RAPPORT - Prebat 2
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— 358 — permis d’apprendre que la crise financière aurait des répercutions pour les nouveaux projets de Clean’Tech, les fonds préférant réserver leurs ressources au soutien des projets antérieurement lancés ; un fond de capital risque anticipe un résultat moyen entre d’un côté les projets qui vont permettre de dégager un gros profit, et de l’autre ceux qui vont échouer. Dans le cas des Clean’Tech axés sur les technologies solaires, on anticipe à terme un phénomène de concentration, devant laisser au maximum deux ou trois entreprises viables aux États-Unis. Certaines grandes entreprises françaises suivent sur place l’évolution de l’offre technologique solaire : EDF (à travers EDF Energies nouvelles) prend des participations dans certaines Clean’Tech ; Saint-Gobain évalue l’apport des Clean’Tech dans le cadre de son programme de veille Nova. Le programme solaire de la ville de San Francisco (Solar Energy Incentive Program - GoSolarSF) illustre le volontarisme des autorités locales en matière de développement des énergies renouvelables, et explique pour partie l’éclosion locale du mouvement des Clean’Tech. Ses concepteurs (Cal Broomhead, Johanna Partin) ont indiqué qu’il s’agissait de doter la ville d’une source d’appoint d’énergie photovoltaïque pour éviter le retour de black out survenus antérieurement du fait d’une dépendance de sources d’électricité géographiquement lointaines. Il s’agit de déployer 5 MW de puissance potentielle, alors que la ville consomme en base de l’ordre du gigawatt ; par conséquent, l’intermittence de l’énergie solaire (liée au fog des mois d’été notamment) peut être compensée sans investissement supplémentaire (« dans le bruit ») par les sources d’approvisionnement principales. Les ressources financières du plan sont fournies par les excédents dégagés par une station hydroélectrique appartenant à la ville (150 MW). Plutôt qu’une démarche d’investissement direct, la ville a préféré intervenir en subvention (3000 dollars par foyer), de manière que l’aide ainsi fournie puisse se cumuler à celles déjà apportées au niveau fédéral (crédit d’impôt de 30%), et au niveau de l’État de Californie (remboursement partiel au titre du California Solar Initiative). Au total, le coût d’investissement est diminué de moitié au moins, la prise en charge pouvant atteindre les trois-quarts. L’effet de seuil de l’investissement peut être en outre gommé par l’entremise de sociétés de services spécialisées le prenant en charge contre le paiement d’un loyer ; ce dispositif présente l’avantage de répartir la charge en cas de changement de propriétaire du bâtiment. La ville a mis en place une filière de formation pour des techniciens des équipements solaires, et la subvention accordée est doublée (6000 dollars) si l’installation est confiée à une entreprise employant des techniciens formés par cette filière. Cal Broomhead a souligné la lourdeur des procédures de création d’un programme incitatif local (consultation publique, appel d’offre), et a signalé l’avantage d’un programme organisé à un niveau administratif plus général, dont l’échelon local n’a plus ensuite qu’à assurer la mise en oeuvre en remplissant un formulaire. Si l’effort de la ville a porté sur l’énergie photovoltaïque plutôt que sur le chauffage solaire, qui aurait pu logiquement s’imposer, c’est que le lancement prématuré de cette dernière technologie dans les années 70 a laissé un très mauvais souvenir collectif dans la population.
— 359 — La visite a permis d’assister à trois reprises à une présentation concernant l’élaboration d’une stratégie de recherche en énergie : au DOE, au Global Climate and Energy Project et au Palo Alto Research Center. Le contact avec la California Energy Commission concernait ce domaine plus indirectement, puisque cet organe s’occupe de définir une stratégie de couverture des besoins en énergie, et non pas des questions de recherche. Au DOE, Julie Carruthers a présenté le processus d’élaboration de la stratégie suivie par l’Office of Science, bras scientifique du département, qui dispose à lui seul d’un budget d’environ 4 milliards de dollars, et qui couvre toute la palette des recherches allant des plus fondamentales (études des processus aux niveaux atomique et électronique) aux plus appliquées (le déploiement des technologies ayant passé le cap de la démonstration industrielle). La démarche de construction de la stratégie part des missions officielles du DOE, au premier rang desquelles figure la sécurité énergétique ; des ateliers impliquant toute la communauté scientifique identifient les pistes possibles ; les programmes en cours sont soumis parallèlement à une évaluation extérieure indépendante (en fonction des objectifs prévus) ; un modèle économétrique donne des indications sur la manière d’allouer les ressources en vue de maximiser leur efficacité. Au final cependant, les priorités fixées correspondent plus à des nuances dans les soutiens qu’à des choix exclusifs : Richard Moorer, Associate Under Secretary, a clairement dit qu’aucune piste n’était en fait négligée, car le passé avait révélé qu’en science, les rejets absolus étaient parfois inconsidérés. Ainsi, par exemple, le DOE a mis quelques moyens de recherche sur les énergies de la mer, même si celles-ci ne sont pas mises sur le devant de la scène aux États-Unis. A l’inverse des petits pays qui sont contraints à des choix stratégiques tranchés, le plus puissant pays du monde peut se permettre d’être présent sur tous les fronts de la science. Le Global Climate and Energy Project se trouve également dans la situation d’utiliser au mieux les ressources (110 millions de dollars) mises à sa disposition par ses quatre mécènes fondateurs : Schlumberger, General Electric, Toyota et ExxonMobil. Le GCEP a pour objet de développer la recherche fondamentale, en liaison directe avec les laboratoires universitaires de Stanford, mais dans une perspective très ouverte de coopération internationale. Il a des contacts en France avec l’IRDEP (Institut de recherche et développement sur l'énergie photovoltaïque) et l’Université de Picardie (laboratoire menant des recherches sur les batteries). La démarche de choix stratégique vise là à déterminer les pistes de recherche les plus pertinentes dans l’intérêt de la science, en veillant à s’inscrire en complémentarité des efforts déjà conduits par ailleurs dans le monde ; il s’agit d’identifier des domaines délaissés mais pourtant intéressants par leurs retombées potentielles ; il s’agit aussi de favoriser les recherches sur des domaines croisés pour créer les meilleures conditions d’éventuelles percées scientifiques. Sally Benson, le directeur général du GCEP a présenté comme point de départ de la réflexion stratégique un bilan global de l’« exergie » au niveau mondial ; l’« exergie » est la partie de l’énergie qui se transforme effectivement en travail ou en service. Cette approche fait classiquement ressortir le besoin de développer des
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La visite a permis d’assister à trois reprises à une présentation concernant<br />
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Climate and Energy Project et au Palo Alto Research Center. Le contact avec la<br />
California Energy Commission concernait ce domaine plus indirectement, puisque<br />
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et non pas des questions de recherche.<br />
Au DOE, Julie Carruthers a présenté le processus d’élaboration de la<br />
stratégie suivie par l’Office of Science, bras scientifique du département, qui<br />
dispose à lui seul d’un budget d’environ 4 milliards de dollars, et qui couvre toute<br />
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technologies ayant passé le cap de la démonstration industrielle). La démarche de<br />
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sont soumis parallèlement à une évaluation extérieure indépendante (en fonction<br />
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cependant, les priorités fixées correspondent plus à des nuances dans les soutiens<br />
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clairement dit qu’aucune piste n’était en fait négligée, car le passé avait révélé<br />
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Le Global Climate and Energy Project se trouve également dans la<br />
situation d’utiliser au mieux les ressources (110 millions de dollars) mises à sa<br />
disposition par ses quatre mécènes fondateurs : Schlumberger, General Electric,<br />
Toyota et ExxonMobil. Le GCEP a pour objet de développer la recherche<br />
fondamentale, en liaison directe avec les laboratoires universitaires de Stanford,<br />
mais dans une perspective très ouverte de coopération internationale. Il a des<br />
contacts en France avec l’IRDEP (Institut de recherche et développement sur<br />
l'énergie photovoltaïque) et l’Université de Picardie (laboratoire menant des<br />
recherches sur les batteries). La démarche de choix stratégique vise là à déterminer<br />
les pistes de recherche les plus pertinentes dans l’intérêt de la science, en veillant à<br />
s’inscrire en complémentarité des efforts déjà conduits par ailleurs dans le monde ;<br />
il s’agit d’identifier des domaines délaissés mais pourtant intéressants par leurs<br />
retombées potentielles ; il s’agit aussi de favoriser les recherches sur des domaines<br />
croisés pour créer les meilleures conditions d’éventuelles percées scientifiques.<br />
Sally Benson, le directeur général du GCEP a présenté comme point de départ de<br />
la réflexion stratégique un bilan global de l’« exergie » au niveau mondial ;<br />
l’« exergie » est la partie de l’énergie qui se transforme effectivement en travail ou<br />
en service. Cette approche fait classiquement ressortir le besoin de développer des