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Innovations agricoles au service du développement durable

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Les aspects de la vulnérabilité n’intègrent pas seulement les facteurs liés <strong>au</strong> genre et à l’âge, tels que décrits ci-dessus, mais<br />

également la p<strong>au</strong>vreté, le handicap et la m<strong>au</strong>vaise santé <strong>au</strong>ssi bien pour les femmes que pour les hommes. Les hommes et les<br />

femmes âgés sont également vulnérables lorsqu’ils ne peuvent plus travailler. La différenciation par rapport à la p<strong>au</strong>vreté n’a pas<br />

été immédiatement apparente dans les villages visités. Lorsqu’on a demandé ce qui caractérise les membres les plus démunis <strong>du</strong><br />

village, les femmes ont répon<strong>du</strong> : « une personne p<strong>au</strong>vre ne peut en général venir le déclarer ; on peut la distinguer par ses<br />

vêtements et par son état de santé. Ces personnes sont également socialement retirées – si on n’a pas d’argent, on ne peut pas<br />

être à la h<strong>au</strong>teur de ses amis <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> social ».<br />

Toutefois, les femmes ont attribué les c<strong>au</strong>ses de la p<strong>au</strong>vreté à la réticence ou à l’incapacité de travailler ou encore <strong>au</strong> gaspillage<br />

d’argent :<br />

« Il n’y a pas d’<strong>au</strong>tre façon de sortir de la p<strong>au</strong>vreté que de travailler. Étant donné que votre mari travaille, vous devez en faire<br />

<strong>au</strong>tant et répondre <strong>au</strong>x exigences de la société. C’est comme cela que vous serez respectée ».<br />

Différence entre les genres dans l’accès <strong>au</strong>x ressources et <strong>au</strong> contrôle de celles-ci et facteurs influençant<br />

les relations sociales<br />

<strong>Innovations</strong> <strong>agricoles</strong> <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>du</strong> développement<br />

L’accès et le contrôle de la terre, de l’information, des technologies, des ressources humaines, <strong>du</strong> capital social et des ressources<br />

financières sont déterminants pour le succès de toute entreprise commerciale. La capacité des hommes et des femmes à accéder à<br />

ces ressources dans la chaîne de valeur <strong>du</strong> manioc diffère dans de nombreux endroits. Des exemples spécifiques sont expliqués cidessous.<br />

• La terre a largement été considérée comme physiquement disponible dans toutes les commun<strong>au</strong>tés visitées. Toutefois,<br />

certaines variations ont été enregistrées tant <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> étatique qu’indivi<strong>du</strong>el. Dans l’État d’Ogun par exemple, la capacité<br />

des hommes à accéder à la terre était très forte, comparativement à celle des femmes, qui sont dépendantes de leurs époux<br />

pour accéder à la terre ou louer la terre <strong>au</strong>près d’hommes, à un coût qui peut ne pas être abordable. Dans l’État d’Ondo et à<br />

Akufo dans l’État d’Oyo, de nombreux agriculteurs louaient la terre à des fins <strong>agricoles</strong> et il a été noté une fracture moindre<br />

entre les capacités des hommes et celles des femmes à accéder à la terre.<br />

• Les téléphones mobiles, les postes de radio et les téléviseurs offrent des opportunités d’accès à l’information provenant de<br />

l’extérieur des commun<strong>au</strong>tés d’agriculteurs. La possession d’un poste de radio était très répan<strong>du</strong>e, tandis que les téléviseurs<br />

étaient bien moins disponibles, mais on en trouvait dans certaines commun<strong>au</strong>tés visitées. Les téléphones mobiles devenaient<br />

de plus en plus courants : environ 70 % des participants (hommes) en possédaient. Les hommes avaient davantage accès à<br />

l’information que les femmes, parce qu’ils étaient plus socialement mobiles que les femmes.<br />

• La pénurie de jeunes et le coût élevé de la main-d’œuvre étaient courants pour la plupart des commun<strong>au</strong>tés visitées, sinon<br />

pour l’ensemble d’entre elles. Les femmes recrutaient la main-d’œuvre, mais s’impliquaient elles-mêmes dans la pro<strong>du</strong>ction<br />

de manioc comme les hommes, tandis que les hommes engageaient la main-d’œuvre de leurs épouses et de leurs enfants.<br />

• Les hommes avaient plus accès à la technologie que les femmes, parce qu’en termes de manipulation, la plupart des<br />

technologies disponibles n’étaient pas d’usage facile pour les femmes.<br />

• Les connaissances et la capacité de prise de décisions semblaient différer entre les femmes et les hommes et leurs compétences<br />

analytiques étaient exploitées de façon différente, ce qui con<strong>du</strong>it à des différences de motivations et d’actions. Une préoccupation<br />

majeure de la plupart des femmes consultées tenait à la nécessité de gagner suffisamment d’argent pour s’occuper de leur famille.<br />

Les femmes <strong>du</strong> village d’Owe, à Abeokuta, ont tenu le propos suivant : « nous ne pouvons évaluer notre revenu total, mais<br />

lorsque nous vendons le fufu, le gaari et le lafun, nous avons tendance à satisfaire les besoins de notre famille et nous ne<br />

pouvons jamais être p<strong>au</strong>vres ». Bien qu’il y ait des discussions et des négociations sur les questions liées <strong>au</strong>x moyens de<br />

subsistance entre les époux et leurs femmes, les hommes prenaient souvent les décisions finales sur les questions concernant la<br />

santé, la pro<strong>du</strong>ction, la transformation et les recettes de ventes.<br />

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