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Innovations agricoles au service du développement durable

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L’in<strong>du</strong>strie de canne à sucre à M<strong>au</strong>rice pro<strong>du</strong>ira également de l’éthanol à partir de la mélasse (rési<strong>du</strong> issu de la cristallisation<br />

répétée <strong>du</strong> sucre) et va accroître la pro<strong>du</strong>ction d’énergie à partir de la bagasse pendant la saison des récoltes, et à partir <strong>du</strong><br />

charbon à l’intersaison. La combustion de la bagasse pendant la saison des récoltes et celle de 440 000 t de charbon à l’intersaison<br />

permet à l’in<strong>du</strong>strie de canne à sucre de fournir environ 1300 GWh d’électricité <strong>au</strong> rése<strong>au</strong> national, ce qui représente environ 60 %<br />

des besoins <strong>du</strong> pays. Cependant, à cette allure, par année, l’in<strong>du</strong>strie m<strong>au</strong>ricienne de canne à sucre pro<strong>du</strong>ira bientôt une quantité<br />

considérable de déchets – 400 000 t de vinasse pendant la pro<strong>du</strong>ction de l’éthanol et 40 000 t de cendres de charbon et de bagasse<br />

lors de la pro<strong>du</strong>ction d’électricité . Comment peut-on éliminer ces déchets ou, mieux encore, en tirer profit ?<br />

Les estimations prévoient qu’avec une composition moyenne de vinasse de 1,22 kg N/t, 0,11 kg P/t et 9,37 kg K/t, et de cendre de<br />

charbon/bagasse de 1,20 kg N/t, 8,58 kg P/t et 20,91 kg K/t, les 400 000 t de vinasse par an peuvent apporter environ 488 t N, 44 t<br />

P et 3748 t K à l’agriculture m<strong>au</strong>ricienne, et les 40 000 t de cendres de charbon/bagasse peuvent fournir encore 48 t N, 343 t P et<br />

836 t K <strong>au</strong>x cultures. Outre la cendre de charbon/bagasse et la vinasse provenant de l’in<strong>du</strong>strie sucrière, l’amélioration <strong>du</strong> nive<strong>au</strong><br />

de vie à M<strong>au</strong>rice génère 35 000 t de boues d’épuration à éliminer chaque année. Avec une composition moyenne de 34,6 kg N/t,<br />

10,5 kg P/t et 0,75 kg K/t, les boues d’épuration peuvent fournir une quantité additionnelle de 1211 t N, de 368 t P et de 26 t K <strong>au</strong>x<br />

cultures <strong>agricoles</strong> à M<strong>au</strong>rice. Au total, les quantités de NPK présentes dans la vinasse, les boues d’épuration et la cendre de<br />

charbon/bagasse peuvent atteindre 20 % de N, 25 % de P et 50 % de K nécessaires à l’in<strong>du</strong>strie sucrière de M<strong>au</strong>rice. Du point de<br />

vue agronomique, les avantages de l’application des boues d’épuration <strong>au</strong>x cultures sont bien documentés et constituent la base<br />

de son utilisation avec succès ailleurs, dans les pays développés (Lindsay et Logan, 1998).<br />

L’utilisation des déchets dans la pro<strong>du</strong>ction agricole, pour tirer profit des matières nutritives qu’ils renferment, exige toutefois de<br />

procéder à une analyse minutieuse, en raison de la présence de pro<strong>du</strong>its chimiques indésirables tels que les contaminants<br />

organiques et les mét<strong>au</strong>x lourds qu’ils peuvent contenir, lesquels peuvent nuire à l’écosystème et à la santé des êtres humains.<br />

L’application répétée des déchets peut accroître les nive<strong>au</strong>x de mét<strong>au</strong>x lourds tels que le mercure, le cadmium et atteindre une<br />

échelle telle qu’ils deviennent toxiques pour les plantes et contaminent la chaîne alimentaire de l’homme (Bevacqua et Mellano,<br />

1994).<br />

Méthodologie<br />

Dans cette étude des déchets comme alternatives <strong>au</strong>x engrais chimiques NPK, il a été adopté une approche intégrée qui prend en<br />

compte non seulement la valeur nutritive des déchets pour les cultures, mais <strong>au</strong>ssi les risques que leur utilisation pourrait poser à<br />

l’environnement et à la santé. La Fig. 1 présente une synthèse de cette approche intégrée.<br />

Pour atteindre les objectifs fixés suite <strong>au</strong>x évaluations qualitatives <strong>du</strong> sol, des plantes et de l’e<strong>au</strong>, des essais en grandeur réelle ont<br />

été effectués dans différentes conditions agro-climatiques de M<strong>au</strong>rice. Diverses quantités de déchets (boues d’épuration, cendre<br />

de charbon/bagasse et vinasse) ont été comparées à un traitement témoin fait avec les engrais NPK à des doses recommandées<br />

pour la canne à sucre. Tous les traitements ont été repro<strong>du</strong>its quatre fois dans un bloc aléatoire complet sur chaque site<br />

expérimental. Des échantillons <strong>du</strong> sol ont été prélevés à intervalles réguliers pour vérifier l’impact des déchets sur les principales<br />

caractéristiques <strong>du</strong> sol (pH, con<strong>du</strong>ctivité électrique) après application des déchets. À la récolte, la fixation <strong>du</strong> NPK et des mét<strong>au</strong>x<br />

lourds (Cu, Zn, Ni, Mn, Pb, Cd et Hg) sur les différentes parties de la canne à sucre (le sommet de la canne, la tige et les feuilles<br />

mortes) a été mesurée pendant trois années consécutives. Le rendement en canne à sucre a également été suivi pour les plants de<br />

canne à sucre et pour les deux premières repousses.<br />

Les jeunes professionnels dans les concours scientifiques<br />

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