05.11.2014 Views

L'adoption des IFRS améliore-t-elle le contenu informatif des chiffres ...

L'adoption des IFRS améliore-t-elle le contenu informatif des chiffres ...

L'adoption des IFRS améliore-t-elle le contenu informatif des chiffres ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> améliore-t-<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s ?<br />

Pascal Dumontier - Randa MAGHRAOUI<br />

Résumé : Nous analysons empiriquement la va<strong>le</strong>ur ajoutée informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>des</strong> états<br />

financiers établis selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> de manière à apprécier <strong>le</strong> bien fondé de la décision de<br />

l’Union Européenne d’imposer l’usage de ces normes à toutes <strong>le</strong>s entreprises cotées à compter<br />

de 2005 au plus tard. En nous appuyant sur un échantillon de firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>, qui ont<br />

adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> par anticipation entre 1999 et 2002, nous mesurons l’impact de cette adoption<br />

sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix <strong>des</strong> firmes concernées, <strong>le</strong>s fourchettes étant censées appréhender<br />

l’asymétrie d’information qui caractérise ces entreprises et <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> de <strong>le</strong>urs états<br />

financiers.<br />

Les résultats suggèrent que l’imposition généralisée <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> à toutes <strong>le</strong>s entreprises<br />

européennes cotées devrait avoir <strong>des</strong> effets bénéfiques en termes de réduction de l’asymétrie<br />

d’information. Ces effets dépendent toutefois de l’environnement informationnel et de<br />

l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s <strong>des</strong> firmes. Il apparaît en particulier que l’adoption <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong> devrait être d’autant plus bénéfique que <strong>le</strong>s analystes et investisseurs s’intéressent à la<br />

firme. Il apparaît aussi que <strong>le</strong>s firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> n’ont généra<strong>le</strong>ment pas bénéficié<br />

immédiatement de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, une phase d’apprentissage ayant été nécessaire pour<br />

permettre aux investisseurs d’appréhender p<strong>le</strong>inement la portée informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> du nouveau<br />

référentiel comptab<strong>le</strong>.<br />

SIFF 2007<br />

Université Paris Dauphine


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

1. Introduction<br />

Il est dorénavant admis que l’objectif essentiel de la comptabilité est de permettre aux<br />

utilisateurs <strong>des</strong> états financiers d’apprécier p<strong>le</strong>inement la situation <strong>des</strong> entreprises. Avec<br />

l’essor <strong>des</strong> marchés boursiers, <strong>le</strong>s investisseurs sont peu à peu apparus comme étant <strong>le</strong>s<br />

<strong>des</strong>tinataires de premier rang de l’information comptab<strong>le</strong>. C<strong>el<strong>le</strong></strong>-ci doit notamment <strong>le</strong>ur<br />

permettre d’évaluer <strong>le</strong>s perspectives d’avenir de l’entreprise, mais aussi d’apprécier <strong>le</strong><br />

montant et la répartition <strong>des</strong> richesses créées. Dans ce contexte, <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> comptab<strong>le</strong><br />

traditionnel a vite montré ses limites. Ceci a conduit l’Union Européenne à imposer <strong>le</strong>s<br />

normes <strong>IFRS</strong> à toutes <strong>le</strong>s entreprises européennes cotées, à partir de 2005 au plus tard. Ces<br />

normes sont en effet censées permettre aux investisseurs de mieux appréhender la réalité<br />

économique <strong>des</strong> entreprises. El<strong>le</strong>s doivent en outre faciliter la comparaison <strong>des</strong> performances<br />

<strong>des</strong> entreprises à l’éch<strong>el<strong>le</strong></strong> internationa<strong>le</strong> et permettre une meil<strong>le</strong>ure évaluation de <strong>le</strong>urs<br />

opportunités de croissance. La richesse, la pertinence et la précision <strong>des</strong> informations<br />

produites selon <strong>le</strong> référentiel <strong>IFRS</strong> doivent conduire <strong>le</strong>s entreprises à produire <strong>des</strong> états<br />

financiers plus <strong>informatif</strong>s que ceux découlant de l’application <strong>des</strong> normes comptab<strong>le</strong>s<br />

nationa<strong>le</strong>s.<br />

Cette étude traite de la pertinence de la décision de l’Union Européenne d’imposer l’usage <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong> à toutes <strong>le</strong>s entreprises européennes cotées. El<strong>le</strong> vise à apprécier empiriquement la<br />

va<strong>le</strong>ur ajoutée informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>des</strong> documents établis selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong>. El<strong>le</strong> vise aussi à<br />

identifier <strong>le</strong>s déterminants de l’amp<strong>le</strong>ur de cette va<strong>le</strong>ur ajoutée. Pour ce faire, nous nous<br />

appuyons sur un échantillon de firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> qui ont adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> par anticipation<br />

entre 1999 et 2002. Le choix de l’Al<strong>le</strong>magne est lié au fait que ce pays est celui qui a<br />

enregistré <strong>le</strong> plus grand nombre de firmes ayant adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> avant la date butoir de 2005.<br />

Le choix de l’année 1999 est, quant à lui, motivé par la nécessité de s’assurer que toutes <strong>le</strong>s<br />

firmes déclarant avoir utilisé <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> appliquent l’intégralité de ces normes 1 . L’étude ne<br />

couvre pas la période postérieure à 2002 parce que la méthodologie mise en œuvre nécessite<br />

un historique de données suffisamment long.<br />

Pour apprécier l’étendue de la va<strong>le</strong>ur ajoutée informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s établis<br />

selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong>, nous menons une étude d’événement qui vise à déterminer si l’adoption <strong>des</strong><br />

1 En effet, avant la réforme de l’IAS 1 entrée en vigueur en 1999, <strong>le</strong>s firmes pouvaient prétendre utiliser <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong><br />

sans pour autant se conformer à la totalité de ces normes.<br />

2


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

<strong>IFRS</strong> a modifié l’amp<strong>le</strong>ur de l’asymétrie d’information qui caractérise <strong>le</strong>s entreprises qui ont<br />

adopté ces normes. Il s’agit aussi de déterminer si l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> dépend de<br />

la richesse de l’environnement informationnel de l’adopteur et de l’informativité de ses<br />

<strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s. Il s’agit enfin de déterminer si l’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> est<br />

immédiat ou progressif. L’asymétrie d’information est ici appréhendée au moyen de la<br />

fourchette de prix, puisque c<strong>el<strong>le</strong></strong>-ci vise notamment à rémunérer <strong>le</strong> risque d’anti-sé<strong>le</strong>ction <strong>des</strong><br />

teneurs de marché.<br />

Cette étude apporte plusieurs contributions importantes aux recherches antérieures sur ce<br />

thème. 1) En se focalisant spécifiquement sur <strong>des</strong> firmes qui ont adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong>, ce travail<br />

permet d’apprécier l’intérêt informationnel propre aux <strong>IFRS</strong>. El<strong>le</strong> diffère en ce sens de<br />

plusieurs étu<strong>des</strong> antérieures qui considèrent l’effet agrégé <strong>des</strong> US GAAP et <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. La<br />

distinction entre <strong>IFRS</strong> et <strong>le</strong>s US GAAP est indispensab<strong>le</strong> puisque la littérature montre que ces<br />

deux référentiels n’ont pas la même va<strong>le</strong>ur informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> pour <strong>le</strong>s investisseurs. 2) Parce<br />

qu’<strong>el<strong>le</strong></strong> ne considère que <strong>des</strong> entreprises ayant adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> après la réforme de l’IAS 1,<br />

cette recherche garantit que <strong>le</strong>s firmes étudiées ont toutes appliqué ces normes dans <strong>le</strong>ur<br />

intégralité. Les étu<strong>des</strong> antérieures n’offrent généra<strong>le</strong>ment pas cette assurance. 3) Cette étude<br />

considère que toutes <strong>le</strong>s entreprises peuvent ne pas bénéficier identiquement de l’adoption <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong>. El<strong>le</strong> détermine ainsi si l’environnement informationnel et <strong>le</strong> degré d’informativité <strong>des</strong><br />

<strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sont susceptib<strong>le</strong>s d’affecter l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. La prise en<br />

compte de ces deux dimensions permet d’expliquer <strong>le</strong>s résultats contradictoires <strong>des</strong><br />

recherches antérieures dédiées à l’effet <strong>des</strong> choix comptab<strong>le</strong>s sur l’asymétrie d’information. 4)<br />

Cette recherche examine si un éventuel effet d’apprentissage peut retarder l’impact de<br />

l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie d’information. El<strong>le</strong> détermine éga<strong>le</strong>ment si la durée de la<br />

phase d’apprentissage est identique pour toutes <strong>le</strong>s firmes, quel que soit <strong>le</strong>ur niveau de<br />

transparence avant l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> (richesse de <strong>le</strong>ur environnement informationnel ou du<br />

degré d’informativité de <strong>le</strong>urs <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s). Cette analyse vise à imputer à une<br />

réaction éventu<strong>el<strong>le</strong></strong>ment tardive <strong>des</strong> investisseurs <strong>le</strong> fait que certaines recherches antérieures<br />

ont achoppé à mettre en évidence un effet significatif de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong> <strong>contenu</strong><br />

<strong>informatif</strong> <strong>des</strong> états financiers <strong>des</strong> entreprises concernées. 5) En se référant à l’économétrie<br />

<strong>des</strong> données de panel, cette recherche, à la différence de c<strong>el<strong>le</strong></strong>s qui la précèdent, a <strong>le</strong> mérite<br />

d’iso<strong>le</strong>r l’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie d’information de l’effet de l’évolution<br />

de la conjoncture économique.<br />

3


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Cet artic<strong>le</strong> comprend sept sections. La section suivante présente un état <strong>des</strong> connaissances<br />

relatives à l’impact <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s. La troisième<br />

section justifie <strong>le</strong>s hypothèses de l’étude. La quatrième décrit <strong>le</strong>s mesures et déterminants de<br />

l’asymétrie d’information mobilisés dans cette étude. La cinquième section décrit<br />

l’échantillon et la méthodologie mise en œuvre. Les résultats sont présentés et commentés<br />

dans une sixième section. Les principaux apports de cette recherche sont analysés en guise de<br />

conclusion.<br />

2. <strong>IFRS</strong> et asymétrie d’information : l’état <strong>des</strong> connaissances<br />

Les recherches empiriques dédiées à l’avantage informationnel <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s en<br />

<strong>IFRS</strong> sont relativement nombreuses. La plupart produisent <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> longitudina<strong>le</strong>s visant à<br />

déterminer si <strong>le</strong>s entreprises qui appliquent ce référentiel produisent <strong>des</strong> données comptab<strong>le</strong>s<br />

plus informatives que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s <strong>des</strong> entreprises qui recourent aux normes loca<strong>le</strong>s. En se basant<br />

sur une étude d’événement, d’autres se proposent de déterminer si l’abandon <strong>des</strong> normes<br />

comptab<strong>le</strong>s nationa<strong>le</strong>s au profit <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> améliore <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> <strong>des</strong> états financiers<br />

<strong>des</strong> entreprises concernées. Nous classons ici ces recherches en fonction de la mesure retenue<br />

pour appréhender l’amp<strong>le</strong>ur de l’asymétrie d’information qui caractérise la firme et, par<br />

conséquent, l’amp<strong>le</strong>ur du <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> de ses <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s. Nous présentons<br />

successivement <strong>le</strong>s recherches qui ont approché la va<strong>le</strong>ur informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>des</strong> données<br />

comptab<strong>le</strong>s par la relation prix-résultat, par <strong>le</strong> coût de capital, par <strong>le</strong>s fourchettes de prix et<br />

enfin par <strong>le</strong>s prévisions <strong>des</strong> analystes financiers. L’analyse de ces étu<strong>des</strong> vise à apprécier <strong>le</strong>ur<br />

portée, à déce<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs limites et à mettre en exergue <strong>le</strong>s apports de notre propre recherche,<br />

c<strong>el<strong>le</strong></strong>-ci se situant dans la continuité <strong>des</strong> travaux décrits ici.<br />

Bartov et al. (2002) comparent <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s d’un échantillon<br />

d’entreprises al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> cotées, sachant qu’entre 1998 et 2002 c<strong>el<strong>le</strong></strong>s-ci produisaient <strong>des</strong><br />

<strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s conformes aux normes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>, aux normes internationa<strong>le</strong>s ou aux<br />

normes américaines. Leur première étude est longitudina<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s reposent sur une régression<br />

<strong>des</strong> taux de rentabilité annuels <strong>des</strong> titres <strong>des</strong> firmes étudiées sur <strong>le</strong> résultat comptab<strong>le</strong> de<br />

l’entreprise, sur une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 si celui-ci est produit conformément<br />

aux <strong>IFRS</strong> (0 sinon), sur une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 s’il est produit<br />

conformément aux US GAAP (0 sinon), sur une variab<strong>le</strong> d’interaction qui correspond au<br />

produit du résultat comptab<strong>le</strong> avec la variab<strong>le</strong> muette relative à l’usage <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, une variab<strong>le</strong><br />

4


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

d’interaction qui correspond au produit du résultat comptab<strong>le</strong> avec la variab<strong>le</strong> muette relative<br />

à l’usage <strong>des</strong> US GAAP. Il apparaît que <strong>le</strong>s coefficients associés au résultat comptab<strong>le</strong> et aux<br />

deux variab<strong>le</strong>s d’interaction sont systématiquement positifs et significatifs ce qui suggère que<br />

<strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> du résultat comptab<strong>le</strong> est plus é<strong>le</strong>vé lorsque l’entreprise recourt aux<br />

normes américaines ou normes internationa<strong>le</strong>s. Dans une étude d’événement, <strong>le</strong>s mêmes<br />

auteurs régressent <strong>le</strong>s taux de rentabilité annuels <strong>des</strong> titres <strong>des</strong> firmes qui ont adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong><br />

ou <strong>le</strong>s US GAAP sur une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 une fois que la firme a adopté<br />

<strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> ou <strong>le</strong>s US GAAP (0 tant que l’entreprise recourait aux normes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>), sur <strong>le</strong><br />

résultat comptab<strong>le</strong> et sur une variab<strong>le</strong> d’interaction éga<strong>le</strong> au produit de ces deux variab<strong>le</strong>s.<br />

L’interaction du résultat comptab<strong>le</strong> avec la variab<strong>le</strong> qui reflète <strong>le</strong> passage aux normes<br />

américaines ou aux normes internationa<strong>le</strong>s étant significativement positive, il apparaît que <strong>le</strong><br />

<strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> du résultat comptab<strong>le</strong> <strong>des</strong> entreprises al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> a fortement augmenté<br />

suite à <strong>le</strong>ur adoption <strong>des</strong> US GAAP ou <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>.<br />

Jaggi et Li (2002) comparent, sur la période 1988 à 1999, <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong>s établis selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> à celui <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s établis selon diverses<br />

normes loca<strong>le</strong>s (suisses, italiennes, al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> et françaises). Pour ce faire, pour chacun <strong>des</strong><br />

pays étudiés, ils comparent <strong>le</strong> R2 de la régression <strong>des</strong> rendements boursiers sur <strong>le</strong> résultat<br />

comptab<strong>le</strong> relatif aux utilisateurs <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> à celui relatif aux utilisateurs <strong>des</strong> normes loca<strong>le</strong>s.<br />

Pour la Suisse et pour l’Al<strong>le</strong>magne, cette comparaison montre que <strong>le</strong>s résultats comptab<strong>le</strong>s<br />

découlant de l’application <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> expliquent mieux <strong>le</strong>s rendements que ceux découlant de<br />

l’application <strong>des</strong> normes loca<strong>le</strong>s. Les résultats relatifs à la France et à l’Italie aboutissent à la<br />

conclusion contraire. Les <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s préparés selon <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s semb<strong>le</strong>nt plus<br />

<strong>informatif</strong>s que ceux préparés selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong>.<br />

Daske (2006) analyse l’impact de l’usage et de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> (ou <strong>des</strong> US GAAP) sur <strong>le</strong><br />

coût <strong>des</strong> capitaux propres d’un échantillon de firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> sur la période 1993-2002. Il<br />

mène deux types d’étu<strong>des</strong> : une étude transversa<strong>le</strong> et une étude d’événement. La première<br />

compare à l’aide d’un modè<strong>le</strong> de régression <strong>le</strong> coût <strong>des</strong> capitaux propres <strong>des</strong> firmes qui<br />

utilisent <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> (ou <strong>le</strong>s US GAAP) à celui <strong>des</strong> firmes qui utilisent <strong>le</strong>s normes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>, <strong>le</strong><br />

référentiel comptab<strong>le</strong> étant appréhendé par deux variab<strong>le</strong>s binaires selon que l’entreprise<br />

applique <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong>, <strong>le</strong>s US GAAP ou <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s. Ne retenant que <strong>le</strong>s firmes qui ont<br />

adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> ou <strong>le</strong>s US GAAP durant la période étudiée, la seconde étude analyse<br />

l’évolution du coût de <strong>le</strong>urs capitaux propres. Les résultats obtenus montrent que l’usage ou<br />

5


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> ou US GAAP n’affectent pas <strong>le</strong> coût <strong>des</strong> capitaux propres <strong>des</strong> entreprises<br />

concernées. En retenant un échantillon plus large comprenant <strong>des</strong> firmes cotées dans 12 pays<br />

de l’Union Européenne 2 , Cuijpers et Buijink (2005) parviennent à la même conclusion : la<br />

relation qui lie <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> ou US GAAP au coût <strong>des</strong> capitaux propres n’est pas significative.<br />

Pour mieux comprendre pourquoi l’usage <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> ou US GAAP est sans effet sur <strong>le</strong> coût <strong>des</strong><br />

capitaux propres, Daske et al. (2007) différencient <strong>le</strong>s «serious adopters» <strong>des</strong> «label<br />

adopters». Les premiers se réfèrent p<strong>le</strong>inement au texte et à l’esprit <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Bien qu’ils se<br />

réfèrent eux aussi aux <strong>IFRS</strong>, <strong>le</strong>s seconds <strong>le</strong>s appliquent avec plus de légèreté 3 . Il apparaît que<br />

<strong>le</strong> coût capitaux propres <strong>des</strong> «serious adopters» est systématiquement inférieur à celui <strong>des</strong><br />

«label adopters». Toutefois, <strong>le</strong> coût <strong>des</strong> fonds propres <strong>des</strong> «label adopters» est supérieur à<br />

celui <strong>des</strong> firmes qui appliquent <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s ou à celui que ces «label adopters»<br />

affichaient avant <strong>le</strong>ur passage aux <strong>IFRS</strong>. Le coût <strong>des</strong> capitaux propres <strong>des</strong> «serious adopters»<br />

ne diffère pas de celui <strong>des</strong> firmes qui utilisent <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s, ni de celui qu’ils affichaient<br />

avant <strong>le</strong>ur passage aux <strong>IFRS</strong>.<br />

Leuz et Verrecchia (2000) analysent l’impact de l’usage et de l’adoption <strong>des</strong> IAS ou <strong>des</strong> US<br />

GAAP sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix de firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>. Ils mènent deux types d’étude : une<br />

étude transversa<strong>le</strong> et une étude d’événement. Se situant en 1997, la première compare <strong>le</strong>s<br />

fourchettes de prix <strong>des</strong> firmes de l’indice DAX 100 qui utilisaient <strong>le</strong>s référentiels <strong>IFRS</strong> ou US<br />

GAAP aux fourchettes <strong>des</strong> firmes composant ce même indice qui utilisaient <strong>le</strong>s normes<br />

al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> 4 . L’étude d’événement porte sur 15 firmes de l’indice DAX ou de l’indice MDAX<br />

qui ont adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> ou <strong>le</strong>s US GAAP pour la première fois en 1998. El<strong>le</strong> vise à comparer<br />

<strong>le</strong>s fourchettes de prix de ces firmes enregistrées 2 mois avant l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> à c<strong>el<strong>le</strong></strong>s<br />

enregistrées 2 mois après cette adoption. L’étude transversa<strong>le</strong> montre que <strong>le</strong>s fourchettes de<br />

2 En particulier en Al<strong>le</strong>magne (43%), en Autriche (20%) et en France (14%).<br />

3 La classification <strong>des</strong> firmes entre «serious adopters» et «label adopter » repose sur 4 critères : 1) l’écart entre <strong>le</strong><br />

nombre de pages du rapport annuel établi en <strong>IFRS</strong> et <strong>le</strong> nombre de pages du rapport annuel qui était établi en<br />

normes loca<strong>le</strong>s avant l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, 2) l’application intégra<strong>le</strong> ou seu<strong>le</strong>ment parti<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, 3) la<br />

variation de la qualité <strong>des</strong> résultats publiés suite à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, c<strong>el<strong>le</strong></strong>-ci étant appréhendée au moyen du<br />

rapport entre <strong>le</strong> montant <strong>des</strong> accruals et <strong>le</strong> montant <strong>des</strong> flux de trésorerie, 4) l’intérêt de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong><br />

appréhendé par la tail<strong>le</strong> de l’entreprise, <strong>le</strong> niveau de ses résultats nets, la part de son <strong>chiffres</strong> d’affaires à<br />

l’étranger, ses opportunités de croissance et de degré de dilution de sa propriété. Ce dernier critère repose sur <strong>le</strong><br />

postulat que <strong>le</strong>s firmes appliqueront d’autant mieux <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> qu’<strong>el<strong>le</strong></strong>s auront un réel intérêt à <strong>le</strong> faire.<br />

4 En 1997, sur <strong>le</strong>s 100 firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> de l’indice DAX100, seu<strong>le</strong>s 14 firmes se référaient aux <strong>IFRS</strong> (10<br />

publiaient <strong>des</strong> états financiers en normes loca<strong>le</strong>s complétés par <strong>des</strong> informations en <strong>IFRS</strong>, 4 publiaient un jeu<br />

comp<strong>le</strong>t d’états financiers en <strong>IFRS</strong>), 7 firmes se référaient aux US GAAP (1 publiait <strong>des</strong> états financiers en<br />

normes loca<strong>le</strong>s complétés par <strong>des</strong> informations en US GAAP, 3 publiaient un état de réconciliation de <strong>le</strong>urs<br />

résultat et fonds propres en US GAAP, 3 publiaient un jeu comp<strong>le</strong>t d’états financiers en US GAAP).<br />

6


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

prix <strong>des</strong> firmes qui recourent aux <strong>IFRS</strong> ou aux US GAAP sont significativement moins<br />

é<strong>le</strong>vées que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s <strong>des</strong> firmes qui utilisent <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s. L’étude d’événement montre<br />

que <strong>le</strong>s fourchettes de prix observées après l’adoption <strong>des</strong> IAS ou <strong>des</strong> US GAAP sont<br />

significativement plus faib<strong>le</strong>s que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s observées avant.<br />

Pour ce qui concerne <strong>le</strong>s fourchettes de prix, l’étude de Daske et al. (2007), décrite<br />

précédemment en partie, aboutit à <strong>des</strong> résultats mitigés. Les fourchettes de prix <strong>des</strong> «label<br />

adopters» ne diffèrent pas de c<strong>el<strong>le</strong></strong>s <strong>des</strong> firmes qui utilisent <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s ou de c<strong>el<strong>le</strong></strong>s que<br />

ces «label adopters» ont eux même enregistrés avant <strong>le</strong>ur passage aux <strong>IFRS</strong>. En revanche, <strong>el<strong>le</strong></strong><br />

montre que <strong>le</strong>s fourchettes de prix <strong>des</strong> «serious adopters» sont significativement plus faib<strong>le</strong>s<br />

que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s <strong>des</strong> firmes qui appliquent <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s, que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s <strong>des</strong> «label adopters» et que<br />

c<strong>el<strong>le</strong></strong>s que ces «serious adopters» avaient eux-mêmes enregistrés avant <strong>le</strong>ur passage aux <strong>IFRS</strong>.<br />

Ashbaugh et Pincus (2000) étudient l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s prévisions de<br />

bénéfice de 80 firmes qui, selon <strong>le</strong> site de l’IASB, ont adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> entre 1990 et 1993.<br />

Les auteurs souhaitent notamment montrer que l’amp<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> différences entre <strong>le</strong>s référentiels<br />

comptab<strong>le</strong>s locaux et <strong>le</strong> référentiel IAS en termes d’exigences de divulgation et en termes<br />

d’évaluation affecte l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s prévisions. Pour déterminer<br />

comment ces différences affectent <strong>le</strong>s erreurs de prévision, <strong>le</strong>s auteurs régressent la variation<br />

de l’erreur de prévision imputab<strong>le</strong> à l’adoption <strong>des</strong> IAS sur la variation d’un score<br />

représentatif de l’avantage <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s 5 . Il apparaît que la variation de<br />

l’erreur de prévision est positivement liée aux variations de ce score. Plus <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s<br />

diffèrent <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, plus l’adoption <strong>des</strong> ces normes améliore <strong>le</strong>s prévisions <strong>des</strong> analystes. Se<br />

focalisant sur la seu<strong>le</strong> année 1999, année à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s firmes devaient en vertu de<br />

l’IAS 1 respecter l’ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> pour pouvoir déclarer qu’<strong>el<strong>le</strong></strong>s utilisaient ces normes,<br />

Cuijpers et Buijink (2005) montrent que la dispersion <strong>des</strong> prévisions de bénéfice est<br />

5 L’amp<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> différences en matière de divulgation est appréciée au moyen d’un indice basé sur huit<br />

informations : divulgation d’un état de flux de trésorerie, divulgation <strong>des</strong> politiques comptab<strong>le</strong>s, divulgation <strong>des</strong><br />

effets de changements de métho<strong>des</strong> comptab<strong>le</strong>s, divulgation <strong>des</strong> ajustements de fin d’exercice, divulgation <strong>des</strong><br />

événements postérieurs à la date de clôture, divulgation <strong>des</strong> opérations avec <strong>le</strong>s entreprises affiliées et<br />

divulgation d’informations par zone ou segment d’activité. Pour chaque information, 1 point est attribué à<br />

l’entreprise si <strong>le</strong> référentiel comptab<strong>le</strong> local n’exige pas la divulgation de cette information ou si ses exigences<br />

sont moindres que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s <strong>des</strong> IAS, aucun point n’est attribué dans <strong>le</strong> cas contraire. L’amp<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> différences en<br />

matière d’évaluation est mesurée à l’aide d’un indice relatif à la comptabilisation de quatre opérations : <strong>le</strong>s<br />

amortissements complémentaires, <strong>le</strong>s contrats de <strong>le</strong>asing, <strong>le</strong>s fonds de pension et <strong>le</strong>s opérations de recherche et<br />

développement. Pour chaque opération, 1 point est attribué à l’entreprise si <strong>le</strong> système comptab<strong>le</strong> local offre plus<br />

de f<strong>le</strong>xibilité que <strong>le</strong>s IAS, aucun point n’est attribué dans <strong>le</strong> cas contraire. Le total <strong>des</strong> points attribués chaque<br />

firme permet d’apprécier <strong>le</strong>s différences entre <strong>le</strong> référentiel comptab<strong>le</strong> local et <strong>le</strong> référentiel IAS.<br />

7


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

positivement affectée par l’usage <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> ou <strong>des</strong> US GAAP, ce qui suggère que <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong>s découlant de l’application de ces normes sont moins <strong>informatif</strong>s que ceux<br />

découlant de l’application <strong>des</strong> normes loca<strong>le</strong>s. Cuijpers et Buijink imputent <strong>le</strong>ur résultat au<br />

fait que <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> et <strong>le</strong>s US GAAP limitent <strong>le</strong>s choix discrétionnaires de métho<strong>des</strong> comptab<strong>le</strong>s.<br />

Ils limitent donc <strong>le</strong>s opportunités de lissage, ce qui accroît la volatilité <strong>des</strong> résultats et la<br />

qualité <strong>des</strong> prévisions <strong>des</strong> analystes.<br />

Au total, <strong>le</strong> lien entre <strong>IFRS</strong> et asymétrie d’information semb<strong>le</strong> ambigu. Nous considérons que<br />

cette ambiguïté vient de la non prise en compte de variab<strong>le</strong>s clé susceptib<strong>le</strong>s d’occulter <strong>le</strong>s<br />

effets informationnels attendus de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Nous nous proposons de tester ici<br />

l’impact de trois de ces variab<strong>le</strong>s, la richesse de l’environnement informationnel de l’entreprise,<br />

l’informativité de ses <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s et la durée de la phase de familiarisation avec<br />

<strong>le</strong>s nouv<strong>el<strong>le</strong></strong>s normes,<br />

3. Les effets attendus de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie<br />

d’information <strong>des</strong> adopteurs<br />

L’étude empirique décrite ci-<strong>des</strong>sous vise à déterminer si l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> affecte<br />

l’asymétrie d’information <strong>des</strong> firmes qui abandonnent <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s pour appliquer <strong>le</strong>s<br />

<strong>IFRS</strong>. El<strong>le</strong> vise aussi à déterminer si l’effet de cette adoption est immédiat et instantané ou s’il<br />

n’est que progressif. El<strong>le</strong> vise enfin à déterminer si toutes <strong>le</strong>s firmes sont identiquement<br />

affectées par l’adoption de ce référentiel. Nous postulons en fait que l’effet de l’adoption <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie d’information dépend de la nature de l’environnement informationnel de<br />

la firme et de l’informativité de ses <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s<br />

La première hypothèse de l’étude concerne l’impact <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie d’information.<br />

El<strong>le</strong> est bilatéra<strong>le</strong> parce que l’impact attendu est équivoque. Les <strong>IFRS</strong> peuvent d’une part<br />

réduire l’asymétrie d’information parce que l’information qu’ils permettent de produire est<br />

censée être plus riche et plus homogène. Ils peuvent d’autre part accroître l’asymétrie<br />

d’information parce que, dans certains contextes informationnels, il existe un niveau optimal<br />

de divulgation au-delà duquel, au lieu d’améliorer la transparence, toute information<br />

additionn<strong>el<strong>le</strong></strong> risque de la réduire.<br />

La seconde hypothèse concerne l’effet d’apprentissage. Il s’agit de déterminer si <strong>le</strong>s<br />

investisseurs intègrent immédiatement l’information propre aux <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s établis<br />

8


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

conformément aux <strong>IFRS</strong> ou s’il <strong>le</strong>ur faut un certain temps pour interpréter, comprendre et<br />

apprécier cette information. Nous proposons donc de tester l’existence d’un éventuel effet<br />

d’apprentissage, cet effet étant appréhendé par la durée qui sépare la date d’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong><br />

de la date de la première réduction significative de l’asymétrie d’information.<br />

La troisième hypothèse vise à prendre en compte <strong>le</strong> contexte informationnel dans <strong>le</strong>quel<br />

l’information comptab<strong>le</strong> est produite. Certaines firmes divulguent traditionn<strong>el<strong>le</strong></strong>ment peu<br />

d’informations (autres que comptab<strong>le</strong>s) parce que de t<strong>el<strong>le</strong></strong>s divulgations sont coûteuses, parce<br />

que ces firmes ne souhaitent pas informer d’éventuels concurrents de <strong>le</strong>urs projets ou tout<br />

simp<strong>le</strong>ment parce qu’il ne <strong>le</strong>ur semb<strong>le</strong> pas que la communauté financière exprime une<br />

demande particulière en la matière. Il s’agit en général de petites firmes, peu suivies par <strong>le</strong>s<br />

analystes financiers, qui ne présentent généra<strong>le</strong>ment pas un enjeu majeur pour <strong>le</strong>s<br />

investisseurs. En revanche, d’autres firmes divulguent beaucoup en émettant fréquemment <strong>des</strong><br />

communiqués de presse, en maintenant un site web très à jour, en réunissant souvent <strong>le</strong>s<br />

analystes financiers, ou en organisant <strong>des</strong> conférences téléphoniques régulières avec <strong>le</strong>s<br />

analystes ou <strong>le</strong>s représentants d’investisseurs institutionnels. Il s’agit en général de firmes à<br />

forte capitalisation boursière qui constituent souvent un enjeu majeur pour <strong>le</strong>s investisseurs<br />

compte tenu de la place qu’<strong>el<strong>le</strong></strong>s occupent dans <strong>le</strong>ur portefeuil<strong>le</strong>. Ces firmes sont <strong>le</strong> plus<br />

souvent suivies par un grand nombre d’analystes. El<strong>le</strong>s bénéficient d’un environnement<br />

informationnel riche, par opposition à celui <strong>des</strong> entreprises mentionnées précédemment qui<br />

peut être qualifié de pauvre. Dans ce contexte, nous pouvons nous attendre à ce que <strong>le</strong>s petites<br />

firmes, peu suivies par <strong>le</strong>s analystes, dont l’environnement informationnel est pauvre, soient<br />

c<strong>el<strong>le</strong></strong>s qui bénéficient <strong>le</strong> plus de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, <strong>le</strong>s investisseurs étant déjà p<strong>le</strong>inement<br />

informés de la situation <strong>des</strong> firmes à environnement informationnel riche. Inversement, on<br />

peut aussi penser que <strong>le</strong>s gran<strong>des</strong> firmes fortement suivies par <strong>le</strong>s analystes, dont<br />

l’environnement informationnel est riche, seront c<strong>el<strong>le</strong></strong>s qui bénéficient <strong>le</strong> plus de l’adoption<br />

<strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> dans la mesure où analystes et investisseurs sont très attentifs à tout ce qui concerne<br />

ces entreprises et qu’ils disposent en outre de la capacité de véritab<strong>le</strong>ment comprendre la<br />

signification profonde <strong>des</strong> informations comptab<strong>le</strong>s nouv<strong>el<strong>le</strong></strong>ment produites sous <strong>le</strong> référentiel<br />

<strong>IFRS</strong>. Ce n’est pas <strong>le</strong> cas <strong>des</strong> petites firmes, peu suivies, si analystes et investisseurs ne s’y<br />

intéressent pas. Il ne semb<strong>le</strong> donc pas possib<strong>le</strong> de déterminer, a priori, si l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong><br />

affectera différemment l’asymétrie d’information selon que l’environnement informationnel<br />

de l’entreprise est riche ou pauvre.<br />

9


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

La quatrième hypothèse concerne l’effet de l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sur<br />

l’étendue de l’impact <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie d’information. Certaines entreprises<br />

produisent natur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s très <strong>informatif</strong>s. Il s’agit essenti<strong>el<strong>le</strong></strong>ment<br />

d’entreprises dont la réalité est simp<strong>le</strong> à appréhender. A titre d’illustration, il n’est pas<br />

nécessaire de faire appel à <strong>des</strong> règ<strong>le</strong>s comptab<strong>le</strong>s très sophistiquées pour traduire la réalité<br />

d’une entreprise commercia<strong>le</strong> qui achète et revend <strong>des</strong> biens. En revanche, d’autres<br />

entreprises produisent <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s structur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment peu <strong>informatif</strong>s,<br />

essenti<strong>el<strong>le</strong></strong>ment à cause de la comp<strong>le</strong>xité de <strong>le</strong>urs actifs, constitués en grande partie d’actifs<br />

incorporels, et de la comp<strong>le</strong>xité de <strong>le</strong>urs activités. A titre d’illustration, <strong>le</strong> système comptab<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong> plus sophistiqué aura toujours beaucoup de mal à traduire la réalité <strong>des</strong> firmes re<strong>le</strong>vant du<br />

secteur de la haute technologie, comme c<strong>el<strong>le</strong></strong>s cotées sur <strong>le</strong> nouveau marché al<strong>le</strong>mand par<br />

exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur résidant principa<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>urs opportunités de croissance, actifs<br />

qu’on ne sait pas évaluer de manière fiab<strong>le</strong> et, par conséquent, qu’on ne sait pas<br />

comptabiliser. Ces firmes sont généra<strong>le</strong>ment caractérisées par un ratio de capitalisation de<br />

<strong>le</strong>urs fonds propres (market-to-book ratio) é<strong>le</strong>vé. Dans ce contexte, on peut s’attendre à ce<br />

que ce soient <strong>le</strong>s firmes dont <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sont structur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment <strong>le</strong>s moins<br />

<strong>informatif</strong>s qui bénéficient <strong>le</strong> plus de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, ces firmes souffrant d’un fort<br />

déficit informationnel si <strong>le</strong>s systèmes comptab<strong>le</strong>s nationaux sont mal adaptés à <strong>le</strong>ur réalité. On<br />

peut aussi s’attendre à ce que ce soient <strong>le</strong>s firmes dont <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s plus<br />

<strong>informatif</strong>s qui bénéficient <strong>le</strong> plus de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> tout simp<strong>le</strong>ment parce qu’il est<br />

extrêmement diffici<strong>le</strong> de réduire <strong>le</strong> déficit informationnel <strong>des</strong> firmes dont <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong>s sont structur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment peu <strong>informatif</strong>s. Il ne semb<strong>le</strong> donc pas possib<strong>le</strong> de<br />

déterminer, a priori, si et comment l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s est censée affecter<br />

l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur l’asymétrie d’information structur<strong>el<strong>le</strong></strong>. Seu<strong>le</strong>, une analyse<br />

empirique peut nous éclairer sur ces points.<br />

4. Mesure et déterminants de l’asymétrie d’information<br />

Cette étude vise à déterminer si <strong>le</strong>s entreprises qui adoptent <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> voient l’asymétrie<br />

d’information qui <strong>le</strong>s caractérise varier suite à l’adoption de ces normes. Pour ce faire, nous<br />

devons préciser la mesure retenue pour apprécier l’amp<strong>le</strong>ur de l’asymétrie informationn<strong>el<strong>le</strong></strong><br />

(la variab<strong>le</strong> dépendante de nos modè<strong>le</strong>s). Nous devons aussi définir la variab<strong>le</strong> caractérisant<br />

l’application ou l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> (la variab<strong>le</strong> d’intérêt). Nous devons enfin définir <strong>le</strong>s<br />

10


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

autres déterminants de l’asymétrie d’information qui permettront d’iso<strong>le</strong>r l’effet <strong>des</strong> seu<strong>le</strong>s<br />

<strong>IFRS</strong> (<strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong>).<br />

4.1. La mesure de l’asymétrie d’information (la variab<strong>le</strong> dépendante)<br />

Nous retenons ici la fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> comme mesure de l’asymétrie<br />

d’information. La fourchette de prix est l’écart observé, à un instant donné, entre <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur<br />

prix offert et <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur prix demandé par <strong>le</strong> teneur de marché, sur un marché de contrepartie.<br />

El<strong>le</strong> correspond à l’écart entre <strong>le</strong>s deux meil<strong>le</strong>ures limites de prix proposées à un moment<br />

donné par <strong>le</strong>s donneurs d’ordres à cours limités, sur un marché d’agence. El<strong>le</strong> s’exprime en<br />

terme absolu (fourchette de prix affichée)<br />

Fourchette affichée = PA-PV<br />

ou en pourcentage (fourchette de prix relative)<br />

Fourchette relative<br />

PA - PV<br />

= avec M =<br />

M<br />

PA + PV<br />

2<br />

PA est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur prix d’achat pour <strong>le</strong> marché (meil<strong>le</strong>ur prix de vente pour l’offreur de<br />

liquidité). PV est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur prix de vente pour <strong>le</strong> marché (meil<strong>le</strong>ur prix d’achat pour l’offreur<br />

de liquidité).<br />

Nous utilisons la fourchette de prix relative car, à la différence de la fourchette affichée qui<br />

mesure simp<strong>le</strong>ment l’écart entre <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs prix d’achat et <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs prix de vente, la<br />

fourchette relative permet d’apprécier l’amp<strong>le</strong>ur de cet écart par rapport au prix (approché<br />

généra<strong>le</strong>ment par la moyenne <strong>des</strong> prix d’achat et de vente). El<strong>le</strong> garantit donc une meil<strong>le</strong>ure<br />

comparabilité <strong>des</strong> coûts de transaction entre <strong>le</strong>s titres.<br />

Plusieurs recherches antérieures ont étudié la variation à court terme de la fourchette de prix<br />

autour d’événements bien définis, l’annonce <strong>des</strong> bénéfices par exemp<strong>le</strong>. Dans cette étude,<br />

nous ne nous intéressons pas à l’évolution de la fourchette de prix sur une courte période,<br />

autour d’un événement particulier, mais à la variation de la fourchette de prix sur une longue<br />

période. Plus précisément, nous nous focalisons sur la composante structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la<br />

fourchette de prix, dénommée « baseline spread» par Welker (1995) et « permanent spread»<br />

par Leuz et Verrecchia (2000) ou Aff<strong>le</strong>ck-Graves et al. (2002). Si la fourchette de prix varie<br />

en permanence en fonction <strong>des</strong> informations disponib<strong>le</strong>s, conformément à l’intuition du<br />

11


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

modè<strong>le</strong> de Glosten et Harris (1988), sa composante structur<strong>el<strong>le</strong></strong> est censée être stab<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> ne<br />

varie que si <strong>le</strong> contexte informationnel de la firme évolue durab<strong>le</strong>ment et significativement.<br />

El<strong>le</strong> répond donc parfaitement aux objectifs de cette étude qui consiste à analyser l’impact<br />

durab<strong>le</strong> de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s divulgués.<br />

Les fourchettes relatives quotidiennes sont d’abord calculées sur la base <strong>des</strong> prix d’achat et de<br />

vente de clôture quotidiens col<strong>le</strong>ctés à partir de la base de données Datastream. Puis, <strong>el<strong>le</strong></strong>s<br />

sont épurées pour éliminer <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs aberrantes. Les fourchettes négatives et <strong>le</strong>s fourchettes<br />

supérieures à l’unité sont supprimées. Les fourchettes relatives quotidiennes supérieures<br />

(inférieures) à <strong>le</strong>ur moyenne semestri<strong>el<strong>le</strong></strong> augmentée (diminuée) de trois écarts types sont<br />

éga<strong>le</strong>ment éliminées, ces va<strong>le</strong>urs sont jugées aberrantes. Suite à ces traitements, pour chaque<br />

firme étudiée, une fourchette de prix moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la<br />

divulgation de son rapport annuel. La date de cette divulgation est arbitrairement fixée à la fin<br />

du troisième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme.<br />

4.2. La caractérisation du référentiel comptab<strong>le</strong> (la variab<strong>le</strong> d’intérêt)<br />

La variab<strong>le</strong> d’intérêt de l’étude est <strong>le</strong> référentiel comptab<strong>le</strong>. Pour identifier <strong>le</strong>s normes<br />

comptab<strong>le</strong>s utilisées par <strong>le</strong>s firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>, trois sources d’information sont disponib<strong>le</strong>s :<br />

<strong>le</strong> site de la bourse de Francfort, la base de données Worldscope et <strong>le</strong>s rapports annuels <strong>des</strong><br />

entreprises. Nous choisissons cette dernière source parce que c’est la plus complète et la plus<br />

fiab<strong>le</strong>. C’est aussi c<strong>el<strong>le</strong></strong> qui est la plus diffici<strong>le</strong> à exploiter car <strong>el<strong>le</strong></strong> nécessite de consulter <strong>le</strong>s<br />

rapports annuels de chacune <strong>des</strong> firmes de l’échantillon de manière à déterminer, pour chaque<br />

année étudiée, la nature du référentiel comptab<strong>le</strong> utilisé 6 . Pour qu’une firme soit retenue, il<br />

faut qu’<strong>el<strong>le</strong></strong> remplisse l’une <strong>des</strong> conditions suivantes. Si seul son premier rapport annuel établi<br />

selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> est disponib<strong>le</strong>, il faut que celui-ci mentionne explicitement dans <strong>le</strong>s notes aux<br />

états financiers que l’année en question correspond à la première année d’application <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong> et que <strong>le</strong> rapport de l’auditeur stipu<strong>le</strong> que ce sont bien <strong>le</strong>s normes internationa<strong>le</strong>s qui<br />

sont utilisées au cours de cette année. Si nous disposons du dernier rapport annuel préparé<br />

selon <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s et du premier rapport établi selon <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong>, l’exigence que ce dernier<br />

6 Le site de la bourse de Francfort ne fournit l’information souhaitée que pour <strong>le</strong>s firmes du « prime standard »<br />

qui n’inclut que <strong>le</strong>s firmes <strong>le</strong>s plus gran<strong>des</strong> qui répondent aux règ<strong>le</strong>s de transparence <strong>le</strong>s plus rigoureuses. Il ne<br />

donne aucune information pour <strong>le</strong>s autres firmes. La base Worldscope précise <strong>le</strong> référentiel comptab<strong>le</strong> adoptée<br />

par chaque firme, mais l’information n’est pas fiab<strong>le</strong>. Sur environ 600 firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> pour <strong>le</strong>squ<strong>el<strong>le</strong></strong>s nous<br />

disposons <strong>des</strong> rapports annuels, et donc d’une information fiab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> référentiel comptab<strong>le</strong> utilisé pendant la<br />

période étudiée, 14 cas de divergence sont re<strong>le</strong>vés pour 1999, 30 pour 2000, 35 pour 2001 et 20 pour 2002.<br />

12


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

mentionne explicitement que <strong>le</strong>s états financiers de l’année correspondante sont pour la<br />

première fois préparés selon <strong>le</strong>s normes internationa<strong>le</strong>s est <strong>le</strong>vée. Il suffit que <strong>le</strong>s notes aux<br />

états financiers et <strong>le</strong> rapport de l’auditeur de l’année qui précèdent l’adoption mentionnent que<br />

<strong>le</strong>s états financiers sont établis selon <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s et que ces mêmes documents relatifs à<br />

l’année d’adoption mentionnent que <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s de l’année correspondante sont<br />

établis selon <strong>le</strong>s normes internationa<strong>le</strong>s. Si aucun de ces rapports n’est disponib<strong>le</strong>, il faut que<br />

<strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> <strong>des</strong> relations avec <strong>le</strong>s investisseurs de la firme nous communique avec<br />

certitude l’année d’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> par voie de courriel. Parmi <strong>le</strong>s firmes étudiées, seu<strong>le</strong>s 5<br />

sont identifiées selon ce critère de sé<strong>le</strong>ction.<br />

4.3. Les autres déterminants de la fourchette de prix (<strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong>)<br />

Les déterminants de la fourchette de prix, autres que <strong>le</strong> niveau de divulgation (variab<strong>le</strong><br />

d’intérêt de notre étude), sont la volatilité <strong>des</strong> rendements, l’activité du titre, <strong>le</strong> prix du titre, la<br />

tail<strong>le</strong>, <strong>le</strong> nombre d’analystes, l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s, la structure de propriété<br />

et la tail<strong>le</strong> <strong>des</strong> transactions.<br />

La volatilité <strong>des</strong> rendements d’un titre est positivement associée à la fourchette de prix. Selon<br />

Tinic (1972), <strong>le</strong> risque de détention d’un portefeuil<strong>le</strong> non optimal encouru par <strong>le</strong> teneur de<br />

marché est d’autant plus é<strong>le</strong>vé que <strong>le</strong>s rendements <strong>des</strong> titres sont volati<strong>le</strong>s. Ceci se traduit par<br />

une prime de risque plus importante.<br />

Demsetz (1968) et Stoll (1978) montrent que <strong>le</strong> teneur de marché a plus de chance de trouver<br />

une contrepartie à ses ordres s’il souhaite se débarrasser d’une position indésirab<strong>le</strong>, lorsque la<br />

fréquence de transactions est é<strong>le</strong>vée. Ceci lui épargne <strong>le</strong>s coûts d’attente et <strong>le</strong>s coûts de<br />

détention d’un portefeuil<strong>le</strong> non optimal. Tinic (1972) montre qu’un titre actif permet en outre<br />

de réduire <strong>le</strong>s coûts de financement supporté par <strong>le</strong> teneur de marché pour se doter <strong>des</strong><br />

positions ou <strong>des</strong> fonds nécessaires pour satisfaire <strong>le</strong>s ordres <strong>des</strong> investisseurs. Plus <strong>le</strong> titre est<br />

actif, plus <strong>le</strong>s ordres à cours limité émis par <strong>le</strong>s agents patients et ceux au prix de marché émis<br />

par <strong>le</strong>s impatients sont compatib<strong>le</strong>s. Ces derniers trouvent donc une contrepartie natur<strong>el<strong>le</strong></strong> qui<br />

affaiblit <strong>le</strong> recours au service d’immédiateté offert par <strong>le</strong> teneur de marché, ce qui réduit <strong>le</strong>s<br />

montants qu’il doit emprunter et diminue son coût de financement.<br />

Selon Stoll (1978) ou Tripathy et Peterson (1991), la relation entre <strong>le</strong> prix et la fourchette de<br />

prix est en grande partie déterminée par <strong>le</strong> coût de traitement <strong>des</strong> ordres. Ce coût comprend<br />

<strong>des</strong> frais fixes et <strong>des</strong> frais qui varient en fonction du nombre de transactions mais qui sont<br />

13


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

insensib<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur. Ces différents frais, lorsqu’ils sont exprimés en termes relatifs, par<br />

rapport à la va<strong>le</strong>ur du titre, décroissent (s’accroissent) en fonction du prix parce qu’ils se<br />

répartissent sur une plus grande (petite) quantité d’unités monétaires pour <strong>le</strong>s titres à prix<br />

é<strong>le</strong>vé (faib<strong>le</strong>). Stoll (1978) étend cette intuition à l’impact de l’échelon de cotation imposé par<br />

<strong>le</strong>s autorités boursières sur la relation entre <strong>le</strong> prix et la fourchette de prix. L’imposition d’un<br />

échelon de cotation de 1/8 de dollar (sur <strong>le</strong> NYSE) est de nature à entraîner <strong>des</strong> coûts de<br />

transaction plus é<strong>le</strong>vés pour <strong>le</strong>s titres à faib<strong>le</strong>s prix. De ce fait, la relation qui lie <strong>le</strong> prix à la<br />

fourchette est négative.<br />

La tail<strong>le</strong> de la firme est inversement liée à la fourchette de prix parce que <strong>le</strong> nombre de<br />

transactions relatives qui <strong>le</strong>s caractérisent, et par conséquent, <strong>le</strong>ur degré de liquidité est plus<br />

é<strong>le</strong>vé que celui <strong>des</strong> petites firmes. Par ail<strong>le</strong>urs, compte tenu de <strong>le</strong>ur forte transparence, ces<br />

firmes présentent un risque d’anti-sé<strong>le</strong>ction plus faib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s petites firmes. Les gran<strong>des</strong><br />

firmes sont censées être plus visib<strong>le</strong>s d’une part, parce qu’<strong>el<strong>le</strong></strong>s adoptent <strong>des</strong> politiques de<br />

divulgations volontaires plus prononcées que <strong>le</strong>s petites firmes et d’autre part, parce qu’<strong>el<strong>le</strong></strong>s<br />

sont mieux suivies par <strong>le</strong>s analystes financiers. En se basant sur la théorie <strong>des</strong> coûts<br />

d’information, Welker (1995) comme Lang et Lundholm (1993) montrent que <strong>le</strong>s firmes de<br />

grande tail<strong>le</strong> adoptent une politique de divulgation plus prononcée que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s de petite tail<strong>le</strong><br />

parce qu’une t<strong>el<strong>le</strong></strong> politique <strong>le</strong>ur procure de nombreux avantages en termes nets. El<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur<br />

permet, grâce aux économies d’éch<strong>el<strong>le</strong></strong>s, de légitimer <strong>le</strong>urs décisions aux différents<br />

partenaires (créanciers, investisseurs, employés etc.) à un coût inférieur à celui supporté par<br />

<strong>le</strong>s petites firmes.<br />

Selon Arbel et al. (1983), Collins et al. (1987), Freeman (1987) et Shores (1990), <strong>le</strong>s<br />

informations concernant <strong>le</strong>s gran<strong>des</strong> firmes intéressant généra<strong>le</strong>ment un plus grand nombre<br />

d’investisseurs que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s relatives aux firmes de plus petite tail<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s analystes financiers sont<br />

particulièrement concentrés autour <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> firmes ce qui ne peut qu’améliorer <strong>le</strong>ur<br />

visibilité. Le nombre d’analystes est susceptib<strong>le</strong> d’affecter <strong>le</strong>s fourchettes de prix pour deux<br />

raisons. D’abord, comme <strong>le</strong>s analystes sont généra<strong>le</strong>ment attirés par <strong>le</strong>s firmes suffisamment<br />

transparentes, car c<strong>el<strong>le</strong></strong>s-ci ne <strong>le</strong>s amènent pas à acquérir <strong>des</strong> informations additionn<strong>el<strong>le</strong></strong>s dans<br />

<strong>le</strong> cadre de <strong>le</strong>urs travaux de prévision, un fort suivi par <strong>le</strong>s analystes reflète une plus forte<br />

transparence de la firme et donc une plus faib<strong>le</strong> asymétrie d’information. Par ail<strong>le</strong>urs, puisque<br />

<strong>le</strong>s informations étudiées par <strong>le</strong>s analystes ne sont pas toujours identiques, <strong>le</strong>s signaux qu’ils<br />

émettent au marché ne sont pas <strong>le</strong>s mêmes (Dempsey-1989, Lobo et Mahmoud-1989 et<br />

14


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Shores-1990). Par conséquent, plus <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers est grand, plus la<br />

quantité d’informations qu’ils produisent est importante (Roulstone-2003 et Brennan et<br />

Subrahmanyam-1995). Ceci ne peut qu’accroître la visibilité de la firme et réduire l’asymétrie<br />

d’information qui la caractérise.<br />

Tasker (1998), Frankel et al. (1999), Debrency et al. (2002) et Bushee et al. (2003) montrent<br />

que <strong>le</strong>s firmes dont <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sont peu <strong>informatif</strong>s souffrent généra<strong>le</strong>ment d’un<br />

déficit informationnel important. En effet, la comp<strong>le</strong>xité de <strong>le</strong>urs actifs et de <strong>le</strong>urs activités<br />

ainsi que <strong>le</strong>s fortes opportunités de croissance qui <strong>le</strong>s caractérisent font que <strong>le</strong>s outils<br />

traditionnels de communication comme la comptabilité, sont incapab<strong>le</strong>s d’éclairer<br />

suffisamment <strong>le</strong>s investisseurs sur <strong>le</strong>urs situations. Ceci amène en conséquence <strong>le</strong>s firmes à<br />

accroître <strong>le</strong>urs divulgations volontaires en recourant par exemp<strong>le</strong> aux conférences<br />

téléphoniques et aux divulgations par internet. Comme ces firmes souffrent d’un fort déficit<br />

informationnel et comme <strong>el<strong>le</strong></strong>s sont censées recourir plus que <strong>le</strong>s autres aux divulgations<br />

volontaires sous diverses formes pour comb<strong>le</strong>r ce déficit, l’impact de l’informativité <strong>des</strong><br />

<strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong> sur l’asymétrie d’information qui <strong>le</strong>s caractérise est ambigu. Cette<br />

ambigüité disparaît cependant dès que nous tenons compte du <strong>le</strong> volume de <strong>le</strong>urs divulgations<br />

appréhendé par la tail<strong>le</strong> ou par <strong>le</strong> nombre d’analystes. Dans ce cas, l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong> est censée affecter positivement l’asymétrie d’information.<br />

L’activité est mesurée par la moyenne semestri<strong>el<strong>le</strong></strong> du rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres<br />

échangés quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres de la firme étudiée. La volatilité est<br />

mesurée par l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme, où <strong>le</strong> rendement<br />

R q , du titre <strong>le</strong> jour q s’exprime : Ln (P q +D q )-Ln (P q-1 ). Le prix de l’action est celui affiché en<br />

fin du semestre. La tail<strong>le</strong> est mesurée par la capitalisation boursière de l’entreprise en fin du<br />

semestre. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> au prix de fin du semestre multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres émis.<br />

L’intensité du suivi est mesurée par <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers. L’informativité <strong>des</strong><br />

<strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s est mesurée par <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres (market-tobook<br />

ratio, MB). Celui-ci rapporte la va<strong>le</strong>ur marchande <strong>des</strong> fonds propres à <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur<br />

comptab<strong>le</strong>.<br />

Comme pour <strong>le</strong>s fourchettes de prix, toutes <strong>le</strong>s données nécessaires au calcul <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s de<br />

contrô<strong>le</strong> sont extraites de la base Datastream, sauf c<strong>el<strong>le</strong></strong>s relatives au nombre d’analystes,<br />

extraites de la base I/B/E/S. Pour éliminer <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs aberrantes, divers traitements ont été<br />

effectués. Les quantités de titres échangées sont éliminées lorsqu’<strong>el<strong>le</strong></strong>s sont supérieures à la<br />

15


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

quantité tota<strong>le</strong> de titres émis. Les prix de clôture négatifs ou supérieurs au doub<strong>le</strong> du prix de<br />

clôture de la veil<strong>le</strong> sont supprimés. Les prix et <strong>le</strong>s ratios indicateurs <strong>des</strong> volumes de<br />

transaction (<strong>le</strong> rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangées quotidiennement et <strong>le</strong> nombre de<br />

titres émis) supérieurs (inférieurs) à <strong>le</strong>ur moyenne semestri<strong>el<strong>le</strong></strong> augmentée (diminuée) de trois<br />

écarts types sont écartées pour garantir la normalité de <strong>le</strong>ur distribution. Les données<br />

manquantes relatives au nombre d’analystes sont à la lumière du travail de Shores (1990)<br />

remplacées par zéro. Nous considérons ici que I/B/E/S ne communique pas systématiquement<br />

l’information quand aucun analyste ne suit la firme. Les va<strong>le</strong>urs négatives du ratio de<br />

capitalisation <strong>des</strong> fonds propres sont remplacées par zéro.<br />

5. Méthodologie et échantillon<br />

L’étude de l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix consiste à examiner<br />

l’évolution de c<strong>el<strong>le</strong></strong>s-ci autour de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Pour ce faire, nous examinons sur 7<br />

ans, entre 1998 et 2004, l’évolution <strong>des</strong> fourchettes de prix <strong>des</strong> firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> qui ont<br />

adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> en 1999, 2000, 2001 ou 2002.<br />

5.1. La méthodologie<br />

Pour apprécier l’impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix, nous testons <strong>le</strong><br />

modè<strong>le</strong> suivant :<br />

FP it = α 0 + d t + α 1 POST it + α 2 VOL it + α 3 ACT it + α 4 P it<br />

+ α 5 TAILLE it + α 6 NBA it + α 7 MB it + ε it <br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du<br />

rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives<br />

quotidiennes calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q s’exprime<br />

FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux<br />

meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de vente.<br />

POST it est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si, pour la firme i, l’année t est postérieure à<br />

l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, 0 sinon. Si l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> affecte significativement <strong>le</strong>s fourchettes<br />

de prix, <strong>le</strong> coefficient de régression de la variab<strong>le</strong> POST doit être significativement différent<br />

de 0.<br />

16


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

ACT it est la moyenne du rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangés quotidiennement et <strong>le</strong><br />

nombre total de titres émis par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit<br />

la publication du rapport annuel de l’année t. VOL it est l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements<br />

quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln (P iq +D iq )-<br />

Ln(P iq-1 ). Il est calculé pour chacun <strong>des</strong> jours du semestre qui suit la publication du rapport<br />

annuel de l’année t. Ces moyennes et écarts types sont calculés à compter du début du<br />

quatrième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme, date à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s<br />

rapports annuels sont censés être publiés.<br />

P it est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de<br />

l’année t. Tail<strong>le</strong> it reflète la capitalisation boursière de l’entreprise i à la fin du semestre qui suit<br />

la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre<br />

multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres en circulation. NBA it représente <strong>le</strong> nombre d’analystes<br />

financiers qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de<br />

l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> capitaux propres (market-to-book ratio, MB)<br />

de la firme i relatif à l’année t. Toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s, sauf <strong>le</strong>s binaires, sont exprimées en<br />

logarithme.<br />

Nos données étant caractérisées par une doub<strong>le</strong> dimension, individu<strong>el<strong>le</strong></strong> et tempor<strong>el<strong>le</strong></strong>, d t<br />

indique la prise en compte d’effets fixes temporels visant notamment à neutraliser <strong>le</strong>s effets<br />

de la crise boursière qui a caractérisé la période étudiée.<br />

Pour mettre en évidence un éventuel effet d’apprentissage, nous remplaçons la variab<strong>le</strong> POST<br />

du modè<strong>le</strong> 1 par trois variab<strong>le</strong>s binaires POST 1it , POST 2it , POST 3it :<br />

FP it = b 0 + d t + ∑<br />

3<br />

k=<br />

1<br />

α K POST kit + α 4 VOL it + α 5 ACT it + α 6 P it<br />

+ α 7 TAILLE it + α 8 NBA it + α 9 MB it + ε it <br />

POST 1it et POST 2it , sont éga<strong>le</strong>s à 1 si, pour la firme i, l’année t correspond respectivement à la<br />

première et à la deuxième année qui suit l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Ces variab<strong>le</strong>s prennent la va<strong>le</strong>ur<br />

0 dans <strong>le</strong> cas contraire. POST 3it est éga<strong>le</strong> à 1 si l’année t est postérieure à la deuxième année<br />

d’adoption. POST 3it vaut 0 sinon. Nous agrégeons <strong>le</strong>s années postérieures à la deuxième année<br />

d’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> pour deux raisons. N’imaginant pas que l’apprentissage nécessite plus de<br />

3 ans, nous considérons que l’effet marginal de la quatrième, cinquième et sixième année<br />

d’adoption sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix ne peut être qu’infime. Nous optons par ail<strong>le</strong>urs pour ce<br />

17


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

choix pour ne pas surcharger <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> avec <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s muettes superflues et gagner ainsi<br />

en termes de degré de liberté. Les autres variab<strong>le</strong>s sont c<strong>el<strong>le</strong></strong>s définies précédemment, lors de<br />

la présentation du modè<strong>le</strong> 1.<br />

Si l’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix est immédiat, <strong>le</strong> coefficient de<br />

régression de la variab<strong>le</strong> POST 1it doit être statistiquement non nul. Si cet effet est persistant,<br />

<strong>le</strong>s coefficients associés aux variab<strong>le</strong>s POST 2it et POST 3it doivent être non nuls eux aussi. Si<br />

l’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> est retardé d’un an, <strong>le</strong> coefficient associé à POST 1it doit être<br />

nul, ceux associés à POST 2it et POST 3it doivent être non nuls.<br />

Nous affinons ensuite l’analyse en considérant <strong>le</strong> fait que la richesse de l’environnement<br />

informationnel d’une firme et <strong>le</strong> degré d’informativité de ses <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sont<br />

susceptib<strong>le</strong>s d’affecter l’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>.<br />

Pour déterminer si l’environnement informationnel de la firme affecte l’impact de l’adoption<br />

<strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> <strong>le</strong>s fourchettes de prix, nous remplaçons <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s POST kit du modè<strong>le</strong> précédent<br />

par deux variab<strong>le</strong>s d’interaction POST kit xEIR i [POST kit xGCB i ou POST kit xGNBA i ] et<br />

POST kit xEIP i [POST kit xPCB i ou POST kit xPNBA i ]. Le modè<strong>le</strong> testé s’écrit alors :<br />

FP it = b 0 + d t + ∑<br />

3<br />

k=<br />

1<br />

α K POST Kit xEIR i + ∑<br />

3<br />

k=<br />

1<br />

α’ K POST Kit xEIP i + α 4 VOL it<br />

+ α 5 ACT it + α 6 P it + α 7 TAILLE it + α 8 NBA it + α 9 MB it + ε it <br />

Comme précédemment, POST kit est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si pour la firme i,<br />

l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, k=1, 2, 3. El<strong>le</strong> vaut 0 sinon. EIR i<br />

[GCB i ou GNBA i ] est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si l’environnement informationnel<br />

de la firme i relative à la période P -1 , l’année qui précède l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, est riche. La<br />

firme est alors caractérisée par une grande capitalisation boursière (GCB) ou par un grand<br />

nombre d’analystes (GNBA). EIR i vaut 0 dans <strong>le</strong> cas contraire. EIP i [PCB i ou PNBA i ] est une<br />

variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si l’environnement informationnel de la firme i relative à la<br />

période P -1 est pauvre. La firme est alors caractérisée par une faib<strong>le</strong> capitalisation boursière<br />

(PCB) ou par un petit nombre d’analystes (PNBA). EIP i vaut 0 dans <strong>le</strong> cas contraire 7 .<br />

POST kit xEIR i [POST kit xGCB i ou POST kit xGNBA i ] est donc une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la<br />

va<strong>le</strong>ur 1 si, pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et si<br />

cette firme est caractérisée par un environnement informationnel riche. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0<br />

7 Le critère de répartition est la médiane.<br />

18


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

sinon. POST kit xEIP i [POST kit xPCB i ou POST kit xPNBA i ] est une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la<br />

va<strong>le</strong>ur 1 si, pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et si<br />

cette firme est caractérisée par un environnement informationnel pauvre. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0<br />

sinon. Les autres variab<strong>le</strong>s sont c<strong>el<strong>le</strong></strong>s définies lors de la présentation du modè<strong>le</strong> 1.<br />

Pour déterminer si la durée d’apprentissage dépend du degré d’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong>s, nous ré-estimons <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> précédent en remplaçant la variab<strong>le</strong> EI qui<br />

appréhende la richesse de l’environnement informationnel par <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong><br />

fonds propres (MB) qui appréhende <strong>le</strong> degré d’informativité <strong>des</strong> données comptab<strong>le</strong>s :<br />

FP it = b 0 + d t + ∑<br />

3<br />

k=<br />

1<br />

α K POST Kit xGMB i + ∑<br />

3<br />

k=<br />

1<br />

α’ K POST Kit xPMB i + α 4 VOL it<br />

+ α 5 ACT it + α 6 P it + α 7 TAILLE it + α 8 NBA it + α 9 MB it + ε it <br />

POST kit est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si pour la firme i, l’année t est la k ème année<br />

postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, k=1, 2, 3. El<strong>le</strong> vaut 0 sinon. GMB i (PMB i ) est une variab<strong>le</strong><br />

binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres de la firme i à la période<br />

P -1 est grand (petit) 8 . El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0 sinon. POST kit xGMB i (POST kit xPMB i ) est donc une<br />

variab<strong>le</strong> binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 si, pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure<br />

à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et si cette firme est caractérisée par un GMB (PMB). El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0<br />

sinon. Les autres variab<strong>le</strong>s sont c<strong>el<strong>le</strong></strong>s définies lors de la présentation du modè<strong>le</strong> 1.<br />

5.2. L’échantillon<br />

L’échantillon initial comprend toutes <strong>le</strong>s firmes al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> cotées dont l’année d’adoption<br />

<strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> est disponib<strong>le</strong>. Le nombre de ces firmes s’élève à 93, parmi <strong>le</strong>squ<strong>el<strong>le</strong></strong>s 25 ont adopté<br />

<strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> en 1999, 16 en 2000, 19 en 2001 et 33 en 2002. Comme l’étude porte exclusivement<br />

sur <strong>le</strong>s secteurs autres que financiers, d’assurance et immobiliers parce que <strong>le</strong>s firmes de ce<br />

secteurs sont censées être affectées par <strong>le</strong>s IAS 32 et 39 et par <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> 4 et 7 adoptés après<br />

2002, nous supprimons 12 firmes qui ne satisfont pas à ce critère. Sur <strong>le</strong>s 81 firmes restantes,<br />

seu<strong>le</strong>s 75 d’entre <strong>el<strong>le</strong></strong>s disposent <strong>des</strong> données nécessaires à l’estimation <strong>des</strong> modè<strong>le</strong>s pour au<br />

moins une année avant et une année après l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Les autres firmes sont<br />

supprimées parce qu’il n’est pas possib<strong>le</strong> de suivre l’évolution de <strong>le</strong>urs fourchettes de prix<br />

structur<strong>el<strong>le</strong></strong>s avant et après l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Suite à cette suppression, <strong>le</strong> nombre<br />

d’observations firme-année s’élève à 525. Enfin, nous écartons 25 observations pour<br />

8 Le critère de répartition est la médiane.<br />

19


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

<strong>le</strong>squ<strong>el<strong>le</strong></strong>s nous ne disposons pas <strong>des</strong> données relatives à l’ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s de l’étude<br />

car nous ne pouvons pas <strong>le</strong>s considérer dans l’estimation <strong>des</strong> modè<strong>le</strong>s. L’échantillon retenu<br />

comprend ainsi 500 observations firme -année.<br />

Tab<strong>le</strong>au 1 : Constitution de l’échantillon utilisé pour l’étude d’événement<br />

Année d’adoption 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 N<br />

Adopteurs 25 16 19 33 93<br />

Adopteurs opérant dans <strong>le</strong> secteur<br />

non financier<br />

22 13 17 29 81<br />

Adopteurs opérant dans <strong>le</strong> secteur<br />

non financier pour <strong>le</strong>squels nous<br />

disposons <strong>des</strong> informations pour<br />

18 11 17 29 75<br />

au moins une année avant et une<br />

année après l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong><br />

Adopteurs non financières et<br />

données financières disponib<strong>le</strong>s 65 71 74 74 73 72 71 500<br />

Adopteurs en 1999<br />

Adopteurs en 2000<br />

Adopteurs en 2001<br />

Adopteurs en 2002<br />

18<br />

9<br />

13<br />

25<br />

18<br />

11<br />

16<br />

26<br />

18<br />

11<br />

17<br />

28<br />

17<br />

11<br />

17<br />

29<br />

16<br />

11<br />

17<br />

29<br />

16<br />

11<br />

17<br />

28<br />

15<br />

11<br />

17<br />

28<br />

118<br />

75<br />

114<br />

193<br />

Ces firmes ont été fortement affectées par la crise boursière. Le tab<strong>le</strong>au 2 montre que <strong>le</strong>s<br />

fourchettes de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong>s moyennes passent de 1.939 % en 1998 à 3.236 % en 2001.<br />

Puis, <strong>el<strong>le</strong></strong>s se rétablissent à environ 1.8 % entre 2003 et 2004. Entre 1998 et 2001, la volatilité<br />

<strong>des</strong> rendements augmente. L’activité, <strong>le</strong> prix et la capitalisation boursière diminuent. En 2004,<br />

<strong>le</strong>s prix et <strong>le</strong>s capitalisations boursières progressent notab<strong>le</strong>ment par rapport à 2001 et<br />

atteignent <strong>des</strong> va<strong>le</strong>urs plus é<strong>le</strong>vées que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s relatives à 1998. Les variations spectaculaires<br />

<strong>des</strong> fourchettes de prix et <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong> justifient fortement l’utilité de l’usage du<br />

modè<strong>le</strong> à effets fixes temporels.<br />

20


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Tab<strong>le</strong>au 2 : Statistiques <strong>des</strong>criptives de l’échantillon utilisé pour l’étude d’événement<br />

par année ca<strong>le</strong>ndaire<br />

Année Variab<strong>le</strong> N μ σ Q1 Q2 Q3<br />

1998<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

65<br />

65<br />

65<br />

65<br />

65<br />

65<br />

65<br />

1.939<br />

2.609<br />

0.091<br />

31.744<br />

1944.975<br />

11.60<br />

42.676<br />

1.356<br />

1.301<br />

1.343<br />

38.476<br />

4504.338<br />

12.979<br />

232.487<br />

1.154<br />

1.946<br />

0.032<br />

13.008<br />

94.122<br />

1.000<br />

1.486<br />

1.719<br />

2.427<br />

0.046<br />

18.993<br />

192.115<br />

6.000<br />

2.668<br />

1999<br />

2000<br />

2001<br />

2002<br />

2003<br />

2004<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

73<br />

73<br />

73<br />

73<br />

73<br />

73<br />

73<br />

72<br />

72<br />

72<br />

72<br />

72<br />

72<br />

72<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

71<br />

2.238<br />

2.760<br />

0.051<br />

27.731<br />

1733.138<br />

9.180<br />

5.609<br />

2.512<br />

3.080<br />

0.041<br />

17.289<br />

1425.938<br />

7.140<br />

3.063<br />

3.236<br />

3.424<br />

0.029<br />

18.965<br />

1316.519<br />

7.390<br />

1.699<br />

2.742<br />

2.977<br />

0.044<br />

27.467<br />

1702.687<br />

8.260<br />

1.243<br />

2.184<br />

2.590<br />

0.042<br />

30.974<br />

2016.598<br />

7.810<br />

1.586<br />

1.481<br />

2.166<br />

0.084<br />

39.214<br />

2691.154<br />

7.970<br />

2.027<br />

1.214<br />

0.972<br />

0.049<br />

31.013<br />

4149.073<br />

12.944<br />

15.563<br />

1.386<br />

1.666<br />

0.059<br />

18.697<br />

3675.200<br />

10.915<br />

6.816<br />

2.280<br />

2.362<br />

0.032<br />

31.008<br />

3483.622<br />

11.974<br />

1.362<br />

2.384<br />

1.452<br />

0.068<br />

41.952<br />

4044.278<br />

12.887<br />

1.580<br />

2.028<br />

1.668<br />

0.065<br />

41.720<br />

4910.503<br />

11.931<br />

1.221<br />

1.272<br />

1.265<br />

0.206<br />

44.995<br />

6237.098<br />

11.609<br />

1.672<br />

1.386<br />

2.040<br />

0.021<br />

10.149<br />

80.577<br />

0.000<br />

1.241<br />

1.408<br />

2.045<br />

0.013<br />

5.440<br />

35.378<br />

0.000<br />

1.003<br />

1.482<br />

2.133<br />

0.008<br />

3.034<br />

15.885<br />

0.000<br />

0.790<br />

1.122<br />

1.880<br />

0.008<br />

5.603<br />

28.685<br />

0.000<br />

0.445<br />

0.798<br />

1.514<br />

0.006<br />

8.974<br />

48.442<br />

0.000<br />

0.794<br />

0.600<br />

1.387<br />

0.006<br />

11.719<br />

81.984<br />

0.000<br />

0.913<br />

1.984<br />

2.570<br />

0.038<br />

18.974<br />

237.061<br />

3.000<br />

1.916<br />

2.334<br />

2.488<br />

0.023<br />

12.326<br />

122.115<br />

1.000<br />

1.566<br />

2.490<br />

2.589<br />

0.017<br />

10.630<br />

103.619<br />

1.500<br />

1.323<br />

1.820<br />

2.500<br />

0.022<br />

15.660<br />

181.311<br />

1.000<br />

0.822<br />

1.698<br />

1.889<br />

0.015<br />

20.334<br />

235.520<br />

1.000<br />

1.198<br />

1.024<br />

1.732<br />

0.020<br />

30.121<br />

319.512<br />

2.000<br />

1.572<br />

2.448<br />

2.837<br />

0.101<br />

40.010<br />

1168.563<br />

23.000<br />

5.370<br />

2.973<br />

3.184<br />

0.072<br />

34.153<br />

803.669<br />

17.000<br />

4.010<br />

3.442<br />

3.568<br />

0.050<br />

21.546<br />

449.043<br />

9.000<br />

2.946<br />

4.473<br />

4.051<br />

0.039<br />

17.407<br />

476.156<br />

8.000<br />

2.180<br />

3.767<br />

3.917<br />

0.057<br />

28.305<br />

715.054<br />

12.000<br />

1.405<br />

2.735<br />

3.225<br />

0.042<br />

37.406<br />

943.991<br />

12.000<br />

1.915<br />

1.752<br />

2.642<br />

0.066<br />

50.974<br />

1975.014<br />

13.000<br />

2.744<br />

21


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Légende du tab<strong>le</strong>au 3.7<br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong><br />

est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives quotidiennes calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q<br />

s’exprime FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de<br />

vente. POST it est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si, pour la firme i, l’année t est postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, 0<br />

sinon. ACT it est la moyenne du rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangés quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres émis<br />

par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. VOL it est<br />

l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln<br />

(P iq +D iq )-Ln (P iq-1 ). Il est calculé pour chacun <strong>des</strong> jours du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. P it<br />

est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. Tail<strong>le</strong> it reflète la<br />

capitalisation boursière de l’entreprise i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est<br />

éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres en circulation. NBA it est <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers<br />

qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de<br />

capitalisation <strong>des</strong> fonds propres (market-to-book ratio, MB) de la firme i relatif à l’année t. Les moyennes et écarts types sont<br />

calculés à compter du début du quatrième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme, date à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s<br />

rapports annuels sont censés être publiés.<br />

Selon <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 3, <strong>le</strong>s statistiques <strong>des</strong>criptives autour de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> s’avèrent moins<br />

affectées par la crise boursière que c<strong>el<strong>le</strong></strong>s relatives aux années ca<strong>le</strong>ndaires. Ceci s’explique par<br />

<strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s pério<strong>des</strong> P +k t<strong>el<strong>le</strong></strong>s que k = {-1, 1, 2 et 3} sont définies en référence à l’année<br />

d’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> varie de 1999 à 2002. A titre d’illustration, la période P +2<br />

représente l’année ca<strong>le</strong>ndaire 2001 pour <strong>le</strong>s firmes ayant adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> en 2000 et l’année<br />

2003 pour <strong>le</strong>s firmes ayant adopté <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> en 2002. La période P +2 correspond donc pour<br />

certaines firmes à une année fortement marquée par la crise. Pour d’autres firmes, <strong>el<strong>le</strong></strong><br />

correspond à une année moins marquée par cette crise. Par conséquent, <strong>le</strong>s statistiques<br />

<strong>des</strong>criptives qui lui correspondent, représentent une mesure agrégée <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s étudiées sur<br />

différentes années ca<strong>le</strong>ndaires.<br />

Les fourchettes de prix passent de 2.400% à 2.694% entre P -1 et P +1 , enregistrant une légère<br />

augmentation. Puis, à partir de P +2 , <strong>el<strong>le</strong></strong>s diminuent pour atteindre 2.006% en P +3 . Cette<br />

variation ne peut être exclusivement imputab<strong>le</strong> à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Les autres déterminants<br />

de la fourchette de prix ont eux aussi changé sur <strong>le</strong>s mêmes pério<strong>des</strong>. Par conséquent, la<br />

variation <strong>des</strong> fourchettes de prix est parti<strong>el<strong>le</strong></strong>ment expliquée par la variation de ces<br />

déterminants autour de l’adoption et non pas seu<strong>le</strong>ment par l’événement d’adoption.<br />

22


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Tab<strong>le</strong>au 3 : Statistiques <strong>des</strong>criptives de l’échantillon utilisé pour l’étude d’événement par<br />

année événementi<strong>el<strong>le</strong></strong><br />

Année Variab<strong>le</strong> N μ σ Q1 Q2 Q3<br />

P -1<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

2.400<br />

2.812<br />

0.057<br />

26.361<br />

1540.520<br />

8.480<br />

13.653<br />

1.625<br />

1.152<br />

0.081<br />

34.129<br />

3808.384<br />

12.590<br />

60.507<br />

1.346<br />

1.872<br />

0.013<br />

7.248<br />

66.494<br />

0.000<br />

1.126<br />

2.066<br />

2.632<br />

0.030<br />

16.194<br />

157.931<br />

1.000<br />

2.015<br />

P +1<br />

P +2<br />

P +3<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

FP (%)<br />

VOL (%)<br />

ACT (%)<br />

P<br />

CB (10 6 )<br />

NBA<br />

MB<br />

Légende du tab<strong>le</strong>au 3.8<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

74<br />

159<br />

159<br />

159<br />

159<br />

159<br />

159<br />

159<br />

2.694<br />

3.089<br />

0.043<br />

25.088<br />

1535.873<br />

8.350<br />

1.701<br />

2.553<br />

3.173<br />

0.048<br />

26.313<br />

1627.250<br />

7.880<br />

1.651<br />

2.006<br />

2.634<br />

0.056<br />

31.436<br />

2702.669<br />

9.470<br />

1.821<br />

2.240<br />

1.516<br />

0.057<br />

33.296<br />

3777.460<br />

11.943<br />

1.312<br />

2.128<br />

2.235<br />

0.079<br />

41.543<br />

4141.344<br />

11.699<br />

1.636<br />

1.857<br />

1.752<br />

0.144<br />

40.998<br />

5637.544<br />

13.003<br />

1.618<br />

1.371<br />

2.153<br />

0.012<br />

7.660<br />

38.480<br />

0.000<br />

0.702<br />

1.046<br />

1.873<br />

0.010<br />

5.245<br />

31.742<br />

0.000<br />

0.747<br />

0.712<br />

1.495<br />

0.008<br />

6.405<br />

45.767<br />

0.000<br />

0.791<br />

1.971<br />

2.597<br />

0.029<br />

15.119<br />

193.380<br />

3.000<br />

1.292<br />

1.878<br />

2.328<br />

0.023<br />

14.332<br />

165.073<br />

2.000<br />

1.207<br />

1.340<br />

2.083<br />

0.017<br />

20.380<br />

364.970<br />

2.000<br />

1.300<br />

3.095<br />

3.476<br />

0.073<br />

32.823<br />

636.840<br />

13.000<br />

4.561<br />

3.236<br />

3.770<br />

0.053<br />

32.073<br />

655.649<br />

8.000<br />

2.483<br />

3.175<br />

2.649<br />

0.049<br />

27.266<br />

674.266<br />

12.000<br />

1.904<br />

2.891<br />

3.249<br />

0.045<br />

38.958<br />

2387.170<br />

14.000<br />

2.379<br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong><br />

est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives quotidiennes calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q<br />

s’exprime FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de<br />

vente. POST it est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si, pour la firme i, l’année t est postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, 0<br />

sinon. ACT it est la moyenne du rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangés quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres émis<br />

par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. VOL it est<br />

l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln<br />

(P iq +D iq )-Ln (P iq-1 ). Il est calculé pour chacun <strong>des</strong> jours du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. P it<br />

est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. Tail<strong>le</strong> it reflète la<br />

capitalisation boursière de l’entreprise i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est<br />

éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres en circulation. NBA it est <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers<br />

qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de<br />

capitalisation <strong>des</strong> fonds propres (market-to-book ratio, MB) de la firme i relatif à l’année t. Les moyennes et écarts types sont<br />

calculés à compter du début du quatrième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme, date à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s<br />

rapports annuels sont censés être publiés.<br />

23


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

6. Impact de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong><br />

Les résultats relatifs à l’effet général de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s fourchettes de prix<br />

structur<strong>el<strong>le</strong></strong>s apparaissent dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 4. Ils montrent que <strong>le</strong> coefficient de la variab<strong>le</strong><br />

POST est négatif et significatif. Ceci suggère que l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> tend à réduire<br />

l’asymétrie d’information qui caractérise <strong>le</strong>s entreprises qui adoptent ces normes. Les<br />

variab<strong>le</strong>s indicatrices du temps sont très significatives dans 5 cas sur 6. Il est donc<br />

indispensab<strong>le</strong> de considérer <strong>le</strong>s effets fixes temporels dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong>. Le modè<strong>le</strong> est par<br />

ail<strong>le</strong>urs bien spécifié puisque la statistique de Fisher F est très significative et <strong>le</strong> coefficient de<br />

détermination ajusté R 2 est d’environ 86%. Soulignons enfin que toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s de<br />

contrô<strong>le</strong> (sauf <strong>le</strong> ratio MB) affectent <strong>le</strong>s fourchettes de prix significativement et dans <strong>le</strong>s sens<br />

prévus.<br />

Les résultats relatifs à l’effet d’apprentissage apparaissent dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au 5. Il apparaît que la<br />

réduction <strong>des</strong> fourchettes de prix qui suit l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> n’est pas immédiate. En effet,<br />

seuls <strong>le</strong>s coefficients <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s POST 2 et POST 3 sont significatifs. Ce résultat suggère que<br />

l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> n’affecte <strong>le</strong>s fourchettes de prix qu’à partir de la deuxième année<br />

d’application de ce nouveau référentiel. Il faut plus d’un an aux investisseurs pour<br />

comprendre p<strong>le</strong>inement <strong>le</strong> sens <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> et informations produites conformément aux<br />

<strong>IFRS</strong>.<br />

Les résultats relatifs à l’impact de l’environnement informationnel apparaissent dans <strong>le</strong><br />

tab<strong>le</strong>au 6. Les résultats du Panel A appréhendent la richesse informationnel au moyen de la<br />

capitalisation boursière de l’entreprise à la fin de l’année qui précède l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Ils<br />

montrent que <strong>le</strong>s fourchettes de prix <strong>des</strong> firmes de grande tail<strong>le</strong>, dont l’environnement<br />

informationnel est censé être riche, diminuent significativement suite à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>.<br />

Ce n’est pas <strong>le</strong> cas pour <strong>le</strong>s firmes de petite tail<strong>le</strong>. L’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s<br />

fourchettes de prix <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> firmes n’est en outre pas immédiat, il n’apparaît qu’à partir de<br />

la deuxième année, puisqu’à la différence de POST 2 xGCB et POST 3 xGCB, la variab<strong>le</strong><br />

POST 1 xGCB n’est pas significative. En remplaçant la capitalisation boursière par <strong>le</strong> nombre<br />

d’analystes (Panel B), nous obtenons <strong>le</strong>s mêmes résultats pour <strong>le</strong>s firmes fortement suivies<br />

dont l’environnement informationnel est riche. Ces firmes profitent de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong><br />

dès la deuxième année d’application. En revanche, pour ce qui concerne <strong>le</strong>s firmes faib<strong>le</strong>ment<br />

24


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Tab<strong>le</strong>au 4 : Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix : effet global<br />

Modè<strong>le</strong> 1 : FP it = b 0 + d t + α 1 POST it + α 2 VOL it + α 3 ACT it + α 4 P it + α 5 TAILLE it + α 6 NBA it + α 7 MB it + ε it<br />

Constante et effets fixes temporels<br />

Constante Année 1998 Année 1999 Année 2000 Année 2001 Année 2002 Année 2003<br />

b 0 = -2.697<br />

t = -17.554<br />

p= 0.000<br />

d 1 = 0.151<br />

t = 5.089<br />

p= 0.000<br />

d 2 = 0.176<br />

t = 6.412<br />

p = 0.000<br />

d 3 = 0.085<br />

t = 3.207<br />

p = 0.001<br />

d 4 = 0.087<br />

t = 3.383<br />

p = 0.001<br />

d 5 = 0.110<br />

t = 4.753<br />

p = 0.000<br />

d 6 = 0.030<br />

t = 1.323<br />

p = 0.187<br />

Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong><br />

POST VOL ACT P TAILLE NBA MB<br />

α 1 = -0.051<br />

t = -1.862<br />

p = 0.063<br />

α 2 = 0.322<br />

t = 12.779<br />

p = 0.000<br />

α 3 = -0.429<br />

t = -18.996<br />

p = 0.000<br />

α 4 = -0.076<br />

t = -2.776<br />

p = 0.006<br />

Statistiques additionn<strong>el<strong>le</strong></strong>s : (F = 232.209, p = 0.000), R 2 ajusté = 0.858, N=500<br />

α 5 = -0.725<br />

t = -19.497<br />

p = 0.000<br />

α 6= -0.074<br />

t = -2.630<br />

p = 0.009<br />

α 7 = 0.010<br />

t = 0.558<br />

p = 0.577<br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives quotidiennes<br />

calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q s’exprime FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de vente.<br />

POST it est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si, pour la firme i, l’année t est postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, 0 sinon. ACT it est la moyenne du rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangés<br />

quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres émis par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. VOL it est l’écart type semestriel<br />

<strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln (P iq +D iq )-Ln (P iq-1 ). Il est calculé pour chacun <strong>des</strong> jours du semestre qui suit la publication du<br />

rapport annuel de l’année t. P it est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. Tail<strong>le</strong> it reflète la capitalisation boursière de l’entreprise i à la fin<br />

du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres en circulation. NBA it est <strong>le</strong> nombre d’analystes<br />

financiers qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres (market-to-book ratio, MB) de la<br />

firme i relatif à l’année t. Les moyennes et écarts types sont calculés à compter du début du quatrième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme, date à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s rapports<br />

annuels sont censés être publiés. Toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s, sauf <strong>le</strong>s binaires, NBA it et MB it , sont exprimées en logarithme.<br />

25


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Tab<strong>le</strong>au 5 : Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix : durée de la phase d’apprentissage<br />

3<br />

Modè<strong>le</strong> 2 : FP it = b 0 + d t + ∑ α K POST Kit + α 4 VOL it + α 5 ACT it + α 6 P it + α 7 TAILLE it + α 8 NBA it + α 9 MB it + ε it<br />

k = 1<br />

Constante et effets fixes temporels<br />

Constante Année 1998 Année 1999 Année 2000 Année 2001 Année 2002 Année 2003<br />

b 0 = -2.587<br />

t = -16.149<br />

p = 0.000<br />

d 1 = 0.110<br />

t = 3.150<br />

p = 0.002<br />

d 2 = 0.129<br />

t = 3.781<br />

p = 0.000<br />

d 3 = 0.041<br />

t = 1.228<br />

p = 0.220<br />

d 4 = 0.049<br />

t = 1.621<br />

p = 0.106<br />

d 5 = 0.078<br />

t = 2.917<br />

p = 0.004<br />

d 6 = 0.017<br />

t = 0.704<br />

p = 0.482<br />

Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong><br />

POST 1 POST 2 POST 3 VOL ACT P TAILLE NBA MB<br />

α 1 = -0.023<br />

t = -1.060<br />

p = 0.290<br />

α 2 = -0.050<br />

t = -2.010<br />

p = 0.045<br />

α 3 = -0.106<br />

t = -2.942<br />

p = 0.003<br />

α 4 = 0.326<br />

t = 12.954<br />

p = 0.000<br />

α 5 = -0.432<br />

t = -19.165<br />

p = 0.000<br />

α 6 = -0.084<br />

t = -3.065<br />

p = 0.002<br />

α 7 = -0.717<br />

t =-19.285<br />

p = 0.000<br />

α 8 = -0.071<br />

t = -2.532<br />

p = 0.012<br />

Statistiques additionn<strong>el<strong>le</strong></strong>s : (F = 203.062, p =0.000), R 2 ajusté = 0.859, N= 500<br />

α 9 = 0.011<br />

t = 0.590<br />

p = 0.555<br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives quotidiennes<br />

calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q s’exprime FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de vente.<br />

POST 1it , POST 2it , sont <strong>des</strong> variab<strong>le</strong>s binaires éga<strong>le</strong>s à 1 si, pour la firme i, l’année t correspond respectivement à la première et à la deuxième année suivant l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Ces variab<strong>le</strong>s<br />

prennent la va<strong>le</strong>ur 0 dans <strong>le</strong> cas contraire. POST 3it est éga<strong>le</strong> à 1 si l’année t est postérieure à la deuxième année d’adoption. POST 3it vaut 0 sinon. ACT it est la moyenne du rapport entre <strong>le</strong> nombre<br />

de titres échangés quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres émis par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. VOL it est<br />

l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln (P iq +D iq )-Ln (P iq-1 ). Il est calculé pour chacun <strong>des</strong> jours du semestre qui<br />

suit la publication du rapport annuel de l’année t. P it est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. Tail<strong>le</strong> it reflète la capitalisation boursière de<br />

l’entreprise i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres en circulation. NBA it est <strong>le</strong><br />

nombre d’analystes financiers qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres (market-to-book<br />

ratio, MB) de la firme i relatif à l’année t. Les moyennes et écarts types sont calculés à compter du début du quatrième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme, date à partir de<br />

laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s rapports annuels sont censés être publiés. Toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s, sauf <strong>le</strong>s binaires, NBA it et MB it , sont exprimées en logarithme.<br />

26


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

suivies, dont l’environnement informationnel est pauvre, nous obtenons <strong>des</strong> résultats<br />

différents de ceux obtenus précédemment. Ces firmes profitent <strong>el<strong>le</strong></strong>s aussi de l’adoption <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong>. Par ail<strong>le</strong>urs, la réaction de <strong>le</strong>urs fourchettes de prix à cette adoption est immédiate<br />

puisque la variab<strong>le</strong> POST 1 xGNBA est significative.<br />

Le résultat relatif aux firmes à environnement informationnel riche semb<strong>le</strong> robuste puisque<br />

<strong>le</strong>s deux mesures utilisées pour l’approcher, la capitalisation boursière d’une part et <strong>le</strong> nombre<br />

d’analystes d’autre part, fournissent <strong>le</strong> même résultat. En revanche, <strong>le</strong> résultat relatif aux<br />

firmes à environnement informationnel pauvre est ambigu puisque selon la capitalisation<br />

boursière, <strong>le</strong>s petites firmes ne profitent pas de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> alors que selon <strong>le</strong> nombre<br />

d’analystes, <strong>le</strong>s firmes faib<strong>le</strong>ment suivies profitent de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>.<br />

Les résultats relatifs à l’impact de l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s apparaissent dans <strong>le</strong><br />

tab<strong>le</strong>au 7. Les firmes dont l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s est structur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment faib<strong>le</strong><br />

bénéficient de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> dès la deuxième année qui suit l’adoption. Les firmes dont<br />

l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s est forte ne bénéficient <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> qu’à partir de la<br />

troisième année qui suit <strong>le</strong>ur adoption. En effet, POST 2 xPMB et POST 3 xPMB sont affectés<br />

d’un cœfficient significativement négatif pour <strong>le</strong>s premières. Par contre, seul <strong>le</strong> cœfficient de<br />

la variab<strong>le</strong> POST 3 xGMB est significativement négatif pour <strong>le</strong>s secon<strong>des</strong>. Ces résultats<br />

indiquent que <strong>le</strong>s investisseurs intègrent rapidement l’intérêt <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> lorsque <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong>s sont natur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment <strong>informatif</strong>s parce que la situation de la firme peut être<br />

faci<strong>le</strong>ment décrite. En revanche, il <strong>le</strong>ur faut plus de temps pour interpréter <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong><br />

comptab<strong>le</strong>s résultant de l’application <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> lorsque <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s sont<br />

structur<strong>el<strong>le</strong></strong>ment peu <strong>informatif</strong>s du fait de la comp<strong>le</strong>xité <strong>des</strong> activités et actifs de la firme.<br />

Dans <strong>le</strong> premier cas, celui <strong>des</strong> firmes à faib<strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres, donc<br />

celui <strong>des</strong> firmes dont <strong>le</strong>s <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s traduisent faci<strong>le</strong>ment la réalité, la fourchette se<br />

réduit dès la deuxième année d’application <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Dans <strong>le</strong> second cas, celui <strong>des</strong> firmes à<br />

fort ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres, donc celui <strong>des</strong> firmes dont il est diffici<strong>le</strong> de<br />

traduire la situation au moyen de l’outil comptab<strong>le</strong>, la fourchette ne se réduit qu’à partir de la<br />

troisième année d’application <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>.<br />

27


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Tab<strong>le</strong>au 6 : Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix : effet conjoint de l’apprentissage et de l’environnement informationnel<br />

3<br />

Modè<strong>le</strong> 3 : FP it = b 0 + d t + ∑<br />

3<br />

α K POST Kit xEIR i + ∑ α’ K POST Kit xEIP i + α 4 VOL it + α 5 ACT it + α 6 P it + α 7 TAILLE it + α 8 NBA it + α 9 MB it + ε it<br />

k = 1<br />

k = 1<br />

Panel A : L’environnement informationnel est appréhendé par la capitalisation boursière<br />

Constante et effets fixes temporels<br />

Constante Année 1998 Année 1999 Année 2000 Année 2001 Année 2002 Année 2003<br />

b 0 = -2.737<br />

t = -16.612<br />

p = 0.000<br />

d 1 = 0.114<br />

t = 3.319<br />

p = 0.001<br />

d 2 = 0.134<br />

t = 3.959<br />

p = 0.000<br />

d 3 = 0.047<br />

t = 1.418<br />

p = 0.157<br />

d 4 = 0.056<br />

t = 1.860<br />

p = 0.063<br />

d 5 = 0.088<br />

t = 3.312<br />

p = 0.001<br />

d 6 = 0.021<br />

t = 0.885<br />

p = 0.377<br />

Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong><br />

POST 1 POST 2 POST 3 POST 1 POST 2 POST 3<br />

xGCB xGCB xGCB xPCB xPCB xPCB<br />

VOL ACT P TAILLE NBA MB<br />

α 1 =-0.008<br />

t = -0.421<br />

p = 0.674<br />

α 2 =-0.051<br />

t = -2.346<br />

p = 0.019<br />

α 3 =-0.129<br />

t = -4.038<br />

p = 0.000<br />

α’ 1 =-0.030<br />

t = -1.487<br />

p = 0.138<br />

α’ 2 =-0.026<br />

t = -1.191<br />

p = 0.234<br />

α’ 3 =-0.037<br />

t = -1.245<br />

p = 0.214<br />

α 4 = 0.317<br />

t = 12.614<br />

p = 0.000<br />

α 5 = -0.443<br />

t =-19.656<br />

p = 0.000<br />

α 6 =-0.098<br />

t = -3.543<br />

p = 0.000<br />

α 7 =-0.692<br />

t =-17.607<br />

p = 0.000<br />

α 8 =-0.069<br />

t = -2.512<br />

p = 0.012<br />

Statistiques additionn<strong>el<strong>le</strong></strong>s : (F = 173.582, p = 0.000), R 2 ajusté =0.862, N= 500<br />

anel B : L’environnement informationnel est appréhendé par <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers<br />

Constante et effets fixes temporels<br />

Constante Année 1998 Année 1999 Année 2000 Année 2001 Année 2002 Année 2003<br />

b 0 = -2.608<br />

t = -15.850<br />

p = 0.000<br />

d 1 = 0.109<br />

t = 3.136<br />

p = 0.002<br />

d 2 = 0.124<br />

t = 3.620<br />

p = 0.000<br />

d 3 = 0.040<br />

t = 1.201<br />

p = 0.230<br />

d 4 = 0.053<br />

t = 1.731<br />

p = 0.084<br />

d 5 = 0.087<br />

t = 3.221<br />

p = 0.001<br />

α 9 = 0.013<br />

t = 0.750<br />

p = 0.454<br />

d 6 = 0.020<br />

t = 0.839<br />

p = 0.402<br />

Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong><br />

POST 1 POST 2 POST 3 POST 1 POST 2 POST 3<br />

xGNBA xGNBA xGNBA xPNBA xPNBA xPNBA<br />

VOL ACT P TAILLE NBA MB<br />

α 1 = 0.010<br />

t = 0.497<br />

p = 0.619<br />

α 2 = -0.037<br />

t = -1.778<br />

p = 0.076<br />

α 3 = -0.109<br />

t = -3.515<br />

p = 0.000<br />

α’ 1 =-0.049<br />

t =-2.346<br />

p = 0.019<br />

α’ 2 =-0.043<br />

t = -1.903<br />

p = 0.058<br />

α’ 3 =-0.064<br />

t = -2.093<br />

p = 0.037<br />

α 4 = 0.326<br />

t = 12.918<br />

p = 0.000<br />

α 5 =-0.437<br />

t =-19.424<br />

p = 0.000<br />

α 6 =-0.083<br />

t = -3.035<br />

p = 0.003<br />

α 7 =-0.721<br />

t =-19.431<br />

p = 0.000<br />

α 8 =-0.069<br />

t =-2.426<br />

p = 0.016<br />

Statistiques additionn<strong>el<strong>le</strong></strong>s : (F = 171.924, p = 0.000), R 2 ajusté = 0.860, N= 500<br />

α 9 = 0.011<br />

t = 0.620<br />

p = 0.535<br />

28


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Légende du tab<strong>le</strong>au 6<br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives quotidiennes<br />

calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q s’exprime FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de vente.<br />

POST kit est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, k=1, 2, 3. El<strong>le</strong> vaut 0 sinon. EIR i [GCB i ou GNBA i ] est une<br />

variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si l’environnement informationnel de la firme i relative à la période P -1 est riche. La firme est alors caractérisée par une grande capitalisation boursière (GCB) ou<br />

par un grand nombre d’analystes (GNBA). EIR i vaut 0 dans <strong>le</strong> cas contraire. EIP i [PCB i ou PNBA i ] est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si l’environnement informationnel de la firme i<br />

relative à la période P -1 est pauvre. La firme est alors caractérisée par une petite capitalisation boursière (PCB) ou par un petit nombre d’analystes (PNBA). EIP i vaut 0 dans <strong>le</strong> cas contraire.<br />

POST kit xEIR i [POST kit xGCB i ou POST kit xGNBA i ] est une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 si, pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et si cette firme<br />

est caractérisée par un environnement informationnel riche. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0 sinon. POST kit xEIP i [POST kit xPCB i ou POST kit xPNBA i ] est une variab<strong>le</strong> binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 si, pour la<br />

firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et cette firme est caractérisée par un environnement informationnel pauvre. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0 sinon. ACT it est la moyenne du<br />

rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangés quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres émis par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de<br />

l’année t. VOL it est l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln (P iq +D iq )-Ln (P iq-1 ). Il est calculé pour chacun <strong>des</strong><br />

jours du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. P it est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. Tail<strong>le</strong> it reflète la<br />

capitalisation boursière de l’entreprise i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre multiplié par <strong>le</strong> nombre de titres en<br />

circulation. NBA it est <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds<br />

propres (market-to-book ratio, MB) de la firme i relatif à l’année t. Les moyennes et écarts types sont calculés à compter du début du quatrième mois qui suit la fin de l’année fisca<strong>le</strong> de chaque<br />

firme, date à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s rapports annuels sont censés être publiés. Toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s, sauf <strong>le</strong>s binaires, NBA it et MB it , sont exprimées en logarithme.<br />

29


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Tab<strong>le</strong>au 7 : Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix : effet conjoint de l’apprentissage et de l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s<br />

3<br />

Modè<strong>le</strong> 7 : FP it = b 0 + d t + ∑<br />

3<br />

α K POST Kit xGMB i + ∑ α’ K POST Kit xPMB i + α 4 VOL it + α 5 ACT it + α 6 P it + α 7 TAILLE it + α 6 NBA it + α 7 MB it + ε it<br />

k = 1<br />

k = 1<br />

Constante et effets fixes temporels<br />

Constante Année 1998 Année 1999 Année 2000 Année 2001 Année 2002 Année 2003<br />

b 0 = -2.589<br />

t = -16.141<br />

p = 0.000<br />

d 1 = 0.107<br />

t = 3.068<br />

p = 0.002<br />

d 2 = 0.125<br />

t = 3.661<br />

p = 0.000<br />

d 3 = 0.037<br />

t = 1.109<br />

p = 0.268<br />

Adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et variab<strong>le</strong>s de contrô<strong>le</strong><br />

POST 1<br />

xGMB<br />

POST 2<br />

xGMB<br />

POST 3<br />

xGMB<br />

POST 1<br />

xPMB<br />

POST 2<br />

xPMB<br />

POST 3<br />

xPMB<br />

α 1 =-0.006 α 2 =-0.027 α 3 =-0.089 α’ 1 =-0.031 α’ 2 =-0.050 α’ 3 =-0.084<br />

t = -0.289 t = -1.265 t = -2.814 t =-1.527 t =-2.274 t =-2.867<br />

p = 0.773 p = 0.206 p = 0.005 p = 0.127 p = 0.023 p = 0.004<br />

Statistiques additionn<strong>el<strong>le</strong></strong>s : (F = 169.078, p =0.000), R 2 ajusté = 0.858, N= 500<br />

d 4 = 0.048<br />

t = 1.593<br />

p = 0.112<br />

d 5 = 0.080<br />

t = 2.969<br />

p = 0.003<br />

d 6 = 0.018<br />

t = 0.747<br />

p = 0.456<br />

VOL ACT P TAILLE NBA MB<br />

α 4 =0.323<br />

t = 12.718<br />

p = 0.000<br />

α 5 =-0.429<br />

t =-18.921<br />

p = 0.000<br />

α 6 =-0.086<br />

t = -3.104<br />

p = 0.002<br />

α 7 =-0.716<br />

t =-19.223<br />

p = 0.000<br />

α 8 =-0.077<br />

t =-2.703<br />

p = 0.007<br />

α 9 =0.011<br />

t = 0.596<br />

p = 0.552<br />

FP it est fourchette de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong> de la firme i sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est estimée par la moyenne <strong>des</strong> fourchettes relatives quotidiennes<br />

calculée sur six mois. La fourchette de la firme i <strong>le</strong> jour q s’exprime FP iq ={(PA iq - PV iq )/[(PA iq +PV iq )/2]} où PA et PV correspondent respectivement aux meil<strong>le</strong>ures prix d’achat et de vente.<br />

POST kit est une variab<strong>le</strong> binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>, k=1, 2, 3. El<strong>le</strong> vaut 0 sinon. GMB i (PMB i ) est une variab<strong>le</strong><br />

binaire qui est éga<strong>le</strong> à 1 si <strong>le</strong> ratio de capitalisation <strong>des</strong> fonds propres de la firme i à la période P -1 est grand (petit). El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0 sinon. POST kit xGMB i (POST kit xPMB i ) est une variab<strong>le</strong><br />

binaire qui prend la va<strong>le</strong>ur 1 si, pour la firme i, l’année t est la k ème année postérieure à l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> et si cette firme est caractérisée par un GMB (PMB). El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à 0 sinon. ACT it<br />

est la moyenne du rapport entre <strong>le</strong> nombre de titres échangés quotidiennement et <strong>le</strong> nombre total de titres émis par la firme i. Cette moyenne est calculée sur <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du<br />

rapport annuel de l’année t. VOL it est l’écart type semestriel <strong>des</strong> rendements quotidiens de la firme i, où <strong>le</strong> rendement R iq du titre i <strong>le</strong> jour q s’exprime R iq = Ln (P iq +D iq )-Ln (P iq-1 ). Il est calculé<br />

pour chacun <strong>des</strong> jours du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. P it est <strong>le</strong> prix de l’action i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t.<br />

Tail<strong>le</strong> it reflète la capitalisation boursière de l’entreprise i à la fin du semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> au prix en fin du semestre multiplié par <strong>le</strong><br />

nombre de titres en circulation. NBA it est <strong>le</strong> nombre d’analystes financiers qui suivent la firme i durant <strong>le</strong> semestre qui suit la publication du rapport annuel de l’année t. MB it est <strong>le</strong> ratio de<br />

capitalisation <strong>des</strong> fonds propres (market-to-book ratio, MB) de la firme i relatif à l’année t. Les moyennes et écarts types sont calculés à compter du début du quatrième mois qui suit la fin de<br />

l’année fisca<strong>le</strong> de chaque firme, date à partir de laqu<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>le</strong>s rapports annuels sont censés être publiés. Toutes <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s, sauf <strong>le</strong>s binaires, NBA it et MB it , sont exprimées en logarithme.<br />

30


7. Conclusion<br />

Cette étude analyse l’impact de l’adoption <strong>des</strong> normes comptab<strong>le</strong>s internationa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong><br />

<strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s, celui-ci étant appréhendé au moyen de<br />

l’asymétrie d’information entre investisseurs mesurée par la fourchette de prix <strong>des</strong> titres. Les<br />

résultats montrent clairement que, toutes choses éga<strong>le</strong>s par ail<strong>le</strong>urs, l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> a<br />

entraîné une réduction <strong>des</strong> fourchettes de prix structur<strong>el<strong>le</strong></strong>s. Ceci suggère que l’adoption <strong>des</strong><br />

<strong>IFRS</strong> conduit l’entreprise à produire <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s dont <strong>le</strong> <strong>contenu</strong> <strong>informatif</strong> est<br />

supérieur à celui <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> préparés selon <strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s. En ce sens, l’obligation de<br />

recourir aux normes <strong>IFRS</strong>, imposée à toutes <strong>le</strong>s entreprises européennes à compter de 2005,<br />

est opportune puisqu’<strong>el<strong>le</strong></strong> devrait conduire à la production d’états financiers au <strong>contenu</strong><br />

<strong>informatif</strong> accentué. Il apparaît toutefois que l’effet de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> sur <strong>le</strong>s fourchettes<br />

de prix n’est pas immédiat. On n’observe en effet une réduction significative de ces<br />

fourchettes qu’après la publication <strong>des</strong> seconds rapports d’activité en <strong>IFRS</strong>. Ce résultat est<br />

probab<strong>le</strong>ment contingent à la période étudiée. Nous avons étudié ici sur un échantillon<br />

d’adopteurs précoces qui se sont mis à appliquer <strong>le</strong>s <strong>IFRS</strong> alors que ces normes étaient encore<br />

mal connues. Il n’est pas étonnant que, dans ce contexte, il ait fallu en moyenne deux ans aux<br />

investisseurs pour intégrer la portée informationn<strong>el<strong>le</strong></strong> <strong>des</strong> données qui <strong>le</strong>ur étaient<br />

communiquées sous ce référentiel.<br />

Toutes <strong>le</strong>s entreprises ne profitent pas identiquement de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. En<br />

appréhendant la richesse de l’environnement informationnel par la capitalisation boursière de<br />

l’entreprise, on montre que seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s gran<strong>des</strong> firmes voient <strong>le</strong>urs fourchettes se réduire et ce<br />

dès la deuxième année d’application <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Les fourchettes <strong>des</strong> petites firmes ne sont pas<br />

affectées par <strong>le</strong> passage aux <strong>IFRS</strong>. Ceci suggère que <strong>le</strong>s investisseurs ne profitent <strong>des</strong> données<br />

comptab<strong>le</strong>s en <strong>IFRS</strong> que lorsqu’ils disposent par ail<strong>le</strong>urs de nombreuses information sur la<br />

situation de l’entreprise. Ce résultat n’est toutefois pas confirmé par celui obtenu en<br />

appréhendant la richesse de l’environnement informationnel par <strong>le</strong> nombre d’analystes qui<br />

suit l’entreprise. Les firmes peu suivies par <strong>le</strong>s analystes profitent <strong>el<strong>le</strong></strong>s aussi de cette adoption<br />

et ce dès la première année d’application de ce référentiel. Les firmes fortement suivies en<br />

profitent dès la seconde année, tout comme <strong>le</strong>s firmes à forte capitalisation boursière. Pour ce<br />

qui concerne <strong>le</strong> critère d’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s, il apparaît que toutes <strong>le</strong>s<br />

firmes profitent de l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>. Le temps d’apprentissage <strong>des</strong> premières est toutefois


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

inférieur à celui <strong>des</strong> secon<strong>des</strong>. Ce résultat trouve sa justification dans la comp<strong>le</strong>xité <strong>des</strong><br />

activités <strong>des</strong> firmes à faib<strong>le</strong> informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s.<br />

Au terme de ce travail, nous estimons que l’imposition généralisée <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> à toutes <strong>le</strong>s<br />

entreprises européennes cotées devrait avoir <strong>des</strong> effets bénéfiques en termes de réduction de<br />

l’asymétrie d’information, ces effets dépendants toutefois de l’environnement informationnel<br />

et de l’informativité <strong>des</strong> <strong>chiffres</strong> comptab<strong>le</strong>s <strong>des</strong> firmes concernées. Il apparaît en particulier<br />

que l’adoption <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong> devrait être d’autant plus bénéfique que <strong>le</strong>s analystes et investisseurs<br />

s’intéressent à la firme. On peut aussi raisonnab<strong>le</strong>ment anticiper que l’effet d’apprentissage<br />

mis en évidence ici se réduira vite, <strong>le</strong>s investisseurs étant censées se familiariser rapidement<br />

aux spécificités <strong>des</strong> <strong>IFRS</strong>.<br />

32


8. Bibliographie<br />

Aff<strong>le</strong>ck-Graves J., C.M. Callahan et N. Chipalkatti (2002), «Earnings Predictability,<br />

Information Asymmetry and Market Liquidity», Journal of Accounting Research, vol.<br />

40, n° 3, pp. 561-583.<br />

Ashbaugh H. et M. Pincus (2001), «Domestic Accounting Standards, International<br />

Accounting Standards, and the Predictability of Earnings», Journal of Accounting<br />

Research, vol. 39, n° 3, pp. 417-434<br />

Bartov E., S.R. Goldberg et M-S. Kim (2002), «Comparative Value Re<strong>le</strong>vance among<br />

German, U.S. and International Accounting Standards : a German Stock Market<br />

Perspective», working paper, New York University, Grand Val<strong>le</strong>y State University,<br />

University of Missouri-Columbia.<br />

Brennan M.J. et A. Subrahmanyam (1995), « Investment Analysis and Price Formation in<br />

Securities Markets», Journal of Financial Economics, vol. 38, n°3, pp. 361-381.<br />

Bushee B.J., D.A. Matsumoto et G.S. Mil<strong>le</strong>r (2003), «Open versus Closed Conference Calls:<br />

the Determinants and Effects of Broadening Access to Disclosure», Journal of<br />

Accounting and Economics, vol. 34, n°1-3, pp. 149-180.<br />

Collins D.W., S.P. Khotari et J.D. Rayburn (1987), «Firm Size and the Information Content of<br />

Prices with Respect to Earnings», Journal of Accounting and Economics, vol. 9, n° 2,<br />

pp. 111-138.<br />

Commission Européenne (1995), «L’Harmonisation Comptab<strong>le</strong>: une Nouv<strong>el<strong>le</strong></strong> Stratégie au<br />

Regard de l’Harmonisation Internationa<strong>le</strong>», Communication de la commission<br />

COM 95(508) du 11.1995.<br />

Commission Européenne (2000), «Stratégie de l’UE en Matière d’Information Financière: La<br />

Marche à Suivre», Communication de la commission Européenne et du par<strong>le</strong>ment<br />

Européen COM (2000) 359 du 13.06.2000.<br />

Cuijpers R. et W. Buijink (2005), «Voluntary Adoption of Non-Local GAAP in the European<br />

Union: A Study of Determinants», European Accounting Review, vol. 14, n° 3, pp.<br />

487-524.<br />

Daske H. (2006), «Economic Benefits of Adopting <strong>IFRS</strong> or US-GAAP – Have the Expected<br />

Cost of Equity Capital Really Decreased?», Journal of Business Finance and<br />

Accounting, vol. 33, n° 3 et 4, pp. 329-373.<br />

Daske H., L. Hail, C. Leuz et R. Verdi (2007), «Adopting a Label : Heterogeneity in the<br />

Economic Consequences of <strong>IFRS</strong> Adoptions», working paper, Goethe University of<br />

Frankfurt, University of Pennsylvania, University of Chicago, Sloan School of<br />

Management.<br />

Debrency R. G.L. Gray et A. Rahman (2002), «The Determinants of Internet Financial<br />

Reporting», Journal of Accounting and Public Policy, vol. 21, n°4-5, pp. 371-394.<br />

Dempsey S.J. (1989), «Predisclosure Information Serach Incentives, Analyst Following, and<br />

Earnings Announcement Price Response», Accounting Review, vol. 64, n°4, pp. 748-<br />

757.


Dumontier & Maghraoui - <strong>IFRS</strong> et fourchettes de prix<br />

Demsetz H. (1968), « The Cost of Transacting », Quarterly Journal of Economics, vol. 82, n°<br />

1, pp. 3-53.<br />

Frankel R., M. Johnson et D. Skinner (1999), «An Empirical Examination of Conference calls<br />

as a Voluntray Disclosure Medium», Journal of Accounting Research, vol. 37, n°1, pp.<br />

133-150.<br />

Freeman R. (1987), «The Association between Accounting Earnings and Security Returns for<br />

Large and Small Firms», Journal of Accounting and Economics, vol. 9, n° 3, pp. 195-<br />

228.<br />

Glosten L.R. et L.E. Harris (1988), «Estimating the Components of the Bid/Ask Spread»,<br />

Journal of Financial Economics, vol. 21, n°1, pp-123-142.<br />

Jaggi B. et C. Li (2002), «Value Re<strong>le</strong>vance of Earnings based on International Accounting<br />

Standards», working paper, Rutgers University, Pace University.<br />

Lang M. et R. Lundholm (1993), «Cross-Sectional Determinants of Analyst Ratings of<br />

Corporate Disclosures», Journal of Accounting Research, vol. 31, n° 2, pp. 246-271.<br />

Leuz C. et R.E. Verrecchia (2000), «The Economic Consequences of Increased Disclosure »,<br />

Journal of Accounting Research, vol. 38, n° 3, pp. 91-124.<br />

Lobo G.J. et A.A.W. Mahmoud (1989), «Relationship Between Differential Amounts of Prior<br />

Information and Security Return Variability», Journal of Accounting Research, vol.27.<br />

n°1, pp. 116-134.<br />

Roulstone D.T. (2003), « Analyst Following and Market Liquidity », Contemporary<br />

Accounting Research, vol. 20, n° 3, pp. 551-578.<br />

Shores D. (1990), «The Association between Interim Information and Security Returns<br />

Surrounding Earnings Announcements», Journal of Accounting Research, vol. 28, n°<br />

1, pp. 164-181.<br />

Stoll H. (1978), «The Supply of Dea<strong>le</strong>r Services in Securities Markets», Journal of Finance,<br />

33, pp. 1133-1151.<br />

Tasker S.C. (1998), «Bridging the Information Gap: Quarterly Conference Calls as a Medium<br />

for Voluntary Disclosure», Review of Accounting Studies, vol. 3, n° 1-2, pp-137-167.<br />

Tinic S.M. (1972), «The Economics of Liquidity Services», Quarterly Journal of Economics,<br />

vol. 88, n° 1, pp. 79-85.<br />

Tripathy N. et R.L. Peterson (1991), «The Relationship between OTC Bid-Ask Spreads and<br />

Dea<strong>le</strong>r Size: the Impact of Order-Processing and Diversification Costs», Journal of<br />

Financial Research, vol. XIV, n° 2, pp. 117-127.<br />

Welker M. (1995), «Disclosure Policy, Information Asymmetry and Liquidity in Equity<br />

Markets», Contemporary Accounting Research, vol. 11, n° 2, pp. 801-827.<br />

34

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!