05.11.2014 Views

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 192 —<br />

signaux très forts au travers des instruments classiques de la puissance publique,<br />

de nature soit réglementaire soit fiscale.<br />

Les instruments fiscaux ont pour objectif d’élever sensiblement le coût des<br />

émissions. Les calculs classiques, se référant notamment aux solutions de<br />

substitution, évaluent le coût d’émission de gaz carbonique aux environs de 20 à<br />

50 dollars la tonne. Or, il faut atteindre un niveau de coût bien plus élevé, plus<br />

grand d’un facteur 10, c'est-à-dire de l’ordre de 200 à 500 dollars la tonne, pour<br />

obtenir une inflexion du comportement des « émetteurs diffus » que sont les<br />

consommateurs (à travers le logement et l’automobile). Sinon, l’impact en termes<br />

de surcoût dans les actes de la vie quotidienne est presque imperceptible, de<br />

l’ordre de quelques centimes sur la facture, ce qui n’est pas suffisant pour faire<br />

évoluer les comportements au moment de l’acquisition d’un véhicule ou d’un<br />

équipement de chauffage.<br />

Cependant, la transposition directe de cette analyse au niveau de la<br />

fiscalité, ainsi que le préconise d’une certaine manière Jean-Marc Jancovici, risque<br />

de placer une certaine partie de la population dans une situation intenable :<br />

typiquement, les banlieusards dépendant de l’automobile. En conséquence, il<br />

convient de préférer une fiscalité très fortement progressive en fonction des<br />

émissions de gaz carbonique. Dans l’automobile, ce dispositif s’appliquerait à la<br />

vignette, et devrait atteindre des niveaux marginaux de l’ordre de ceux envisagés<br />

en son temps par l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone, c'est-à-dire 25<br />

livres (40 euros) par jour, pour le droit d’entrée dans le centre ville des véhicules<br />

émettant plus de 225 grammes de gaz carbonique par kilomètre (typiquement les<br />

4X4). En revanche, une hausse de 10 centimes du litre d’essence risque de n’avoir<br />

aucun effet sur la préférence d’une certaine partie des automobilistes pour les 4X4.<br />

Au passage, M. Bauquis a signalé qu’il conviendrait d’harmoniser la<br />

fiscalité pesant sur le diesel et l’essence, de manière à mettre fin à une distorsion<br />

longtemps voulue pour permettre un rééquilibrage du parc français des<br />

automobiles entre ces deux filières, car le but a été atteint, et même dépassé, au<br />

point maintenant d’entretenir un déséquilibre en sens inverse, puisqu’aujourd’hui,<br />

la France importe du diesel et exporte de l’essence (ce qui entraîne des surcoûts<br />

pour la collectivité).<br />

Pour le contrôle des émissions diffuses à partir des bâtiments, il faudrait<br />

plutôt utiliser les outils réglementaires, et favoriser un nouveau progrès de<br />

l’électrification des équipements domestiques. A cet égard, M. Bauquis a rejoint<br />

M. Ngô sur la nécessité d’un développement à grande échelle des pompes à<br />

chaleur. Cela n’exclut pas de mobiliser d’autres technologies, comme le chauffage<br />

solaire, lorsque c’est pertinent … ou de réfléchir aux réseaux de chauffage urbain<br />

utilisant la chaleur nucléaire.<br />

Cependant un développement de l’utilisation de l’électricité domestique<br />

risquerait d’accentuer le problème de la couverture des pointes de charge. De là, la

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!