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RAPPORT - Prebat 2

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pompage à l’aide du courant électrique qu’il s’agit de stocker ; le déstockage<br />

d’énergie s’effectue par déversement de l’eau accumulée dans le réservoir sur des<br />

turbines, comme dans un barrage hydroélectrique.<br />

La construction d’un ouvrage de ce type ne ferait appel qu’à des<br />

techniques bien connues : des digues de 70 mètres de hauteur, alors qu’on sait<br />

aujourd’hui édifier des retenues d’eau jusqu’à 300 mètres de hauteur ; des brises<br />

lames à l’extérieur pour protéger le réservoir, comme on en utilise pour protéger<br />

les ports. Il s’agirait de véritables îlots artificiels pourvus sur leur parement<br />

extérieur de végétation.<br />

Un dispositif de réservoir en creux est aussi possible, avec des digues<br />

affleurant la surface de la mer, ce qui aurait l’avantage de les rendre peu visibles.<br />

Dans la Manche, il faudrait les implanter dans les zones les plus profondes du<br />

plateau continental, à 25 ou 30 mètres sous la surface, car il serait bien trop<br />

coûteux de créer de la hauteur de déversement en creusant le fond de la mer. Mais<br />

avec une hauteur de déversement deux fois moindre, il faudrait un réservoir de<br />

surface quadruple pour stocker la même quantité d’énergie.<br />

Le coût d’un tel ouvrage dépend de la longueur de la digue formant la<br />

paroi du réservoir. Comme la surface de la zone emprisonnée croît comme le carré<br />

de la longueur de la digue, le coût de revient de la construction au kWh stocké<br />

décroît avec l’augmentation de la taille de l’ouvrage. Pour une capacité de<br />

stockage de 200 GWh, correspondant à une longueur de digue de 35 km, le coût<br />

de construction atteint 4 milliards de dollars, soit environ 3 milliards d’euros, ce<br />

qui équivaut, peu ou prou, à l’ordre de grandeur du coût de construction d’une<br />

centrale nucléaire d’une puissance d’un gigawatt.<br />

Le prix total de revient de l’électricité obtenue par turbinage intègre non<br />

seulement le coût de construction de l’atoll, mais aussi celui du parc de production<br />

d’énergie associée : nucléaire, solaire, éolienne ou marémotrice. Selon<br />

M. Lempérière, le surcoût lié spécifiquement au stockage comprend trois parties :<br />

1. le génie civil des lacs de stockage, dont le coût au kWh varie avec la durée<br />

de stockage et l’échelle des ouvrages ; il est de l’ordre de 1 cent par kWh ;<br />

2. l’acquisition des stations de pompage et turbinage, d’une puissance de 30 à<br />

50% de la puissance de production installée, et d’un coût au kW environ<br />

moitié, soit un surcoût d’environ 20% sur le coût direct au kWh ;<br />

3. la perte induite par le transfert d’énergie imparfait des opérations de<br />

pompage et turbinage, estimée à environ 10% de l’énergie annuelle<br />

initialement produite.

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