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RAPPORT - Prebat 2

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techniques garantissant que les câbles puissent être raccordés et que les<br />

informations puissent circuler. Mais si l'harmonisation des normes a ainsi fait des<br />

progrès en ce qui concerne le raccordement physique des réseaux nationaux entre<br />

eux, des progrès restent encore à faire au niveau de l’interopérabilité logicielle.<br />

Ainsi, voilà vingt-cinq ans, lors de la mise en place du câble francobritannique<br />

IFA 2000, qui permet de transporter 2 000 MW sous la Manche, les<br />

Français et les Britanniques ont fait deux appels d’offres séparés, et n’ont pas<br />

choisi les mêmes entreprises. Cela a donné lieu à certains dysfonctionnements : du<br />

côté français, les thyristors qui convertissent le courant doivent être changés très<br />

fréquemment, tandis que les Anglais ont choisi des transformateurs qui<br />

fonctionnent de manière peu satisfaisante. Aujourd’hui, pour le renouvellement du<br />

matériel, les deux parties ont donc résolu de faire un appel d’offres commun.<br />

L’approfondissement de l’harmonisation technique en Europe est rendu<br />

d’autant plus nécessaire que le schéma historique des constructeurs nationaux est<br />

en train de disparaître. En effet, les forces du secteur en Europe se sont regroupées<br />

autour de trois opérateurs : Areva transport et distribution, Siemens, et ABB.<br />

Areva est sans doute plus français que les autres, mais Siemens a repris Merlin-<br />

Gerin en France, et ABB est un constructeur ayant également pignon sur rue dans<br />

notre pays.<br />

L’incident électrique qui a privé d’électricité des millions d’usagers, en<br />

novembre 2006, a fourni une illustration des marges de progrès qu’il reste à faire<br />

dans l’intégration logicielle des réseaux. Il était consécutif à une erreur de<br />

manipulation d’un opérateur allemand, elle-même liée à la non-utilisation d’outils<br />

de simulation du réseau. En France, on utilise ce genre d’outils depuis longtemps<br />

car on a toujours eu la volonté d’optimiser l’utilisation du réseau, alors que les<br />

Allemands préféraient prendre une marge de sécurité, estimant que la robustesse<br />

de leur réseau leur permettait de faire face à toutes les situations. Maintenant que<br />

les interconnexions se sont développées, le système est plus difficile à gérer et il<br />

est indispensable d’utiliser des outils de simulation, d’autant plus que les énergies<br />

renouvelables intermittentes, en particulier l’éolien, introduisent un facteur de<br />

complexité supplémentaire.<br />

En ce qui concerne l’intégration des réseaux à une échelle plus vaste, en<br />

particulier avec les pays du Maghreb, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont déjà<br />

une interconnexion avec l’Europe continentale, des câbles en courant alternatif<br />

traversant le détroit de Gibraltar. Aujourd’hui, il y a donc des flux qui circulent<br />

dans les deux sens, bien que les flux circulent plutôt dans le sens nord-sud. Les<br />

câbles permettent d’acheminer 1 000 MW, ce qui est important pour le Maroc<br />

dont la puissance installée est de l’ordre de 3 000 MW. Ces pays ont certainement<br />

des ressources importantes aussi bien en terrain, en ensoleillement qu’en énergie<br />

éolienne, leur régime de vents étant plus stable que celui de nos zones tempérées,<br />

ce qui devrait permettre d’obtenir des taux de fonctionnement meilleurs que ceux<br />

qu’on connaît en Europe atlantique. Toutefois, il est vraisemblable que cette

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