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RAPPORT - Prebat 2

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permettre à la France de disposer, d’ici la deuxième moitié de ce siècle, d’une<br />

capacité de production d’électricité de plusieurs milliers d’années grâce aux stocks<br />

disponibles de 500 000 tonnes d’uranium « appauvri » ou « recyclé » 1 , et au<br />

plutonium obtenu par retraitement. Il serait regrettable de ne pas miser sur cette<br />

chance alors que les pressions sur les ressources fossiles, qui fournissent encore<br />

85% de l’énergie de la planète, vont inévitablement s’accentuer. Une stratégie<br />

cohérente doit viser à concentrer clairement nos efforts de recherche sur ce genre<br />

de pistes cruciales, quitte à ajuster la trajectoire en cas de besoin.<br />

A une question de M. Bataille sur l’effort de formation devant<br />

accompagner la recherche, M. Bigot a répondu qu’il était essentiel de drainer les<br />

étudiants vers des secteurs de l’énergie qui sont en plein renouveau, et qu’une<br />

stratégie de recherche claire y aiderait. Il a reçu mission de la ministre chargée de<br />

la recherche d’étudier les besoins pour la filière nucléaire, laquelle doit être en<br />

mesure de recruter d’ici quelques années 1200 maîtres, ingénieurs, doctorants<br />

contre 300 aujourd’hui ; il a conclu son étude en indiquant qu’en mobilisant tous<br />

les établissements français disponibles (Paris Tech, Grenoble INP, Ecoles<br />

centrales) ce pari pourrait être tenu. Il a mentionné l’attrait nouveau suscité par la<br />

filière "énergie" à Polytechnique, qui n'attirait plus que cinq à six élèves, et en<br />

accueille maintenant dix fois plus.<br />

S’agissant de la coopération européenne, M. Bigot a expliqué qu’elle<br />

constituait pour lui un objet de frustration. Les autres grandes puissances<br />

mondiales (États-Unis, Japon, Russie, Chine) font preuve de volontarisme dans le<br />

domaine énergétique. En Europe, on constate des coopérations effectives sur<br />

certains sujets (transformation de la biomasse, production et stockage<br />

d’hydrogène, piles à combustible, stockage de l’électricité), mais il s’agit<br />

d’initiatives morcelées de quelques partenaires, et la Commission européenne<br />

tarde à développer une vraie démarche d'ensemble ; elle devrait apporter un<br />

soutien plus systématique à ces efforts, en s’appuyant sur une ligne directrice<br />

beaucoup plus affirmée. Celle-ci devrait du reste jouer de la complémentaire des<br />

atouts des États membres, certains étant plus impliqués dans l’énergie nucléaire,<br />

d’autres comptant plus sur le développement des énergies renouvelables. La<br />

coopération européenne dans le domaine de l’énergie nucléaire a connu une<br />

longue période de déclin après la période de mise en place de l’Euratom, mais elle<br />

reprend de la vigueur depuis quelques années, à la faveur des programmes sur les<br />

réacteurs de quatrième génération, et de l’intérêt nouveau manifesté par les<br />

Britanniques ; manifestement, l’attitude de l’Allemagne évolue aussi ; la France<br />

pourrait contribuer à une mobilisation de ses partenaires, si elle pouvait afficher<br />

elle-même de son côté une démarche plus volontariste.<br />

M. Claude Birraux voulant connaître l’état du projet d’implantation, à<br />

Bure, d’une unité pilote de transformation de la biomasse, M. Bigot a annoncé<br />

qu’après deux ans de négociations difficiles, un déblocage venait d’intervenir, les<br />

1 L’uranium « recyclé » provient du retraitement des combustibles usés ; l’uranium « appauvri » est le résidu<br />

de la production d’uranium « enrichi » (ce qui signifie enrichi en isotope 235).

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