant aux <strong>OPCI</strong> ayant<br />

choisi le statut juridique de FPI. En effet, rappelons-le :<br />

• L’investissement immobilier doit être au minimum égal à 60% de la taille du portefeuille (1) ;<br />

• L’investissement en actif liquide doit correspondre au minimum à 10% (2) ;<br />

• L’investissement dans la « poche actifs non immobiliers » est de 30% maximum de la taille du<br />

portefeuille (3).<br />

Etant donné que nous avons considéré qu’il était dorénavant possible de s’endetter, nous<br />

calculons la taille du portefeuille (sans dette) qui est supérieure à 1. En effet, la taille du portefeuille<br />

satisfait l’inéquation suivante :<br />

A = x 1 (1+λ 1 ) + x 2 (1+λ 2 ) + x 3 (1+λ 3 ) + x 4 (1+λ 4 ) + x 5 + x 6 + x 7 > 1<br />

- 53 -


Ainsi, plus formellement, les trois contraintes d’allocation s’imposant aux <strong>OPCI</strong> de statut FPI<br />

s’écrivent de la manière suivante :<br />

(1) x 1 (1 + λ 1 ) + x 2 (1 + λ 2 ) + x 3 (1 + λ 3 ) + x 4 (1 + λ 4 ) ≥ 0,6 A<br />

Investissement immobilier<br />

(avec effet de levier)<br />

60% de la taille<br />

du portefeuille<br />

(2) x 5 ≥ 0,1 A<br />

Investissement en actif liquide doit correspondre au<br />

minimum à 10% de la taille du portefeuille<br />

(3) x 6 + x 7 ≤ 0,3 A<br />

Investissement dans la « poche actifs non immobiliers » doit être<br />

au minimum égal à 30% de la taille du portefeuille<br />

Enfin, la dernière contrainte correspond au fait que la somme des poids des actifs est égale à 1. En effet,<br />

x 1 (1+λ 1 ) + x 2 (1+λ 2 ) + x 3 (1+λ 3 ) + x 4 (1+λ 4 ) – ( λ 1 x 1 +λ 2 x 2 +λ 3 x 3 +λ 4 x 4 ) + x 5 + x 6 + x 7 = 1<br />

Part investie en immobilier<br />

(avec effet de levier)<br />

Dette<br />

Actif sans risque,<br />

Cac 40 et TMO<br />

x 1 + x 2 + x 3 + x 4 + x 5 + x 6 + x 7 = 1<br />

- 54 -


En résumé, voici le programme de minimisation posé:<br />

Avec :<br />

Min Var P<br />

Var P : Variance du portefeuille.<br />

R P : Espérance de rendement du portefeuille.<br />

X 1 , X 2 , X 3 , X 4 , X 5 , X 6 , X 7 , X 8<br />

R P : Espérance de rendement donné du portefeuille.<br />

Sous contraintes :<br />

R P = R P<br />

X i ≥ 0 pour i= 1 à 8<br />

λ i ≥ 0 pour i= 1 à 4<br />

(λ 1 x 1 +λ 2 x 2 +λ 3 x 3 +λ 4 x 4 ) ≤ 0,4<br />

X 1 : Poids dans le portefeuille de « Habitation <strong>Paris</strong> ».<br />

X 2 : Poids dans le portefeuille de « Habitation Ile-de-<br />

France ».<br />

X 3 : Poids dans le portefeuille de « Bureau <strong>Paris</strong> ».<br />

X 4 : Poids dans le portefeuille de « Bureau Ile-de-France ».<br />

[ x 1 (1+λ 1 ) + x 2 (1+λ 2 ) + x 3 (1+λ 3 ) + x 4 (1+λ 4 )]<br />

X 5 : Poids dans l’actif sans risque.<br />

X 6 : Poids dans le portefeuille de l’indice Cac 40.<br />

x 1 (1 + λ 1 ) + x 2 (1 + λ 2 ) + x 3 (1 + λ 3 ) + x 4 (1 + λ 4 ) ≥ 0,6 A<br />

x 6 + x 7 ≤ 0,3 A<br />

X 7 : Poids dans le portefeuille du TMO.<br />

X 8 : Poids dans le portefeuille des REIT’s.<br />

x 5 ≥ 0,1 A<br />

x 1 (1+λ 1 ) + x 2 (1+λ 2 ) + x 3 (1+λ 3 ) + x 4 (1+λ 4 ) – ( λ 1 x 1 +λ 2 x 2 +λ 3 x 3 +λ 4 x 4 ) + x 5 + x 6 + x 7 = 1<br />

x 1 + x 2 + x 3 + x 4 + x 5 + x 6 + x 7 = 1<br />

A. Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de type FPI, n’ayant pas<br />

eu recours à de l’effet de levier alors que c’était autorisé, avec la frontière des <strong>SCPI</strong><br />

Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de statut FPI (n'ayant pas<br />

eu recours à de l'effet de levier) avec la frontière des <strong>SCPI</strong> sur la période<br />

1988-2005<br />

50,00<br />

40,00<br />

30,00<br />

20,00<br />

10,00<br />

0,00<br />

6,89<br />

7,12<br />

7,26<br />

7,35<br />

7,43<br />

7,49<br />

7,55<br />

7,61<br />

7,67<br />

7,73<br />

7,79<br />

7,85<br />

7,91<br />

7,97<br />

Variance (Risque)<br />

Frontière efficiente des<br />

<strong>OPCI</strong> de statut FPI<br />

Frontière efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

Espérances de rendement<br />

- 55 -


Il est important de noter que les <strong>OPCI</strong> efficients présentant une espérance de rentabilité<br />

appartenant à l’intervalle [6,89 ; 7,97], n’ont eu recours, à aucun moment, à de l’effet de levier. En<br />

effet, les niveaux de variance et d’espérance de rentabilité des portefeuilles sont trop faibles sur cet<br />

intervalle pour que les gérants s’adonnent à de l’endettement. Nous nous retrouvons donc dans le cas<br />

étudié à la deuxième section de la troisième partie, où nous avions conclu qu’il était très intéréssant<br />

d’investir dans des <strong>OPCI</strong> de type FPI puisque à espérance de rentabilité donné, ils offrent une<br />

variance beaucoup plus faible que les <strong>SCPI</strong>, résultat à imputer, rappelons le, à des gains en termes<br />

de diversification de portefeuilles.<br />

B. Composition des <strong>OPCI</strong> optimaux ayant eu recours à de l’effet de levier et<br />

comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de type FPI, ayant eu effectivement<br />

recours à de l’effet de levier, avec la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

1) Composition des <strong>OPCI</strong> optimaux ayant eu recours à de l’effet de levier<br />

Composition des <strong>OPCI</strong> optimaux de statut FPI ayant eu recours<br />

à de l'effet de levier<br />

C om pos ition de s<br />

porte fe uille s optim a ux<br />

1,20<br />

1,00<br />

0,80<br />

0,60<br />

0,40<br />

0,20<br />

0,00<br />

-0,20<br />

8,25 8,27 8,29 8,31 8,33 8,35 8,37 8,39 8,41 8,43 8,45<br />

Espérance de rendement<br />

TMO<br />

Cac 40<br />

Actif sans risque<br />

Bureau Ile-de-France<br />

Bureau <strong>Paris</strong><br />

Habitation Ile-de-France<br />

Habitation paris<br />

- 56 -


Nous pouvons remarquer la présence des actifs suivants dans la composition des portefeuilles<br />

optimaux : « Cac 40 », « Bureau <strong>Paris</strong> », « Habitation Ile-de-France », « Habitation <strong>Paris</strong> » et de<br />

l’actif sans risque, en proportion négative puisqu’il s’agit des portefeuilles optimaux ayant eu recours à<br />

de l’effet de levier.<br />

De plus, nous pouvons observer que plus l’espérance de rentabilité du portefeuille augmente,<br />

plus le recours à l’effet de levier est important. Ce résultat paraît tout à fait logique car une hausse de<br />

l’espérance de rentabilité d’un portefeuille s’accompagne forcément d’une augmentation du risque.<br />

Evidemment, l’utilisation de l’effet de levier est très risquée, il est donc normal que ce dernier<br />

augmente au fur et à mesure que l’espérance de rentabilité du portefeuille s’accroît.<br />

Décomposition de l’effet de levier<br />

Espérance de<br />

rendement 8,25 8,27 8,29 8,31 8,33 8,35 8,37 8,39 8,41 8,43 8,45<br />

lambda 1 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04<br />

lambda 2 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />

lambda 3 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95<br />

lambda 4 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00<br />

Poids de X1 sans EL 0,47 0,47 0,47 0,46 0,46 0,45 0,45 0,45 0,45 0,45 0,45<br />

Poids de X3 sans EL 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02<br />

Poids de X1 avec EL 0,49 0,49 0,49 0,48 0,48 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47 0,47<br />

Poids de X3 avec EL 0,02 0,02 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 0,04<br />

Les portefeuilles efficients ayant eu recours à de l’effet de levier ont emprunté pour investir<br />

dans les actifs immobiliers « Habitation Ile-de-France » et « Bureau <strong>Paris</strong> ». Il n’y a pas eu d’effet de<br />

levier pour les actifs « Habitations <strong>Paris</strong> » et « Bureau Ile-de-France ».<br />

- 57 -


2) Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de statut FPI ayant<br />

effectivement eu recours à de l’effet de levier avec la frontière des <strong>SCPI</strong> sur la période<br />

1988-2005<br />

Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de type FPI<br />

ayant effectivement eu recours à de l'effet de levier avec la<br />

frontière des <strong>SCPI</strong> sur la période 1988-2005<br />

Variance (Risque)<br />

150,00<br />

100,00<br />

50,00<br />

0,00<br />

8,22<br />

8,26<br />

8,30<br />

8,34<br />

8,38<br />

8,42<br />

8,46<br />

8,50<br />

8,54<br />

Espérance de rendement<br />

Frontière efficiente des<br />

<strong>OPCI</strong> de statut FPI ayant eu<br />

effectivement recours à de<br />

l'effet de levier<br />

Frontière efficiente des<br />

<strong>SCPI</strong><br />

Par rapport au graphique précèdent (Section B.), nous sommes dans le cas où les <strong>OPCI</strong><br />

efficients ont eu, effectivement, recours à de l’effet de levier. Nous pouvons constater que la frontière<br />

efficiente des <strong>OPCI</strong> ayant le statut juridique de FPI et ayant eu recours à l’endettement offre une<br />

variance beaucoup plus élevée que pour les <strong>SCPI</strong> pour les espérances de rentabilité considérées.<br />

Par conséquent, il aurait été, effectivement, préférable d’investir dans des <strong>SCPI</strong> plutôt que<br />

dans les <strong>OPCI</strong> de type FPI ayant eu recours à du levier pour des niveaux d’espérances de rentabilité<br />

de portefeuille appartenant à l’intervalle [8,22 ; 8,56]. Ce résultat nous amène donc à nous interroger<br />

sur la pertinence de l’introduction de la possibilité d’endettement dans les <strong>OPCI</strong>. En effet, nous<br />

pourrions aisément nous demander pourquoi le législateur a autorisé le recours à l’endettement si tel<br />

n’était pas avantageux pour les investisseurs ?<br />

- 58 -


C. Comparaison des frontières efficientes des <strong>OPCI</strong> de type FPI, ayant eu<br />

effectivement recours à de l’effet de levier, avec la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong> pour des<br />

niveaux d’espérance de rentabilité supérieur à 8,56.<br />

Frontière efficiente des <strong>OPCI</strong> de type FPI ayant eu recours à du<br />

levier<br />

200,00<br />

150,00<br />

100,00<br />

50,00<br />

Frontière efficiente des<br />

<strong>OPCI</strong> de type FPI<br />

ayant eu recours à du<br />

levier<br />

0,00<br />

8,58<br />

8,66<br />

8,74<br />

8,82<br />

8,90<br />

8,98<br />

9,06<br />

9,14<br />

9,22<br />

9,30<br />

9,38<br />

Il nous semble que ce graphique permet d’apporter des éléments de réponse à la question<br />

que nous nous sommes posés à la section précédente. En effet, la frontière efficiente des <strong>SCPI</strong><br />

n’existe pas pour des espérances de rentabilité de portefeuille supérieur à 8,58. Par conséquent, nous<br />

pouvons mesurer l’intérêt du recours à l’effet de levier dans le cadre de la réforme des <strong>SCPI</strong>. En effet,<br />

la possibilité d’endettement permet d’atteindre des profils rendement/risque important, chose qui<br />

aurait été totalement impossible dans le cas des <strong>SCPI</strong>.<br />

- 59 -


CONCLUSION<br />

L’objectif de cette étude visait, rappelons le, à vérifier si, comme le préconisent les partisans<br />

de la réforme des <strong>SCPI</strong>, la création des <strong>OPCI</strong> pouvait ouvrir d’intéressantes opportunités pour les<br />

investisseurs. Plus précisément, nous nous sommes demandés si la détention d’<strong>OPCI</strong> ne permettait<br />

pas d’améliorer le rendement espéré d’un portefeuille sans en accroître le risque.<br />

Nous pouvons donc répondre à cette question par l’affirmative. En effet, nous avons, tout<br />

d’abord, démontré que l’investissement dans des <strong>OPCI</strong>, ayant le statut juridique de FPI, offrait une<br />

espérance de rentabilité, d’environ 1% de plus, que les <strong>SCPI</strong> à même niveau de risque sur la période<br />

1988-2005. Il est d’ailleurs important de noter que ce résultat est particulièrement robuste étant<br />

donné que nous avons démontré que, sur la période étudiée, les rendements immobiliers pouvaient<br />

être rigoureusement approximé par une loi normale. L’existence de ce surcroît de rentabilité par<br />

rapport aux <strong>SCPI</strong> s’explique, tout simplement, par un gain en termes de diversification. Effectivement,<br />

l’intérêt de cette réforme réside dans la possibilité d’élargir l’univers de placements à des actifs<br />

comme par exemple, les actions, les obligations et l’actif sans risque, présentant des corrélations<br />

négatives avec le secteur immobilier. Ainsi, ce résultat nous permet de conclure que l’introduction des<br />

<strong>OPCI</strong> dans l’univers des placements immobiliers constitue une excellente nouvelle pour tous les<br />

investisseurs. Par conséquent, les appréhensions de certains professionnels et détenteurs de la<br />

« pierre papier » ne sont absolument pas justifiées. Bien au contraire, les associés des <strong>SCPI</strong> ont, en<br />

effet, tout intérêt à « basculer dans la réforme », le plus rapidement possible, et à voter la conversion<br />

des <strong>SCPI</strong> en <strong>OPCI</strong> puisque ces dernières offrent une espérance de rentabilité supérieure à niveau de<br />

risque identique.<br />

Nous avons également, au cours de ce mémoire, tenté d’élaborer une comparaison entre les<br />

statuts juridiques de FPI et de SPICCV. En effet, les <strong>OPCI</strong> pourront revêtir l’une de ces deux formes.<br />

Apparemment, aucun des deux statuts ne « surperforme » l’autre, puisque nous avons trouvé que les<br />

frontières efficientes correspondant aux FPI et aux SPICCV étaient parfaitement superposables sur les<br />

périodes 1988-2005 et 2000-2005. Ce résultat est, sans doute, à imputer au profil très risqué de<br />

l’indice IEIF SIIC France par rapport à son espérance de rentabilité. Néanmoins, étant donné que ce<br />

dernier indice présente un caractère décorrélé, notamment avec le TMO (substitut à l’investissement<br />

obligataire) et avec le taux sans risque, il est possible que le statut SPICCV surperforme, dans l’avenir,<br />

les FPI, si et seulement si, l’écart type des REIT’s venait à diminuer de manière conséquente.<br />

Cependant, il est, plus que probable, que la plupart des <strong>SCPI</strong> actuels adopteront, en assemblée<br />

générale, la forme de fonds commun de placement étant donné qu’il s’agit du statut le plus<br />

intéressant fiscalement.<br />

- 60 -


Enfin, nous nous sommes intéressés à la possibilité du recours à l’endettement pour financer<br />

l’acquisition d’actifs immobiliers. En effet, la réforme permet aux <strong>OPCI</strong> d’avoir recours à de l’effet de<br />

levier dans la limite de 40% du patrimoine immobilier détenu. Il est, au passage, important de noter<br />

que l'usage de l'effet de levier ne sera, bien entendu, pas systématique car il dépendra des conditions<br />

de financement en vigueur, des perspectives d'évolution du marché immobilier et sera utilisé<br />

conformément à la politique de gestion affichée par chaque <strong>OPCI</strong>. En ce qui concerne ce type, bien<br />

particulier d’<strong>OPCI</strong>, nous avons trouvé qu’il était préférable d’investir dans des <strong>SCPI</strong> plutôt que dans<br />

des <strong>OPCI</strong> avec effet de levier pour des niveaux d’espérances de rentabilité de portefeuille appartenant<br />

à l’intervalle [8,22 ; 8,56]. En revanche, l’intérêt du recours à l’effet de levier devient particulièrement<br />

« palpable » pour des niveaux d’espérances de rentabilité supérieure à 8,56 puisque l’investissement<br />

dans les <strong>SCPI</strong> ne permet, en aucun cas, d’atteindre des niveaux d’espérances de rentabilité de<br />

portefeuille aussi important. En conséquence, les <strong>OPCI</strong> avec effet de levier permettront aux gérants<br />

institutionnels ou aux investisseurs « qualifiés » d’atteindre des niveaux d’espérances de rentabilité<br />

très élevés, s’ils sont, bien entedu, prêts à en assumer le risque…<br />

Par ailleurs, à titre personnel, il nous semble que cette réforme des <strong>SCPI</strong> est particulièrement<br />

intéressante dans le contexte économique actuel. En effet, les niveaux des taux d’intérêt étaient<br />

anormalement bas depuis l’éclatement de la « bulle internet ». Il paraît donc, plus que probable, que<br />

les taux directeurs soient amenés à augmenter au cours des années qui viennent, d’autant plus, que<br />

le niveau élevé de la croissance mondiale pourrait entraîner des tensions inflationnistes… Auquel cas,<br />

les rendements immobiliers devraient probablement en pâtir puisque les particuliers investissent dans<br />

ce secteur, essentiellement, à crédit. Cette hypothétique hausse des taux devrait, selon les<br />

spécialistes, certainement moins pénaliser les investissements en actions que les investissements<br />

immobiliers. En effet, concernant les actions, ces dernières ne devraient probablement pas trop en<br />

souffrir car la croissance mondiale demeure très élevée (environ 5%) et celle-ci devrait continuer à<br />

progresser car elle est soutenu par la demande asiatique. Par ailleurs, les valeurs mobilières se<br />

trouvent à des niveaux tellement bas, depuis la crise des « subprime » cet été, qu’il est tout à fait<br />

raisonnable d’envisager que ces dernières remontent dans une perspective de moyen/long terme. En<br />

ce qui concerne l’immobilier, malheureusement, les perspectives apparaissent, à l’heure actuelle,<br />

beaucoup moins florissantes. En effet, ce secteur semble terriblement souffrir de la crise des<br />

« subprime » aux Etats-Unis. En outre, si le scénario d’une hausse des taux directeurs venait à<br />

devenir réalité, il serait alors fort probable que les rendements immobiliers diminuent sévèrement. Par<br />

conséquent, la possibilité d’élargissement des placements, à la composante actions notamment, paraît<br />

tout à fait intéressante dans l’hypothèse d’un tel scénario. Cette remarque constitue donc un<br />

argument encore supplémentaire, en faveur de la création des <strong>OPCI</strong> qui possèdent l’immense<br />

avantage de permettre une diversification des placements. Tous ces arguments et l’ensemble des<br />

résultats que nous avons trouvé, laissent donc présager « une longue vie » à l’<strong>OPCI</strong>, qui deviendra<br />

peut-être, souhaitons lui, le nouveau « fleuron » de l’immobilier collectif non coté.<br />

- 61 -


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décembre 2005.<br />

ORDONNANCE n°2005-1278, paru le 13 octobre 2005 au journal officiel.<br />

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