RAPPORT - Prebat 2
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— 360 — sources d’énergie n’émettant pas de gaz à effet de serre (énergie solaire, biomasse), la nécessité d’améliorer l’efficacité des dispositifs de stockage et de conversion d’énergie ; pour la réduction du gaz carbonique dans l’air, le GCEP se donne l’objectif d’explorer des voies alternatives au captage et stockage géologique ; enfin, sa dernière priorité concerne le développement d’outils de gestion intelligents des réseaux électriques (« Smart Grids »). Le pilotage des ajustements du programme s’effectue deux fois par an dans un dialogue entre les mécènes et divers comités d’experts, qui se concertent quant à eux à l’occasion d’ateliers périodiques. In fine, les recherches pilotées par le GCEP se regroupent principalement autour de quatre thèmes : les énergies renouvelables (40% du financement), le captage du gaz carbonique (30%), l’hydrogène et la pile à combustible (20%), les batteries (6%) ; quelques recherches concernent l’énergie nucléaire, en particulier la fusion. Sally Benson a mentionné une réussite particulière des projets consacrés à l’énergie photovoltaïque et au stockage sur batterie (justement les deux sujets impliquant les collaborations françaises mentionnées précédemment). La California Energy Commission a pour mission de définir une politique de l’énergie pour l’État de Californie, sous la contrainte de développer l’usage des énergies renouvelables, dont la part dans la consommation d’énergie doit atteindre 20% en 2010 et 33% en 2020. Pour une planification de l’effort énergétique à l’horizon 2020, une anticipation sur les possibilités technologiques est nécessaire, et les éléments présentés par Jackalyne Pfannenstiel et Jeffrey Byron concernant leur prochain rapport à paraître fin 2008 mentionnent la California Solar Initiative, mise en place par la Chambre de Californie en 2006 à la suite d’une annonce du Gouverneur de 2004 (un million de toits solaires), qui consiste en une aide de 3 milliards de dollars sur 10 ans pour encourager la mise en place d’un parc solaire photovoltaïque supplémentaire de 3 GW ; l’aide au Watt installé est décroissante dans le temps pour tenir compte d’un effet d’apprentissage. Quant à la diminution des gaz à effet de serre, elle est envisagée sous l’angle de l’efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables, sans évoquer la capture et le stockage du gaz carbonique. En ce qui concerne les biocarburants, nos interlocuteurs n'évoquaient en fait que le bioéthanol, puisque la production de biodiesel américaine est marginale (vingt fois moindre). La recherche sur les procédés de fabrication de deuxième génération est centrée sur ce qu'ils appellent "l'éthanol cellulosique" qui renvoie en France à la voie biochimique (dégradation enzymatique de la cellulose) par opposition à la voie thermochimique (dégradation par chauffage) du biodiesel, même si la voie thermique permet en fait la production de toute une gamme d’hydrocarbures. Le DOE nous a permis d'apprendre que trois laboratoires fédéraux se focalisent sur ce domaine de recherche, en portant leurs efforts sur la mise au point 1°) des meilleures solutions pour la plante devant fournir la cellulose ; 2°) de l'enzyme devant détruire la carapace de lignine ; 3°) du microbe devant assurer la fermentation : le Bioenergy Science Center de Oak Ridge (Tennessee) étudie les composants biologiques déjà disponibles à l'état naturel, le Joint Bioenergy Institute de Berkeley (Californie) recourt à la biologie de synthèse
— 361 — (synthetic biology) pour concevoir des composants améliorés, et le Great Lakes Bioenergy Research Center de Madison (Wisconsin) vise à optimiser les procédés de fabrication. Ce dernier conduit aussi des recherches sur la voie thermochimique, support d’un partenariat en discussion avec les papetiers finlandais d'UPM. Vos rapporteurs n'ont pas pu visiter le Joint Bioenergy Institute initialement inscrit à leur programme de visite en Californie du fait d'une préséance de dernière minute accordée à des membres du Congrès américain. Michael Parr de la compagnie DuPont, très impliquée dans la production du bioéthanol, depuis l'exploitation agricole jusqu'à la transformation chimique, a indiqué que la première génération permettrait d’augmenter la production des 6 milliards de gallons en 2008 (un gallon fait 3,78 litres) aux 36 milliards de gallons en 2022 fixés comme objectif par le Energy Independence and Security Act de décembre 2007, et que le complément apportée par la deuxième génération assurerait un doublement de la production à 60 milliards de gallons d’ici 2030. S'agissant de l'effet d'éviction au détriment des cultures alimentaires, outre un rappel par divers interlocuteurs, dont Janet Hall de l’UN Foundation (structure autonome résultant d'un don de Ted Turner pour soutenir l'ONU) qu’il résultait de déterminants multiples (dynamisme de la démographie mondiale, hausse du niveau de vie dans les pays émergents), Michael Parr a estimé qu'il serait minimisé à terme par une poursuite de l'augmentation des rendements, et l'exploitation future de nouvelles plantes comme le switchgrass et le miscanthus ; en outre, à plus court terme, la hausse des prix va stimuler l’offre des cultures alimentaires ; pour l’instant, les biocarburants ne mobilisent que 3 à 4 % de la surface agricole américaine. Janet Hall a indiqué qu'une concertation était en cours au sein de l'ONU pour harmoniser les positions divergentes entre les différentes institutions spécialisées qui sont parties prenantes : la FAO d'un côté, la Banque mondiale (BIRD) de l'autre. Joan Dudik-Gayoso (Trachtenberg School of Public Policy) a évoqué la thèse selon laquelle la Communauté européenne porterait une lourde responsabilité de l'effet d'éviction du fait de l'annonce d'objectifs disproportionnés en matière de biocarburants (10% du contenu énergétique des carburants à l'horizon 2020), qui supposeraient des importations de produits agricoles en provenance du Tiers monde. L’intensité du développement de l’agriculture sous l’effet de la double demande alimentaire et énergétique commence à susciter des inquiétudes sur la disponibilité des réserves en eau aux États-Unis (Ray Garant de l’American Chemical Society, et Marjorie Tatro des Sandia National Laboratories). * * *
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Bioenergy Research Center de Madison (Wisconsin) vise à optimiser les procédés<br />
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finlandais d'UPM. Vos rapporteurs n'ont pas pu visiter le Joint Bioenergy Institute<br />
initialement inscrit à leur programme de visite en Californie du fait d'une<br />
préséance de dernière minute accordée à des membres du Congrès américain.<br />
Michael Parr de la compagnie DuPont, très impliquée dans la production du<br />
bioéthanol, depuis l'exploitation agricole jusqu'à la transformation chimique, a<br />
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6 milliards de gallons en 2008 (un gallon fait 3,78 litres) aux 36 milliards de<br />
gallons en 2022 fixés comme objectif par le Energy Independence and Security<br />
Act de décembre 2007, et que le complément apportée par la deuxième génération<br />
assurerait un doublement de la production à 60 milliards de gallons d’ici 2030.<br />
S'agissant de l'effet d'éviction au détriment des cultures alimentaires,<br />
outre un rappel par divers interlocuteurs, dont Janet Hall de l’UN Foundation<br />
(structure autonome résultant d'un don de Ted Turner pour soutenir l'ONU) qu’il<br />
résultait de déterminants multiples (dynamisme de la démographie mondiale,<br />
hausse du niveau de vie dans les pays émergents), Michael Parr a estimé qu'il<br />
serait minimisé à terme par une poursuite de l'augmentation des rendements, et<br />
l'exploitation future de nouvelles plantes comme le switchgrass et le miscanthus ;<br />
en outre, à plus court terme, la hausse des prix va stimuler l’offre des cultures<br />
alimentaires ; pour l’instant, les biocarburants ne mobilisent que 3 à 4 % de la<br />
surface agricole américaine. Janet Hall a indiqué qu'une concertation était en cours<br />
au sein de l'ONU pour harmoniser les positions divergentes entre les différentes<br />
institutions spécialisées qui sont parties prenantes : la FAO d'un côté, la Banque<br />
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Policy) a évoqué la thèse selon laquelle la Communauté européenne porterait une<br />
lourde responsabilité de l'effet d'éviction du fait de l'annonce d'objectifs<br />
disproportionnés en matière de biocarburants (10% du contenu énergétique des<br />
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agricoles en provenance du Tiers monde.<br />
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