Innovations agricoles au service du développement durable
Innovations agricoles au service du développement durable Innovations agricoles au service du développement durable
Évaluation économique des variétés de patate douce dans le cadre de différents systèmes de cultures associées au Nigeria A. Amaefula 1 et G.N. Asumugha 1 Mots clés : rentabilité, rendement, revenu, coût de production, ratio coûts-avantages Résumé La patate douce joue un rôle important dans l’alimentation de nombreux Africains. C’est une plante riche en nutriments, notamment en calcium, fer, vitamines et minéraux. La patate douce résiste bien aux mauvaises conditions climatiques et des sols et offre un rendement élevé dans un cycle de culture court. Mais, la forte incidence des nuisibles et des maladies, les pratiques agronomiques inappropriées, la dégénérescence des variétés plus anciennes et la faiblesse des prix à la production (entre autres) limitent la production de la patate douce au Nigeria. Le système de cultures intercalaires assure une meilleure utilisation des ressources, réduit la charge des nuisibles et des maladies et constitue une assurance contre les mauvaises récoltes. Il est donc important d’évaluer les différentes associations de patate douce avant de faire des recommandations aux planteurs. La présente étude vise à comparer les coûts, les revenus, le rendement et la rentabilité des différentes activités de production de patate douce et à comparer la rentabilité des systèmes de monoculture et de cultures associées. La rentabilité des différentes entreprises a été déterminée en se fondant sur le ratio coûts-avantages (RCA). La filière du maïs et de la patate douce a été le seul système de culture rentable. L’association du maïs et de la patate douce a obtenu un RCA de 1,17, laissant entrevoir un bénéfice de 17N pour tout 100N investi. Le maïs et le TIS87/0087 a été la culture intercalaire de patate douce la plus rentable avec un RCA de 1,28. Introduction La patate douce (Ipomoea batatas) appartient à la famille des Convolvulaceae. Elle joue un rôle important dans l’alimentation d’un grand nombre d’Africains. C’est une bonne source d’énergie, de calcium et de fer. C’est une plante riche en nutriments, notamment en vitamines et en minéraux et elle a une plus forte teneur en carotène que d’autres racines et tubercules. C’est la quatrième racine et tubercule la plus importante au Nigeria (Islam et al., 2002). Innovations agricoles au service du développement La patate douce est adaptée aux climats tropicaux et subtropicaux. Elle supporte la sécheresse et pousse bien dans de mauvaises conditions des sols. Elle a un potentiel de rendement élevé et un cycle de culture court. Le rendement des exploitations peut être d’un niveau faible de 7 t/ha –1 avec les variétés locales, tandis qu’on obtient des rendements de 30 à 35 t/ha –1 avec des variétés améliorées (Larbi et al., 1998). Les principales contraintes à la production de la patate douce sont la forte incidence des nuisibles et des maladies, les pratiques culturales inappropriées, la dégénérescence des variétés plus anciennes et la faiblesse des prix à la production. Le système de cultures intercalaires assure une meilleure utilisation des ressources et la réduction de la charge des nuisibles et des maladies et constitue une assurance contre les mauvaises récoltes. 1. Institut national de recherche sur les plantes racines, Umudike, PMB 7006, Umuahia Abia State, Nigeria. 72
Au Nigeria, la patate douce est essentiellement cultivée dans un système de monoculture au Nord, mais essentiellement dans un système de cultures intercalées avec d’autres cultures dans le Sud. La patate douce donne de bons résultats, associée au maïs et au sorgho en zone aride, dans les jardins horticoles irrigués et dans les jardins potagers (Madibela et al., 1998). La patate douce est intercalée avec le maïs, l’igname, le sorgho et d’autres plantes (Ewell et Mutuura, 1994). L’utilisation de la culture intercalaire de la patate douce aiderait à résoudre le problème de pénurie alimentaire et de gestion de l’utilisation des ressources. Il est nécessaire d’évaluer les différentes associations de patate douce avant de faire des recommandations aux agriculteurs. Cette étude vise à comparer les coûts, les revenus, le rendement et la rentabilité des différentes activités de production de patate douce et à comparer la rentabilité des systèmes de monoculture et de cultures intercalaires. L’hypothèse testée était que les systèmes de culture de la patate douce sont rentables. Matériels et méthodes Cette recherche a été effectuée à Eastern Farm, National Root Crops Research Institute, à Umudike, dans l’État d’Abia, au Nigeria, entre la latitude 50°29′N et la longitude 70°33′E. Trois variétés de patate douce (TIS87-0087, TIS 2532.1.OP.13 et TIS 8164) ont chacune été plantées dans quatre systèmes de d’associations culturales : patate douce-ricin, patate douce-maïs, patate douce-maïs-ricin et monoculture de la patate douce. La variété de maïs utilisée pour la culture intercalaire a été le Oba super, tandis que la variété locale de ricin a été utilisée. Les différentes plantes ont été cultivées selon un protocole de bloc aléatoire complet (RCBD) sur trois parcelles identiques de 6 x 5 m. Des fanes de patate douce à trois nœuds ont été plantées à un intervalle de 0,3 x 1 m. Le maïs et le ricin ont été plantés deux par trou, à un intervalle de 1x1 m. Cette recherche a été effectuée sous forme d’essai sur deux ans. La première année (2006), la patate douce, le maïs et le ricin ont été plantés respectivement du 9 au 13, du 14 au 19 et le 19 juin. Les parcelles d’essai ont été désherbées trois fois. Un fertilisant (NPK 15:15:15) a été appliqué au taux de 600 kg/ ha –1 . Le maïs a été récolté le 19 septembre. La patate douce a été récoltée du 15 au 17 novembre. Le ricin a été récolté à des intervalles réguliers entre décembre 2006 et janvier 2007. L’expérience a été répétée en 2007, en adoptant les mêmes pratiques culturales. Les données des différents systèmes ont été analysées en se fondant sur le ratio coûts-avantages (RCA). Ce ratio a été obtenu en divisant le revenu total par le coût de production total. Les entreprises rentables ont une valeur de RCA supérieure à 1. Les revenus sont exprimés en naira (N), la monnaie nigériane. 2 Résultats Analyse comparée des rendements et revenus moyens de la patate douce pour les différentes cultures intercalaires Le Tableau 1 montre le rendement et le revenu moyens pour la patate douce dans le cadre des différents systèmes. Dans la monoculture, le TIS2532.1.OP.13 a obtenu le rendement le plus élevé (12,95 t/ha –1 ), suivi du TIS8164 (9,90 t/ha –1 ) et du TIS87/0087 (9,19 t/ha –1 ). 2. 150 N ≈ 1 $US. Les femmes dans les concours scientifiques 73
- Page 30 and 31: Tableau 3. Pourcentage de femmes qu
- Page 32 and 33: Van Mele, P. 2006. ‘Zooming-in, z
- Page 34 and 35: La jachère améliorée permet de r
- Page 36 and 37: Tableau 1. Principaux insectes capt
- Page 38 and 39: ICTVdB. 2006. ‘Passion fruit wood
- Page 40 and 41: Bien qu’elle soit utilisée depui
- Page 42 and 43: Les deux amorces cpSSR ont relevé
- Page 44 and 45: Discussion Sept populations d’Aca
- Page 46 and 47: Manioc : Ajout de valeur pour l’A
- Page 48 and 49: Tableau 1. Principales catégories
- Page 50 and 51: Les aspects de la vulnérabilité n
- Page 52 and 53: Vu que la production de manioc va d
- Page 54 and 55: Introduction La production laitièr
- Page 56 and 57: Outil d’aide à la décision (OAD
- Page 58 and 59: Références Mubiru, S.L., Wakholi,
- Page 60 and 61: Introduction Contexte et justificat
- Page 62 and 63: Rentabilité financière des systè
- Page 64 and 65: Références Adégbola, P. 1997.
- Page 66 and 67: Pour améliorer le rendement et ren
- Page 68 and 69: Un système de lignes et de colonne
- Page 70 and 71: Tableau 5. Valeurs quadratiques moy
- Page 72 and 73: Une approche durable pour la prise
- Page 74 and 75: Écologie du Maruca vitrata L’abo
- Page 76 and 77: Études sur la biologie du Trichogr
- Page 78 and 79: Discussion Cette étude est un trav
- Page 82 and 83: Les rendements de la patate douce d
- Page 84 and 85: Tableau 4. Revenu, coût et RCA moy
- Page 86 and 87: Introduction Le changement climatiq
- Page 88 and 89: C’est dans ce contexte que nous
- Page 90 and 91: Figure 3. Configuration et corréla
- Page 92 and 93: Un deuxième champ d’application
- Page 94 and 95: Robertson, I., Switsur, V.R., Carte
- Page 96 and 97: Jönsson et Vinneras (2004) ont est
- Page 98 and 99: Mesure des paramètres et analyse d
- Page 100 and 101: Évolution de l’urine humaine N d
- Page 102 and 103: Conclusion En combinant les résult
- Page 104 and 105: Territoires, troupeaux et biomasse
- Page 106 and 107: Diagnostique agro-pastorale dans tr
- Page 108 and 109: Production, gestion et distribution
- Page 110 and 111: À la fin du délai convenu, une é
- Page 112 and 113: Impact de la maladie de la mosaïqu
- Page 114 and 115: Variétés Six variétés de patate
- Page 116 and 117: Tableau 4. Poids (kg par tubercule)
- Page 118 and 119: La mosaïque est une maladie destru
- Page 120 and 121: Implication des agriculteurs dans l
- Page 122 and 123: Pendant l’irrigation, des couvert
- Page 124 and 125: 10 Maïs Contrôle Pulvé. Mouche b
- Page 126 and 127: Fishpool, L.D. et Burban, C. 1994.
- Page 128 and 129: Le littoral du delta de Tana est le
Évaluation économique des variétés de patate douce dans le cadre de différents systèmes de<br />
cultures associées <strong>au</strong> Nigeria<br />
A. Amaefula 1 et G.N. Asumugha 1<br />
Mots clés : rentabilité, rendement, revenu, coût de pro<strong>du</strong>ction, ratio coûts-avantages<br />
Résumé<br />
La patate douce joue un rôle important dans l’alimentation de nombreux Africains. C’est une plante riche en nutriments,<br />
notamment en calcium, fer, vitamines et minér<strong>au</strong>x. La patate douce résiste bien <strong>au</strong>x m<strong>au</strong>vaises conditions climatiques et des sols<br />
et offre un rendement élevé dans un cycle de culture court. Mais, la forte incidence des nuisibles et des maladies, les pratiques<br />
agronomiques inappropriées, la dégénérescence des variétés plus anciennes et la faiblesse des prix à la pro<strong>du</strong>ction (entre <strong>au</strong>tres)<br />
limitent la pro<strong>du</strong>ction de la patate douce <strong>au</strong> Nigeria. Le système de cultures intercalaires assure une meilleure utilisation des<br />
ressources, ré<strong>du</strong>it la charge des nuisibles et des maladies et constitue une assurance contre les m<strong>au</strong>vaises récoltes. Il est donc<br />
important d’évaluer les différentes associations de patate douce avant de faire des recommandations <strong>au</strong>x planteurs. La présente<br />
étude vise à comparer les coûts, les revenus, le rendement et la rentabilité des différentes activités de pro<strong>du</strong>ction de patate douce<br />
et à comparer la rentabilité des systèmes de monoculture et de cultures associées. La rentabilité des différentes entreprises a été<br />
déterminée en se fondant sur le ratio coûts-avantages (RCA). La filière <strong>du</strong> maïs et de la patate douce a été le seul système de<br />
culture rentable. L’association <strong>du</strong> maïs et de la patate douce a obtenu un RCA de 1,17, laissant entrevoir un bénéfice de 17N<br />
pour tout 100N investi. Le maïs et le TIS87/0087 a été la culture intercalaire de patate douce la plus rentable avec un RCA de<br />
1,28.<br />
Intro<strong>du</strong>ction<br />
La patate douce (Ipomoea batatas) appartient à la famille des Convolvulaceae. Elle joue un rôle important dans l’alimentation d’un<br />
grand nombre d’Africains. C’est une bonne source d’énergie, de calcium et de fer. C’est une plante riche en nutriments,<br />
notamment en vitamines et en minér<strong>au</strong>x et elle a une plus forte teneur en carotène que d’<strong>au</strong>tres racines et tubercules. C’est la<br />
quatrième racine et tubercule la plus importante <strong>au</strong> Nigeria (Islam et al., 2002).<br />
<strong>Innovations</strong> <strong>agricoles</strong> <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>du</strong> développement<br />
La patate douce est adaptée <strong>au</strong>x climats tropic<strong>au</strong>x et subtropic<strong>au</strong>x. Elle supporte la sécheresse et pousse bien dans de m<strong>au</strong>vaises<br />
conditions des sols. Elle a un potentiel de rendement élevé et un cycle de culture court. Le rendement des exploitations peut être<br />
d’un nive<strong>au</strong> faible de 7 t/ha –1 avec les variétés locales, tandis qu’on obtient des rendements de 30 à 35 t/ha –1 avec des variétés<br />
améliorées (Larbi et al., 1998).<br />
Les principales contraintes à la pro<strong>du</strong>ction de la patate douce sont la forte incidence des nuisibles et des maladies, les pratiques<br />
culturales inappropriées, la dégénérescence des variétés plus anciennes et la faiblesse des prix à la pro<strong>du</strong>ction. Le système de<br />
cultures intercalaires assure une meilleure utilisation des ressources et la ré<strong>du</strong>ction de la charge des nuisibles et des maladies et<br />
constitue une assurance contre les m<strong>au</strong>vaises récoltes.<br />
1. Institut national de recherche sur les plantes racines, Umudike, PMB 7006, Umuahia Abia State, Nigeria.<br />
72