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Analyse de la dynamique d'intégration des connaissances ... - Inra

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l’on peut qualifiée <strong>de</strong> systémique 23 , qui part <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong> risque pour tenter <strong>de</strong> reconstituer le<br />

périmètre <strong>de</strong>s systèmes d’acteurs concrets et les jeux qui y sont à l’œuvre. Ces travaux ont mis<br />

l’accent sur l’importance <strong>de</strong> ce que l’on peut appeler les scènes locales du risque (Decrop and<br />

Vidal-Naquet 1998), soulignant qu’une même activité pouvait être construit différemment<br />

comme enjeu d’action selon les territoires et les secteurs dans lesquels elle se déployait Ce<br />

qui est remis en cause avant tout grâce à ces travaux, c’est une lecture trop globalisante <strong>de</strong><br />

l’action publique. D’une manière plus générale, cette perspective invite à dépasser les lectures<br />

trop globalisantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation sur les risques qui prend en compte <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong>s<br />

situations étudiées. Autour <strong>de</strong> l’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> l’alerte vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ntes en agriculture, il semble possible <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> cette spécificité en<br />

l’appréhendant au regard <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong> scènes locales du risque, qui<br />

renvoient chacune à un agencement particulier <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions entre organisations et acteurs, et<br />

qui – toujours dans une perspective <strong>de</strong> stylisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité - caractérisent chacun un <strong>de</strong>s<br />

modèles <strong>de</strong> séquences d’action décrit plus haut.<br />

La construction <strong>de</strong> ces ordres locaux du risque phytosanitaire est une démarche assez<br />

proche <strong>de</strong> celle adoptée par Aggeri et Hatchuel (Aggeri and Hatchuel 2003) en ce qu’elle vise<br />

à produire un cadre <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription et d’interprétation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong> portée limitée. Ces<br />

auteurs proposent ainsi <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s Ordres Socio-économiques (OSE) pour<br />

rendre compte <strong>de</strong>s processus d’innovation en agriculture tout en évitant l’écueil du constat <strong>de</strong><br />

l’infinie idiosyncrasie <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité auquel mène l’approche par les réseaux ou, à l’inverse, <strong>la</strong><br />

réduction <strong>de</strong> cette même réalité à <strong>de</strong>s grands régimes d’innovation à <strong>la</strong>quelle invite l’approche<br />

mo<strong>de</strong> 1/Mo<strong>de</strong> 2 (Gibbons et al., 1984).<br />

Cependant elle s’en démarque pour au moins <strong>de</strong>ux raisons. D’une part parce que les<br />

OSE conceptualisent <strong>de</strong>s espaces d’action collective <strong>de</strong> portée très générale. Car si <strong>la</strong><br />

réflexion <strong>de</strong>s auteurs porte sur les processus d’innovation, ils semblent <strong>de</strong> fait caractériser <strong>de</strong>s<br />

espaces d’action qui pourraient exister autour <strong>de</strong> n’importe quel type d’enjeu productif 24 .<br />

D’autre part parce que les OSE conceptualisent <strong>de</strong>s espaces d’action collective qui implique <strong>la</strong><br />

Recherche sous l’angle d’apports en <strong>connaissances</strong> et en cadrages mais sans beaucoup donner<br />

d’indication sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s chercheurs concernés. Or il s’agit pour nous <strong>de</strong><br />

mettre en évi<strong>de</strong>nce les modalités <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge entre OSE et types d’activités scientifiques 25 .<br />

Avec <strong>la</strong> notion d’ordres locaux du risque, nous cherchons donc à conceptualiser <strong>de</strong>s<br />

arrangements entre certains acteurs qui semblent pertinents autour <strong>de</strong> certains enjeux<br />

particuliers, dont <strong>de</strong>s acteurs scientifiques. Plus précisément, les <strong>de</strong>ux modèles proposés<br />

mettent en œuvre <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions stylisées entre les trois types d’acteurs que sont<br />

l’Administration sanitaire, les Organisations professionnelles agricoles, enfin les<br />

organisations scientifiques. L’idée est que l’i<strong>de</strong>ntification d’un nouveau risque potentiel<br />

d’introduction d’un pathogène agricole a <strong>de</strong>s effets sur <strong>de</strong>s systèmes d’interdépendance plus<br />

23 On reprend ici l’opposition proposée par Thoenig (Thoenig 1994) sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité publique. Telle<br />

qu’elle est référée ici, l’approche institutionnaliste ne recouvre pas l’institutionnalisme ou le néoinstitutionnalisme<br />

tel que construit en sciences politiques, qui a fait l’objet <strong>de</strong> critiques ailleurs (Friedberg 1998).<br />

24 Ce qui rend impossible par exemple l’appréhension <strong>de</strong> l’appartenance d’une même organisation ou d’un même<br />

acteur à différents espaces d’action collective, différenciés en fonction <strong>de</strong>s enjeux.<br />

25 Sur ce point, les rares travaux où les auteurs développent le concept d’OSE (1998 et 2003 essentiellement), le<br />

propos est ambigu. Ce qui permet par exemple à un auteur comme Larbodière, insistant sur <strong>la</strong> gestion<br />

différenciée d’un risque comme l’ESB dans différents OSE, <strong>de</strong> positionner les acteurs scientifiques comme <strong>de</strong>s<br />

piliers <strong>de</strong>s OSE (Larbodiere 2004).<br />

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