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RAPPORT - Prebat 2

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En ce qui concerne la capture et le stockage du gaz carbonique, M. Bigot a<br />

reconnu qu'il s'agissait d'un enjeu d'importance à l'échelle mondiale, tributaire à<br />

85% des énergies fossiles, mais a fait part de son doute quant à la possibilité de<br />

stocker dans le sol tous les flux excédentaires de gaz carbonique. En France, une<br />

politique de diminution des émissions par des économies d'énergie et le<br />

développement de nouveaux moyens de production d'énergie sans carbone<br />

semblent plus appropriés pour atteindre l’objectif du "facteur quatre" à l’horizon<br />

2050. Certains industriels veulent se placer sur ce marché qu'ils jugent porteur,<br />

mais le soutien public doit rester limité et ne pas conduire à multiplier les projets<br />

de démonstrateurs sans intérêt direct pour le pays, puisqu'en France, les émissions<br />

émanent pour l'essentiel des sources diffuses (logement, transport). En outre, la<br />

création en cours d'un marché européen des droits d'émission devrait logiquement<br />

conduire à une diminution du rôle de la subvention publique dans l'effort de<br />

recherche sur la capture.<br />

S'agissant de l'évolution possible du parc nucléaire, M. Bigot a rappelé que<br />

les autorités françaises avaient lancé en moyenne, chaque année, la construction de<br />

cinq nouvelles tranches sur la dizaine d'années suivant le premier choc pétrolier,<br />

jusqu'à conduire vingt-cinq chantiers simultanément. L'expérience a donc montré<br />

qu'avec une volonté politique affirmée, encourageant par ailleurs l'utilisation du<br />

moteur électrique, la construction, dans la quinzaine d'années qui vient, de six<br />

réacteurs EPR pour mettre en œuvre la stratégie décrite précédemment, fondée sur<br />

le développement des usages de l'électricité, est tout à fait réalisable. Un<br />

relèvement du taux d'utilisation des réacteurs actuels, aujourd'hui à 80% mais<br />

qu'on peut probablement porter à 85%, serait également possible dans le cadre de<br />

cette stratégie.<br />

M. Bigot a signalé que cette stratégie n'excluait pas les autres formes<br />

d'énergie, mais qu'il fallait considérer celles-ci à leur juste apport. Ainsi, avec un<br />

taux d'efficacité de 20% en moyenne, il faut environ 8 000 éoliennes pour produire<br />

autant d'électricité qu'un réacteur EPR. Comme les éoliennes doivent être distantes<br />

d'au moins 400 mètres entre elles, on peut en placer quatre par kilomètre carré, ce<br />

qui nécessite au total, pour obtenir l'équivalent de la puissance d'un réacteur EPR,<br />

une bande de terre d'un kilomètre de large et de 2 000 kilomètres de long. La<br />

longueur des frontières maritimes et terrestres françaises atteignant<br />

5 500 kilomètres, il faudrait entourer la France d'une zone remplie d'éoliennes 1<br />

d'une vingtaine de kilomètres de large pour obtenir l'équivalent de la puissance<br />

nominale du parc nucléaire français.<br />

Il a signalé par ailleurs que la collectivité pouvait supporter le surcoût du<br />

soutien à des sources d'énergie chères, mais seulement tant que celles-ci restent<br />

marginales. Ainsi, le rachat de l'électricité à quatre fois le prix de base induit un<br />

surcoût pour la collectivité de 3% si la production subventionnée représente 1% de<br />

1 Il faudrait environ 315 000 éoliennes.

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