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RAPPORT - Prebat 2

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On sait maintenant cultiver les microalgues, notamment pour colorer le<br />

saumon, à Hawaï – cette activité génère 250 millions de dollars de chiffre<br />

d’affaires –, ou pour produire du bêta-carotène, en Australie. Les systèmes de<br />

culture vont de l’extensif à l’intensif et du non contrôlé au contrôlé. Elles peuvent<br />

être cultivées dans des tubes, sous des bâches, selon des volumes extrêmement<br />

variables, du millilitre au litre.<br />

Les rendements de la biomasse sèche par mètre carré et par jour sont<br />

illustratifs. Ainsi, un petit producteur de Vendée travaillant pour l’industrie<br />

cosmétique produit 10 à 13 grammes par mètre carré et par jour à partir de<br />

diatomées, alors que le rendement du colza ou du tournesol est plutôt d’1 à<br />

3 grammes – mais les chiffres américains sont toujours supérieurs, autour de<br />

50 grammes.<br />

Les microalgues ne sauraient être conçues sans coproduits ; à cet égard,<br />

leur application théorique et pratique est extraordinaire. D’abord, parce que,<br />

restées en mer, elles possèdent de pigments qui n’existent pas ailleurs. Ensuite,<br />

parce qu’elles recèlent des huiles oméga 3, oméga 6 et autres.<br />

S’agissant des biocarburants, quels avantages les microalgues présententelles<br />

? Premièrement, leur rendement photosynthétique est intéressant car elles ne<br />

gâchent pas d’énergie dans des racines ou des tiges. Deuxièmement, leur<br />

production n’entrerait pas en concurrence avec celle de produits alimentaires.<br />

Troisièmement, la production en eau de mer ne génère pas de conflit relatif à<br />

l’eau, ce qui, à l’échelle de la planète, n’est pas négligeable.<br />

Les microalgues sont des eucaryotes, c’est-à-dire des plantes assez<br />

évoluées, qui se divisent tous les jours. Elles peuvent être récoltées en continu<br />

avec un rendement intéressant et, dans une goutte, il y a jusqu’à 50 millions<br />

d’individus. Tout mouvement de diminution des nitrates et des phosphates est<br />

automatiquement observable dans les jours suivants. Il suffit d’acheminer le CO 2<br />

directement et de gérer son absorption par les microalgues.<br />

En trois ans, une centaine de sociétés ont été créées dans le domaine des<br />

microalgues destinées au biodiesel. Le milliard d’euros d’investissement a été<br />

atteint il y a un ou deux mois et chaque investissement nouveau se compte<br />

désormais en centaines de millions d’euros.<br />

À supposer qu’une biomasse de 10 grammes par mètre carré et par jour<br />

puisse être cultivée et qu’une algue donne 50 % d’huile, on arrive à quelque<br />

24 000 litres d’huile par hectare, sachant que les meilleurs palmiers produisent<br />

6 000 litres.<br />

Je ne suis pas le chevalier blanc des microalgues mais je vous donne tous<br />

ces chiffres pour expliquer l’engouement actuel.<br />

Le CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche<br />

agronomique pour le développement, fait tourner des moteurs à l’huile de colza

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