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RAPPORT - Prebat 2

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technologiques au long cours, mais surtout les Russes (avec le réacteur BN-600 de<br />

Beloïarsk dans l’Oural) et les Indiens, ces derniers ayant d'ailleurs bénéficié au<br />

départ d'une forte assistance française basée justement sur l'expérience acquise<br />

avec Superphénix. Au point où la recherche en est arrivée en France, la mise en<br />

place d'un démonstrateur intégrant les derniers acquis technologiques est proche,<br />

dans le respect du calendrier prévu par la loi du 28 juin 2006; une relance de<br />

Superphénix présenterait donc un intérêt scientifique moindre sans véritablement<br />

faire gagner du temps.<br />

En 2012, il sera possible de présenter, conformément aux prescriptions de<br />

la loi, une analyse des différentes conceptions possibles ; en 2014, un premier<br />

démonstrateur devrait être disponible, sous réserve que l’Autorité de sûreté<br />

nucléaire admette une démarche en deux temps, en n’imposant le respect du cahier<br />

des charges de sûreté complet que sur le second démonstrateur qui suivra cinq ans<br />

plus tard, le premier ne devant se conformer qu’à un cahier des charges centré sur<br />

l’essentiel. Par ailleurs, le CEA devra arrêter un choix en ce qui concerne le<br />

combustible, la solution la plus rapide à mettre en œuvre étant la combinaison<br />

hétérogène d’un cœur d’oxydes d’uranium et de plutonium avec une couverture<br />

radiale d’actinides, car la solution d’un mélange homogène d’oxydes et<br />

d’actinides nécessite encore une dizaine d’années pour être qualifiée au regard des<br />

obligations de sûreté. Au final, c’est le moins mauvais des RNR au sodium qui va<br />

gagner la partie, et la France est bien placée pour arriver en tête, même sans<br />

Superphénix.<br />

M. Claude Birraux s’interrogeant sur l’état de la coopération internationale<br />

dans la recherche nucléaire, notamment dans le cadre du programme Gen IV,<br />

M. Bucaille a indiqué que celle-ci est devenue assez formelle depuis trois ans,<br />

même au niveau de l’alliance plus étroite avec les États-Unis et le Japon ;<br />

clairement, pour les recherches sur les réacteurs de 4 e génération, l’esprit de<br />

concurrence commence à l’emporter sur l’esprit de collaboration. Il n’y a aucune<br />

illusion à se faire sur la possibilité de construire un réel partenariat avec les<br />

Américains ; un accord de développement sera de toute façon indispensable avec<br />

les Japonais, même si la Japan Atomic Energy Agency (JAEA) en retirera plus<br />

d’avantages que le CEA ; il devrait être possible de trouver un terrain d’entente<br />

avec les Russes, évidemment au prix de négociations assez difficiles ; quant à une<br />

éventuelle relance de la collaboration avec les Allemands, elle dépend beaucoup<br />

des évolutions de leur contexte politique, et ne pourra de toute façon intervenir<br />

que dans le cadre du marché intérieur européen.<br />

M. Bucaille a estimé que les Japonais et les Russes étaient des concurrents<br />

très sérieux parce que raisonnant juste d’un point de vue stratégique ; que la<br />

répartition des forces japonaises entre trois grands groupes prenant chacun appui<br />

sur des alliances étrangères différentes était une structure curieuse, mais qu’elle<br />

constituait plutôt une chance pour Areva ; que les Américains avaient montré une<br />

effarante capacité au gâchis, mais étaient de toute façon assez puissants pour<br />

reconstituer rapidement un potentiel redoutable.

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