05.11.2014 Views

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

RAPPORT - Prebat 2

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 175 —<br />

En ce qui concerne les biocarburants, M. Leban a estimé que la France<br />

disposait d’un avantage comparatif pour les promouvoir (dans les versions<br />

économes de 2 ème génération), en raison de l’importance de ses surfaces<br />

cultivables. L’Union européenne a promu cette source d’énergie au départ sur des<br />

bases saines, à savoir l’utilisation des friches, mais a ensuite dérivé pour fixer des<br />

objectifs irréalistes. M. Birraux a signalé qu’une hostilité se manifestait dès qu’on<br />

a compris que c’était une possibilité d’employer des OGM. M. Ngô a rappelé<br />

qu’en ce domaine, la France dispose d’un autre avantage, à savoir son espace<br />

maritime, puisque les biocarburants de troisième génération devraient être<br />

fabriqués à partir d’algues, permettant d’améliorer d’un facteur 10 l’efficacité<br />

énergétique pour une surface donnée de culture, par rapport aux sources exploitées<br />

à l’air libre.<br />

Pour l’énergie solaire, M. Ngô a noté que la ressource était inépuisable,<br />

mais que la France s’était laissé distancer par le Japon et l’Allemagne sur la<br />

technologie des cellules photovoltaïques. M. Leban s’est interrogé sur la position à<br />

prendre dans la technologie solaire thermique, qui est attractive mais intéresse plus<br />

directement des pays ensoleillés comme l’Espagne ; M. Langlois a évoqué le<br />

marché potentiel des DOM-TOM et des pays du Maghreb.<br />

M. Leban a noté que le rapport de mai 2007 ne comportait pas d’analyse<br />

de l’effort global de recherche française dans le domaine de l’énergie, par exemple<br />

par rapport à l’ensemble cumulé des dépenses de recherche en France ; qu’il<br />

n’évaluait pas non plus quantitativement les parts relatives de l’effort public et de<br />

l’effort privé. M. Ngô a signalé l’intérêt d’une approche inverse de la logique de<br />

répartition habituelle, consistant à aller de la définition des priorités à l’évaluation<br />

des crédits nécessaires pour les mettre en œuvre.<br />

Selon M. Ngô, une véritable politique de l’énergie en amont de la<br />

recherche permettrait de mobiliser de façon plus efficace les crédits disponibles,<br />

car elle conduirait éventuellement à acheter une technologie, et à développer sa<br />

mise en œuvre pour effectuer un rattrapage (ce qu’a fait EDF avec le brevet<br />

Westinghouse) plutôt que de s’acharner à essayer de développer une solution<br />

nationale, en détournant des ressources qui pourraient être utilisées plus<br />

efficacement. On peut par exemple envisager ce genre de stratégie pour l’énergie<br />

photovoltaïque, en achetant les brevets à un pays plus avancé comme le Japon ; il<br />

s’agirait alors de mettre en place une filière artisanale capable d’assurer<br />

l’installation et la maintenance, afin d’éviter une dépendance de qualification<br />

technique, comme il en existe aujourd’hui vis-à-vis des installateurs allemands de<br />

chauffe-eau solaires. C’est une stratégie de rattrapage, permettant en contrepartie<br />

de cibler efficacement les ressources de recherche sur les secteurs où les<br />

laboratoires français disposent d’un véritable avantage stratégique, ou bien<br />

permettant d’essayer des pistes nouvelles, en prenant un risque d’échec, mais aussi<br />

en s’offrant une perspective de gain important en cas de découverte d’une<br />

technologie de rupture. En tout état de cause, il est contreproductif d’adopter une<br />

stratégie suiveuse en matière de recherche, notamment en poussant un programme

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!