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RAPPORT - Prebat 2

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— 177 —<br />

Pour MM. Ngô et Leban, la participation de la France aux programmes<br />

internationaux doit suffire lorsque la France n’a pas un intérêt spécifique « local »<br />

fort pour la recherche concernée ; de ce point de vue, la stratégie « nationale »<br />

perd en efficacité à vouloir s’enfermer dans une approche par trop hexagonale,<br />

tous azimuts, ne prenant pas en compte le fait qu’un effort peut devenir un peu<br />

moindre en France, s’il s’inscrit dans une large coopération internationale. En<br />

revanche, si la recherche correspond à une forte spécificité nationale, à un atout à<br />

conserver, ou à une perspective de percée technologique, il convient d’abonder les<br />

moyens des laboratoires au-delà de ce qui est nécessaire à la poursuite des<br />

coopérations internationales, en veillant à ce que l’argent supplémentaire ainsi<br />

investi ait véritablement des retombées françaises.<br />

M. Leban a souligné que la mise en œuvre d’une stratégie nationale<br />

méritait une évaluation régulière, que l’OPECST se trouve en position de mener,<br />

puisque le II de l’article 10 de la loi fixant les orientations de la politique<br />

énergétique précise : « Le Gouvernement transmet au Parlement un rapport<br />

annuel sur les avancées technologiques résultant des recherches qui portent sur le<br />

développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie et qui<br />

favorisent leur développement industriel. Il présente les conclusions de ce rapport<br />

à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. »<br />

M. Leban a noté que, dans le rapport de mai 2007, on ne prenait pas en<br />

compte la difficulté liée au vieillissement démographique de la population des<br />

chercheurs, et au risque de perte de compétences qui en résulte, alors même que<br />

les étudiants français sont tentés d’aller poursuivre leur carrière scientifique à<br />

l’étranger, du fait de l’écart des rémunérations, même si c’est sur un statut<br />

précaire. M. Ngô a mentionné qu’une part conséquente, plus de la moitié souvent,<br />

des chercheurs travaillant dans les laboratoires français était désormais d’origine<br />

étrangère, sans que ce phénomène de remplacement soit un gage de performance,<br />

car les laboratoires américains continuent à attirer les meilleurs cerveaux du<br />

monde entier. M. Langlois a indiqué qu’une grande partie des thèses ne trouvaient<br />

aujourd’hui preneurs que parmi les étudiants étrangers.<br />

MM. Ngô et Leban ont souligné que le vieillissement démographique<br />

pouvait se transformer en atout pour rétablir la situation, si l’on profitait des<br />

départs en retraite pour embaucher des jeunes chercheurs moins nombreux, mais<br />

bien mieux payés.<br />

M. Birraux a estimé que la France connaissait une désaffection culturelle<br />

vis-à-vis de la science, et qu’il était difficile de construire une stratégie de<br />

recherche énergétique dans un pays qui montre peu d’appétence pour les avancées<br />

technologiques, ainsi que l’illustre le débat sur les OGM, dont le potentiel<br />

d’efficacité est trop souvent occulté au profit de la défense d’une vision bucolique<br />

de la nature ; M. Bernard Debré a ainsi rappelé dans l’hémicycle qu’en Argentine,<br />

une société s’est mise en position de produire tout le besoin du pays en insuline à<br />

partir d’une trentaine de vaches génétiquement modifiées. M. Birraux a cependant

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