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RAPPORT - Prebat 2

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L’impact principal pour l’environnement de ce dispositif de capture<br />

d’énergie, à savoir l’atténuation des marées sur les plages, peut être compensé par<br />

le recours au pompage, qui permet de compléter le remplissage du bassin artificiel<br />

à marée haute, puis de le vider complètement à marée basse : on peut ainsi<br />

reconstituer une marée intérieure au bassin artificiel avec un décalage de trois<br />

heures. La digue d’une dizaine de mètres de hauteur étant située à une dizaine de<br />

kilomètres du rivage ne peut pas représenter une nuisance visuelle. Elle protège<br />

des marées noires. Elle enferme une zone d’eau calme où l’on peut développer des<br />

activités de pisciculture et de loisir.<br />

Le problème de l’intermittence de la production d’électricité, dû au fait<br />

que les turbines ne peuvent tourner que lorsque la mer est suffisamment haute<br />

dans un sens, suffisamment basse dans l’autre sens, peut être résolu de deux<br />

manières : indirectement par un stockage de quelques heures, ou directement par<br />

le recours au dispositif VHALS (Very High And Low Schemes).<br />

Ce dispositif utilise deux bassins : le bassin supérieur, plus haut que le<br />

niveau moyen de la mer, est rempli à marée haute, par pompage ; le bassin<br />

inférieur, plus bas que le niveau moyen de la mer, est vidé à marée basse, par<br />

pompage également. A marée haute, les turbines sont alimentées par la mer, l’eau<br />

se déversant dans le bassin inférieur ; à marée basse, les turbines sont alimentées<br />

par le bassin supérieur, l’eau se déversant dans la mer. Une partie de l’électricité<br />

produite sert au pompage de remplissage ou de vidage, selon le cas. Par<br />

conséquent, non seulement l’oscillation du niveau de la mer entre les deux bassins<br />

fournit de l’électricité à plein temps, mais encore le pompage permet le stockage<br />

d’une partie de l’énergie produite, pouvant être restituée au moment voulu pour<br />

faire face à des pics de demande.<br />

Cette idée d’utiliser la mer comme bassin dans le cadre d’un système de<br />

stockage hydraulique d’énergie est reprise par M. Lempérière dans le dispositif<br />

des atolls artificiels, qu’il a encore appelés les « lacs émeraudes ». C’est en effet à<br />

l’occasion d’une étude effectuée, voilà quelques mois, à la demande d’EDF, sur<br />

les potentialités de la côte française en énergie marémotrice, qu’il a structuré ses<br />

réflexions sur cette forme de stockage d’énergie de masse.<br />

Il s’agit de créer un réservoir d’eau au milieu de la mer, comme un cratère<br />

à ciel ouvert de volcan éteint prenant son assise sur le fond de l’océan. Le plateau<br />

continental proche, d’une profondeur d’une vingtaine de mètres, est<br />

particulièrement propice à ce genre de construction recourant à des digues<br />

classiques. Il suffit que le réservoir domine le niveau de la mer d’une cinquantaine<br />

de mètres pour stocker environ 2 GWh par km 2(1) . Le réservoir est rempli par<br />

1 Ce chiffre est obtenu en tenant compte de ce que seule une partie de l’eau stockée est véritablement utilisée,<br />

correspondant à la tranche d’eau de 20 mètres de hauteur située en haut du réservoir, à une altitude<br />

moyenne de 40 mètres. L’énergie mécanique potentielle ainsi accumulée sur un kilomètre carré (soit un<br />

million de mètres carrés) est : 20 × 1 000 000 × w × 40, w étant le poids d’un mètre cube d’eau en Newton,<br />

soit 1 000 × 9,81. On obtient ainsi 7 848 GJ, soit 2,18 GWh d’énergie potentielle, c'est-à-dire 1,96 GWh<br />

d’énergie électrique puisque le rendement du turbinage est d’environ 90%.

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