Innovations agricoles au service du développement durable
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Les agriculteurs membres <strong>du</strong> Projet pour petits planteurs de Kilombero ont été assujettis à différents prélèvements. Pour la<br />
pro<strong>du</strong>ction de la campagne de 2005/06, par exemple, le prélèvement dénommé CESS (prélèvement gouvernemental à des fins de<br />
développement, versé <strong>au</strong>x conseils de district) de 120 TZS 2 /t de canne à sucre ; le prélèvement par l’Association des planteurs de<br />
canne à sucre de Kilombero/Association des planteurs de canne à sucre de Ruembe (KCGA/RCGA) de 100 TZS/t ; le groupement de<br />
pro<strong>du</strong>cteurs de canne 3 de 100 TZS/t ; le droit imposé par l’Association des pro<strong>du</strong>cteurs tanzaniens de canne à sucre (TASGA) de<br />
50 TZS/t ; le droit de coupe de 1000 TZS/t ; les frais de chargement de 700 TZS/t ; le coût de transport de 3000 TZS/t. Les<br />
problèmes se sont posés lorsque l’usine de transformation a commencé à ré<strong>du</strong>ire les <strong>service</strong>s offerts <strong>au</strong>x petits planteurs qui<br />
étaient fortement tributaires de <strong>service</strong>s anciennement organisés, tels que la coupe de canne à sucre, le chargement et le<br />
transport, en ayant recours <strong>au</strong>x commodités offertes par la compagnie.<br />
Les prélèvements imposés <strong>au</strong>x petits planteurs de canne à sucre ont entraîné certaines pertes et sont devenus importants pour<br />
certains agriculteurs de la filière. L’Association des petits planteurs de Mtibwa, par exemple, a réussi à réclamer des paiements<br />
injustement prélevés par le transformateur, se situant dans la fourchette de 81 millions à 300 millions de TZS pour huit campagnes<br />
jusqu’en 2005/06. Toutefois, certaines revendications des petits planteurs à l’encontre des dé<strong>du</strong>ctions opérées pour qualité<br />
ré<strong>du</strong>ite de la canne à sucre (teneur en sucrose) n’ont pas été réglées (Matango, 2006). Les paiements retardés pour les ventes de<br />
canne à sucre ne permettent pas <strong>au</strong>x petits planteurs de disposer d’un capital suffisant pendant la période de désherbage, qui est<br />
très importante dans la culture de la canne à sucre (Rwalins, 1989).<br />
Selon la FAO (2001), les prix peuvent être calculés de plusieurs manières. Dans le cadre de l’approche à prix fixe généralement<br />
utilisée dans la filière tanzanienne de canne à sucre, il est offert <strong>au</strong>x agriculteurs un prix fixe <strong>au</strong> début de chaque campagne. Dans la<br />
plupart des cas, les prix fixes sont liés <strong>au</strong>x spécifications de grades. La compagnie sucrière de Kilombero, par exemple, offrait<br />
39 500 TZS/t sur la base d’une teneur de 10 % en sucrose pour la campagne 2008/09 (Illovo Sugar Limited, 2008).<br />
L’application des prélèvements et une formule transparente de tarification sont déterminantes, ainsi que l’élaboration d’une<br />
structure claire et l’organisation d’une méthode pratique de paiement pour encourager la confiance et la bonne volonté (FAO,<br />
2001). À Kilombero, une division de systèmes de pro<strong>du</strong>its est utilisée, en vertu de laquelle le planteur reçoit 55 % et le<br />
transformateur 45 % <strong>du</strong> prix départ-usine. Sur ce pourcentage, d’<strong>au</strong>tres prélèvements sont effectués pour atteindre le montant<br />
réel obtenu par l’agriculteur (rémunération nette) (FAD, 2005).<br />
Toutefois, la relation entre les associations de petits planteurs de canne à sucre et les fabricants de sucre (usine) a été caractérisée<br />
par la méfiance. Les petits planteurs ont le sentiment que la canne à sucre n’est pas catégorisée de façon honnête, que le pont<br />
bascule est tripatouillé et que les transformateurs retardent souvent les paiements. À partir de 1999, par exemple, les<br />
transformateurs ont fréquemment retardé les paiements, en violation des contrats qu’ils ont conclus avec les associations. La<br />
situation a été particulièrement critique à Mtibwa, où certains agriculteurs ont dû attendre six mois ou plus longtemps avant<br />
d’être payés (Matango, 2006).<br />
De façon générale, les petits planteurs sont confrontés en Tanzanie à un certain nombre de contraintes, y compris la piètre<br />
infrastructure physique, technologique et financière, les <strong>service</strong>s inadéquats de vulgarisation et l’insuffisance de matières<br />
premières telles que les pesticides, les engrais et les herbicides (Mbilinyi et Semakafu, 1995 ; Tarimo et Takamura, 1998).<br />
Objectifs<br />
L’objectif général de l’étude était d’évaluer l’impact des prélèvements de remboursement post-récolte sur les bénéfices des petits<br />
planteurs de canne à sucre membres <strong>du</strong> projet pour petits planteurs de Kilombero. À cet effet, l’étude avait trois objectifs<br />
spécifiques : 1) identifier les avantages pour les planteurs participant <strong>au</strong> projet pour petits planteurs de canne à sucre ; 2)<br />
évaluer la rentabilité des agriculteurs participant <strong>au</strong> projet pour les petits planteurs ; 3) analyser les coûts supportés par les<br />
petits planteurs de canne à sucre.<br />
2. TZS = shilling tanzanien; 1 € ≈ 1620 TZS.<br />
3. Le « groupement canne » est un groupement de pro<strong>du</strong>cteurs de canne à sucre, une association de planteurs pour l’action de<br />
groupe ; ce prélèvement vise donc à faciliter les activités spécifiques relatives <strong>au</strong> groupement.<br />
Les jeunes professionnels dans les concours scientifiques<br />
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