Innovations agricoles au service du développement durable

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08.11.2014 Views

Production, gestion et distribution de biomasse selon les besoins Le potentiel de résidus agricoles sur les parcelles est connu Les feuilles de sorgho sont très appétissantes pour le bétail, tout comme la paille (tige+feuille) du maïs (Tableau 2). Cependant, les tiges partiellement consommées sont utilisées pour la construction domestique. Les cosses d’arachide vide, les rachis et les épis de céréales sont généralement jetés, tout comme les tiges de coton et les cannes du sorgho. Ils sont souvent brûlés pendant le défrichage des parcelles, au lieu d’être transformés pour produire du fumier ou aux fins d’un système culture sous couvert végétal. Tableau 2. Rendements moyens (t/ha -1 ) de biomasse au nord du Cameroun (2006/07 et 2007/08) Agriculteurs + bergers-agriculteurs + éleveurs Agriculteurs Éleveurs Partie du plant Arach. Maïs Sorg Cot Riz Maïs Sorg Maïs Sorg Grains 1,68 2,99 1,41 NC 3,49 2,79 1,07 3,76 2,39 Fanes 2,91 – – – – – – – – Cosses 0,72 – – – – – – – – Pailles – 2,93 – – 3,92 2,66 – 3,83 – Épis – 0,63 0,24 – – 0,58 0,21 0,76 0,41 Tiges – – 2,05 1,08 – – 1,52 – 3,39 Feuilles – – 1,02 0,97 – – 0,89 – 1,89 Arach : arachide ; Sorg : sorgho ; Cot : coton ; -: ne fait pas partie de la plante ; NP : non prélevé. En théorie les exploitations agricoles sont auto-suffisantes en biomasse Le recyclage des résidus agricoles en fumier organique (FO) est caractérisé par environ 25 % du rétrécissement de la matière sèche initiale (Berger, 1996). Avec l’apport de 2,5 t ha -1 par an (Berger, 1996), le potentiel théorique de FO (calculé à partir des tableaux 1 et 2) pourrait – dans un système clos (sans parcours) – permettre d’assurer la conservation idoine de la fertilité des sols dans tous les types d’exploitation agricole. Cependant, dans la pratique, seulement 37 % des agriculteurs ont accès au FO et ils l’utilisent sur moins de 5 % de leur superficie de production agricole, à un taux de 1t de matière organique FO par hectare sur cette partie de terre traitée. La priorité est accordée aux superficies les plus exigeantes en termes de fertilité. Les autres agriculteurs (63 % n’ont ni bétail, ni charrue, ni main-d’œuvre et ne peuvent donc ramasser, transporter et recycler la biomasse pendant la saison sèche. Innovations agricoles au service du développement De même, à partir d’une consommation de 7 kg de matière sèche par Unité de bétail tropical (UBT) 2 par jour, le potentiel de fourrage devrait permettre de nourrir tous les bétails pendant au moins 470, 163 et 33 jours, sur les superficies agricoles appartenant respectivement aux agriculteurs, aux bergers-agriculteurs et éleveurs. Dans la pratique, ce résidu est destiné à nourrir le bétail sur une période de 7 mois pendant la saison sèche. Pour fermer le système (élimination du pâturage sur les parcours), il faut accroître le volume de biomasse destiné à être utilisé comme fourrage. Ainsi, des partenariats de culture de biomasse ont-ils été testés avec des producteurs, sans compromettre le rendement des cultures vivrières. La répartition actuelle de la biomasse est effectuée au détriment des terres des agriculteurs Les stocks de résidus agricoles produits par les agriculteurs sont très faibles (Tableau 3). Avant de défricher la terre, les débris de biomasse qui n’ont pas été consommés par le bétail demeurent sur la parcelle. Pendant la saison sèche, les bêtes parcourent une distance de 8,5 km en 8 à 9 heures sur les terres où elles sont établies (Tableau 4). 2. UBT (Unité de bétail tropical) est une norme tropicale de poids de la vache de 250 kg. 100

Le bétail broute sur les terres des agriculteurs, mais il défèque pendant la nuit sur les parcelles appartenant aux éleveurs à un taux de 1,65 kg UBT -1 jour -1 . On dénombrait 19 UBT disponibles par hectare de terre cultivée, permettant un approvisionnement moyen de 7 t de fumier à l’hectare sur leur terre pendant 7 mois de saison sèche. Cette quantité peut doubler ou tripler avec l’arrivée du bétail venu de la brousse. Tableau 3. Production et apport de résidus végétaux sur les terres de production agricole Résidu Production (kg ha –1 ) Proportion stockée sur champ (%) Reste sur sol après récolte (de résidus culturaux) (kg ha -1 ) [1] Reste avant nouvelle saison de culture en mai (kg ha -1 ) [2] Volume consommée par bétail en saison sèche (kg ha -1 ) = [1]] – [2] Cosses d’arachide 2903 2 2845 1043 1734 Tiges + feuilles de coton 2047 0 2047 1314 665 Paille de maïs 2930 2 2872 1335 1469 Tige de niébé 1142 30 799 625 106 Paille de riz 3486 24 2649 586 1995 Tiges de sorgho 2051 11 1825 1939 723 Feuilles de sorgho 1028 12 905 Tableau 4. Nombres d’activités (% de temps) de mouvement quotidien (dabunde)) Zone Pâturage Mouvement Mouvement + Abreuvement pâturage du bétail Total Terres de culture 53 11 12 0 76 Terres de pâturage 1 5 1 0 7 Voies du bétail 0 4 0 0 4 Points d’eau 0 0 0 1 1 Voies 0 1 0 0 1 Vallées intérieures 7 1 2 0 10 Total 62 23 14 1 100 Proposition d’un modèle d’intégration agriculture-élevage sur les terres Innovation au niveau des terres agricoles Au niveau des agriculteurs, l’apport de 2t FO ha -1 année -1 à la terre (recyclage du dépôt de biomasse en dépôt de fumier d’étable) ou la création d’un système de culture sous couvert végétal avec 7 t de paillis ha- 1 est possible. Dans ce cas, si le pâturage correct est maintenu, les tiges et les pailles non cultivées peuvent être importées pour compléter la biomasse résiduelle sur les parcelles. Mais si le droit de brouter les résidus culturaux est modifié en faveur des agriculteurs, on peut les formaliser par contrat par consommation de leurs résidus agricoles en échange du parcage du bétail sur leur terre pour restaurer la fertilité du sol. Chez les éleveurs, l’accroissement de la production de la biomasse sur la parcelle, ainsi que sur les terres de parcours collectives est nécessaire. Innovation au niveau de la terre par l’élaboration de règles et de pratiques À la fin des discussions, les engagements pris par les différents acteurs ont porté sur le choix du niveau de restriction partielle de la liberté de pâturage des résidus culturaux des agriculteurs par le bétail des éleveurs, et la biomasse équivalente en unités de fourrage à produire pour combler l’écart. Les jeunes professionnels dans les concours scientifiques 101

Le bétail broute sur les terres des agriculteurs, mais il défèque pendant la nuit sur les parcelles appartenant <strong>au</strong>x éleveurs à un t<strong>au</strong>x<br />

de 1,65 kg UBT -1 jour -1 . On dénombrait 19 UBT disponibles par hectare de terre cultivée, permettant un approvisionnement moyen<br />

de 7 t de fumier à l’hectare sur leur terre pendant 7 mois de saison sèche. Cette quantité peut doubler ou tripler avec l’arrivée <strong>du</strong><br />

bétail venu de la brousse.<br />

Table<strong>au</strong> 3. Pro<strong>du</strong>ction et apport de rési<strong>du</strong>s végét<strong>au</strong>x sur les terres de pro<strong>du</strong>ction agricole<br />

Rési<strong>du</strong><br />

Pro<strong>du</strong>ction<br />

(kg ha –1 )<br />

Proportion<br />

stockée<br />

sur champ (%)<br />

Reste sur sol après récolte<br />

(de rési<strong>du</strong>s cultur<strong>au</strong>x) (kg<br />

ha -1 ) [1]<br />

Reste avant nouvelle<br />

saison de culture en mai<br />

(kg ha -1 ) [2]<br />

Volume consommée par bétail<br />

en saison sèche (kg ha -1 ) = [1]]<br />

– [2]<br />

Cosses d’arachide 2903 2 2845 1043 1734<br />

Tiges + feuilles<br />

de coton<br />

2047 0 2047 1314 665<br />

Paille de maïs 2930 2 2872 1335 1469<br />

Tige de niébé 1142 30 799 625 106<br />

Paille de riz 3486 24 2649 586 1995<br />

Tiges de sorgho 2051 11 1825 1939 723<br />

Feuilles de sorgho 1028 12 905<br />

Table<strong>au</strong> 4. Nombres d’activités (% de temps) de mouvement quotidien (dabunde))<br />

Zone Pâturage Mouvement<br />

Mouvement +<br />

Abreuvement<br />

pâturage<br />

<strong>du</strong> bétail<br />

Total<br />

Terres de culture 53 11 12 0 76<br />

Terres de pâturage 1 5 1 0 7<br />

Voies <strong>du</strong> bétail 0 4 0 0 4<br />

Points d’e<strong>au</strong> 0 0 0 1 1<br />

Voies 0 1 0 0 1<br />

Vallées intérieures 7 1 2 0 10<br />

Total 62 23 14 1 100<br />

Proposition d’un modèle d’intégration agriculture-élevage sur les terres<br />

Innovation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des terres <strong>agricoles</strong><br />

Au nive<strong>au</strong> des agriculteurs, l’apport de 2t FO ha -1 année -1 à la terre (recyclage <strong>du</strong> dépôt de biomasse en dépôt de fumier d’étable) ou<br />

la création d’un système de culture sous couvert végétal avec 7 t de paillis ha- 1 est possible. Dans ce cas, si le pâturage correct est<br />

maintenu, les tiges et les pailles non cultivées peuvent être importées pour compléter la biomasse rési<strong>du</strong>elle sur les parcelles. Mais si<br />

le droit de brouter les rési<strong>du</strong>s cultur<strong>au</strong>x est modifié en faveur des agriculteurs, on peut les formaliser par contrat par consommation<br />

de leurs rési<strong>du</strong>s <strong>agricoles</strong> en échange <strong>du</strong> parcage <strong>du</strong> bétail sur leur terre pour rest<strong>au</strong>rer la fertilité <strong>du</strong> sol. Chez les éleveurs,<br />

l’accroissement de la pro<strong>du</strong>ction de la biomasse sur la parcelle, ainsi que sur les terres de parcours collectives est nécessaire.<br />

Innovation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la terre par l’élaboration de règles et de pratiques<br />

À la fin des discussions, les engagements pris par les différents acteurs ont porté sur le choix <strong>du</strong> nive<strong>au</strong> de restriction partielle de la<br />

liberté de pâturage des rési<strong>du</strong>s cultur<strong>au</strong>x des agriculteurs par le bétail des éleveurs, et la biomasse équivalente en unités de<br />

fourrage à pro<strong>du</strong>ire pour combler l’écart.<br />

Les jeunes professionnels dans les concours scientifiques<br />

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