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Analyse de la dynamique d'intégration des connaissances ... - Inra

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B - Deux foyers sanitaires territorialisés<br />

Dans ce premier segment du chapitre, je vais présenter <strong>de</strong> manière re<strong>la</strong>tivement<br />

succinte <strong>la</strong> chronologie du foyer <strong>de</strong> bémisia. Cette présentation permettra <strong>de</strong> donner les<br />

éléments nécessaires, dans un second temps, à l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s activités scientifiques<br />

dans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ces foyers. La présentation <strong>de</strong> cette chronologie permettra <strong>de</strong> souligner qui<br />

est apparu comme <strong>de</strong>ux caractéristiques partagées <strong>de</strong>s <strong>dynamique</strong>s à l’œuvre à savoir,<br />

premièrement, qu’il y a un jeu <strong>de</strong>s acteurs autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière dont ils cadrent les foyers,<br />

plus exactement autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir si les foyers constituent <strong>de</strong>s « crises » ou non.<br />

Deuxièmement, il apparaît qu’une <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s jeux d’acteurs dans leurs<br />

arrangements re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s foyers est qu’ils territorialisent fortement <strong>la</strong> gestion du<br />

foyer.<br />

1)
 Le
foyer
comme
enjeu
<strong>de</strong>
mobilisations
professionnelles,
<br />

administratives
et
associatives
:
Bemisia/viroses
en
Pyrénées
<br />

orientales
où
comment
éviter
<strong>la</strong>
«
crise
»
<br />

Alors que <strong>la</strong> gestion du foyer alsacien <strong>de</strong> Diabrotica en 2003 semble mettre en<br />

affrontement différentes conceptions <strong>de</strong> <strong>la</strong> « crise » que constitue ce foyer, l’analyse <strong>de</strong>s<br />

mobilisations suite à <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> viroses transmises par Bemisia dans les Pyrénéesorientales<br />

met en évi<strong>de</strong>nce au contraire une volonté –<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s organisations<br />

professionnelles qui sont les principaux acteurs- d’éviter que le foyer puisse se constituer<br />

comme « crise ».<br />

Mobilisations
professionnelles
sur
un
«
risque
»
anticipé
<br />

Suite aux découvertes <strong>de</strong>s premiers foyers <strong>de</strong> TYLCV (voir chapitre 1),<br />

l’administration met en p<strong>la</strong>ce en 2000 le premier p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce sur le virus. Dans les<br />

Pyrénées Orientales, à <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s représentants professionnels, dans un contexte<br />

<strong>de</strong> forte concurrence et <strong>de</strong> réorganisation <strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> production, interpellent les pouvoirs<br />

publics sur l’éventualité d’un risque lié à l’introduction <strong>de</strong> virus transmis par Bemisia.<br />

La production <strong>de</strong> tomates dans le Sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France<br />

La filière <strong>de</strong> production <strong>de</strong> <strong>la</strong> tomate est très concurrentielle. Le Sud-Est est en 2003,<br />

avec <strong>la</strong> Provence et le Languedoc-Roussillon, <strong>la</strong> première zone <strong>de</strong> production française (50 %<br />

du volume national). Malgré un climat qui permet <strong>de</strong>s récoltes plus précoces, <strong>de</strong> plus en plus<br />

concurrencé par les bassins <strong>de</strong> l’Ouest (essentiellement <strong>la</strong> Bretagne qui a vu son potentiel <strong>de</strong><br />

production multiplié par trois entre 1990 et 2000), du Sud-Ouest et du Centre-Ouest (Pays <strong>de</strong><br />

Loire, Centre et Poitou-Charentes, où le potentiel <strong>de</strong> production a presque doublé <strong>de</strong>puis<br />

1990). Cette concurrence se traduit notamment par <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> gains <strong>de</strong> productivité<br />

grâce à l’utilisation d’outils <strong>de</strong> production plus mo<strong>de</strong>rnes et concrètement par une nette<br />

diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> plein-champs au profit du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture<br />

intensive sous abri : en 2000, 15 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> production en frais française est produite en plein air<br />

contre 35 % en 1990. La production sous serre, très coûteuse et <strong>de</strong>mandant d’importantes<br />

compétences techniques permet d’améliorer <strong>la</strong> productivité <strong>de</strong>s cultures (entre 40 et 50<br />

kg/m²/an) et d’étendre, en fonction <strong>de</strong>s variétés et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production choisis, les<br />

calendriers <strong>de</strong> récolte et <strong>de</strong> désaisonnaliser le produit. Ansi, en Provence et dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine du<br />

Roussillon, se sont développées les pratiques <strong>de</strong>s cultures d’hiver qui permettent, avec <strong>de</strong>s<br />

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