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RAPPORT - Prebat 2

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transporte plus rien, il faut donc remettre une station de compensation pour<br />

rééquilibrer les phases. Or, il est très difficile de mettre en place des stations de<br />

compensation sous-marines. Sur 1000 kilomètres, les Canadiens ont des pertes de<br />

l’ordre de 5%. Il est donc possible de transporter de l’électricité sur 2 000 à<br />

3 000 kilomètres. C’est ce que font les Russes et les Canadiens et c’est ce que les<br />

Chinois prévoient de faire.<br />

S’agissant de la possibilité d’établir de nouvelles capacités de stockage<br />

d’énergie par retenue d’eau, la France a la chance d’avoir un relief assez marqué<br />

qui comporte encore des sites aménageables, en transformant en lacs certaines<br />

cuvettes glaciaires. Ces dernières années, les Suisses ont mené une politique<br />

intense dans ce domaine, sans pour autant encourir le reproche de porter atteinte à<br />

l’environnement. Le stockage d’énergie par pompage d’eau en utilisant de<br />

l’électricité excédentaire, que celle-ci vienne de moyens classiques, comme du<br />

parc nucléaire pendant la nuit, ou d’un parc éolien disponible quand le vent souffle<br />

(sans qu’on puisse anticiper à quel moment), fournit un instrument<br />

complémentaire de gestion du réseau puisqu’il est ensuite possible d’utiliser<br />

l’énergie ainsi stockée en réglant à la fois le moment et l’intensité du turbinage.<br />

Il apparaît difficile de développer l’énergie éolienne sans prévoir un<br />

système de stockage. Ainsi, les systèmes de production insulaires faisant appel à<br />

l’énergie éolienne et solaire fonctionnent généralement en liaison avec des<br />

batteries. Ce dispositif fonctionne bien à petite échelle. A grande échelle, il est<br />

nécessaire de trouver un moyen de fourniture complémentaire, qu’il s’agisse d’une<br />

production locale (par exemple, au Danemark, 20% de l’énergie sont produits par<br />

des éoliennes mais les 80% restants proviennent du charbon), ou d’une<br />

importation, grâce à l’interconnexion avec d’autres réseaux nationaux. Ainsi, plus<br />

l’énergie éolienne se développera en Europe, plus il faudra construire de moyens<br />

permettant de compenser ses intermittences ; à défaut, il faudra à tout le moins<br />

consentir à ce que cette source puisse devenir dispatchable dans les moments où<br />

elle produit des excédents d’électricité inutilisables.<br />

En ce qui concerne l’installation des lignes, la principale difficulté qui se<br />

manifeste à propos de la réalisation de certains ouvrages n’est pas un problème de<br />

financement, ni un manque de soutien des pouvoirs publics au sens large, ni une<br />

mauvaise compréhension par les élus, lesquels apparaissent tout à fait conscients<br />

de la nécessité de trouver un équilibre entre les impératifs économiques et les<br />

préoccupations environnementales, mais bien plutôt d’une opposition de terrain<br />

marquée. Celle-ci paraît d’ailleurs quelque peu orientée puisque, pour certains, il y<br />

a amalgame entre réseau de transport et moyens de production de masse,<br />

notamment lorsqu’il est question d’électricité d’origine nucléaire. A cet égard, nos<br />

concitoyens semblent davantage sensibles à l’aspect gênant des lignes et attachent<br />

moins d’importance au facteur de développement économique qu’elles<br />

représentent. L’équilibre entre ces deux aspects est mieux pris en compte dans<br />

certains pays comme l’Espagne. Ainsi, en Catalogne, près de Barcelone, il y a<br />

certes des opposants à la liaison avec la France, mais certaines chambres de

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