05.11.2014 Views

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 354 —<br />

Pour l’EPRI (Bryan Hannegan, Vice President), le secteur électrique<br />

américain peut maîtriser ses émissions de CO 2 de manière à retrouver en 2030 son<br />

niveau de 1990, à condition de mobiliser tous les moyens possibles, dont la<br />

maîtrise de la demande, l’accroissement de la production à partir de l’énergie<br />

nucléaire et des énergies renouvelables, l’augmentation de l’efficacité des usines à<br />

charbon, le développement des véhicules hybrides rechargeables (susceptibles<br />

d’échanges bidirectionnels avec le réseau) et des sources d’énergies réparties<br />

(notamment d’origine solaire) ; la capture du gaz carbonique constitue le<br />

complément indispensable de cette panoplie de moyens à mobiliser. La mise au<br />

point d’un dispositif de production d’électricité en « charbon propre » permettrait<br />

à partir de 2020 une substitution au gaz assurant une meilleure maîtrise du prix de<br />

l’électricité, qui triplerait autrement à l’horizon 2050 au lieu d’augmenter<br />

seulement de moitié. L’EPRI met en œuvre un programme de démonstrateurs de<br />

capture du CO 2, fonctionnant en post-combustion , voire en oxy-combustion<br />

(concentrant les flux émis pour faciliter leur récupération), d’une taille<br />

progressivement de plus en plus importante, pour atteindre le stade du<br />

déploiement commercial de la technologie en 2020 ; mais, de l’aveu même de<br />

l’EPRI, la complexité des opérations à maîtriser (notamment l’intégration d’une<br />

unité de production d’oxygène pour l’oxy-combustion) rend ce calendrier très<br />

volontariste (« very aggressive »).<br />

La complexité de cette technologie est l’argument principal invoqué par<br />

nos interlocuteurs ayant manifesté un réalisme informel pessimiste à son endroit,<br />

notamment quant à son délai de disponibilité. C’est la position notamment de Jeff<br />

Kueter, President du George Marshall Institute, de David Owens, Executive Vice<br />

President of Business Operations de l’Edison Electric Institut, ou de Les<br />

Shephard, du laboratoire Sandia d’Albuquerque.<br />

Le second argument à l’appui de ce pessimisme concerne le coût du<br />

déploiement de la technologie : pour Jeff Kueter, sa mise en œuvre forcée, et la<br />

hausse consécutive du prix de l’électricité, causerait une diminution sensible du<br />

niveau de vie de la population américaine, suscitant son hostilité. Jim Turner,<br />

Chief Counsel de la commission de la science et de la technologie de la Chambre<br />

des représentants, rappelant que la production d’électricité est le fait d’une<br />

multitude d’acteurs indépendants aux États-Unis (les « utilities »), a dit son<br />

sentiment que celles-ci refuseraient d’assumer la charge de l’installation des<br />

dispositifs de captage sur leurs équipements. Allant dans le même sens, Jeffrey<br />

Byron, commissaire de la California Energy Commission, a expliqué que les<br />

« utilities » se demandaient quand la technologie serait vraiment disponible, et à<br />

quel prix, et plaçaient de ce fait le captage du gaz carbonique au troisième rang de<br />

leurs priorités d’investissement, derrière la construction de centrales nucléaires et<br />

le développement des sources renouvelables. La California Energy Commission<br />

n’a pour l’instant aborder le sujet qu’en lançant début octobre 2008 une enquête<br />

sur l’opportunité d’une régulation des émissions de gaz à effet de serre par les<br />

producteurs d’électricité.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!