Innovations agricoles au service du développement durable

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08.11.2014 Views

L’utilisation d’outils de communication efficaces a eu pour résultat le fait pour les populations d’apporter elles-mêmes leur maïs pour le faire battre et pour les agriculteurs de s’organiser en groupes en vue d’acquérir la machine mise au point localement à un coût de 25 000 N (soit 166,66 $US ou 135,14 €). Les cinq exploitations agricoles identifiées ont reçu chacune cinq décortiqueuses, plus d’autres machines pour râper et broyer le manioc. Ces machines ont été offertes par le conseil de collectivité locale et un sénateur. Davantage de machines ont été montées et distribuées. D’autres États formulent des demandes afin d’acquérir la batteuse. À l’édition 2009 de l’Exposition de la Polytechnique organisée à Kano, au Nigéria, la décortiqueuse est venue en deuxième position dans la catégorie des machines de transformation. Discussion et conclusion À partir des résultats, il est évident que la conception de la machine a été une réussite. La capacité effective de débit de 109,99 kg/h s’est avérée bien meilleure à la capacité effective de débit humain (qui est de 21,1 kg/h). La valeur actualisée nette de la batteuse s’est avérée attrayante pour les agriculteurs qui ont dit que les batteuses disponibles sur le marché coûtaient environ 55 000 à 60 000 N (soit entre 367 et 400 dollars US ou 297 à 324 €). La différence de prix indique une réduction drastique du prix d’achat d’une batteuse de maïs de 32 500 N (soit 217 $ US ou 176 €) ; ce qui représente une économie de 56,52 %. Le nombre de pièces de rechange était faible comparativement à la plupart des batteuses disponibles sur le marché. La machine a une durée de vie estimée à 10 ans. La capacité de battage de la décortiqueuse de maïs était telle qu’elle a répondu aux besoins de battage des agriculteurs dans le temps requis avec une corvée zéro. Ainsi, les agriculteurs ont-ils disposé de plus de temps et d’énergie à consacrer à d’autres activités. Les agriculteurs, de même que les centres agro-industriels ont non seulement réduit le coût par sac de leur maïs destiné au battage, mais ils ont également créé davantage de richesses pour eux-mêmes. Les centres agro-industriels créés ont aidé de nombreux agriculteurs à transformer leurs propres produits agricoles dans un format acceptable sur le marché, ce qui a apporté une valeur ajoutée aux prix marchands auxquels les agriculteurs les vendaient. Des recherches plus poussées devraient être effectuées afin d’identifier les nombreux besoins de ces agriculteurs ruraux, de sorte que les experts puissent concevoir des systèmes et offrir des solutions qui satisfassent leurs besoins. Références Abdulkadir, B.H., Mattew, S.A., Olufemi, A.O. et Ikechukwu, C.U. 2009. ‘The design and construction of maize threshing machine’. Assumption University J. Technology, Thaïlande 12 (3): 199–206. ASME. 1995. Design of Transmission Shafting. American Society of Mechanical Engineering, New York, États-Unis. FAO. 1992. Maize in Human Nutrition. Food et Nutrition Series No. 25. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome, Italie. Innovations agricoles au service du développement Fashina, A.B. et Abdulahi, H. 1994. ‘Performance evaluation of a locally developed direct-power-take off driven maize thresher’. J. Agricultural Technology, NBTE 2 (1): 1–5. Hannah, J. et Stephens, R.C. 1970. Mechanics of Machines: Elementary Theory and Example. Edward Arnold, Londres, Royaume-Uni. Joshi, H.C. 1981. ‘Design and selection of thresher parameters et components’. J. Agricultural Mechanization in Asia, Africa and Latin America 12 (2): 61–70. Ogunwede, O.I. 2003. Design and construction of plastic crushing machine. PGD thesis, Department of Mechanical Engineering, Federal University of Technology, Minna, Nigeria. Onwualu, A.P., Akubuo, C.O. et Ahaneku, I.E. 2006. Fundamentals of Engineering for Agriculture. Immaculate Publications, Enugu, Nigeria. Shigley, J.E. 1986. Mechanical Engineering Design. S.I. (metric) edn. McGraw-Hill, New York, États-Unis. William, W.A. 1953. Mechanical Power Transmission Manual. Conover Mast Publications, New York, États-Unis. 130

Optimisation des ressources dans la production des principales denrées alimentaires et cultures de rente -une voie conduisant à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté au Soudan Elgilany Abdelhafeez Ahmed 1 Mots clés : préservation de l’environnement, amélioration du rendement, accroissement du revenu agricole Résumé L’utilisation efficace des ressources est essentielle pour l’agriculture soudanaise. Étant donné que les ressources sont des intrants économiques, l’objectif devrait être d’obtenir une production maximale par unité. Au Soudan, les agriculteurs utilisent de nombreuses cultures afin d’intensifier la production pour essayer d’améliorer la sécurité alimentaire et le revenu des ménages. Les grandes cultures, telles que les légumineuses à grains, les légumineuses vivrières et les légumes, sont considérées comme des aliments essentiels et des cultures de rente dans le cadre de la combinaison des cultures prévalant au Soudan. La recherche a considéré l’État du Nil (Nahr Elneel State) comme une étude de cas en raison de son potentiel élevé pour la culture de produits vivriers et de cultures de rente. Les cultures sont communément produites par irrigation, par pompage depuis le Nil. Il se pose de nombreux écueils à la production de ces cultures dans l’État, au nombre desquels figurent l’inefficacité de l’utilisation des ressources, les faibles niveaux de productivité et les coûts élevés de production. La recherche visait à optimiser l’utilisation des ressources dans la production de cultures vivrières et de rente. Les données primaires ont été collectées auprès de 70 personnes interrogées et sélectionnées de manière aléatoire, au moyen de questionnaires structurés. Une technique de programmation linéaire a été utilisée pour évaluer la combinaison optimale des ressources relatives aux cultures soumises à l’étude. Le modèle a révélé que les fermiers obtiendraient des rendements plus élevés en optimisant l’utilisation des ressources dans la production des denrées vivrières et commerciales. Les producteurs devraient par conséquent bénéficier d’orientations sur la façon d’utiliser leurs ressources de manière optimale et être encouragés à cultiver des cultures commerciales et vivrières comme moyens de contribuer de façon significative à la pérennité des exploitations agricoles et à la réduction de la malnutrition dans l’État. Innovations agricoles au service du 131 Introduction Le Soudan est riche en ressources agricoles qui, si elles sont bien gérées, peuvent générer de la nourriture en quantité suffisante pour le pays et même un excédent à exporter en direction des pays limitrophes. L’eau provenant du Nil et de ses affluents, les ressources souterraines et les impressionnantes précipitations au Centre et au Sud sont propices à l’agriculture et à l’élevage à diverses intensités. Sur une superficie totale arable d’à peu près 85 millions d’hectares, seuls 20 % sont actuellement cultivés mais avec une variation inter-saisonnière (MAF, 2006). Étant donné la forte dépendance du pays vis-à-vis de l’agriculture et de l’élevage pour la subsistance de sa population, la disponibilité et l’accès aux ressources naturelles sont d’une importance primordiale (De Pauw, 2009). Dans l’État du Nil, une forte concurrence pour la terre et l’eau résultant de la forte pression démographique et des rendements agricoles chroniquement faibles et instables (du fait des stress environnementaux et de la faible utilisation de technologies améliorées) constitue des écueils pour la gestion des ressources. Les agriculteurs sont confrontés au double scénario de la faiblesse de disponibilité des produits alimentaires et des revenus. Selon Elsir et al. (2004), il a longtemps été reconnu que les coûts élevés de production, la faible productivité et le manque de source d’énergie bon marché pour le pompage de l’eau entravent la réalisation du plein potentiel agricole de l’État du Nil. 1. Ministère de la science et de la technologie, Corporation de recherche agricole, Centre de recherche et de politique économique en agriculture, Soudan. Les jeunes professionnels dans les concours

Optimisation des ressources dans la pro<strong>du</strong>ction des principales denrées alimentaires et cultures<br />

de rente -une voie con<strong>du</strong>isant à la sécurité alimentaire et à la ré<strong>du</strong>ction de la p<strong>au</strong>vreté <strong>au</strong><br />

Soudan<br />

Elgilany Abdelhafeez Ahmed 1<br />

Mots clés : préservation de l’environnement, amélioration <strong>du</strong> rendement, accroissement <strong>du</strong> revenu agricole<br />

Résumé<br />

L’utilisation efficace des ressources est essentielle pour l’agriculture soudanaise. Étant donné que les ressources sont des<br />

intrants économiques, l’objectif devrait être d’obtenir une pro<strong>du</strong>ction maximale par unité. Au Soudan, les agriculteurs<br />

utilisent de nombreuses cultures afin d’intensifier la pro<strong>du</strong>ction pour essayer d’améliorer la sécurité alimentaire et le<br />

revenu des ménages. Les grandes cultures, telles que les légumineuses à grains, les légumineuses vivrières et les légumes,<br />

sont considérées comme des aliments essentiels et des cultures de rente dans le cadre de la combinaison des cultures<br />

prévalant <strong>au</strong> Soudan. La recherche a considéré l’État <strong>du</strong> Nil (Nahr Elneel State) comme une étude de cas en raison de son<br />

potentiel élevé pour la culture de pro<strong>du</strong>its vivriers et de cultures de rente. Les cultures sont communément pro<strong>du</strong>ites par<br />

irrigation, par pompage depuis le Nil. Il se pose de nombreux écueils à la pro<strong>du</strong>ction de ces cultures dans l’État, <strong>au</strong><br />

nombre desquels figurent l’inefficacité de l’utilisation des ressources, les faibles nive<strong>au</strong>x de pro<strong>du</strong>ctivité et les coûts<br />

élevés de pro<strong>du</strong>ction. La recherche visait à optimiser l’utilisation des ressources dans la pro<strong>du</strong>ction de cultures vivrières<br />

et de rente. Les données primaires ont été collectées <strong>au</strong>près de 70 personnes interrogées et sélectionnées de manière<br />

aléatoire, <strong>au</strong> moyen de questionnaires structurés. Une technique de programmation linéaire a été utilisée pour évaluer la<br />

combinaison optimale des ressources relatives <strong>au</strong>x cultures soumises à l’étude. Le modèle a révélé que les fermiers<br />

obtiendraient des rendements plus élevés en optimisant l’utilisation des ressources dans la pro<strong>du</strong>ction des denrées<br />

vivrières et commerciales. Les pro<strong>du</strong>cteurs devraient par conséquent bénéficier d’orientations sur la façon d’utiliser leurs<br />

ressources de manière optimale et être encouragés à cultiver des cultures commerciales et vivrières comme moyens de<br />

contribuer de façon significative à la pérennité des exploitations <strong>agricoles</strong> et à la ré<strong>du</strong>ction de la malnutrition dans l’État.<br />

<strong>Innovations</strong> <strong>agricoles</strong> <strong>au</strong> <strong>service</strong> <strong>du</strong><br />

131<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Le Soudan est riche en ressources <strong>agricoles</strong> qui, si elles sont bien gérées, peuvent générer de la nourriture en quantité suffisante<br />

pour le pays et même un excédent à exporter en direction des pays limitrophes. L’e<strong>au</strong> provenant <strong>du</strong> Nil et de ses affluents, les<br />

ressources souterraines et les impressionnantes précipitations <strong>au</strong> Centre et <strong>au</strong> Sud sont propices à l’agriculture et à l’élevage à<br />

diverses intensités. Sur une superficie totale arable d’à peu près 85 millions d’hectares, seuls 20 % sont actuellement cultivés mais<br />

avec une variation inter-saisonnière (MAF, 2006). Étant donné la forte dépendance <strong>du</strong> pays vis-à-vis de l’agriculture et de l’élevage<br />

pour la subsistance de sa population, la disponibilité et l’accès <strong>au</strong>x ressources naturelles sont d’une importance primordiale (De<br />

P<strong>au</strong>w, 2009). Dans l’État <strong>du</strong> Nil, une forte concurrence pour la terre et l’e<strong>au</strong> résultant de la forte pression démographique et des<br />

rendements <strong>agricoles</strong> chroniquement faibles et instables (<strong>du</strong> fait des stress environnement<strong>au</strong>x et de la faible utilisation de<br />

technologies améliorées) constitue des écueils pour la gestion des ressources. Les agriculteurs sont confrontés <strong>au</strong> double scénario<br />

de la faiblesse de disponibilité des pro<strong>du</strong>its alimentaires et des revenus. Selon Elsir et al. (2004), il a longtemps été reconnu que les<br />

coûts élevés de pro<strong>du</strong>ction, la faible pro<strong>du</strong>ctivité et le manque de source d’énergie bon marché pour le pompage de l’e<strong>au</strong><br />

entravent la réalisation <strong>du</strong> plein potentiel agricole de l’État <strong>du</strong> Nil.<br />

1. Ministère de la science et de la technologie, Corporation de recherche agricole, Centre de recherche et de politique<br />

économique en agriculture, Soudan.<br />

Les jeunes professionnels dans les concours

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