Innovations agricoles au service du développement durable
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Manioc : Ajout de valeur pour l’Afrique – genre et diversité comme force motrice<br />
Petra Ab<strong>du</strong>lsalam-Saghir 1<br />
Mots clés : intégration <strong>du</strong> genre, planteur de manioc, transformateur villageois, groupes vulnérables<br />
Résumé<br />
Le projet dénommé Cassava : Adding Value for Africa (C:AVA) explore les besoins stratégiques et pratiques des grands<br />
acteurs de la chaîne de valeur <strong>du</strong> manioc <strong>au</strong> Nigeria, analyse les rôles des hommes et des femmes, examine l’accès <strong>au</strong>x<br />
ressources et le contrôle de celles-ci et influence les facteurs de relations sociales (comme, par exemple, l’inversion <strong>du</strong><br />
rôle des genres) le long de la chaîne de valeur. Les données ont été analysées <strong>au</strong> plan qualitatif en sessions de<br />
brainstorming, à l’aide de statistiques descriptives et de discussions <strong>au</strong> sein d’un groupe pluridisciplinaire. La participation<br />
des femmes <strong>au</strong> projet s’est accrue d’<strong>au</strong> moins 10 % (des exploitantes <strong>agricoles</strong> et transformatrices) <strong>au</strong> départ à plus de<br />
85 % à tous les nive<strong>au</strong>x de la chaîne de valeur. La capacité des hommes et des femmes à accéder <strong>au</strong>x ressources dans la<br />
chaîne de valeur <strong>du</strong> manioc diffère en bien des endroits. Les possibilités et les avantages financiers découlant de la<br />
pro<strong>du</strong>ction et de la transformation <strong>du</strong> manioc contribuent <strong>au</strong>x changements des rôles et responsabilités des hommes et<br />
des femmes, avec une <strong>au</strong>gmentation financière de plus de 50 livres (60 euros) par mois, <strong>au</strong>ssi bien pour les femmes que<br />
pour les hommes, grâce <strong>au</strong> renforcement des capacités par C:AVA. L’étude a conclu que, pour une intervention réussie <strong>du</strong><br />
projet et la transformation des petits agriculteurs et de leurs ménages, les interventions doivent intégrer le genre, parce<br />
que les contraintes sexospécifiques affectent la structure et les relations des chaînes de valeur. Le projet aide donc les<br />
groupes vulnérables à hiérarchiser par priorité les opportunités pour les femmes les plus âgées qui sont dans les liens de<br />
mariage polygamique, ainsi que les ménages dirigés par des femmes, les veuves, les jeunes et les hommes impliqués dans<br />
les activités <strong>du</strong> projet.<br />
<strong>Innovations</strong> <strong>agricoles</strong> <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>du</strong> développement<br />
Intro<strong>du</strong>ction<br />
Le projet Cassava: Adding Value for Africa (C:AVA), financé par la Fondation Bill et Melinda Gates, a démarré <strong>au</strong> Nigeria en mai 2008<br />
et se poursuivra jusqu’en 2012. Il vise à développer les chaînes de valeur pour une farine de manioc de grande qualité (HQCF) pour<br />
fournir d’amples opportunités d’interconnectivité de l’accès <strong>au</strong> marché, pour les hommes et les femmes et les entreprises <strong>agricoles</strong> de<br />
petits planteurs dans les micro, petites et moyennes entreprises. C:AVA se focalise sur trois points clés d’intervention dans la chaîne de<br />
valeur : 1) garantir un approvisionnement constant en matières premières ; 2) développer des intermédiaires viables faisant office de<br />
transformateurs secondaires ou d’agents grossistes dans la chaîne de valeur ; 3) susciter la demande par le marché et renforcer les parts<br />
de marché (dans l’in<strong>du</strong>strie de boulangerie et les composantes d’aliments traditionnels ou d’applications de contreplaqués/de cartons,<br />
par exemple). Les stratégies de C:AVA identifient la participation des petits planteurs comme étant un élément déterminant <strong>du</strong><br />
développement, <strong>du</strong> succès et de la <strong>du</strong>rabilité <strong>agricoles</strong>, en reconnaissant que les femmes constituent la vaste majorité des petits<br />
planteurs et des pro<strong>du</strong>cteurs de vivriers, vu leurs doubles responsabilités/rôles dans la repro<strong>du</strong>ction et la pro<strong>du</strong>ction dans les ménages<br />
rur<strong>au</strong>x, lesquels ne sont pas formellement reconnus ou admis (Kabeer et Subrahmanian, 1999).<br />
1. Institut des ressources naturelles, Université de Greenwich, Chatham, ME4 4TB, Kent, Roy<strong>au</strong>me-Uni.<br />
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