Innovations agricoles au service du développement durable

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08.11.2014 Views

Étant donné que ce dernier se limite à des bandes de terres étroites situées au bord du fleuve, la production agricole doit être intensifiée par la suppression des contraintes saisonnières tenant à la fourniture de l’eau et par l’équilibre de la demande et de l’offre d’eau. Ceci exige l’optimisation de l’utilisation des ressources. Le présent article se fonde sur des recherches effectuées sur le système public d’irrigation par pompage, système dans lequel il incombe entièrement aux fermiers la gestion de leurs plantations, le gouvernement se contentant de vendre l’eau et d’élaborer les politiques. Bien que d’importantes recherches biologiques aient été effectuées à ce niveau, la recherche sur l’allocation des ressources à été limitée. L’étude a exploré des alternatives visant à maximiser les gains des fermiers découlant des cultures vivrières et commerciales dans le cadre des combinaisons optimales et durables d’utilisation des rares ressources en eau, foncières, humaines et en capital. Ainsi, l’étude a-telle traité des questions concernant la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et les moyens de subsistance des agriculteurs. Matériels et méthodes L’étude a été réalisée sur le système public d’irrigation d’Elzeidab de l’État du Nil, lieu où sont cultivées les céréales, les légumineuses et les cultures pérennes annuelles et où ont récemment été introduites la production animale et les cultures oléagineuses. L’étude a utilisé principalement des données primaires collectées en 2006 auprès de 70 exploitants agricoles sélectionnés de façon aléatoire au moyen d’un échantillonnage aléatoire proportionnel et d’un questionnaire structuré. Au nombre des techniques d’analyse figuraient les modèles de programmation linéaires et d’efficacité dans l’utilisation de l’eau, ainsi que des méthodes statistiques simples utilisant le Système général de modélisation algébrique (GAMS), les logiciels CropWat4, Excel et SPSS. Des données ont été collectées sur la gamme des cultures et l’affectation existante des ressources. Résultats Production de cultures vivrières et de rente Innovations agricoles au service du développement Bien que la plupart des plantes cultivées dans l’État soient hautement rentables, l’insuffisance de terres, d’eau, de main-d’œuvre et de capital entrave la génération de retombées suffisantes. La plus grande surface de terre (48 %) est affectée aux céréales, suivies des légumineuses (22 %). Une variété de légumes, d’épices et de cultures fourragères occupent de petites superficies. Les rendements culturaux étaient beaucoup plus faibles que les résultats des recherches ne l’indiquaient. Des écarts de rendement de 47 et de 81 % ont été enregistrés respectivement pour les haricots secs et les légumes, ce qui indique un potentiel élevé d’accroissement des rendements. Selon Peter (2001), chaque accroissement du rendement des cultures de 10 % réduit le nombre de personnes à faible revenu de 7,2 % en moyenne, en Afrique subsaharienne. Les coûts de production variables jouent un rôle singulier dans la production des cultures annuelles, pour lesquelles les coûts d’intrants matériels influencent largement les bénéfices réalisés (Doll et Orzem, 1984). L’étude a révélé que l’essentiel du coût de production est constitué d’environ 15 composantes. La plupart des personnes interrogées se sont plaintes du coût élevé des intrants de production. L’eau d’irrigation est considérée comme la principale ressource coûteuse, en raison du coût élevé du pompage de l’eau depuis le Nil. Toutefois, des agriculteurs sélectionnés irriguaient de façon invariable et excessive leurs cultures annuelles (Fig. 1), avec des exigences en termes d’eau pour les cultures par an dépassées de 60 %. Ceci laisse penser qu’il existe un fort potentiel d’utilisation de l’eau (par exemple, pour les cultures additionnelles) une fois que l’utilisation efficace de l’eau sera améliorée. La main-d’œuvre est également une ressource importante ; cependant, pour réduire les coûts de production, les agriculteurs avaient tendance à éviter d’employer des ouvriers agricoles salariés. En moyenne, les agriculteurs employaient deux membres de leur famille ; toutefois, des ouvriers agricoles sont recrutés respectivement pour 10 et 34 jours de travail pour la production de pois chiches et de pommes de terre. 132

Eau (000m 3 /fed.) 10 9 8 7 6 5 4 3 CWa (m3/fed) 2 1 CWR (m3/fed) 0 Cultures annuelles Figure 1. Écart physique entre les besoins en eau des cultures (BEC) et l’eau pour les cultures appliquées (ECA) pour les cultures à l’étude Après la terre, l’eau et la main-d’œuvre, le quatrième pilier de la production est le capital. Le système financier formel ne fournit qu’une petite part du crédit utilisé par les agriculteurs et 93 % des agriculteurs ayant pris part à l’étude vivaient de leurs propres ressources, alors que des sources informelles telles que les commerçants villageois ne contribuaient qu’à hauteur de 2,8 %. Contribution des cultures à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté des ménages Les cultures annuelles, à savoir le blé, le sorgho, les légumineuses vivrières, les légumes et les cultures fourragères, sont généralement considérées comme étant les principales cultures vivrières et de rente. Toutefois, ces cultures jouent un rôle important en pérennisant la production des systèmes agricoles. Les décisions relatives aux quantités excédentaires commercialisables et à la durée de leur vente dépendent du type de culture. Étant donné la limitation des infrastructures, ceci conduit à des niveaux élevés de vente immédiatement après la récolte ; toutefois, une certaine quantité est retenue pour la vente au cours du reste de l’année : 88 % des produits sont vendus (77 % immédiatement après la récolte et 11 % conservés pour des ventes futures), les 12 % restants étant conservés au grenier. Environ 32 % des quantités conservées servaient de semence pour la prochaine saison et 68 % étaient destinés à la consommation des ménages. Parmi les cultures individuelles, les céréales et les légumineuses sont vendues, en partie, après la récolte et stockées en partie alors que les légumes, les épices et les pommes de terre sont vendus immédiatement à cause du manque d’infrastructures de stockage appropriées et de l’insuffisance de marchés. Les études ont pour la plupart confirmé que la diversification des sources de revenu pourrait renforcer la viabilité de l’agriculture. Beetz (2002) rapporte que l’intégration des arbres et des arbustes aux autres activités pratiquées sur une plantation peut créer des sources de revenus additionnelles, étendre le travail agricole sur l’année et accroître la productivité des autres activités, tout en protégeant le sol, l’eau, la faune et la flore. Les transferts d’argent et les contributions des membres de la famille, l’emploi dans le secteur formel, le commerce et d’autres activités privées non champêtres constituent, dans la zone, les principales sources de revenu en dehors de l’agriculture (Tableau 1). Près de 37 % des fermiers avaient des revenus hors travaux champêtres qui sont complémentaires de leurs revenus agricoles, contre 63 % comptant exclusivement sur les revenus agricoles. L’essentiel du revenu agricole provenait des cultures pérennes (78 %). La majorité des fermiers (63 %) ont diversifié leur production en cultivant plusieurs produits agricoles à la fois, pratiquant l’élevage aussi bien que les cultures annuelles et, quelques fois, des activités à valeur ajoutée. La diversification des activités rend plus facile le fait pour les ménages d’être davantage autosuffisants aux plans de la nutrition, de l’alimentation du bétail, des matières organiques du sol et de l’énergie. Les jeunes professionnels dans les concours scientifiques 133

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Figure 1. Écart physique entre les besoins en e<strong>au</strong> des cultures (BEC) et l’e<strong>au</strong> pour les cultures appliquées (ECA) pour les cultures à l’étude<br />

Après la terre, l’e<strong>au</strong> et la main-d’œuvre, le quatrième pilier de la pro<strong>du</strong>ction est le capital. Le système financier formel ne fournit<br />

qu’une petite part <strong>du</strong> crédit utilisé par les agriculteurs et 93 % des agriculteurs ayant pris part à l’étude vivaient de leurs propres<br />

ressources, alors que des sources informelles telles que les commerçants villageois ne contribuaient qu’à h<strong>au</strong>teur de 2,8 %.<br />

Contribution des cultures à la sécurité alimentaire et à la ré<strong>du</strong>ction de la p<strong>au</strong>vreté des ménages<br />

Les cultures annuelles, à savoir le blé, le sorgho, les légumineuses vivrières, les légumes et les cultures fourragères, sont<br />

généralement considérées comme étant les principales cultures vivrières et de rente. Toutefois, ces cultures jouent un rôle<br />

important en pérennisant la pro<strong>du</strong>ction des systèmes <strong>agricoles</strong>. Les décisions relatives <strong>au</strong>x quantités excédentaires<br />

commercialisables et à la <strong>du</strong>rée de leur vente dépendent <strong>du</strong> type de culture. Étant donné la limitation des infrastructures, ceci<br />

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vente <strong>au</strong> cours <strong>du</strong> reste de l’année : 88 % des pro<strong>du</strong>its sont ven<strong>du</strong>s (77 % immédiatement après la récolte et 11 % conservés pour<br />

des ventes futures), les 12 % restants étant conservés <strong>au</strong> grenier. Environ 32 % des quantités conservées servaient de semence<br />

pour la prochaine saison et 68 % étaient destinés à la consommation des ménages. Parmi les cultures indivi<strong>du</strong>elles, les céréales<br />

et les légumineuses sont ven<strong>du</strong>es, en partie, après la récolte et stockées en partie alors que les légumes, les épices et les<br />

pommes de terre sont ven<strong>du</strong>s immédiatement à c<strong>au</strong>se <strong>du</strong> manque d’infrastructures de stockage appropriées et de l’insuffisance<br />

de marchés. Les études ont pour la plupart confirmé que la diversification des sources de revenu pourrait renforcer la viabilité de<br />

l’agriculture. Beetz (2002) rapporte que l’intégration des arbres et des arbustes <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres activités pratiquées sur une plantation<br />

peut créer des sources de revenus additionnelles, étendre le travail agricole sur l’année et accroître la pro<strong>du</strong>ctivité des <strong>au</strong>tres<br />

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Les transferts d’argent et les contributions des membres de la famille, l’emploi dans le secteur formel, le commerce et d’<strong>au</strong>tres<br />

activités privées non champêtres constituent, dans la zone, les principales sources de revenu en dehors de l’agriculture (Table<strong>au</strong> 1).<br />

Près de 37 % des fermiers avaient des revenus hors trav<strong>au</strong>x champêtres qui sont complémentaires de leurs revenus <strong>agricoles</strong>,<br />

contre 63 % comptant exclusivement sur les revenus <strong>agricoles</strong>. L’essentiel <strong>du</strong> revenu agricole provenait des cultures pérennes<br />

(78 %). La majorité des fermiers (63 %) ont diversifié leur pro<strong>du</strong>ction en cultivant plusieurs pro<strong>du</strong>its <strong>agricoles</strong> à la fois, pratiquant<br />

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plus facile le fait pour les ménages d’être davantage <strong>au</strong>tosuffisants <strong>au</strong>x plans de la nutrition, de l’alimentation <strong>du</strong> bétail, des<br />

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