05.11.2014 Views

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 187 —<br />

notamment dans le domaine du transport ; qu’il fallait en tout cas partir de ces<br />

bases pour envisager d’éventuels partenariats.<br />

M. Bataille faisant observer que l’accent mis sur la capture du gaz<br />

carbonique semblait justement correspondre mal aux besoins concrets de la<br />

France, alors qu’il s’agissait d’un enjeu bien plus évident pour l’Allemagne,<br />

M. Bauquis a indiqué qu’un important marché mondial se mettait en place dans ce<br />

domaine, et qu’il était assez logique qu’un pays disposant d’une position de<br />

premier plan dans le domaine du pétrole, grâce à une « major », un institut de<br />

recherche, et une école de rayonnement international, veille, bien qu’il ait luimême<br />

peu besoin de cette technologie, à en acquérir la maîtrise. M. Leban a<br />

signalé qu’il fallait peut-être dissocier, à cet égard, l’intérêt de la France de<br />

l’intérêt des industriels français.<br />

M. Bauquis a identifié deux champs de recherche critiques sur la capture<br />

du gaz carbonique : premièrement, la mise au point de dispositifs permettant, dans<br />

des conditions économiques viables, de concentrer les effluents de gaz carbonique<br />

pour faciliter leur capture ; deuxièmement, la résistance dans la durée des<br />

réservoirs permettant le stockage ; à l’inverse, le transport, et l’injection<br />

souterraine utilisent des technologies déjà bien maîtrisées. Il a insisté sur le besoin<br />

d’aborder ces recherches en prenant en compte les effets d’échelle, et pour en<br />

donner une idée, il a mentionné qu’un dispositif significatif en France, concernant<br />

de l’ordre de 20% des émissions, devrait conduire à dégager, annuellement, une<br />

capacité de stockage équivalente à celle mise en place par Gaz de France depuis<br />

quarante ans pour le méthane. Il a estimé que les efforts actuels, même à l’échelle<br />

internationale, ne prenaient pas encore sérieusement en compte ces effets<br />

d’échelle, et que le démonstrateur de stockage de Total à Lacq, bien que<br />

constituant en soi une avancée, était, à cet égard, d’un apport très relatif.<br />

MM. Ngô et Leban ont convenu que, d’une façon générale, ces effets d’échelle<br />

étaient cruciaux pour la mise au point de vraies solutions technologiques, y<br />

compris par exemple en matière d’économies d’énergie.<br />

S’agissant des modèles étrangers pouvant être pris en exemple par la<br />

stratégie nationale française de recherche dans le domaine de l’énergie,<br />

M. Bauquis a réfuté le modèle américain, uniquement tourné, depuis le rapport<br />

Cheney de mai 2001 sur la politique nationale de l’énergie, sur une augmentation<br />

de l’offre, sans d’ailleurs que cette position officielle de l’Administration Bush ait<br />

empêché la production d’analyses plus équilibrées dans les milieux universitaires<br />

américains ; il a considéré que le modèle allemand souffrait d’un manque de<br />

crédibilité, parce qu’ayant à intégrer diverses contorsions prévisionnelles rendues<br />

inéluctables par l’arrêt officiel du programme électronucléaire ; là encore, cela<br />

n’excluait pas des avancées intéressantes à l’échelle de certains organismes de<br />

recherche allemands. Il a jugé que la France pouvait difficilement se comparer à<br />

un petit pays comme la Finlande, mais que celui-ci manifestait une très grande<br />

autonomie dans sa manière d’aborder les questions énergétiques, ainsi que le<br />

démontrait sa position de pointe dans la relance de l’énergie nucléaire en Europe.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!