Analyse de la dynamique d'intégration des connaissances ... - Inra
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déconcentrés et est très directement liée à l’existence <strong>de</strong> foyers importants <strong>de</strong> virus. On a ainsi<br />
vu dans <strong>la</strong> première partie comment l’alerte sur le TYLCV avait été portée au sein du SPV par<br />
un agent particulièrement impliqué sur le dossier qui a du se mobiliser fortement pour que <strong>la</strong><br />
nécessité d’alerter sur le sujet soit prise en compte et que <strong>de</strong>s moyens soient débloqués à<br />
l’é<strong>la</strong>boration d’outils <strong>de</strong> détection du virus. On peut également noter que les activités <strong>de</strong><br />
surveil<strong>la</strong>nce du territoire réalisée par les services <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s végétaux sont sans<br />
commune mesure 59 avec les moyens mis en œuvre, en anticipation et en gestion, sur <strong>la</strong><br />
problématique Diabrotica. Les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce font suite aux découvertes du pathogène,<br />
ils sont limités dans leurs moyens, reposant essentiellement sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />
d’observations visuelles (que <strong>de</strong>s tests viennent confirmer) et l’activité locale d’un faible<br />
nombre <strong>de</strong> personnes 60 .<br />
Parallèlement, <strong>la</strong> problématique Bemisia/Viroses n’est pas non plus considérée, hors <strong>de</strong>s<br />
pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fortes infestations, comme une thématique prioritaire pour les organisations<br />
professionnelles et les agriculteurs. Ils ont l’impression qu’il est possible <strong>de</strong> s’accommo<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s virus dont l’insecte est porteur et sont confrontés à d’autres priorités (retrait<br />
<strong>de</strong>s matières actives, question du vieillissement <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions expérimentales, etc.).<br />
Plusieurs éléments exemplifient cette faible appropriation <strong>de</strong> l’enjeu. Une enquête menée en<br />
2005 par une ingénieure participante au programme BemisiaRisk auprès <strong>de</strong> techniciens et<br />
d’agriculteurs du sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France souligne ainsi que « Globalement, le risque phytosanitaire<br />
associé à B. tabaci, n’est pas une priorité pour les techniciens et professionnels <strong>de</strong><br />
l’agriculture. Ils ont appris à vivre avec B. tabaci et le TYLCV et ces <strong>de</strong>rnières années <strong>la</strong><br />
vigi<strong>la</strong>nce est retombée du fait d’une pression faible. (…) les ma<strong>la</strong>dies causées par Botrytis sp,<br />
C<strong>la</strong>vibacter sp et à Pepinovirus sont ainsi beaucoup plus préoccupantes (dégâts, risques <strong>de</strong><br />
contamination) que le TYLCV aux yeux <strong>de</strong>s professionnels » (I. Deus, forum BemisiaRisk<br />
2007) 61 . Par ailleurs, les dispositifs professionnels <strong>de</strong> veille et d’alerte animés par les<br />
chambres et les organisations professionnelles (cellule <strong>de</strong> veille) sur lesquels nous reviendrons<br />
plus loin ne fonctionnent plus hors <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> fortes infestations, c’est à dire<br />
essentiellement hors <strong>de</strong> l’année 2003 et, dans une moindre mesure, 2006.<br />
Mais attention, ce<strong>la</strong> ne signifie pas que Bemisia et ses virus ne fassent pas l’objet d’une<br />
attention professionnelle, mais que, comparativement à <strong>de</strong>s organismes comme Diabrotica ou<br />
Ralstonia, il ne semble pas considéré comme une thématique qui justifie un investissement<br />
soutenu et prioritaire 62 .<br />
59 Des éléments plus détaillés sur <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce seront développés dans les chapitres 3 et 4. Sans avoir les<br />
moyens <strong>de</strong> faire une sociologie <strong>de</strong> l’administration sanitaire, les éléments collectés sur cette pério<strong>de</strong> permettent<br />
<strong>de</strong> penser que les priorités <strong>de</strong> <strong>la</strong> PV portent sur d’autres pathogènes, au premier rang <strong>de</strong>squels Diabrotica et <strong>la</strong><br />
Sharka (cf. conclusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse). Il est notable par exemple qu’il est très difficile d’avoir une représentation<br />
chronologique et spatiale cohérente <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce menées par <strong>la</strong> PV au niveau national sur<br />
Bemisia et son vecteur, alors que cette information est très facilement accessible concernant Diabrotica.<br />
60 Cf présentation d’un responsable PV au forum Bemisiarisk 2008 intitulé « Surveil<strong>la</strong>nce du TYLCV en tomates<br />
sous serres dans les Pyrénées Orientales » (consultable en mai 2009 à http://www1.<br />
montpellier.inra.fr/CBGP/Risques_phytosanitaires/E7-.%20Larguier%20&%20G.%20Goarant.pdf). Elle reprend<br />
les résultats <strong>de</strong> l’activité d’un agent <strong>de</strong> <strong>la</strong> PV qui a joué un rôle important dans <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce au niveau<br />
départemental. Cette surveil<strong>la</strong>nce s’arrête, <strong>de</strong> manière significative, à son départ à <strong>la</strong> retraite au 1 août 2007, à <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus critique d’un point <strong>de</strong> vue sanitaire.<br />
61 Ce constat avait déjà été fait en 2004 dans le cadre <strong>de</strong> ma recherche en DEA, un an après ce qui avait été<br />
considéré une situation <strong>de</strong> crise dans les Pyrénées orientales.<br />
62 Une autre manière d’appréhen<strong>de</strong>r ce<strong>la</strong> est d’étudier <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce accordée à Bemisia et ses virus dans les<br />
programmes <strong>de</strong>s stations expérimentales professionnelles. La consultation du recensement <strong>de</strong>s expérimentations<br />
d’une station comme l’APREL sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> donnée Oryx du CTIFL met par exemple en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> montée en<br />
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