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Innovations agricoles au service du développement durable

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Pour améliorer le rendement et renforcer le rôle <strong>du</strong> manioc comme culture permettant d’assurer la sécurité alimentaire, des<br />

variétés résistantes à la CBSD et à rendement élevé combinant les caractéristiques préférées des agriculteurs sont nécessaires.<br />

Néanmoins, l’absence d’informations sur les préférences des agriculteurs en matière de variétés de manioc, sur les techniques<br />

d’inoculation efficaces pour le virus de la maladie de la striure brune <strong>du</strong> manioc (CBSV) et le patrimoine de résistance à la CBSD, le<br />

rendement des racines, le pourcentage de matière sèche (% MS) des racines et la teneur en cyanure des racines entravent la sélection<br />

de variétés améliorées acceptables.<br />

Revue documentaire<br />

La maladie de la striure brune <strong>du</strong> manioc peut être éliminée par l’épuration, la sélection de matériel végétal sain et une récolte précoce<br />

(Hillocks, 2003), mais la résistance de la plante hôte est la méthode de lutte la plus efficace et la plus réaliste, car elle permet <strong>au</strong> manioc<br />

de rester dans le champ pour obtenir un potentiel de rendement maximal et une récolte gra<strong>du</strong>elle. L’amélioration génétique afin de<br />

renforcer la résistance de la plante hôte dans les régions côtières <strong>du</strong> Kenya a surtout porté sur la sélection en vue <strong>du</strong> rendement et de la<br />

résistance <strong>au</strong>x maladies et <strong>au</strong>x parasites, si bien qu’on note une faible adoption de variétés résistantes à la CBSD comme la 46016/27,<br />

car elle a un temps de maturation long et un goût peu apprécié. Les variétés douces sont souvent préférées, car le manioc est alors<br />

utilisé sans avoir à être traité (Nweke, 2005) pour éviter un empoisonnement, la saveur douce étant associée à un faible nive<strong>au</strong> de<br />

cyanure <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des racines. Dans les zones semi-arides <strong>du</strong> Ghana, <strong>du</strong> Nigeria et <strong>du</strong> Tchad, les variétés douces et résistantes à la<br />

sécheresse, à maturation précoce et à rendement élevé sont préférées (Kormawa et al., 2003). Ces rapports laissent entendre que les<br />

agriculteurs prennent en compte un certain nombre de caractéristiques qui doivent être incorporées dans les nouvelles variétés<br />

améliorées, si on entend en renforcer l’adoption.<br />

La sélection en vue de la résistance à la CBSD s’est appuyée sur la propagation naturelle, qui est variable et dépend de la variété et<br />

de la population de mouches blanches (Hillocks et al., 2001 ; Maruthi et al., 2005). Certaines plantes peuvent échapper à<br />

l’infection, entraînant une f<strong>au</strong>sse résistance sur le terrain. Le frottement de la sève infectée, le greffage (Storey, 1936) et la mouche<br />

blanche (Maruthi et al., 2005) transmettent le CBSV, mais les t<strong>au</strong>x d’infection sont faibles et la procé<strong>du</strong>re de greffage n’est pas bien<br />

définie. Toutefois, une transmission de 100 % <strong>du</strong> virus de la panachure j<strong>au</strong>ne dans les plants de poivre vert (Piper nigrum) par un<br />

greffage en couronne des scions a été signalée <strong>au</strong> Sri Lanka (Silva et al., 2002). L’identification d’une technique d’inoculation efficace<br />

<strong>du</strong> CBSV est donc cruciale pour améliorer l’efficience de la sélection en vue de la résistance à la CBSD.<br />

<strong>Innovations</strong> <strong>agricoles</strong> <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>du</strong> développement<br />

La sélection des parents dans le cadre de l’amélioration <strong>du</strong> matériel génétique <strong>au</strong>x fins de la résistance à la CBSD est basée sur leurs<br />

performances – de nombreuses descendances ont été évaluées sur plusieurs générations avant l’identification de quelques<br />

variétés désirées – ce qui revient cher. La sélection des parents dans un bloc de croisement, sur la base de leur faculté de<br />

combinaison pour la résistance à la CBSD, accroîtrait la probabilité d’identifier des variétés <strong>au</strong>x traits souhaitables (Ceballos et<br />

al., 2004). Mais, cela n’est pas possible à c<strong>au</strong>se des informations limitées et contradictoires dont on dispose sur le patrimoine de la<br />

CBSD. Kanju et al. (2003) estiment que le patrimoine de la CBSD est contrôlé par quelques gènes récessifs liés <strong>au</strong>x gènes qui<br />

contrôlent la configuration de la tige en zigzag. Mais, Hillocks et Jennings (2003) suggèrent que les facteurs génétiques additifs<br />

sont impliqués dans le patrimoine de la CBSD, en raison de la variation continue observée dans l’expression de la maladie sur<br />

plusieurs variétés. La compréhension <strong>du</strong> patrimoine de la CBSD permettra donc de concevoir le schéma de sélection des variétés<br />

résistantes à la CBSD et acceptables.<br />

Portée et objet de la recherche<br />

Une enquête a été réalisée en 2005 dans trois grandes zones de culture <strong>du</strong> manioc dans les districts de Kilifi, de Kwale et de<br />

Malindi, en vue d’identifier les préférences des agriculteurs en matière de nouvelles variétés résistantes à la CBSD. En 2006, cinq<br />

techniques d’inoculation <strong>du</strong> CBSV ont été évaluées pour leur efficacité à transmettre le CBSV <strong>au</strong> cultivar (cv.) <strong>du</strong> manioc KME.<br />

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