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RAPPORT - Prebat 2

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— 189 —<br />

Technologique dans. l’Exploration et la Production des Hydrocarbures), financé<br />

par dix grands sponsors industriels avec Total comme chef de file, moins à même<br />

selon lui d’apporter un soutien efficace aux PME. Il a estimé que l’État français<br />

commettait une erreur stratégique à se désengager ainsi, alors que les ressources<br />

en hydrocarbures constitueront encore, en dépit de phénomène du « Peak Oil », un<br />

enjeu majeur de la politique de l’énergie au cours des cinquante prochaines<br />

années. Il a critiqué la conception selon laquelle une grande entreprise aurait<br />

spontanément intérêt à irriguer financièrement le tissu des PME qui l’entoure,<br />

dans la mesure où seul l’intérêt à court ou moyen terme de la grande entreprise<br />

serait pris en compte dans cette configuration, du fait des contraintes financières<br />

qui s’imposent à toute structure privée.<br />

En réaction à l’observation de M. Bataille selon laquelle le même<br />

raisonnement rendait très aléatoire le projet de privatiser les grandes entreprises de<br />

la filière nucléaire, M. Bauquis a défendu un modèle de détention partielle du<br />

capital par l’État, qui avait présidé à la création de Total en 1926, mais qui était<br />

aussi celui de la compagnie BP, longtemps possédée pour moitié par l’Amirauté<br />

britannique, et qui avait fait ses preuves, car il permettait d’allier les avantages<br />

d’une gestion performante et d’une prise en compte des intérêts nationaux de long<br />

terme ; en outre, ce modèle assurait une protection efficace contre les menaces<br />

d’OPA. Il a regretté la privatisation complète de Total, qui exposait la compagnie<br />

à une prise de contrôle hostile, avec le risque qu’elle soit ensuite démantelée, alors<br />

qu’une participation très minoritaire de l’État (5%) suffirait probablement à<br />

préserver l’investissement public historiquement accumulé par l’entreprise, y<br />

compris sous forme de soutiens diplomatiques. Il a estimé que, dans la filière<br />

nucléaire, ce modèle d’un contrôle partiel de l’État devait s’appliquer plus à<br />

Areva, entreprise porteuse de la technologie nucléaire, qu’à EDF, qui se commuait<br />

progressivement en simple utilisatrice de cette technologie.<br />

M. Leban a mentionné la pression exercée par la Communauté<br />

européenne, à travers sa politique de libéralisation, en faveur d’une privatisation<br />

des opérateurs français de l’énergie. M. Bauquis a estimé que cette politique<br />

portait moins à conséquence tant qu’elle ne concernait, pour la mise en œuvre de<br />

la séparation patrimoniale (« unbundling »), que le transport d’énergie, dans la<br />

mesure où la privatisation du réseau national aboutirait à une sorte de situation<br />

d’affermage, permettant une gestion efficace tout en n’interdisant pas un contrôle<br />

rapproché des pouvoirs publics, notamment pour orienter les efforts<br />

d’investissement. L’absence de risque de délocalisation ou de démantèlement<br />

permettrait même d’ouvrir le capital des réseaux de transport de l’électricité et du<br />

gaz à des intérêts étrangers, c'est-à-dire de drainer des fonds étrangers, sans<br />

inconvénient ou risque majeur. Dans les négociations européennes, une ouverture<br />

dans cette direction, au lieu de la position de blocage défendue aujourd’hui par le<br />

Gouvernement, permettrait donc à la France de faire bonne figure à moindre frais.<br />

M. Bataille a interrogé M. Bauquis sur le « Peak Oil » (le pic de Hubbert),<br />

le connaissant spécialiste de cette question. M. Bauquis a expliqué qu’il avait reçu

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