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RAPPORT - Prebat 2

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— 84 —<br />

c) L’apport des filières de deuxième génération<br />

Le développement des filières de deuxième génération vise à soustraire le<br />

bilan énergétique et écologique des biocarburants aux contraintes de l’agriculture,<br />

en utilisant la biomasse comme matière première : arbustes, taillis, plantes<br />

herbacées, déchets. En ce cas, la concurrence entre usage alimentaire et usage<br />

énergétique s’efface ; le gain en réduction des émissions de CO 2 par rapport aux<br />

carburants fossiles atteint 70 à 90 %, en raison notamment de l’allègement des<br />

opérations d’exploitation, et de la réduction des apports d’intrants. Les rendements<br />

sont doublés, voire quadruplés par rapport à ceux des biocarburants de première<br />

génération : deux à quatre « tonnes équivalent pétrole » (tep) à l’hectare au lieu<br />

d’une tep à l’hectare.<br />

M. Olivier Appert, président de l’IFP, a présenté les deux voies de<br />

production possibles : la voie biochimique, qui consiste à transformer les matières<br />

premières en sucre, puis en éthanol, grâce à un prétraitement, une hydrolyse 1 , une<br />

fermentation et une distillation ; la voie thermochimique qui permet d’obtenir un<br />

diesel très pur, après un prétraitement, une gazéification, un traitement du gaz de<br />

synthèse obtenu, une conversion Fischer-Tropsch 2 et une finition par<br />

hydrocraquage 3 .<br />

Ces deux voies permettent d’exploiter la biomasse végétale de manière<br />

complémentaire : la voie biochimique est optimisée lorsque celle-ci comporte<br />

moins de lignine et plus de cellulose, ce qui correspond aux plantes herbacées ; la<br />

voie thermochimique produit un carburant de pouvoir calorifique supérieur si, à<br />

l’inverse, elle est relativement plus riche en lignine, ce qui est le cas avec le bois.<br />

La voie biochimique s’appuie sur la filière éthanol existante, par des unités<br />

complémentaires de prétraitement et d’hydrolyse accolées aux usines déjà en<br />

fonctionnement. La voie thermochimique nécessite de nouvelles unités<br />

centralisées de grande taille permettant d’exploiter les économies d’échelle (quatre<br />

ou cinq à l’échelle de la France), placées soit dans des zones d’approvisionnement<br />

intense en biomasse (les forêts), soit à des nœuds de communication permettant<br />

d’acheminer la matière première. Ce dernier cas est illustré par le pilote industriel<br />

de Neste Oil en Finlande, visité par vos rapporteurs ; situé sur le port pétrolier de<br />

Porvoo, il est approvisionné par tankers, pour partie en graisses animales, et pour<br />

l’essentiel en huile de palme venant d’Indonésie.<br />

Dans ses scénarios, l’Agence internationale de l’énergie estime qu’en<br />

2050 les biocarburants de deuxième génération pourraient représenter 15 à 20 %<br />

de la consommation de carburants liquides dans le monde. Les recherches en sont<br />

au stade de l’industrialisation des procédés, ce qui suppose l’implantation de<br />

1 Il s’agit d’une décomposition par l'eau.<br />

2 Ce procédé permet de transformer du gaz de synthèse, mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone, en<br />

une cire. Il porte le nom des deux ingénieurs allemands qui l’ont mis au point en 1920.<br />

3 L’hydrocraquage est une opération chimique, réalisée sous pression d’hydrogène, permettant de scinder les<br />

longues chaînes moléculaires des hydrocarbures lourds pour obtenir des hydrocarbures plus légers.

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