Innovations agricoles au service du développement durable

Innovations agricoles au service du développement durable Innovations agricoles au service du développement durable

knowledge.cta.int
from knowledge.cta.int More from this publisher
08.11.2014 Views

Tableau 2. Méthodes traditionnelles/organiques locales (de protection des abeilles) pour la lutte contre les parasites des abeilles Méthodes Très efficaces Efficaces Application de cendres dans le rucher × Moins efficace Absence de jet/d’éparpillement de rayons de miel et du miel tout autour du rucher × Érection de haie autour du rucher × Enfumage fréquent des ruches (grand nombre de nuisibles) × Maintien du rucher propre et sain × Positionnement des ruches sur des fils × Utilisation de supports de ruche placés dans de l’huile de moteur usagée × Utilisation de bio-pesticides × Maladies des abeilles Aucun échantillon n’a réagi positivement au dépistage du DWV, SBV, CBPV, de l’ABPV, de l’IAPV ou de l’AIV. Toutefois, on a identifié une présence du BQCV dans 32 des 90 échantillons testés (soit une occurrence de 36 %) ; tous les contrôles des prélèvements témoins ont réagi négativement au dépistage de tous les sept virus responsables des maladies d’abeilles. Le BQCV a été identifié dans les échantillons adultes et larvaires, mais aucun n’a été dépisté dans les nymphes sélectionnées au cours de la présente étude, encore moins dans les échantillons prélevés à partir des colonies infectées par le BQCV. Le virus a été détecté beaucoup plus souvent chez les adultes (88 % des échantillons) que chez les jeunes abeilles (13 %). Les valeurs seuils du cycle (CT) pour le BQCV se situent entre 21 et 35, et il n’a été détecté aucun écart dans les niveaux d’infection entre les abeilles adultes et celles au stade larvaire. Le matériel infecté par le BQCV provenait de sept zones agro-écologiques ayant fait l’objet d’échantillonnage, les deux exceptions en la matière étant le Sud-est et les hauts plateaux du Sud. Le BQCV était plus répandu dans les échantillons provenant des hauts plateaux de l’Ouest, où il a été identifié sur sept sites (ce qui représente plus de 40 % des résultats positifs pour le BQCV au plan national). Il était comparativement moins répandu dans les zones Est (identifié sur trois sites) et présent sur les sites individuels situés ailleurs Discussion Nuisibles des abeilles Innovations agricoles au service du développement Il est de notoriété publique qu’une grande variété de nuisibles et de prédateurs attaquent les abeilles mellifères adultes, les abeilles au stade de couvains, les matières stockées dans la ruche, voire la ruche elle-même (Caron, 1999). Certains de ces organismes peuvent simplement utiliser la ruche comme un lieu pour vivre ou en tant qu’abri pour leurs propres petits/nids, mais d’autres peuvent causer des dommages en se nourrissant de miel, de pollen, de restes de couvain ou de cire. Les fourmis noires sucent le miel et tuent les nymphes et les œufs. Elles sont trop petites pour être arrêtées par les gardiens de la ruche et, dans bien de cas, elles font fuir les abeilles de la ruche. Les vers de la cire sont des nuisibles opportunistes ; ils pondent leurs œufs rapidement sur les nids d’abeilles plus anciens et abandonnés dans l’habitat d’une faible colonie. Les oiseaux mangent les abeilles, surtout celles qui butinent à la recherche de nectar. La FAO (1990) note que les termites ne recherchent que du bois et peuvent ne pas être classées dans la catégorie des nuisibles. Les personnes interrogées ont rapporté que les lézards se nourrissent d’abeilles et de miel. Les apiculteurs ont fait une démonstration des méthodes locales de lutte antiparasitaire, notamment pour les parasites tels que les fourmis noires, les fourmis rouges et les termites. Ils sont venus à bout de la plupart des nuisibles, notamment des nuisibles rampants, en posant les ruches sur des fils électriques et cet emplacement a été considéré comme une méthode efficace de lutte contre les parasites rampants. Nsubuga (2000) rapporte que les apiculteurs du district de Luweero luttent contre les fourmis en posant leurs ruches sur des fils électriques enduits de graisse. 142

Les piliers des ruches servaient également à la lutte contre les nuisibles rampants : les pieds des ruches étaient posés dans un récipient contenant de l’huile de moteur usagée ou dans un anneau de graisse situé entre la ruche et le sol. Les piliers de la ruche étaient traités alternativement à l’huile de moteur usagée, laquelle est fort efficace (FAO, 1990). Des plaques métalliques peuvent aussi être placées sur les piliers pour empêcher les lézards d’atteindre les ruches. De même, Nsubuga (2000) suggère qu’une combinaison de cendre et de graisse peut être utilisée pour lutter contre les fourmis. Les bio-pesticides sont, pour l’essentiel, mélangés à la cendre et à l’urine et répandus par la suite directement sur les nuisibles ou leur passage. La plupart des biopesticides ne sont pas dangereux pour les abeilles, comparativement aux pesticides inorganiques. Les ingrédients utilisés, en majorité, dans la lutte contre les nuisibles et les maladies sont disponibles localement et sont à la portée de la bourse des fermiers. De même, aux dires des apiculteurs, une bonne gestion de la ruche peut être une méthode efficace de lutte contre les nuisibles et les maladies qui attaquent les colonies d’abeilles. Maladies des abeilles Seul le BQCV a été détecté dans les colonies d’abeilles. Il s’agit du premier dépistage moléculaire du BQCV dans tous les stocks d’abeilles mellifères d’Afrique de l’Est. Le BQCV a été isolé pour la première fois dans les années 70, à partir des restes des reines en développement trouvées en décomposition au sein des cellules noircies (Bailey et Woods, 1977). Certes, le BQCV affecte tous les stades du cycle de vie de l’A. mellifera, mais il est plus souvent détecté chez les abeilles adultes que chez celles au stade de larve ou de nymphe (Tentcheva et al., 2004) ; ceci s’est avéré être également le cas dans les échantillons ougandais infectés par le BQCV. Le cycle d’incidence annuelle du BQCV est étroitement lié à celui d’un parasite apicole intestinal microsporidien, le Nosema apis, et il a été indiqué que la présence du virus accroît la pathogénicité du N. apis (Bailey et al., 1981, 1983). À ce jour, l’incidence du N. apis en Ouganda est méconnue. En ce qui concerne les implications de l’infection à BQCV pour l’apiculture ougandaise, à l’exception d’un cas, les échantillons prélevés aux fins de la présente étude provenaient de colonies asymptomatiques. Par conséquent, il est probable que la présence du virus au sein d’une colonie n’entraîne pas nécessairement une maladie patente. Il a été observé ailleurs que divers types de virus sont susceptibles d’être identifiés chez des abeilles au stade adulte et de nymphe apparemment en bonne santé (Hung et al., 1996), et que la mortalité due au virus ne surviendra que lorsque lesdits virus se manifesteront au sein de colonies co-infestées par l’acarien parasite connu sous le nom de Varroa destructor (Hung et al., 1996). Bien qu’il n’existe pas de données disponibles sur les incidences du Varroa en Ouganda, on pense que ladite mite n’existe pas dans ce pays (observation personnelle) et les preuves actuelles laissent penser que le Varroa est également absent des pays limitrophes que sont le Kenya, la Tanzanie, le Soudan et la RD Congo (Griffiths et Bowman, 1981 ; Kigatiira, 1984). L’acarien est répandu dans beaucoup d’autres pays du reste du monde, s’étant rapidement propagé de l’extérieur de son habitat naturel situé en Asie pour atteindre tous les continents à l’exception de l’Australie. La présence du Varroa et sa propagation ont été confirmées en Afrique subsaharienne (Allsop, 1999), y compris dans un rapport récent publié au Nigéria (Ukattah, 2008). Ceci signifie que pendant que l’impact actuel du BQCV en Ouganda peut être minime, si les acariens Varroa venaient à atteindre les districts où le BQCV est endémique, alors la combinaison de l’acarien et du virus pourraient avoir un effet dévastateur plus important sur l’apiculture. Les données résultant de la récente étude démontrent clairement la présence d’au moins un virus dans les stocks apicoles ougandais. Le dépistage de virus additionnel potentiellement destructeur, par exemple le virus aux ailes nuageuses, et la caractérisation plus poussée du BQCV d’origine ougandaise pourraient fournir des informations utiles sur la provenance du virus. Outils et stratégies d’information et de communication utilisés Les résultats des recherches ont été diffusés aux acteurs de la filière apicole pour les tenir informés des nuisibles et maladies importantes des abeilles prévalant en Ouganda. Les jeunes professionnels dans les concours 143

Table<strong>au</strong> 2. Méthodes traditionnelles/organiques locales (de protection des abeilles) pour la lutte contre les parasites des abeilles<br />

Méthodes Très efficaces Efficaces<br />

Application de cendres dans le rucher ×<br />

Moins<br />

efficace<br />

Absence de jet/d’éparpillement de rayons de miel et <strong>du</strong> miel tout <strong>au</strong>tour <strong>du</strong> rucher ×<br />

Érection de haie <strong>au</strong>tour <strong>du</strong> rucher ×<br />

Enfumage fréquent des ruches (grand nombre de nuisibles) ×<br />

Maintien <strong>du</strong> rucher propre et sain ×<br />

Positionnement des ruches sur des fils ×<br />

Utilisation de supports de ruche placés dans de l’huile de moteur usagée ×<br />

Utilisation de bio-pesticides ×<br />

Maladies des abeilles<br />

Aucun échantillon n’a réagi positivement <strong>au</strong> dépistage <strong>du</strong> DWV, SBV, CBPV, de l’ABPV, de l’IAPV ou de l’AIV. Toutefois, on a<br />

identifié une présence <strong>du</strong> BQCV dans 32 des 90 échantillons testés (soit une occurrence de 36 %) ; tous les contrôles des<br />

prélèvements témoins ont réagi négativement <strong>au</strong> dépistage de tous les sept virus responsables des maladies d’abeilles. Le BQCV a<br />

été identifié dans les échantillons a<strong>du</strong>ltes et larvaires, mais <strong>au</strong>cun n’a été dépisté dans les nymphes sélectionnées <strong>au</strong> cours de la<br />

présente étude, encore moins dans les échantillons prélevés à partir des colonies infectées par le BQCV. Le virus a été détecté<br />

be<strong>au</strong>coup plus souvent chez les a<strong>du</strong>ltes (88 % des échantillons) que chez les jeunes abeilles (13 %).<br />

Les valeurs seuils <strong>du</strong> cycle (CT) pour le BQCV se situent entre 21 et 35, et il n’a été détecté <strong>au</strong>cun écart dans les nive<strong>au</strong>x d’infection<br />

entre les abeilles a<strong>du</strong>ltes et celles <strong>au</strong> stade larvaire. Le matériel infecté par le BQCV provenait de sept zones agro-écologiques ayant<br />

fait l’objet d’échantillonnage, les deux exceptions en la matière étant le Sud-est et les h<strong>au</strong>ts plate<strong>au</strong>x <strong>du</strong> Sud. Le BQCV était plus<br />

répan<strong>du</strong> dans les échantillons provenant des h<strong>au</strong>ts plate<strong>au</strong>x de l’Ouest, où il a été identifié sur sept sites (ce qui représente plus de<br />

40 % des résultats positifs pour le BQCV <strong>au</strong> plan national). Il était comparativement moins répan<strong>du</strong> dans les zones Est (identifié sur<br />

trois sites) et présent sur les sites indivi<strong>du</strong>els situés ailleurs<br />

Discussion<br />

Nuisibles des abeilles<br />

<strong>Innovations</strong> <strong>agricoles</strong> <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>du</strong> développement<br />

Il est de notoriété publique qu’une grande variété de nuisibles et de prédateurs attaquent les abeilles mellifères a<strong>du</strong>ltes, les<br />

abeilles <strong>au</strong> stade de couvains, les matières stockées dans la ruche, voire la ruche elle-même (Caron, 1999). Certains de ces<br />

organismes peuvent simplement utiliser la ruche comme un lieu pour vivre ou en tant qu’abri pour leurs propres petits/nids, mais<br />

d’<strong>au</strong>tres peuvent c<strong>au</strong>ser des dommages en se nourrissant de miel, de pollen, de restes de couvain ou de cire. Les fourmis noires<br />

sucent le miel et tuent les nymphes et les œufs. Elles sont trop petites pour être arrêtées par les gardiens de la ruche et, dans bien<br />

de cas, elles font fuir les abeilles de la ruche. Les vers de la cire sont des nuisibles opportunistes ; ils pondent leurs œufs<br />

rapidement sur les nids d’abeilles plus anciens et abandonnés dans l’habitat d’une faible colonie. Les oise<strong>au</strong>x mangent les abeilles,<br />

surtout celles qui butinent à la recherche de nectar. La FAO (1990) note que les termites ne recherchent que <strong>du</strong> bois et peuvent ne<br />

pas être classées dans la catégorie des nuisibles. Les personnes interrogées ont rapporté que les lézards se nourrissent d’abeilles et<br />

de miel. Les apiculteurs ont fait une démonstration des méthodes locales de lutte antiparasitaire, notamment pour les parasites<br />

tels que les fourmis noires, les fourmis rouges et les termites. Ils sont venus à bout de la plupart des nuisibles, notamment des<br />

nuisibles rampants, en posant les ruches sur des fils électriques et cet emplacement a été considéré comme une méthode efficace<br />

de lutte contre les parasites rampants. Nsubuga (2000) rapporte que les apiculteurs <strong>du</strong> district de Luweero luttent contre les<br />

fourmis en posant leurs ruches sur des fils électriques en<strong>du</strong>its de graisse.<br />

142

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!