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RAPPORT - Prebat 2

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Sur la question de la propriété des réseaux, EDF, qui est l’actionnaire de<br />

RTE, ne décide pas pour autant des investissements de RTE, pas plus que de ses<br />

tarifs et ne nomme pas les dirigeants de l’entreprise. EDF se voit également privé<br />

d’un certain nombre d’informations commercialement sensibles comme celles<br />

relatives à la politique d’achats. EDF garde néanmoins un des attributs essentiels<br />

des actionnaires qui est la consolidation des comptes. EDF ayant développé une<br />

activité aujourd’hui exposée aux aléas du secteur concurrentiel, RTE représente<br />

pour elle un îlot de stabilité et de garantie, car les revenus de RTE sont réguliers.<br />

RTE garantit un taux de retour stable à EDF, tandis que le reste de l’activité<br />

d’EDF se trouve exposé à davantage d’aléas, même si ce n’est pas dans le cadre de<br />

ses activités hexagonales.<br />

Il convient de rappeler que la loi telle qu’elle a été votée laisse ouverte la<br />

faculté de faire évoluer le capital de RTE, avec simplement la contrainte que ce<br />

capital doit rester public. La loi n’a donc pas figé l’actionnariat, ni contraint RTE à<br />

demeurer filiale d’EDF. Actuellement, la loi ne permet pas à RTE de prendre des<br />

participations à l’étranger et n’a pas non plus prévu des partenaires étrangers<br />

comme actionnaires possibles. RTE est néanmoins autorisée à constituer des<br />

filiales communes avec des partenaires étrangers. Ont ainsi été mis en place,<br />

notamment dans la zone centre-ouest qui regroupe la France, le Benelux et<br />

l’Allemagne, un certain nombre de structures communes pour gérer les enchères,<br />

ainsi que pour avoir une meilleure coordination entre les réseaux. Néanmoins,<br />

chaque partenaire reste autonome et responsable à l’égard de ses propres autorités<br />

publiques de tutelle ou de régulation.<br />

En ce qui concerne la question de l’opportunité d’un gestionnaire de<br />

réseau européen, on constate une relative sensibilité des États membres à cette<br />

question, la sécurité de l’alimentation électrique apparaissant comme un problème<br />

d’ordre public. Il paraît donc difficile d’envisager un transfert de responsabilité à<br />

une entreprise multinationale, dans un cadre européen. A titre d’exemple, RTE a<br />

des rapports très étroits avec son homologue belge ELIA, dont le statut juridique<br />

est différent puisqu’il s’agit d’une société cotée en bourse, avec une participation<br />

des collectivités locales. Ils sont tous deux coactionnaires dans la société holding<br />

HGRT (majoritaire dans le capital de Powernext), et vont également mettre en<br />

place une échelle commune d’appréciation des incidents, sur le modèle de ce qui<br />

existe déjà dans le domaine nucléaire (échelle INES). Il s’agit là de coopérations<br />

concrètes, opérationnelles. Mais un degré d’intégration plus avancé se heurte à un<br />

frein psychologique. Leurs partenaires belges sont, en effet, réticents à l’idée d’un<br />

centre de gestion commun car celui-ci s’établirait vraisemblablement en France. Il<br />

paraît donc préférable de renforcer les coopérations jusqu’à ce qu’à terme, cette<br />

étape s’impose naturellement. La mise en place d’un centre européen commun ne<br />

supprimerait d’ailleurs pas le besoin de centres nationaux gérant les lignes de<br />

moindre puissance ; ainsi, en France, le dispatching (centre de répartition de<br />

l’électricité) de Saint-Denis pilote le réseau d'interconnexion à 400 000 volts et les<br />

échanges avec l'étranger, mais fonctionne en liaison avec sept dispatchings<br />

régionaux qui gèrent les lignes à 225 000 volts.

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