RAPPORT - Prebat 2

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05.11.2014 Views

— 258 — laboratoires centrés sur ses domaines d’intérêt. Le partenariat règle notamment l’épineuse question du partage des droits de propriété intellectuelle. Il a expliqué qu’un laboratoire de haut niveau scientifique, comme celui qu’a dirigé Pierre- Gilles de Gennes à l’Ecole de Physique et Chimique de Paris, n’avait aucune difficulté à travailler avec l’industrie, qui vient spontanément à lui, même s’il ne produit que des connaissances ; qu’il est en revanche assez vain d’essayer de construire a priori des rapprochements avec l’industrie sans cette condition préalable de l’excellence scientifique. Les scientifiques ne sont souvent pas armés pour piloter le développement industriel, et les incubateurs pèchent souvent par un manque de compétence internationale dans le marketing et l’appréhension de la concurrence mondiale. M. Beffa a expliqué qu’en outre, Saint-Gobain réalise régulièrement depuis 2006, dans le cadre du programme « Nova », une analyse à l’échelle mondiale de l’ensemble des start-up (« jeunes pousses ») dans les secteurs de l’habitat, de l’énergie et du développement durable. 400 start-up ont été ainsi identifiées ; des évaluations plus approfondies sont en cours pour 70 d’entre elles ; des accords de partenariat ont déjà été passés avec 24 « jeunes pousses ». Cela concerne notamment des entreprises installées dans la Silicon Valley. M. Beffa a expliqué que cette approche avait suscité des résistances au sein du groupe, notamment de la part des pôles de recherche intégrés prétendant pouvoir obtenir les mêmes résultats que les « jeunes pousses » ; mais cette approche a fait ses preuves, elle a d’ailleurs déjà été utilisé avec succès par des grands industriels de la pharmacie comme Roche ; elle permet de profiter du dynamisme des systèmes d’innovation qui fonctionnent bien dans le monde, ceux des États-Unis, du Japon et de l’Allemagne. M. Bataille demandant confirmation du fait que ces trois pays demeurent des modèles d’efficacité pour l’interaction « recherche – industrie », M. Beffa a estimé son sentiment qu’il faudrait bientôt ajouter la Chine à cette liste. Il s’est dit également d’accord pour louer la performance du modèle finlandais, qu’il a néanmoins jugé très tourné vers les grandes entreprises nationales, puisque Nokia absorbe par exemple 40% des aides publiques.

— 259 — MME MICHÈLE PAPPALARDO 9 juillet 2008 Mme Pappalardo a estimé que la stratégie nationale de mai 2007 était un document faisant un état des lieux, dont les propres rédacteurs devaient certainement considérer eux-mêmes qu’il était perfectible ; mais que ce document ne ferait pas nécessairement l’objet d’une révision à la lumière des conclusions du comité opérationnel sur la recherche, comme on avait pu le penser un moment, car ces conclusions ont surtout vocation à alimenter les travaux de préparation du budget. Le modèle en matière d’élaboration d’une démarche stratégique reste le rapport Chambolle de juin 2004. Il ne serait pas inutile de relancer ce genre de démarche tous les quatre ou cinq ans pour prendre en compte l’évolution de la situation. Un recadrage de la stratégie française apparaît d’autant plus nécessaire aujourd’hui qu’il convient de la mettre en phase avec la stratégie européenne décrite par le « SET Plan » de novembre 2007, construite en confrontant les programmes des organismes de recherche européens de manière à éviter des efforts redondants. La réorganisation du MEDAD a posé la question de la constitution d’une direction de la recherche et de l’innovation, dont la vocation transversale a conduit à la rattacher au Commissariat au développement durable. Cette structure se veut symétrique de la Direction générale de la recherche et de l’innovation du ministère de l’enseignement supérieur. Cependant, ses capacités d’intervention dans le champ de l’énergie sont au départ très limitées, car elle va se constituer à partir du regroupement des anciennes structures de suivi de la recherche au ministère de l’équipement (DRAST - direction de la recherche et de l’animation scientifique et technique) et au ministère de l’environnement (SRP - Service de la recherche et de la prospective) ; la compétence en énergie lui manque donc, car celle-ci va rester au sein de la direction générale de l’énergie et du climat ; cependant, le Commissariat général pourra mobiliser cette compétence, ainsi que celle de l’ADEME, au titre de sa mission générale d’élaboration, d’animation et de suivi de la stratégie nationale de développement durable. Il existe en France et dans le monde un marché pour le solaire photovoltaïque. Pour assurer sa présence sur ce marché, il faut que la France, d’une part, encourage une recherche qui cible bien les secteurs de la chaîne dans lesquels on souhaite innover, et d’autre part, soutienne les industriels. Le comité stratégique des éco-industries qui voit le jour doit permettre de mieux comprendre les blocages existant dans telle ou telle filière innovante.

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MME MICHÈLE PAPPALARDO<br />

9 juillet 2008<br />

Mme Pappalardo a estimé que la stratégie nationale de mai 2007 était un<br />

document faisant un état des lieux, dont les propres rédacteurs devaient<br />

certainement considérer eux-mêmes qu’il était perfectible ; mais que ce document<br />

ne ferait pas nécessairement l’objet d’une révision à la lumière des conclusions du<br />

comité opérationnel sur la recherche, comme on avait pu le penser un moment, car<br />

ces conclusions ont surtout vocation à alimenter les travaux de préparation du<br />

budget.<br />

Le modèle en matière d’élaboration d’une démarche stratégique reste le<br />

rapport Chambolle de juin 2004. Il ne serait pas inutile de relancer ce genre de<br />

démarche tous les quatre ou cinq ans pour prendre en compte l’évolution de la<br />

situation. Un recadrage de la stratégie française apparaît d’autant plus nécessaire<br />

aujourd’hui qu’il convient de la mettre en phase avec la stratégie européenne<br />

décrite par le « SET Plan » de novembre 2007, construite en confrontant les<br />

programmes des organismes de recherche européens de manière à éviter des<br />

efforts redondants.<br />

La réorganisation du MEDAD a posé la question de la constitution d’une<br />

direction de la recherche et de l’innovation, dont la vocation transversale a conduit<br />

à la rattacher au Commissariat au développement durable. Cette structure se veut<br />

symétrique de la Direction générale de la recherche et de l’innovation du ministère<br />

de l’enseignement supérieur. Cependant, ses capacités d’intervention dans le<br />

champ de l’énergie sont au départ très limitées, car elle va se constituer à partir du<br />

regroupement des anciennes structures de suivi de la recherche au ministère de<br />

l’équipement (DRAST - direction de la recherche et de l’animation scientifique et<br />

technique) et au ministère de l’environnement (SRP - Service de la recherche et de<br />

la prospective) ; la compétence en énergie lui manque donc, car celle-ci va rester<br />

au sein de la direction générale de l’énergie et du climat ; cependant, le<br />

Commissariat général pourra mobiliser cette compétence, ainsi que celle de<br />

l’ADEME, au titre de sa mission générale d’élaboration, d’animation et de suivi<br />

de la stratégie nationale de développement durable.<br />

Il existe en France et dans le monde un marché pour le solaire<br />

photovoltaïque. Pour assurer sa présence sur ce marché, il faut que la France,<br />

d’une part, encourage une recherche qui cible bien les secteurs de la chaîne dans<br />

lesquels on souhaite innover, et d’autre part, soutienne les industriels. Le comité<br />

stratégique des éco-industries qui voit le jour doit permettre de mieux comprendre<br />

les blocages existant dans telle ou telle filière innovante.

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