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RAPPORT - Prebat 2

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d’une légitimité partielle au regard de la nécessité d’effectuer des choix qui<br />

engagent l’ensemble de la politique énergétique française. Il a estimé qu’il existait<br />

d’ailleurs de ce point de vue une anomalie française, puisque les nations<br />

concurrentes de la France définissaient très clairement leurs priorités stratégiques<br />

de recherche, tout responsable national étant capable de les mentionner.<br />

M. Bugat explique que les priorités définies prennent d’abord leur sens en<br />

fonction de la position relative de la France dans le paysage de la recherche<br />

européenne, soit pour maintenir une avance (situation de l’énergie nucléaire ou du<br />

stockage de l’électricité), soit pour effectuer un rapide rattrapage afin de reprendre<br />

l’avantage (« crash program », situation potentielle pour les biocarburants de<br />

deuxième génération, domaine où l’Allemagne a pris un peu d’avance). Pour<br />

illustrer ce second cas, M. Bugat a rappelé que le programme de recherche<br />

française dans le domaine des piles à combustible a été impulsé par une demande<br />

de rattrapage formulée en 1994 par M. Jean-Yves Helmer, alors à la tête de la<br />

division automobiles du Groupe PSA, à M. Yannick d’Escatha, alors<br />

Administrateur général adjoint du CEA ; aujourd’hui, la recherche française se<br />

positionne parmi les meilleures mondiales du domaine, même si la France est en<br />

retard sur l’implantation de démonstrateurs, du fait notamment de l’activisme d’un<br />

lobby « anti-hydrogène ».<br />

Revenant, à la suite d’une question de M. Bataille, sur la manière de<br />

coordonner l’effort de recherche français avec le cadre européen, M. Bugat a<br />

estimé qu’il s’agissait d’une dimension tout à fait fondamentale de la stratégie<br />

française à mettre en place, d’autant plus opportune que l’Union européenne a<br />

désormais structuré sa démarche à travers le « SET Plan » (Strategy Energy<br />

Technology Plan) présentée par la Commission européenne en novembre 2007.<br />

M. Bugat a rappelé que l’Europe, qui utilise une panoplie énergétique<br />

diversifiée, occupe une position de leader dans les technologies énergétiques. Mais<br />

pour maintenir son avance, elle doit mobiliser plus de moyens que si telle ou telle<br />

technologie avait été privilégiée (nucléaire, gaz ou pétrole), car elle doit progresser<br />

sur plusieurs fronts à la fois. Les dix principaux acteurs européens de l’énergie<br />

commencent à s’organiser, et cela devrait permettre d’avoir une meilleure vue<br />

d’ensemble, non seulement sur l’ensemble des fonds européens consacrés à la<br />

recherche, mais également sur les choix des différents pays européens en matière<br />

de recherche énergétique.<br />

M. Bugat a indiqué que, selon lui, l’Europe est le niveau le plus approprié<br />

pour conduire l’effort de recherche en énergie. Mais cela implique de confier le<br />

pilotage de la recherche au pays le plus en avance technologiquement dans chaque<br />

domaine. Cela est possible dans le cadre d’alliances à géométrie variable<br />

prévoyant un accès aux résultats obtenus contre une juste rétribution.<br />

Malheureusement, il n’existe pas de procédure juridique bien adaptée pour<br />

construire ce type de partenariats : la formule de groupement d’intérêt économique<br />

européen est plutôt conçue pour des activités commerciales, et les articles 169 et

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