Innovations agricoles au service du développement durable
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L’agro-biodiversité a un rôle crucial à jouer dans la révolution <strong>du</strong> secteur horticole pour assurer la sécurité<br />
alimentaire, la nutrition, la génération de revenus et le développement <strong>du</strong>rable en Afrique. Il est donc<br />
temps de repositionner de façon stratégique l’agro-biodiversité dans le secteur horticole et de rest<strong>au</strong>rer son<br />
lustre d’antan.<br />
Intro<strong>du</strong>ction<br />
Contexte<br />
Agro-biodiversité est le terme abrégé pour « diversité biologique agricole ». Cette notion intègre toutes les<br />
composantes de la biodiversité ayant trait à l’alimentation et à l’agriculture. L’agro-biodiversité comporte donc trois<br />
nive<strong>au</strong>x : toutes les espèces animales et végétales cultivées et domestiquées et leurs parents s<strong>au</strong>vages qui<br />
contribuent <strong>au</strong> maintien des fonctions clés de l’agriculture ; les composantes des écosystèmes (agro-écosystèmes),<br />
telles les abeilles pour la pollinisation ou les organismes utiles à la lutte contre les nuisibles ; les stocks contrôlés<br />
d’anim<strong>au</strong>x et de végét<strong>au</strong>x s<strong>au</strong>vages (FAO, 1999). L’agro-biodiversité est la diversité des anim<strong>au</strong>x et des végét<strong>au</strong>x. Elle<br />
sous-tend l’agriculture et est le résultat de l’interaction entre l’environnement, les ressources génétiques et les<br />
systèmes et pratiques de gestion utilisés par les peuples présentant une diversité culturelle. Elle intègre la variété et<br />
la variabilité des anim<strong>au</strong>x, des végét<strong>au</strong>x et des micro-organismes nécessaires à la pérennisation des fonctions clés<br />
des agro-écosystèmes, y compris la structure et les processus de pro<strong>du</strong>ction et de sécurité alimentaire et en appui à<br />
ceux-ci (FAO, 1999). La définition formelle de l’agro-biodiversité est la variété et la variabilité des anim<strong>au</strong>x, des<br />
végét<strong>au</strong>x et des micro-organismes qui sont directement ou indirectement utilisés à des fins alimentaires et <strong>agricoles</strong>,<br />
y compris les cultures, le bétail, la foresterie et les pêcheries (FAO, 1999). Elle renferme la diversité des ressources et<br />
des espèces génétiques utilisées pour l’alimentation et pour pro<strong>du</strong>ire des aliments, des fibres, <strong>du</strong> carburant et des<br />
pro<strong>du</strong>its pharmaceutiques. Elle intègre également la diversité des espèces non récoltées qui soutiennent la pro<strong>du</strong>ction<br />
et de celles qu’on trouve dans l’environnement plus large et qui soutiennent les agro-écosystèmes.<br />
Il s’avère impérieux d’exploiter cette diversité pour assurer la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement<br />
économique. L’année 2010 a été déclarée Année internationale de la biodiversité par l’Organisation des Nations Unies.<br />
La biodiversité est essentielle à la survie humaine, mais elle est considérablement sous-évaluée. Il est nécessaire de<br />
repositionner de façon stratégique l’agro-biodiversité pertinente dans le secteur horticole. L’horticulture est une<br />
discipline riche et h<strong>au</strong>te en couleurs et est un secteur qui intègre la pomologie (fruits), la floriculture (fleurs),<br />
l’horticulture ornementale et l’horticulture maraîchère (légumes) (Peter et Abraham, 2007). Les plantes horticoles<br />
indigènes doivent être repositionnées dans le secteur horticole pour que l’ensemble de leur potentiel soit exploité<br />
(Abukutsa, 2010). L’horticulture s’est développée pour devenir la source de devises étrangères la plus dynamique et<br />
l’employeur le plus dynamique dans plusieurs pays africains. Or, les cultures horticoles indigènes n’ont pas été<br />
exploitées <strong>au</strong>x fins des marchés d’exportation existants (HCDA, 2008). Au Kenya, par exemple, en 2008, environ 20 %<br />
des pro<strong>du</strong>its horticoles étaient exportés et les exportations horticoles ont été évaluées à 74 milliards de shillings<br />
kényans (soit 740 millions d’euros), dont 30 à 40 % ont été générées par les légumes, mais <strong>au</strong>cun de ces pro<strong>du</strong>its<br />
n’était des légumes indigènes africains (HCDA, 2008). Près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 2<br />
dollars par jour et la moitié de la population africaine vit avec moins de 1 dollar par jour. La plupart des populations<br />
malnutries et démunies vivent en Afrique et la p<strong>au</strong>vreté se manifeste généralement par la faim, la malnutrition et le<br />
m<strong>au</strong>vais état de santé (AICAD, 2003 ; Burke et Lobell, 2010). Environ 5,6 millions d’indivi<strong>du</strong>s connaissent l’insécurité<br />
alimentaire <strong>au</strong> Kenya et 50 % des moins de 5 ans sont malnutris. Or, l’Afrique est dotée d’une biodiversité agricole<br />
(Schippers, 2002 ; Abukutsa, 2010). Le repositionnement implique le changement de l’identité d’un pro<strong>du</strong>it par<br />
rapport à l’identité des pro<strong>du</strong>its concurrents dans l’esprit collectif <strong>du</strong> marché cible. Le repositionnement stratégique<br />
vise à exploiter les opportunités ou à influencer de façon consciente les publics importants, sans les contrôler<br />
(Abukutsa, 2010).<br />
Les femmes dans les concours<br />
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