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RAPPORT - Prebat 2

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— 59 —<br />

performance énergétique des bâtiments évaluée en énergie primaire converge avec<br />

la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, il est globalement trois fois<br />

plus efficace de chauffer directement un bâtiment avec un combustible, que de le<br />

chauffer avec de l’électricité produit à partir de ce même combustible, puisqu’une<br />

centrale thermique disperse les deux tiers de l’énergie de production d’électricité<br />

en chaleur ; si ce combustible est d’origine fossile, l’économie des deux tiers ainsi<br />

réalisée se transforme donc en autant d’économie d’émission de dioxyde de<br />

carbone. Autrement dit, un chauffage par l’électricité d’origine fossile dissipe<br />

trois fois plus de gaz à effet de serre qu’un chauffage par chaudière.<br />

Tel n’est cependant pas le cas en France, où 90% de l’électricité est<br />

d’origine non carbonée. Toutes choses égales par ailleurs, en moyenne sur l’année,<br />

comme la production de l’électricité à partir d’énergie fossile mobilise<br />

l’équivalent de trois fois sa valeur énergétique, c'est-à-dire trois fois 10% (donc<br />

30%) de l’énergie équivalente à un chauffage direct d’un bâtiment par l’utilisation<br />

de la même énergie fossile en chaudière, un chauffage par l’électricité en<br />

France dissipe trois fois moins de gaz à effet de serre qu’un chauffage par<br />

chaudière utilisant de l’énergie fossile.<br />

En France, contrairement à ce qui prévaut dans la plupart des autres pays<br />

membres de la Communauté européenne, l’usage de l’électricité dans les<br />

bâtiments permet de mieux assurer le respect du protocole de Kyoto. Il n’y a<br />

qu’un chauffage à partir d’énergies renouvelables qui soit plus efficace encore<br />

pour limiter les émissions de gaz carbonique. Or, un calcul de performance<br />

énergétique en énergie primaire défavorise l’électricité sans apporter aucun<br />

avantage aux énergies renouvelables par rapport aux énergies fossiles.<br />

De là, l’importance d’introduire une modulation des critères de<br />

performance énergétique en fonction des émissions de CO 2 , prévue par le<br />

deuxième alinéa de l’article 3 de la directive 2002/91/CE, et aussi par le projet de<br />

loi initial.<br />

► En conclusion, vos rapporteurs souscrivent totalement aux<br />

modifications apportées par l’Assemblée nationale visant à mettre l’accent sur la<br />

nécessité d’une modulation prenant en compte d’un côté, les différentes zones<br />

climatiques, et de l’autre, les émissions de CO 2 . Dans ce dernier cas, il conviendra<br />

de distinguer les trois cas des énergies renouvelables, de l’électricité et des<br />

énergies fossiles. Le respect en moyenne de la cible de performance énergétique<br />

imposera de fixer un objectif plus exigeant, nettement inférieur à 50 kWh par m²<br />

et par an, dans les configurations particulièrement favorables : ce pourrait être<br />

l’occasion de promouvoir des « maisons passives » consommant moins de 15 kWh<br />

par m² et par an, comme celles réalisées à Formerie dans l’Oise. 1<br />

*<br />

* *<br />

1 Cf. Rapport d’activité de l’ADEME pour l’année 2007, p.17.

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