RAPPORT - Prebat 2
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— 52 — (chauffage, eau chaude, cuisson), qui sont aujourd’hui dépendants à 70% des énergies fossiles. Au cours des auditions, MM. Didier Roux, directeur de la recherche de Saint-Gobain, et Yves Bamberger, son homologue à EDF, ont expliqué aux rapporteurs que les efforts conduits en matière d’efficacité énergétique doivent concerner en premier lieu la conservation de la chaleur, et dans un second temps seulement l’amélioration des conditions de la production de la chaleur au regard de l’objectif d’une double réduction de la consommation d’énergie et de l’émission de gaz à effet de serre. Il faut en effet faire attention à ne pas courir trop vite au concept de « bâtiment à énergie positive » qui peut par exemple correspondre à une forte déperdition de chaleur surcompensée par une production locale d’énergie renouvelable abondante. Dans un tel cas, les bilans bruts en énergie et en carbone pourraient être positifs au prix d’un bilan économique très dégradé. a) La conservation de la chaleur L’isolation constitue la variable clef de la conservation de la chaleur dans les habitations. En milieu industriel, la conservation de la chaleur suppose souvent un réaménagement des processus. ► L’enjeu principal de l’isolation des habitations concerne les bâtiments existants, car il s’agit en ce cas de réaliser des modifications en perturbant au minimum les occupants des lieux, tandis que les perfectionnements apportés aux constructions neuves ne dépendent que d’un effort d’investissement. La mise au point de techniques d’intervention non perturbatrices est essentielle pour atteindre une certaine vitesse de mise à niveau du parc existant, car le flux des constructions neuves ne représente qu’un pourcent de ce parc. Les progrès technologiques doivent permettre de doubler les parois par des revêtements intérieurs fins, qui ne réduisent pas l’espace habitable, ou mieux encore, extérieurs. EDF possède sur le site de recherche de la Renardière, en Seine et Marne, un bâtiment de test des solutions techniques possibles, dit « ETNA » 1 , constitué de deux espaces habitables identiques permettant de mesurer les performances, littéralement « toutes choses égales par ailleurs ». ► En milieu industriel, l’optimisation de l’utilisation des flux de chaleur suppose un audit ad hoc des processus à l’œuvre, car il s’agit de rediriger chacun de ces flux, une fois qu’ils ont rempli leur fonction, pour récupérer autant que possible l’énergie qu’il leur reste. Ainsi, la chaleur qui se dégage d’un système de rinçage peut être utilisée plus loin dans un dispositif de séchage. Des aménagements de ce type présentent l’intérêt de permettre des économies financières tangibles, qui assurent un rapide retour sur investissement de l’effort 1 « ETNA : Essais thermiques en climat naturel ou artificiel ».
— 53 — de réaménagement des processus. L’industriel peut dans certains cas récupérer sa mise de fonds en deux ans. Dans ces situations, le progrès technologique se mesure à l’expérience accumulée des experts aidant à la conception nouvelle des processus. b) La production de chaleur L’amélioration de l’efficacité dans la production de chaleur dépend souvent d’un recours aux énergies renouvelables, à travers l’installation de capteurs solaires ou l’emploi d’une chaudière à bois. Mais elle passe aussi par des progrès dans les équipements de chauffage à l’électricité : les pompes à chaleur, les dispositifs à induction. ► Les pompes à chaleur fonctionnent comme un aspirateur à calories : celles-ci sont prélevées dans une source froide (air ou eau) pour être libérées dans l’espace à chauffer. Le prélèvement s’opère par le biais de l’évaporation d’un fluide ; la vapeur est aspirée vers l’espace à chauffer ; puis les calories sont libérées en provoquant une condensation de la vapeur. La température de la source froide doit évidemment être supérieure à la température d'évaporation du fluide et celle de la source chaude inférieure à celle de condensation du fluide. L’énergie électrique mobilisée sert à contrôler les mécanismes de vaporisation, d’aspiration et de condensation. L’intérêt du système consiste en ce que la quantité de calories transportée est supérieure à l’énergie électrique de fonctionnement ; le rapport entre l’énergie totale fournie et l’énergie électrique est appelé « Coefficient de performance » (COP). La technologie actuelle permet couramment d’obtenir des COP de 3, et d’aller chercher des calories dans l’air extérieur jusqu’à des températures de – 10°C. ► Les dispositifs de chauffage à induction exploitent un phénomène découvert par le physicien français Léon Foucault en 1851 : des courants électriques, dits « courants de Foucault », apparaissent dans toute masse conductrice placée dans un champ électromagnétique. En utilisant du courant alternatif pour créer un champ électromagnétique, en le faisant circuler dans une bobine de fil, on peut donc élever la température de la masse conductrice puisque la circulation des « courants de Foucault » dégage de la chaleur (effet Joule). Ce procédé de chauffage, déjà disponible pour l’usage domestique sous forme de plaques pour la cuisson, se révèle particulièrement intéressant en milieu industriel, car il permet de cibler précisément la zone d’une pièce mécanique à chauffer, en évitant de chauffer toute la pièce, ce qui évite un gaspillage d’énergie, et aussi une inutile modification de structure interne du reste de la pièce. En outre, les délais nécessaires pour atteindre les températures souhaitées sont raccourcis.
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et aussi une inutile modification de structure interne du reste de la pièce. En outre,<br />
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