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RAPPORT - Prebat 2

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de synthèse a été évalué à 100 euros le mégawatt-heure en l’absence d’hydrogène<br />

et à 85 euros le mégawatt-heure en cas d’apport d’hydrogène et d’électricité, ce<br />

qui correspond à un seuil de compétitivité avec le pétrole pour un prix de<br />

120 euros le baril de pétrole brut, sans prise en compte d’une quelconque taxe<br />

carbone. Ce n’est donc pas irréaliste, même s’il reste des efforts significatifs de<br />

recherche et développement à accomplir.<br />

À cet égard, je plaide pour que la France se mobilise davantage. Nous<br />

disposons d’atouts exceptionnels, avec un patrimoine forestier, agricole et<br />

nucléaire considérable. Pourquoi laisser les autres pays tirer les marrons du feu ?<br />

Les 90 térawatts-heures supplémentaires d’électricité nécessaires ne<br />

seraient pas insupportables. Le rendement du parc actuel peut être amélioré de<br />

5 %, soit 20 térawatts-heures. Les énergies renouvelables, à échéance de dix ou<br />

quinze ans, peuvent contribuer à hauteur des 20 térawatts-heures. Il conviendrait<br />

donc de développer le parc nucléaire pour produire 50 térawatts-heures par an, soit<br />

une puissance installée de 10 gigawatts ou six EPR.<br />

Le schéma que je vous ai décrit conduirait donc la France à se doter de<br />

douze EPR pour atteindre quasiment l’autosuffisance. Dans le respect de la<br />

logique de solidarité croisée prévue par la loi de 2006 relative aux déchets<br />

nucléaires, le CEA a décidé d’investir sur le territoire qui a accepté d’accueillir le<br />

laboratoire de stockage des déchets radioactifs à vie longue en couche géologique<br />

profonde. Un appel d’offres a été lancé en direction des fournisseurs de<br />

technologies. Nous espérons pouvoir prendre une décision fin 2008 afin de<br />

débuter la construction courant 2010 et de produire les premières gouttes de<br />

carburant de synthèse en 2012.<br />

M. Olivier Appert. Pour apporter un complément d’information sur la<br />

filière des algues, je rappellerai que l’IFP a mené, dans les années soixante-dix,<br />

une expérience sur un marché de niche très étroit : la spiruline. La filière algue<br />

suscite un très gros engouement, mais l’un des problèmes rencontrés est la taille<br />

du marché des carburants, sur lequel on raisonne par unités de centaines de<br />

milliers de tonnes ; ce sera une des grandes difficultés pour l’accès des algues à ce<br />

marché. La production est en outre difficile, car il faut exercer un contrôle très<br />

étroit sur la couverture gazeuse et la température, tout en répondant au défi de<br />

l’absence de contamination, surtout pour les grandes installations.<br />

Cela étant, les technologies de transformation des algues sont relativement<br />

classiques. Comme pour l’huile de poisson ou de colza, il s’agit d’extraction par<br />

hexane et de transformation en ester, avec juste un problème complémentaire : le<br />

contenu en acides gras, qui peut imposer des traitements complémentaires.<br />

Les coûts annoncés dans la littérature sont élevés – de l’ordre de 1,5 ou<br />

2 dollars par litre – mais nous en sommes aux balbutiements de la technologie.<br />

M. Pierre-René Bauquis. Dans le système des océans, ce qui est exploité<br />

presque au maximum, à savoir le potentiel de pêche, n’est autre que le sommet de

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