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RAPPORT - Prebat 2

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la chaîne opérationnelle restaient à optimiser. Au niveau du prétraitement de la<br />

biomasse, il faut étudier l’intérêt des différentes techniques de pyrolyse ou de<br />

torréfaction ; l’alimentation en biomasse du réacteur doit être adaptée à des débits<br />

importants, et le fonctionnement du réacteur lui-même nécessite d’être fiabilisé<br />

pour de grandes capacités ; son rendement peut en outre être encore optimisé, car<br />

l’adjonction de torches plasma et l’injection d’hydrogène extérieur permet<br />

d’espérer un rendement double ou triple. La France doit impérativement passer à<br />

une autre échelle d’investissement dans ce domaine, pour ne pas se faire distancer<br />

notamment par la Finlande et l’Allemagne, qui mobilisent d’ores et déjà des<br />

moyens importants sur chaque étape de la filière.<br />

L’effet de levier résultant d’un apport extérieur d’hydrogène, qui permet<br />

de tripler le rendement de la production de biodiesel, est perçu par M. Bernard<br />

Bigot, Haut Commissaire à l’énergie atomique, et depuis le début de l’année 2009,<br />

Administrateur général du CEA, comme un moyen de stockage d’énergie à grande<br />

échelle ; l’électricité excédentaire produite par une augmentation conséquente de<br />

la production d’origine nucléaire et renouvelable, dépassant largement la<br />

consommation de base, pourrait ainsi être utilisée pour alimenter une électrolyse<br />

de masse, produisant de manière asynchrone de grandes quantités d’hydrogène qui<br />

seraient ensuite incorporées aux biocarburants. Par là, l’autosuffisance énergétique<br />

dans les transports deviendrait accessible en France, pourvu que l’hybridation des<br />

véhicules abaisse le besoin de carburant liquide à 20 Mtep par an ; une production<br />

efficace de biocarburants de deuxième génération à cette échelle ne mobiliserait en<br />

effet que la moitié du potentiel français de biomasse renouvelable (22 Mtep) ; le<br />

supplément d’électricité nécessaire, y compris pour l’alimentation directe des<br />

batteries des véhicules, correspondrait à une capacité de production non carbonée<br />

équivalente à douze tranches EPR ; la rentabilité économique du procédé serait<br />

assurée dès lors que le prix du baril de pétrole dépasserait 120 dollars.<br />

Même s’ils mesurent l’importance des efforts à accomplir pour se<br />

rapprocher de cette dernière perspective, vos rapporteurs voient dans celle-ci une<br />

raison de plus d’apporter un soutien public déterminé au projet de démonstrateur<br />

de Bure, qui permettra de tester l’effet de l’apport d’hydrogène sur le rendement<br />

de la filière du biodiesel de deuxième génération.<br />

e) La piste de la troisième génération<br />

L’audition publique du 1 er octobre 2008 a apporté quelques éclairages<br />

complémentaires sur ce qu’on appelle les biocarburants de « troisième<br />

génération », qui s’identifient, pour nombre des participants, aux produits obtenus<br />

à partir des algues.<br />

Selon une présentation de M. Jean-Paul Cadoret, chef du laboratoire<br />

« Physiologie et biotechnologie des algues » de l’IFREMER, l’exploitation des<br />

algues présente l’avantage de ne faire aucune concurrence à l’agriculture<br />

alimentaire, même au niveau des ressources en eau ; son bilan écologique est très<br />

favorable puisqu’elle utilise le gaz carbonique en intrant. Les rendements

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