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RAPPORT - Prebat 2

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moyens, il y a vingt ou vingt-cinq ans, de figurer parmi les leaders mondiaux des<br />

technologies photovoltaïques, la France n’a pas su relever ce défi énergétique<br />

important, ses efforts ayant porté essentiellement sur le développement de<br />

l’énergie nucléaire.<br />

En matière d’énergie solaire, les deux grands axes à explorer sont l’énergie<br />

photovoltaïque et l’énergie thermique solaire. L’énergie thermique solaire qui<br />

consiste à chauffer, avec des rayons du soleil et des miroirs, un fluide caloporteur<br />

dans un tube sous vide, n’intéresse pas directement un pays mal ensoleillé comme la<br />

France, mais peut devenir l’objet d’un marché d’exportation pour l’installation de<br />

centrales solaires à concentration. La technologie se développe rapidement en<br />

Espagne. C’est un domaine où Saint-Gobain fournit des miroirs.<br />

Quant à l’énergie photovoltaïque, c’est une technologie qui peut être<br />

utilisée de manière diffuse dans presque tous les pays du monde. Elle s’est<br />

développée en faisant apparaître plusieurs générations de procédés. La première<br />

génération reposant sur l’utilisation du silicium est mature, avec un problème<br />

ponctuel qui est celui du prix du silicium ; la solution du silicium amorphe,<br />

promue par le CEA, fournit une réponse à ce problème : les rendements ne sont<br />

pas très élevés, mais la fabrication n’est pas très coûteuse. La deuxième génération<br />

commence à se déployer : c’est celle des couches minces qui vont pouvoir faire<br />

baisser de façon sensible le coût des modules photovoltaïques ; ces modules sont<br />

beaucoup plus adaptés à l’intégration dans le bâtiment, car ils sont constitués de<br />

panneaux noirs, uniformes et relativement plus esthétiques que les panneaux de<br />

silicium ; mais les couches minces à base de cadmium, matériau potentiellement<br />

toxique, sont plutôt utilisées dans des fermes solaires, pour limiter les risques de<br />

diffusion dans l’environnement.<br />

Toutes ces technologies de couches minces vont trouver leur marché et<br />

sont appelées à coexister. Dans ce domaine, on peut néanmoins estimer qu’il<br />

existe une potentialité de rupture technologique à l’image de celle qui s’est<br />

produite voilà quelques années dans le domaine des matériaux supraconducteurs 1 ,<br />

où la percée scientifique a résulté de ce qu’on s’est mis à étudier les composés à<br />

quatre ou cinq constituants plutôt que de s’en tenir au corps pur. La technologie<br />

des couches minces, par essence, portent en elle cette potentialité de rupture car il<br />

est possible de tester des mélanges différents pour obtenir des propriétés<br />

meilleures que celles que l’on connaît actuellement. On doit pouvoir ainsi faire<br />

progresser beaucoup les rendements et surtout abaisser les coûts.<br />

D’autres technologies émergentes devraient permettre d’amenuiser les<br />

coûts tout en assouplissant considérablement les conditions de mise en œuvre,<br />

pouvant prendre alors la forme de film ou de peinture. Elles se distinguent en deux<br />

grandes branches : d’un côté, les produits organiques, à base de polymères<br />

1 En 1986, les travaux de Georg Bednorz et Alexander Müller, au laboratoire de recherche d’IBM à Zürick, ont<br />

permis de relever d’un coup la température du phénomène de supraconductivité, qu’il semblait impossible de<br />

faire progresser depuis 1973. Ce succès leur a valu le prix Nobel dès l’année suivante.

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