Innovations agricoles au service du développement durable
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90<br />
85<br />
80<br />
Cane (t/ha)<br />
75<br />
70<br />
65<br />
60<br />
NPK 40 t/ha 60 t/ha NPK 50 m3/ha 100 m3/ha NPK 50 t/ha 100 t/ha<br />
Boues d’épuration Vinasse Cendre de charbon<br />
Figure 3. Effets des boues d’épuration, de la vinasse et de la cendre de charbon sur le rendement de la canne à sucre à M<strong>au</strong>rice (moyenne de trois années<br />
de données pour les quatre sites)<br />
Les essais en grandeur réelle ont prouvé que les quantités croissantes d’application de la vinasse et des boues d’épuration ne<br />
diminuent pas le rendement en canne ou en sucre (Fig. 3). Au contraire (et à titre illustratif), une quantité de 100 m 3 /ha de vinasse<br />
a pro<strong>du</strong>it une quantité de canne supérieure (une moyenne de 84,9 t ha -1 par an) à celle obtenue par l’utilisation des engrais NPK<br />
seuls (une moyenne de 77,3 t ha -1 par an). Cette <strong>au</strong>gmentation <strong>du</strong> rendement était probablement <strong>du</strong>e à un meilleur élément<br />
nutritif K et à une amélioration <strong>du</strong> statut de la matière organique <strong>du</strong> sol apportée par la vinasse (Parn<strong>au</strong>de<strong>au</strong> et al., 2008)<br />
Cependant, dans cette étude, la cendre de charbon a eu un impact négatif sur la pro<strong>du</strong>ction de canne à sucre lorsqu’elle est<br />
appliquée à 100 t ha -1 , bien qu’elle renferme des quantités appréciables de nutriments pour la plante (en particulier P). Les<br />
conséquences négatives des doses élevées de cendre de charbon observées sur la croissance de la plante pourraient être<br />
attribuées à un changement intervenu dans les conditions chimiques <strong>du</strong> sol à c<strong>au</strong>se <strong>du</strong> pH alcalin très élevé et des nive<strong>au</strong>x élevés<br />
d’éléments solubles provenant de la cendre de charbon (Singh et Yunus, 2000).<br />
En outre, en raison de leurs faibles concentrations en mét<strong>au</strong>x lourds, la vinasse, la cendre de charbon et les boues d’épuration<br />
n’ont pas <strong>au</strong>gmenté la teneur en mét<strong>au</strong>x lourds dans le plant de canne à sucre. En réalité, douze mois après l’application de la<br />
cendre de charbon à 50 et 100 t ha -1 , les concentrations de mét<strong>au</strong>x lourds (Cu, Zn, Ni, Mn, Pb et Hg) sur les parties extérieures de la<br />
plante (tige, sommet et feuilles mortes) restent faibles et ne sont pas tellement différentes des concentrations trouvées dans les<br />
plants des canne à sucre traités uniquement <strong>au</strong>x engrais chimiques.<br />
Les études lysimétriques réalisées sur les deux sites avec des régimes pluviométriques différents révèlent que les doses<br />
élevées de vinasse et de boues d’épuration n’<strong>au</strong>gmentent pas la perte de N sous forme de nitrate. Si comme on l’espère,<br />
les mét<strong>au</strong>x lourds connus pour être mobiles (Cu, Ni et Zn) avaient été détectés dans l’e<strong>au</strong> de drainage, leurs<br />
concentrations demeurent bien en-deçà des seuils de l’e<strong>au</strong> potable fixés par l’OMS (USEPA, 1992). Contrairement <strong>au</strong>x<br />
engrais chimiques, la vinasse et les boues d’épuration, des doses élevées de cendre de bagasse (100 t ha -1 , par exemple)<br />
draineraient be<strong>au</strong>coup plus de nitrate dans l’e<strong>au</strong> souterraine. Le seuil de 10 mg/L N-NO 3 - , recommandé par l’OMS pour<br />
l’e<strong>au</strong> potable, a été excédé à maintes reprises (Fig. 4)<br />
Discussion et conclusions<br />
Le rôle de l’agriculture dans la ré<strong>du</strong>ction de la faim et de la p<strong>au</strong>vreté est bien documenté. Dans le monde, la plupart des<br />
p<strong>au</strong>vres vivent dans les régions rurales. Tel que l’indique la synthèse de Roberts (2009), des estimations éloquentes ont<br />
montré que 40 à 60 % de la pro<strong>du</strong>ction agricole dans les régions tempérées peuvent être attribués <strong>au</strong>x engrais<br />
commercialisés, les pourcentages étant plus élevés sous les tropiques.<br />
Les jeunes professionnels dans les concours scientifiques<br />
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