05.11.2014 Views

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 194 —<br />

hydrogène, et ceci, quelle que soit la technologie utilisée (pression hyperbare,<br />

hydrures, nanotubes de carbone).<br />

Sur une remarque de M. Bataille concernant les difficultés rencontrées sur<br />

le catalyseur de la pile à combustible, M. Ngô a ajouté que le besoin en platine,<br />

dans le cas du basculement à l’hydrogène du parc mondial actuel de véhicules,<br />

représenterait 280 fois la production annuelle de ce métal. M. Bauquis a observé<br />

que néanmoins ce segment final de la conversion en énergie motrice restait le plus<br />

crédible de toute la filière de l’hydrogène, la possibilité de cette conversion étant<br />

connue depuis le dépôt du brevet du moteur d’Issac de Rivaz en 1805, et que là se<br />

trouvait l’origine de l’aveuglement des constructeurs, enclins à faire abstraction<br />

des contraintes pesant sur l’amont de la filière, fascinés qu’ils sont par la quête du<br />

Graal du combustible propre. Cet aveuglement est entretenu par une conjonction<br />

d’intérêts de courte vue : les producteurs d’hydrogène voient dans le<br />

développement de « l’hydrogène énergie » des marchés potentiels ; les<br />

technologues se font plaisir, et d’ailleurs mettent en place des dispositifs<br />

expérimentaux qui fonctionnent. Cependant, la réussite des projets pilotes masque<br />

le manque de viabilité économique de la filière complète (combinant un « effet de<br />

myopie » et un « effet lemmings »).<br />

M. Bataille a rappelé le canular célèbre de l’ingénieur Jean-Albert<br />

Grégoire, dans les années 20, qui avait réussi à faire croire à la voiture au vin<br />

blanc. M. Ngô a indiqué qu’il avait découvert, voilà quelques années, une situation<br />

d’émulation symétrique auto-entretenue à propos de l’hydrogène : l’équipe d’un<br />

constructeur justifiait son effort dans cette technologie par l’intérêt que lui portait<br />

le CEA, alors qu’au sein du CEA, la pertinence, pour une équipe, de ce même<br />

thème de recherche reposait justement sur l’investissement du constructeur.<br />

M. Bauquis a ajouté qu’une utilisation de l’hydrogène sous forme liquide<br />

supposait de permettre une évaporation permanente pour maintenir la température<br />

de l’hydrogène liquide, ce qui pouvait poser de gros problèmes de sécurité pour<br />

des véhicules terrestres ; qu’il était en outre difficile de satisfaire aux exigences<br />

des crash tests avec un réservoir d’hydrogène liquide. La seule utilisation<br />

raisonnable pourrait dès lors se faire avec un avion, dont le réservoir occuperait<br />

alors le tiers du volume, ou avec des véhicules terrestres sur des niches, avec des<br />

parkings dédiés ou une vidange systématique après usage des véhicules. M. Ngô a<br />

ajouté que le danger de l’hydrogène était d’autant plus grand qu’il brûlait avec une<br />

flamme invisible, uniquement repérable avec un détecteur infrarouge.<br />

S’agissant de l’air comprimé, M. Bauquis a indiqué que c’était un système<br />

de stockage d’énergie peu efficace, pouvant à la rigueur être utilisé sur des<br />

créneaux très spécialisés, comme la circulation sur les terrains de golf, ou le<br />

transport local dans les gares. Mais il devient alors concurrent du moteur à<br />

hydrogène, ou mieux, du moteur électrique, qui seul a un large avenir.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!