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RAPPORT - Prebat 2

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premières en sucre, puis en éthanol, selon diverses phases : un prétraitement, une<br />

hydrolyse, une fermentation et une distillation. La voie thermochimique donne du<br />

diesel, avec des étapes différentes : un prétraitement, une gazéification, un<br />

traitement de gaz, une conversion Fischer-Tropsch et, enfin, une finition.<br />

La troisième génération, dont on parle de plus en plus, concernerait plutôt<br />

le développement de biocarburants à partir d’autres matières premières,<br />

notamment les algues.<br />

Je rappellerai très sommairement les avantages des filières de deuxième<br />

génération, puis j’en exposerai les conditions générales de développement.<br />

Les avantages sont connus. D’abord, il n’y a pas de concurrence entre<br />

usage alimentaire et usage énergétique. Ensuite, on vise des rendements à l’hectare<br />

qui sont supérieurs. Aujourd’hui, le biodiesel première génération a un rendement<br />

de l’ordre d’une « tonne équivalent pétrole » (TEP) à l’hectare, celui de l’éthanol<br />

est supérieur selon qu’il s’agit de blé ou de betterave. Avec les biocarburants de<br />

deuxième génération, on vise des rendements de l’ordre de 2 à 4 TEP à l’hectare,<br />

pour une production de biomasse, c'est-à-dire de matières premières<br />

lignocellulosiques, de l’ordre de 10 à 20 tonnes de matières sèches à l’hectare.<br />

Autre avantage : un bilan environnemental favorable, avec une réduction<br />

de 70 à 90 % des émissions de CO 2 par rapport aux carburants classiques, essence<br />

et diesel.<br />

Un dernier avantage est mis en avant : les faibles entrants agricoles, en<br />

particulier dans le cadre des produits forestiers.<br />

Rappelons-nous toutefois que les technologies nouvelles présentent tous<br />

les avantages tant qu’on n’a pas étudié attentivement les inconvénients, et que,<br />

comme disait Turgot, « moins on sait, moins on doute ».<br />

Que peut-on dire des modèles économiques des deux filières de<br />

biocarburants de deuxième génération ? Tout d’abord il faut prendre en compte le<br />

coût de la logistique de la matière première qui est a priori élevé. Ce sont des<br />

millions de tonnes de matières premières lignocellulosiques qu’il va falloir<br />

mobiliser. D’où la nécessité de structurer les filières amont pour optimiser les<br />

conditions de ramassage de cette matière première.<br />

Le modèle économique de chacune des deux filières est a priori différent<br />

car leur intensité capitalistique est différente. Pour la voie biochimique, le modèle<br />

économique est comparable à celui de la filière éthanol de première génération :<br />

on imagine des unités de petite taille, qui seraient accolées à des distillations<br />

d’éthanol existantes ou à construire. Pour la voie thermochimique, la gazéification<br />

étant un investissement très lourd, l’effet d’échelle est important. Dans certains<br />

scénarios de développement en Allemagne, on parle de quelques unités – trois ou<br />

quatre – de gazéification qui seraient approvisionnées à partir d’unités de

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