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RAPPORT - Prebat 2

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— 337 —<br />

La biomasse lignocellulosique, aujourd’hui non mobilisée, renouvelable<br />

par le processus de photosynthèse, est collectable et stockable. Elle a<br />

généralement une composition du type C 6 H 9 O 4 . Après gazéification, sans ajouter<br />

d’oxygène, on obtiendra au mieux quatre molécules de monoxyde de carbone et<br />

quatre d’hydrogène, loin du ratio optimal pour transformer les carbohydrates en<br />

hydrocarbures ; dans ces derniers, en effet, on a des chaînes CH 2 , ou le rapport de<br />

l’hydrogène au carbone est donc de 2 à 1. L’idée consiste à introduire dans le<br />

dispositif de l’oxygène – pour transformer les six atomes C en six molécules CO -<br />

et de l’hydrogène, pour achever la combustion et optimiser le ratio. Le rendement<br />

carbone atteindrait alors 100 %.<br />

Cet hydrogène peut être obtenu, par exemple, grâce à la décomposition de<br />

l’eau par électrolyse alcaline. La technique existe mais est onéreuse et doit encore<br />

être améliorée. Elle utiliserait l’électricité correspondant au différentiel entre le<br />

niveau de satisfaction des besoins prioritaires et le niveau offert par le cumul d’un<br />

parc nucléaire et d’un parc renouvelable fonctionnant à son potentiel maximum<br />

permis par la nature, c'est-à-dire en moyenne un cinquième du temps.<br />

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Avec une composition atomique<br />

moyenne C 6 H 9 O 4 , on peut espérer au mieux 1,8 maillon de CH 2 , soit un<br />

rendement carbone de 30 %, et l’on est en réalité plus proche d’1 maillon, soit<br />

17 %. L’introduction d’hydrogène permettrait de passer à un niveau compris entre<br />

5,4 et 6 maillons, ce qui correspondrait à un rendement triple, très sensible au<br />

niveau du volume de biomasse à mobiliser.<br />

Nous en sommes encore aux études papier mais nous nous situons dans<br />

une stratégie globale. D’après l’INRA, l’ONF et l’ADEME – l’Institut national de<br />

la recherche agronomique, l’Office national des forêts et l’Agence de<br />

l’environnement et de la maîtrise de l’énergie –, en combinant les ressources<br />

forestières existantes non mobilisées et des cultures dédiées raisonnables sur des<br />

surfaces agricoles non exploitées, la ressource potentielle française en biomasse<br />

serait d’environ 40 millions de tonnes équivalent pétrole ou MTEP.<br />

En France, nous consommons 50 MTEP pour les transports ; une<br />

motorisation hybride permettrait de réduire cette consommation de moitié.<br />

L’objectif est de produire par synthèse 20 MTEP de biocarburant de deuxième<br />

génération, soit environ 230 térawatts-heures – pour information, la production<br />

électrique française s’élève à 550 térawatts-heures. En entrée, il faudrait alors<br />

22 MTEP, c’est-à-dire à peu près la moitié de la biomasse renouvelable<br />

disponible. Pour assurer la continuité des usines de production des biocarburants<br />

de synthèse, nous nous autoriserions à utiliser 6 MTEP d’hydrogène produit à<br />

partir de gaz naturel. Il faudrait aussi 7,8 MTEP sous forme d’électricité. Le<br />

rendement énergétique serait alors de 56 %.<br />

En sortie, une quantité de biocarburants de seconde génération<br />

correspondant à 20 MTEP serait récupérée : 60 % de gazole, 25 % de kérosène et<br />

15 % de naphta. Aux conditions économiques actuelles, le coût de ce biocarburant

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