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Analyse de la dynamique d'intégration des connaissances ... - Inra

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TYLCV) présenté comme « emblématique » d’apporter une réponse systématique et globale,<br />

intégrant « <strong>de</strong>s composantes biotechniques, socio-économiques, réglementaires et<br />

organisationnelles », à <strong>la</strong> « gestion <strong>de</strong>s risques » et <strong>de</strong> contribuer ainsi à « constituer une<br />

communauté scientifique interactive et critiques » sur les « risques phytosanitaires majeurs<br />

liés aux bioinvasions ».<br />

Dans <strong>la</strong> section qui suit nous allons défendre l’hypothèse selon <strong>la</strong>quelle cette propriété est liée<br />

à <strong>de</strong>ux éléments. Non seulement, plusieurs équipes <strong>de</strong> recherches travaillent sur Bemisia ou<br />

ses virus au moment où ceux-ci en viennent à être considérés comme <strong>de</strong>s problèmes<br />

sanitaires. Mais surtout, il n’y a pas d’acteur qui s’impose comme LE propriétaire <strong>de</strong> l’enjeu<br />

Bemisia/viroses, qui le constituerait ainsi en risque et définirait un cadre à partir duquel les<br />

activités scientifiques seraient dès lors à é<strong>la</strong>borer. C’est en fait un problème flui<strong>de</strong>, dont<br />

l’administration et les organisations professionnelles ont pris connaissance mais qu’elles<br />

n’inscrivent pas durablement et <strong>de</strong> manière continue comme priorité à leur agenda. D’ailleurs<br />

l’histoire longue montre qu’une bioinvasion en chasse une autre, Tuta absoluta (c<strong>la</strong>ssé à<br />

l’annexe A1 <strong>de</strong> l’OEPP) ayant pris en 2010 <strong>la</strong> part belle sur les begomovirus.<br />

Dans ce contexte, on décrira avec ce rapport comment le programme BemisiaRisk représente<br />

une mobilisation scientifique é<strong>la</strong>rgie dans ses réseaux et ses thématiques, qui cherche d’une<br />

part à inclure les multiples acteurs scientifiques qui travaillent sur certaines dimensions du<br />

pathosystème (1) et d’autre part à inscrire durablement le pathogène à l’agenda <strong>de</strong>s acteurs<br />

non scientifiques, notamment en produisant les <strong>connaissances</strong> qui permettent <strong>de</strong> le faire<br />

exister comme « risque »(2).<br />

1)
 Mobilisation
scientifique
sur
un
risque
:
un
processus
<br />

d’enrôlement
pour
renforcer
une
position
scientifique
et
<br />

institutionnelle
fragilisée
<br />

La généalogie du programme BemisiaRisk mentionné ci-<strong>de</strong>ssus va nous ai<strong>de</strong>r ici à<br />

appréhen<strong>de</strong>r une réalité foisonnante, caractérisée par l’existence d’une hétérogénéité<br />

d’espaces <strong>de</strong> recherche. Nous allons ainsi montrer que le programme BemisiaRisk, plutôt<br />

qu’une réaction ad hoc à l’existence <strong>de</strong> ce qui serait perçu comme un nouvel enjeu<br />

scientifique ou phytosanitaire est l’une <strong>de</strong>s étapes d’une longue mobilisation d’un scientifique<br />

qui a visé à rassembler dans un même collectif <strong>de</strong> recherche un ensemble très étendu et<br />

hétérogène d’acteurs pour faire exister un programme scientifique territorialisé axé sur <strong>la</strong> lutte<br />

biologique systémique. Il constitue ce que l’on pourrait appeler une étape dans un processus<br />

d’enrôlement d’un acteur re<strong>la</strong>tivement fragilisé, un chercheur INRA du Centre <strong>de</strong> Biologie et<br />

<strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s Popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Montpellier, qui défend un positionnement épistémique et<br />

institutionnel en remobilisant et en é<strong>la</strong>rgissant autour <strong>de</strong> l’enjeu Bemisia/viroses les réseaux<br />

scientifiques dans lesquels il est inscrit.<br />

a)
 Bemisia
:
reconversion
sur
une
problématique
<strong>de</strong>
recherche
<br />

L’animateur du programme BemisiaRisk est un chercheur spécialiste <strong>de</strong>s techniques<br />

<strong>de</strong> lutte biologique. Il réoriente ses activités à partir <strong>de</strong> 2002 sur <strong>la</strong> thématique Bemisia.<br />

Auparavant, il a travaillé sur d’autres pathogènes (noctuelles, lépidoptères, triatome),<br />

http://www.montpellier.inra.fr/CBGP/BemisiaRisk/in<strong>de</strong>x.htm<br />

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